Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Crossover entre deux histoires (2)

-- Attention, les textes suivants sont sujets à des spoilers plus ou moins important--

Auteur : AnyComeback

Histoires : "Besoin de ton regard" (famille Follen) et "Dix ans après" (famille Mancini)

– Il m'a souri, Liv' ! Tu comprends ? J'en suis certaine cette fois-ci : il n'y avait que moi. Il m'a souri. Il parlait à un homme plus âgé, un prof ou je sais pas trop qui, puis il m'a souri. Ses yeux sont si beaux !!

OK, je suis en mode gamine hystérique. *Déraisonnable. Déséquilibrée. Délirante. Oui je parle régulièrement à mon journal intime mental par séries de trois adjectifs. *

J'entends Livie, ma belle-mère rire doucement au téléphone. Elle est si loin de moi. Elle me manque même si elle se moque de moi. Et elle a raison. Il faut que je me calme. j'ai dix-huit ans quoi ! En plus, je suis dans le couloir de la fac, attendant devant la porte de l'amphi que Madame Stone-Mancini, mon professeur de littérature moderne, arrive. Ce n'est absolument pas approprié pour m'extasier devant le sourire d'un jeune homme. Mais je sautille sur place comme une ado en discutant avec ma belle-mère, ma confidente.

– Eh bien, ma douce, cela fait à peine deux mois que tu as quitté New-York et déjà tu fais des malheurs à Seattle !

– Je veux pas "faire des malheurs", c'est juste... juste lui. Il s'appelle Garrett, tu sais ?

– Oui, ma puce, tu me l'as déjà dit : tu as entendu un copain l'appeler ainsi. Ça devait être... la semaine dernière, je crois.

C'est du Livie tout craché, même si je la bassine avec ce type qui me perturbe depuis une éternité, même si cette histoire n'aura sûrement aucune suite (malheureusement), Livie m'écoute. Elle est plus qu'une mère pour moi. Depuis que j'ai dix ans et qu'elle a emménagé avec mon père dans des circonstances un peu louches (qu'ils n'ont jamais voulu éclaircir), elle a toujours été là pour moi.

Même lorsque j'étais un petit chameau insupportable (c'est elle qui le dit).Lorsque la carrière d'écrivain de Papa a décollé et qu'il a dû se déplacer un peu partout dans le monde pour les promos, elle est restée pour moi : pour gérer mes premières règles, puis mon premier crush, suivie de ma première note catastrophique en maths (la première d'une longue série), tout en couvant d'amour ma petite sœur Alexa. Cette femme est tout simplement mortelle.

*Mortelle. Maternelle. Merveilleuse.

* En fait, tout le monde à la maison a besoin du regard attentif et aimant de Livie. Et quand je la vois sous le... regard (si je peux m'exprimer ainsi) de papa, je sais qu'elle a tout autant besoin de lui pour "être". Je veux vivre la même fusion qu'eux. J'ai le droit de rêver non ?

– Merci Liv'.

Les mots m'échappent.

– Merci pour ?

– Pour rien... pour tout.

Elle rigole.

– Tu me remercieras quand j'expliquerai ton amourette à ton père ce soir. Il va réserver le premier avion en partance pour Seattle pour vérifier les intentions de ce... beau blond.Je ris à mon tour. Cachant ma nervosité. Papa est assez... protecteur et je crois qu'il le ferait. Prendre l'avion, je veux dire.

– Non, Livie, s'il te plait, ne parle pas à Papa de Garrett. Pas tout de suite ! Attends que je lui adresse la parole une première fois, voire même que je l'épouse avant. D'accord ?

Je plaisante à peine. Andrew Follen, mon papa adoré et sa canne blanche (bon OK il ne l'utilise presque pas) peuvent être impressionnants. Il a fait fuir mon premier petit ami. J'avais douze ans. "Interdiction de marivauder avant tes trente ans" m'avait-il dit à l'occasion et il ne plaisantait pas.

– Hum, Mademoiselle ?

Une voix féminine amusée m'interrompt dans mon délire avec Liv' et je sursaute. Me retournant, je me trouve face à ma professeure. C'est une femme encore assez jeune, assez jolie et toujours souriante. Je découvre qu'elle est un peu plus petite que moi parce qu'elle est vraiment très proche. Je distingue même une odeur de... cookies à la noisette flottant autour d'elle.Depuis combien de temps écoute-t-elle ma conversation ? Elle me sourit, l'air de savoir quelque chose que j'ignore, (ça, c'est un truc que je déteste), et désigne du doigt la porte contre laquelle je me suis appuyée.

