Tour 1-Texte de l'auteur 1
Texte de l'auteur 1 : lintello45
L'homme court dans la nuit, à en perdre haleine. Il fuit quelque chose. Ou quelqu'un. Ce qui est sûr, c'est que ça ne doit pas le rattraper. Il tourne dans une ruelle, et se cache derrière une poubelle. Dès qu'il se croit en sécurité, il penche sa tête à découvert.
Splatch !
***
-Bonjour, mon capitaine ! lance le policier. La victime est inconnue, elle a perdu sa tête que nous ne retrouvons pas, le légiste l'examine.
-Merci, Berthier.
Le capitaine se dirige vers le médecin légiste qui observe l'homme sans tête.
-Alors, qu'avez-vous découvert, Sabar ?
-La victime devait être un homme d'une quarantaine d'année, assez riche vu ses vêtements et sa montre en or. Elle a d'abord recu un coup à l'arme blanche au coeur, sûrement un couteau de cuisine, puis on lui a coupé la tête, sûrement pour qu'on ne sache pas qui c'est. Nous en saurons plus après l'autopsie.
-Merci. Berthier, appela-t-il. A-t-on des témoins ?
-La personne habitant dans cette maison dit avoir entendu du bruit dehors vers 3h du matin. Elle a regardé dehors et a vu une ombre courir puis se cacher derrière les poubelles.
-Donc, notre victime ne se laissait pas faire, elle fuyait. Mais cela ne nous offre pas de piste solide.
-Je vais quand même essayer de reconstituer le trajet avant d'arriver ici.
Berthier alla au bout de la ruelle et prit à gauche sur la rue Clémenceau, car d'après la vieille dame, c'est de là que venait l'inconnu. Il continua environ 200 mètres avant d'arriver devant un restaurant chic et se rappela les paroles du légiste. "Il a été tué par arme blanche, sûrement un couteau de cuisine".
Le policier entra et fit reçu par un serveur en costume de soirée, un peu coincé.
-Vous souhaitez une table ? Vous êtes tout seul ?
-Heu, non, en fait, je viens pour une enquête, il y a eu un meurtre pas loin et je voudrais savoir si vous aviez vu ou entendu quelque chose cette nuit vers 3h.
-Je suis navré de ne pas pouvoir vous aider, mais nous sommes fermés à cette heure-là. D'ailleurs, hier, nous nous sommes fait cambrioler. Peut-être y a-t-il un lien ?
-Peut-être. Je pourrais quand même parler à votre chef ?
-Suivez-moi.
Il se dirigèrent derrière le comptoir, puis franchirent la porte des cuisines. Dedand, c'était la panique, tout le monde était pressé.
-Chef, la police voudrait vous parler !
-Je n'ai pas vraiment le temps. C'est urgent ?
-En fait, monsieur, intervint Berthier, il y a eu un meurtre hier soir dans cette rue.
...
Un silence affligé secoua la cuisine pendant plusieurs secondes. Puis, le chef rompit le silence.
-Un... Un meurtre ? Et, vous me pensez suspect ?
-Non, non, je voudrais seulement quelques informations sur le cambriolage, qui pourrait avoir un lien.
-Continuez sans moi ! ordonna le cuisinier à ses employés. Tout doit être prêt pour nos clients !
L'effervescence reprit de plus belle, le serveur retourna à la salle et le cuisiner s'écarta avec Berthier.
-Cette nuit, la porte de derrière, celle des livraisons qui mène à la chambre froide, a été forcée. Les cambrioleurs ont volé tout notre stock de viande rouge, et on a dû en recommander, mais aujourd'hui, on est mal. C'est sûrement l'oeuvre d'un concurrent.
-Pourrais-je voir cette porte ?
Ils sortirent et contournèrent le bâtiment pour arriver dans une ruelle sale. Ils se dirigèrent vers la porte grise, et Berthier en vint à la conclusion que le ou les cambrioleurs avaient utilisé du matériel assez compliqué, pas facilement trouvable. Il continua son inspection et entra dans la chambre froide.
-C'est ici qu'on expose notre stock. La viande volée était ici.
Mais Berthier ne l'écoutait pas. Il avait déjà remarqué une odeur, l'odeur de la mort, du cadavre en décomposition. Il s'approcha d'un bac, souleva la nourriture et ne fut pas surpris de ce qu'il découvrit.
Une tête. Simplement une tête. Il venait de trouver le morceau manquant pour son enquête.
***
-La victime était Florian Berthelot, un détective privé bien réputé mais qui se faisait payer cher. Cela lui a peut-être attiré des ennemis.
-Merci Berthier, lui dit le capitaine Martin.
La dizaine de policiers s'occupant de cette affaire faisaient un point sur l'enquête. La veille avait été trouvés la tête et le corps, et l'autopsie venait de se terminer.
-Contrairement à ce que je croyait, intervint le légiste, on lui a d'abord coupé la tête avant de lui planter un couteau dans le coeur pour brouiller les pistes.
-Nous avons donc affaire à un pro qui s'y connait.
-Et en plus, il utilise du matériel Fracol, réputé très bien pour ouvrir des boîtes des conserves mais surtout pour forcer des portes, ajouta Berthier.
-Mais tout le monde en a chez soi, donc ce n'est pas une vraie preuve, contredit le capitaine
-Donc, si on fait le point, dans la nuit d'hier à avant-hier, un riche et réputé détective privé s'est fait décapiter. Le responsable a ensuite brouillé les pistes et a caché la tête dans un restaurant tout en volant de la viande pour faire croire à un cambriolage de concurrents.
