Volupté de l'esprit ô suprême espérance
Coeur libre d'implorer les vents et les marées
Navire flamboyant hymne de la croyance
La mer des souvenirs s'estompe à jamais.

L'été a ramené sur les jardins austères
La flamme courroucée des sublimes chaleurs
Sous les arches sacrées du roide monastère
Les chevaliers du temps combattent la langueur.

Dieu de l'esprit âme de la mémoire
Les nuées du couchant s'éloignent en silence
Et les cœurs fatigués se remettent à boire
Devant les bras lascifs des démons de la danse.

L'ivresse des jours blêmes que les matins découvrent
S'agrippe aux murs lépreux des faciles espoirs
Mais l'œil tenace veille et d'une aile recouvre
Le cloaque sans fin des pensées et des soirs.