– Mon cours va commencer dans quelques minutes et je pense que je dois rentrer dans ma salle, si vous le permettez, bien sûr.

– Euh. Oui ! Bien sûr ! Veuillez m'excuser !

Je rougis, ce qui est impossible à dissimuler avec mon teint blafard de vampire. Nerveuse, je remets en place une de mes mèches vertes à la Billie Eillish et me déplace vivement sur la gauche pour la laisser passer. Puis, je me souviens que j'étais au téléphone avec Livie, je chuchote très vite dans mon smartphone.

– Je te laisse, je rentre en cours. Je t'appelle ce soir.

Je raccroche et place mon téléphone en mode avion dans mon sac avant de suivre l'enseignante dans la classe. Comme d'ordinaire, je m'installe au second rang.

Le premier, c'est... gênant et plus loin, je ne peux pas profiter correctement des digressions passionnantes et autres remarques de Mme Stone. Un jour, elle a même commenté un livre de Papa. J'en ai rougi de fierté quand elle a souligné à quel point elle était heureuse d'appartenir à un pays où les hommes étaient assez courageux pour évoquer leurs sentiments et leur handicap pour en faire une qualité.

Bref, je suis la première dans la salle, comme souvent, mais je ne tiens pas à me faire remarquer une autre fois et m'installe discrètement tout au bout de cette fameuse seconde rangée.C'est alors qu'il surgit dans la salle à grandes enjambées.

Mon cœur s'arrête cinq secondes avant de repartir dans un sprint digne de Usain Bolt.

Qui surgit ? Vous osez poser la question ?

Vous ne suivez pas ou quoi ? G.A.R.R.E.T.T.

Il est plus proche que jamais et je savoure sa silhouette.

*Fine. Féline. Fantasmatique.

*Il se précipite, sans me voir (ce qui me désole et me réjouit à la fois), vers ma prof.

Et l'embrasse.

Quoi ?

Sur la joue certes, mais....

– Salut M'man, j'ai seulement deux minutes avant de partir en cours.

Sa voix est comme une caresse et ma peau frissonne.

Satinée. Séduisante. Sexy.

Non mais ça va pas, Lisa ?

Soudain le sens de ses mots percute dans mon cerveau éprouvé : sa mère ?

Mon cœur s'arrête à nouveau.

Usain tu vas perdre ta course si tu fais des pauses comme ça !

Il s'appelle donc Garrett Stone-Mancini

(Ndla : Lisa Follen fait ici une erreur que l'on doit lui pardonner, car elle ne connaît pas encore la famille recomposée de sa prof et Garrett, mais cela ne saurait tarder)

Je remplis mon journal intime mental de cette nouvelle information palpitante.

Garrett sort de la poche arrière de son jean une feuille, attirant ainsi mon attention sur... son postérieur qui est ma foi... intéressant.

*Hé, c'est pas ma faute !

*Il me tourne le dos et, à défaut d'autre chose, je me régale du verso de sa personne. Son jean délavé, porté bas sur les hanches est...

*Note aux lecteurs obsédés : N'attendez pas d'adjectif mélioratif sur... cette partie de son Note à moi-même : Ma p'tite Lisa, arrête les coups d'œil indécents sur le fils de ta prof.

* – Livraison express d'un dessin de Junior, m'man. Il était en larmes de ne pas pouvoir te le donner ce matin, car tu étais déjà partie. Alors je lui ai promis que je passerais. Par contre, ne me demande pas ce qui est dessiné ici. Lily pense qu'il s'agit d'une montagne, Tom a dit que ce truc représentait probablement une panthère.

Mme Stone-Mancini fronce les sourcils et retourne la feuille dans tous les sens cherchant apparemment à donner un sens au dessin de son fils. Puis elle sourit soudain amusée. Elle doit avoir saisi.

– Mademoiselle ?

*Hein ? Quoi ? Elle me parle ?

*Je tourne la tête à gauche et à droite comme un canard affolé. Non il n'y a que moi.Je me relève de la chaise sur laquelle j'étais vautrée, ne sachant que faire lorsque le grand gaillard à la crinière blonde qui me fait craquer se retourne vers moi et darde ses prunelles émeraude dans ma direction.

*Surpris ? Satisfait ? Sexy ?

*Mon cœur stoppe pour un troisième (ou quatrième) arrêt imprévu.

– Oui ?