-Bon, continuez à enquêter.
Tous les policiers se dispersèrent, mais Pluton, l'un d'eux, alla voir Berthier.
-Eh, Berthier, lui chuchota-t-il, je peux te voir deux minutes ?
Ils se rendirent dans une petite salle vide.
-Qu'est-ce qu'il y a, Pluton ?
-J'ai un peu fouiné dans les affaires de Berthelot, et j'ai découvert que l'affaire sur laquelle il travaillait lorsqu'il s'est fait tuer était celle de Kévin Catilin.
Kévin Catilin était un tueur en série qui avait été arrêté quelques mois plus tôt.
-Il accuse la police d'avoir trafiqué les preuves pour l'accuser.
-Mais, c'est nous qui nous sommes occupés de cette enquête ! Nous le saurions si nous avions trafiqué des preuves !
-Les soupçons de Berthelot se penchaient plutôt vers le capitaine Martin.
-Le... Le capitaine ? Mais c'est impossible !
-Mais ces soupçons ne sont pas infondés. Il avait plusieurs preuves, et le soir du meurtre, il devait aller fouiller chez Martin, d'après son journal de bord. Et le capitaine habite à quelques centaines de mètres du restaurant.
-J... Je n'arrive pas à y croire. Ces preuves ne me suffisent pas pour que j'accuse mon patron !
-Eh bien alors allons en chercher d'autres ! Ce soir, allons fouiller chez lui !
-Ch... Chez notre patron ?
-Tu veux des preuves ? On en trouvera là-bas !
-Bon, alors on se retrouve au restaurant à 8h.
***
-Ah, te voilà, j'ai eu peur qu'il t'ai attrapé !
Berthier était arrivé 5 minutes en retard au restaurant.
-Pourquoi m'aurai-t-il attrapé, puisqu'il est innocent !
-Bon, allons-y.
Les deux policiers marchèrent quelques minutes puis arrivèrent devant une grande maison avec une grille et un jardin. Ils contournèrent la bâtisse et trouvèrent un trou dans la grille.
-Tu as bien fait en sorte qu'il ne vienne pas ?
-Vu tous les rapports que je lui ai donnés, il en a pour la nuit.
Pluton prit un couteau suisse et força la serrure de la porte de derrière. Ils débouchèrent dans une cuisine ouverte sur le salon, avec une majestueuse cheminée et des canapés en cuir.
-Regarde sur la table, un objet Fracol !
Mais Berthier ne l'écoutait pas. Il regardait, choqué, le mur de l'arrière-cuisine.
Un sabre et un couteau tachés de sang reposaient sur une étagère en bois.
Tout à coup, une portière de voiture se fit entendre.
-Tu avais dit qu'il serait occupé !
-Mais normalement, il l'est !
Pluton alla se cacher derrière le bar de la cuisine, tandis que Berthier resta dans l'arrière-cuisine. La porte d'entrée s'ouvrit, des pas se firent entendre, puis la porte claqua.
-Rrh, tous ces rapports, j'en ai marre, je ferai demain. Oh, j'ai faim, moi !
Martin se dirigea vers la cuisine et prit une assiette, qu'il posa sur le bar. Puis, il alla de l'autre côté du bar pour prendre un sachet de pâtes lorsqu'il aperçut Pluton.
Berthier entendit un tiroir s'ouvrir pendant que Pluton se relevait et frappait Martin. Mais celui-ci avait mis la main sur ce qu'il cherchait.
PAN !
Berthier se retint de crier, il n'y croyait pas. Celui qu'il considérait comme son mentor, son capitaine, ne pouvait pas avoir fait ça. Il risqua un oeil dans la cuisine. Le capitaine lui tournait le dos. Dans sa main droite, il tenait un revolver, et à ses pieds, il y avait le corps inanimé et ensanglanté de Pluton.
-Qu... Comment ? se dit Martin pour lui-même. Il devait avoir découvert mon secret. J'espère seulement qu'il n'en a parlé à personne.
Berthier prit son courage à deux mains et se dit qu'il n'avait rien à perdre, il avait perdu sa confiance.
-Si, il en a parlé à moi, s'écria-t-il en se montrant. Je ne le croyais pas, enfin, jusqu'à maintenant.
-Berthier ?! Oh, non ! Je t'aimais bien, et du coup je vais devoir t'éliminer !
-Racontez-moi d'abord.
-Si tu y tiens... L'affaire Catilin, c'était moi qui avait tout organisé, et ça a été facile de brouiller les pistes. Jusqu'à ce que cette saleté appelle le meilleur détective privé de la région pour lui dire qu'on l'avait piégé ! J'ai induit sur de fausses pistes Berthelot, mais il s'approchait trop de la vérité. L'autre jour, je l'ai surpris chez moi, et ça a été la goutte d'eau. Il a fui, mais je l'ai rattrapé et je l'ai réduit au silence. La suite, tu la connais.
-Et maintenant, qu'allez-vous faire de moi ?
-Eh bien, si je te tue, c'est la prison assurée pour moi. Non, je vais faire croire que c'est toi qui a tout manigancé, et que cette nuit, tu es venu chez moi pour tout m'avouer. Puis, comme c'est dommage, tu t'es suicidé !
Il pointa l'arme dans le cou de Berthier.
PAN !
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