*Quelle éloquence, Lisa ! En plus ta voix frise avec des aigus effrayants.

*– Pourriez-vous nous aider ? Venez ici.

Comme une automate, j'approche de l'estrade et surtout de mon obsession-blonde-aux-yeux-verts-qui-m'a-sourit.

– Voici mon fils, Garrett, étudiant en médecine et fils de médecin, mais ceci n'est qu'un détail. Garrett, la demoiselle ici présente est une de mes brillantes étudiantes, Lina Follen, non Lisa Follen, pardon, dont le père est... bref, je vais faire du hors sujet si je me lance sur le sujet d'Andrew Follen. D'ailleurs, Garrett, promet-moi que ton père n'apprendra jamais à quel point j'admire Andrew, sinon il sera jaloux.

Ma prof est devenue folle. C'est certain. Elle me présente à son fils ? Elle sait même qui je suis. Enfin, plus exactement, elle sait qui est mon père !

Ledit Garrett me contemple sans un mot, il ne réagit même pas aux bizarreries qui sortent de la bouche de sa mère. Est-ce habituel ? Ou, euh, est-il vraiment en train de faire glisser son regard sur mon corps lentement comme s' il n'y avait plus que nous dans la pièce.*Frémissement. Fièvre. Frousse.

*– Je suis certaine qu'elle va décrypter le dessin de Junior. Passe-le-lui. Si elle trouve, tu l'invites à diner à la maison.

*Quoi ?

*Je suis tombée dans une faille spatio-temporelle ? Je suis en plein rêve ? Je pince discrètement la peau fine de mon poignet. Apparemment je suis bien réveillé. Reste l'hypothèse du monde parallèle.

Je lis l'étonnement dans le froncement (sexy-sensuel-séduisant) de sourcils de Garrett, mais il obéit. Sans rien dire, il reprend la feuille des mains de sa mère et me la passe, ses doigts tièdes frôlant les miens.

Tachycardie.

Après mes trois arrêts cardiaques, je suis en tachycardie. Il est apprenti-médecin ? Si je m'évanouis, il peut me faire une réanimation machin-truc, enfin vous savez ! Ses lèvres sur les miennes !

Je dois me concentrer.

Sur autre chose que les yeux verts qui me dévisagent comme si j'étais un éclair au chocolat.Le dessin. Oui ça, c'est une bonne idée. Je retourne la feuille dans tous les sens. Ça me rappelle un truc. Pendant que mon cerveau cherche en arrière-plan, je parle à tort et à travers.

– Junior, drôle de prénom ! Il a quel âge ?

– Mes parents ont eu l'idée curieuse d'appeler mon petit frère comme mon père, Stephen. Alors nous l'appelons Junior, c'est plus simple. Il a cinq ans.

Sa voix caresse ma peau une fois de plus et je dois faire un (gros) effort pour ne pas oublier que ma prof est là à deux mètres de nous.

Et que, je le constate en la cherchant du coin de l'œil, elle est très attentive à nous. Dommage, j'aurais volontiers kidnappé son fils (l'ainé pas Junior) pour l'emmener dans mon antre estudiantin pour faire... des choses.

Je calme d'un claquement de langue agacé mon cerveau un peu trop imaginatif.

– Donc, si je récapitule, il a cinq ans et une maman littéraire ?

Garrett hoche la tête (un hochement de tête peut-il être indécent ?). Son approbation curieuse me ravit un ou deux battements de cœur supplémentaires. Si je l'épouse, je mourrais jeune (mais heureuse) pour cause d'épuisement cardiaque.

– Donc ?

Je hausse les épaules et, d'un air que j'espère dégagé, je plaque la feuille contre son torse.

*Oups. C'est dur. Et agréable.

*Je respire un bon mètre-cube de dioxygène pour réoxygéner mes cellules cérébrales endommagées.

– Donc c'est facile : c'est un boa.

Madame Stone-Mancini éclate de rire et Garrett ouvre la bouche pour la refermer tout aussi vite. La stupéfaction qui se peint sur son visage est amusante.

– Moi pas comprendre.

Son humour et la façon délicieuse qu'il a de reconnaître sa défaite rend mes jambes toutes molles. J'ai besoin d'une seconde de repos alors je me tourne vers ma prof pour l'interroger.

– Vous lui avez lu le Petit Prince de St-Exupéry ?

Elle acquiesce d'un mouvement de tête et son sourire satisfait me dit que j'ai raison. Les prunelles émeraude fascinantes de mon futur époux s'assombrissent alors qu'un sourire éclatant me dévoile la superbe fossette de sa joue gauche.

Arrêt cardiaque d'amplitude 10 sur l'échelle de Richter prévu dans l'amphi 9A dans 5, 4 3...

La voix enthousiaste de Garrett stoppe net mon arrêt cardiaque.

– Mais bien sûr ! Le boa sous le chapeau. Je... Vous... Tu...

J'attends avec impatience la suite.

Il semble vouloir me dire quelque chose, mais les mots tardent à sortir.

Hypothèse N°1 : le fils du Dr Stone-Mancini et de Mme Stone-Mancini, professeure de littérature à l'Université de Seattle, souffre d'un déficit mental.

Hypothèse N°2 : je le perturbe presque autant qu'il me trouble.

*Devinez quelle est mon hypothèse préférée ?

*Sa main a saisi mon poignet gauche et s'il sait prendre le pouls, il doit saisir mon état émotionnel.

Alors que j'attends im-patiemment qu'il se reprenne, la voix de sa mère retentit, trop proche de nous.

– Garrett, tes deux minutes sont écoulées. Tu vas être en retard en cours.

Comme il fait mine de résister à sa mère et ne me lâche pas (tant mieux), elle finit par le pousser dehors sur ses dernières paroles :

- Dehors ! Laisse-nous travailler. Tu auras l'occasion de montrer ton éloquence prodigieuse à Lisa lors du dîner de ce soir où tu vas l'inviter.

****

Auteur : 

Histoires : Bonnie Highlands et sur Daredevil Pour un regard de toi.

Voici mon crossover entre ma romance Bonnie Highlands et ma fanfiction et romance sur Daredevil Pour un regard de toi.

Mais quelle idée j'ai eu... Pourquoi a-t-il fallu que je parte si loin pour essayer de ne plus penser à lui ? Me voilà maintenant à Chicago. Si seulement Melvin ne m'avait pas poussée à m'inscrire à cette course...

— Tu vas tous les battre, ils seront verts de rage qu'une Londonienne leur mette leur race. Et ça va te faire du bien de changer d'air et de t'éloigner de Niall qui souffle le chaud et le froid sans arrêt. Il est pénible, celui-là.

Mmh... Je vais surtout me faire trucider. Chicago, la ville des gangsters. Les courses de voitures ? Certainement leur domaine. C'est bien parce que j'ai un cousin qui tient un garage de tuning que j'y vais, et parce qu'il m'y a conviée. Il m'a assuré que ça allait le faire et que nous allions bien nous marrer.

C'est donc un peu paniquée, tout de même, que je sors de l'aéroport pour rejoindre mon cousin qui m'attend devant sa Porsche Cayman GT4 rutilante.

— Eh bien, tu ne t'emmerdes pas, toi ! m'exclamé-je en l'embrassant.

Le soleil se reflète dans la carrosserie d'un bleu clair étincelant. Je ne peux m'empêcher de lui caresser l'aile et de ressentir sa puissance me parcourir.

— T'inquiète, cousine, j'ai un joli bolide pour toi aussi, assure Lewis avec un clin d'œil.

Arrivés devant son atelier, je pousse un hurlement de midinette, totalement en admiration devant les voitures qui s'alignent face à moi. Je me rue directement vers la Lamborghini Asterion jaune et en fait le tour, les yeux ébahis comme devant un cadeau de Noël.

— Pitié, pitié, pitié ! Dis-moi que c'est celle-ci que je vais conduire.

— T'excite pas, gamine. Calme-toi. Un pote me l'a prêtée quand j'ai vanté tes louanges. Il veut bien que tu la conduises, mais ne va pas me l'esquinter où je vais le payer cher !

— Un pote ? Dans quoi tu t'es fourré ?

— T'occupes et profite.

Je ne sais pas dans quelles magouilles trempe mon cousin, mais je préfère ne pas m'immiscer dans ses affaires. De toute façon, je serai repartie dans quelques jours.

Le soir venu, tandis que je m'éclipse dans ma chambre, morte de fatigue après le voyage, je ne peux m'empêcher de tendre l'oreille lorsque j'entends Lewis parler avec d'autres hommes. Les bribes de paroles que je perçois n'augurent rien de bon. Il semblerait que mon cousin traite avec des personnes pas très nettes et je le soupçonne de faire du trafic avec les gangs. Me voilà bien. Au moins, Niall n'aura plus à se torturer pour savoir s'il doit foncer avec moi ou se retenir, je ne reviendrai sans doute pas entière. Voire peut-être pas du tout. Bon, au moins, j'aurais conduit une merveille avant de mourir égorgée par des truands. J'entrouvre la porte pour discerner plus facilement ce qui se raconte.

— Faudra faire gaffe demain, pendant la course. Manquerait plus que l'autre, là, qui se fait appeler le démon d'Englewood, se pointe...

— Ce serait bien son genre, en plus. Venir foutre son nez là où il ne faut pas. Je ne sais pas qui c'est, mais si je chope ce démon, je le bute.

Pardon ? Un démon ? C'est quoi cette histoire, encore... Merci Melvin, brillante idée de me forcer à venir là. "Ça va te faire du bien.", je ris jaune. Bon, ce serait bien d'envoyer un petit message, sans doute le dernier, à l'homme qui hante mes pensées.

[Salut Niall, juste un petit mot pour te dire que... je pense à toi. Je suis partie à Chicago pour faire une course de voitures, ça va être dément. Tu verrais les bijoux qu'il y a, tu adorerais les prendre en photo. À bientôt, Ciara.]

J'envoie, me rendant compte trop tard que je n'aurais peut-être pas dû lui écrire la première phrase. Tant pis, au moins, si je rentre vivante, il osera peut-être passer la deuxième avec moi. Je commence à m'endormir quand je reçois sa réponse.

Niall[Salut, toi. Amuse-toi bien et envoie-moi une photo de toi au volant d'une de ces caisses. On se voit à ton retour. Je t'embrasse, Niall.]

Les papillons qui s'envolent dans mon ventre me permettent de m'endormir plus sereinement. J'espère sincèrement que je vais rentrer en un seul morceau.

Le lendemain, Lewis passe la journée à me coacher. Je vais être confrontée à des durs à cuire, certains n'ayant jamais perdu une seule course et connaissant le terrain comme leur poche. Cela fait assez longtemps que je n'ai pas couru, et ce que nous allons faire sera illégal. Il m'emmène donc faire un tour sur ce qui sera la piste improvisée dans les rues du quartier d'Englewood, réputé de ce que j'ai compris pour les gangs qui y sévissent. Mais qu'est-ce que je fous là ? Quelle belle idée de merde... J'ai des sueurs froides et commence à paniquer quand l'heure approche, bien qu'ayant repéré les lieux et m'étant fait une idée de comment anticiper les virages, le stress s'envole un peu.

Je m'installe à l'intérieur de la merveille sur roues et mets le contact. Le rugissement du moteur me fait frissonner, l'adrénaline s'empare de moi. Tant pis si je meurs ce soir, je suis aux anges. Et si le démon arrive, il m'épargnera peut-être, pauvre Écossaise que je suis.

Lewis me précède, au volant de sa propre cylindrée, et je le suis à travers les rues plongées dans l'obscurité. La nuit est tombée et il n'y a plus un chat dehors. C'est à croire que la population a peur de sortir une fois le soleil couché, et cela n'augure rien de bon. Mon souffle s'accélère un peu et mon esprit s'égare. Je me laisse aller à imaginer Niall, assis à côté de moi pour m'encourager. Ses yeux bleus m'observent, son sourire me réchauffe. J'ai envie de lui sauter au cou pour l'embrasser, mais il n'est pas là. Et de toute façon, cela n'est plus arrivé depuis ce fameux week-end chez ma grand-mère.

Nous arrivons au carrefour, totalement éclairé par d'innombrables spots. Des bagnoles de tous les styles et de toutes les couleurs sont amassées et ma peur s'envole au profit d'une profonde excitation. De nombreuses personnes sont présentes, plus ou moins vêtues, et le son qui sort des enceintes de certains coffres résonne jusque dans mes veines. Je sors et rejoins Lewis qui discute avec un autre homme.

— Fedro, je te présente ma cousine. C'est elle qui va piloter ce soir. Elle va vous épater.

— C'est ce qu'on verra.

Je tente d'afficher l'assurance que je n'ai pas et arbore un air fier, ancrant mon regard dans celui dudit Fedro. Grand, costaud, une moustache et des yeux noirs, les bras croisés sur sa poitrine, il ne semble pas commode. Il grommelle et m'indique d'aller me mettre en ligne avec les autres participants. Lewis m'encourage, tout sourire et les deux pouces levés. T'as raison, cousin, si je survis, tu vas m'entendre.

Alors que je me remets au volant, un homme m'interpelle après m'avoir sifflée :

— Sympa, la carrosserie ! T'es aussi canon que ta caisse, minette ! Si tu veux venir te consoler après avoir perdu la course, je suis ouvert et prêt à te faire grimper au rideau.

Lui faisant mon plus beau doigt d'honneur, complété par un juron à son encontre, je roule jusqu'à la ligne de départ en ignorant ses gestes obscènes. Le décompte commence et mon pied joue avec la pédale de l'accélérateur, faisant vrombir mon joujou d'un soir. Lorsque la greluche qui se tient devant nous lâche le foulard qu'elle tenait dans les mains, les sportives rugissent et partent sur les chapeaux de roues. L'euphorie envahit mon corps comme la nitroglycérine pourrait le faire dans le moteur.

Je tiens bon dans cette course folle et réussis à doubler quelques concurrents. Une main bien accrochée au volant, l'autre tenant fermement le levier de vitesse, je les dépasse sans un regard pour eux. Soudain, je pile après un virage serré et fais une embardée. Je m'arrête de justesse avant de rentrer dans le mur. Devant moi, un carambolage impressionnant. Les pilotes que je rattrapais se sont rentrés dedans, imbriqués les uns dans les autres. J'entends des coups de feu qui retentissent sans comprendre ce qui se passe. Je sors de mon véhicule et cours me cacher dans une ruelle déserte. Mon cœur bat à tout rompre et la peur me paralyse. Je m'accroupis et me prends la tête dans les mains, fermant les yeux très fort. Je le savais, je vais mourir ici.

— Qui es-tu ?

Les coups de feu ont cessé et la voix qui s'adresse à moi est féminine. J'ouvre les paupières pour apercevoir dans la pénombre une silhouette partiellement masquée. Je me redresse et la détaille. Vêtue entièrement de noir, un foulard recouvre le bas de son visage. Ses longs cheveux blonds sont retenus par une queue-de-cheval, son regard ne me quitte pas.

— Tu n'es pas d'ici.

— Non. Je... je viens d'Angleterre et...

— Fais-tu partie de leur bande ?

— Non ! Je ne savais pas que je me retrouverais embarquée dans une course de gang.

— Alors, retourne vite chez toi, Chicago n'est pas sûre.

Je reste stoïque face à elle, un peu perdue. Que s'est-il passé ? Dans ses mains, elle tient fermement deux bâtons.

— C'est toi, le démon d'Englewood ?

— Il paraît.

— Que leur as-tu fait ?

— Leur sort t'importe ?

— Pas vraiment, tant que je reste en vie. Mais ils ont des flingues, et toi...

— Ne te fie pas aux apparences. Ils regardent avec leurs yeux, j'écoute avec mes sens.Je m'approche d'elle pour la détailler. Elle ne semble aucunement blessée. Un sentiment étrange m'envahit.

— Quand tu auras fini de me dévisager, tu pourras peut-être t'en aller.

— J'avoue ne pas avoir très envie de croiser ces gars...

— Ils ne te feront pas de mal, je les ai mis hors d'état de nuire et la police ne devrait plus tarder.La curiosité l'emporte, je ne sais pas pourquoi, mais cette femme me fascine.

— Tu me fais penser à quelqu'un... Je lisais un journal New-Yorkais il y a quelque temps, ils parlaient du démon de Hell's Kitchen, cet homme qui fait régner sa propre loi la nuit. Tu le connais ?

— Vaguement. Cela fait un moment qu'il n'a pas fait parler de lui, mais je ne sais pas pourquoi.— Tu es comme lui ?

— Je... je ne sais pas. Ma mémoire est comme brouillée. Arrête donc de me poser des questions et va-t'en, maintenant.

Un voile passe sur ses yeux et je la vois s'enfuir en sautant sur les balcons, avant de disparaître par les toits. Je suis estomaquée par cette rencontre. Mon téléphone qui vibre me fait reprendre mes esprits. Lewis m'appelle.

— T'es où, bordel ?

— À ton avis ? Mais dans quoi tu m'as embarquée, bon sang ?

— Reviens-vite chez moi, il y a eu du grabuge sur la ligne de départ. Le démon...

— D'Englewood, je sais, je l'ai rencontré.

— Quoi ?

— Je te raconterai une fois rentrée.

Je raccroche et m'empresse de faire bondir mon petit bolide hors des rues maudites de cette soirée pour rejoindre mon cousin. J'aurais mieux fait de rester gentiment chez moi, ou de courir me réfugier chez Niall pour le faire craquer.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro