3. Zoé
Les façades des bâtiments se mélangeaient en un flou de grilles vitrées autour d'elle. Les voitures, panneaux et lampadaires clignotaient du faisceau de sa lampe-torche agitée par les mouvements frénétiques de ses bras. Élisa courait, aussi vite qu'elle le pouvait. Fuir. Fuir cet endroit de mort, regagner le cocon du vaisseau, son fauteuil, son confort. Sa sécurité.
La sueur coulait le long de son front, ses bras, son dos. Ses jambes, affaiblies par la longue période passée assise dans le vaisseau, la faisaient terriblement souffrir. Mais l'adrénaline masquait cette douleur et la poussait vers l'avant, vers le stade, vers le vaisseau. Loin de cette planète de malheur.
Fuir.
Toute vie anéantie. Plus de quatre milliards de morts. Elle n'en avait vu que quelques dizaines, mais elle ne se faisait aucune illusion : cela ne pouvait être sans rapport avec l'extinction des lumières de la planète. Et l'extinction était globale. Non, il n'y avait pas d'alternative : ils étaient tous morts.
Elle courait, les poumons en feu, les battements de son cœur résonnant dans chaque cellule de son corps. Elle était incapable de réfléchir, incapable d'analyser froidement la situation. Un monde entier venait de s'écrouler, elle en était la première spectactrice. Si seulement elle avait pu s'ennuyer un peu plus sur son vaisseau...
Soudain, les jambes d'Élisa cédèrent sous son poids. Elle s'écroula sur le sol, les bras en avant pour amortir sa chute. La fatigue de ses jambes, la gravité de la planète subtilement différente de celle du vaisseau... et un trottoir un peu déformé avaient eu raison d'elle.
Elle encaissa le choc, le souffle coupé. Ses paumes étaient en sang mais cette douleur n'était qu'une information de plus, perdue dans les nuées de pensées terrifiantes qui bataillaient dans son esprit. Elle se redressa tant bien que mal, à genoux, les mains à terre. Ses cuisses et ses mollets lui hurlaient leur fatigue. Elle se passa les mains sur les jambes, comme pour s'assurer qu'elles étaient toujours fonctionnelles.
Enfin elle se releva, reprit ses esprits et respira à plein poumons. Un semblant de calme revint en elle. La peur était toujours là mais la panique se temporisait. Elle respira encore, diminuant son rythme cardiaque autant qu'elle le pouvait. Le stade était tout proche, elle serait bientôt en sécurité.
Elle reprit sa route en marchant cette fois, réfléchissant à ce qui allait pouvoir arriver par la suite. Elle contacterait Gabriel Clegg dès son arrivée au vaisseau. Lui ferait son rapport à ses supérieurs, qui à leur tour se tourneraient vers des autorités compétentes.
Compétentes... Qui pouvait bien avoir la compétence pour gérer ce genre de situation ?
Elle arriva au stade d'où s'échappait un halo jaunâtre. La seule source de lumière encore visible sur la planète : son vaisseau. Elle avait laissé les projecteurs allumés, par réflexe, comme pour laisser une balise, un phare à suivre si d'aventure elle se perdait dans Thalie. Elle ne put réprimer un soupire de soulagement. Et puis...
Un bruit. Comme un miaulement.
Elle pencha la tête sur sa gauche pour découvrir un petit chat qui s'était glissé à côté d'elle silencieusement. Il la regardait d'un air curieux et set mit à miauler de plus belle. Elle l'observa elle aussi et une partie de sa peur s'envola, pour une raison qu'elle ne s'expliqua pas immédiatement.
Puis, après quelques secondes les yeux plongés dans ceux, étincelants, du chat, elle comprit ce que la vision du petit être avait provoqué en son for intérieur. « Il est vivant » pensa-t-elle. Un espoir. Des animaux avaient survécu sur la planète. Peut-être d'autres avaient-ils également été épargnés. Peut-être des humains.
Elle s'accroupit et le chat, peu farouche, vint directement se coller sous sa main en attendant des caresses...
— Hé bien, mon petit, lui murmura-t-elle, tu es tout seul ici ?
— En fait il est avec moi.
Élisa se retourna en un bond, ce qui provoqua une belle frayeur au chat qui détala dans un miaulement plaintif pour se cacher sous une voiture. Elle sentit l'air se bloquer dans ses poumons. Elle voulut hurler mais sa bouche ne produisit aucun son. Devant elle se tenait, debout, la femme du parc. Celle avec les yeux ouverts. Celle qui l'avait fait fuir. Toujours aussi pâle.
— Je suis désolée, dit la femme blanche, je crois que je vous ai fait un peu peur tout à l'heure. J'ai essayé de vous rattraper, mais vous courez sacrément vite !
Élisa était stupéfaite. La blancheur de cette femme lui semblait toujours cadavérique, mais elle était bien vivante, elle la regardait de ses grands yeux bleus et lui souriait.
— Vous avez l'air épuisé, poursuivit-elle, vous devriez vous asseoir un peu. C'est vous qui avez atterri tout à l'heure, n'est-ce pas ?
Élisa était toujours incapable de répondre et fixait la jeune femme comme si elle avait vu un fantôme. Elle avait du mal à la considérer autrement, à ne voir qu'un être humain bien vivant et non un cadavre ambulant. La jeune femme semblait embarrassée et affichait un sourire gêné.
— Je m'appelle Zoé, continua-t-elle d'un air enjoué pour rompre le silence. Et vous ?
Élisa parvint enfin à déglutir et à ordonner à ses poumons de se remettre en marche.
— Élisa, dit-elle d'une voix anormalement grave. Qu'est-ce que... Comment...
La jeune Zoé se mit à rire avec une insouciance non dissimulée.
— Si vous n'êtes pas d'ici, vous devez sans doute avoir une foule de questions à poser... Essayez de vous calmer, tout va bien. Vous devriez vous asseoir.
Elle indiquait de la main un banc à deux pas d'Élisa. Celle-ci finit par s'y asseoir, sans vraiment s'en rendre compte, fascinée par la présence si inattendue de celle qu'elle avait cru morte dans le parc. Elle allait peut-être avoir des réponses, et l'attitude joviale et détendue de la jeune fille avait un effet apaisant.
— Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda Élisa en murmurant toujours, incapable de briser le silence plus fortement.
— Je pense que j'aurais du mal à tout vous expliquer de but en blanc, dit Zoé en s'asseyant à son tour. Que voulez-vous savoir ?
— Pourquoi la planète s'est-elle éteinte ?
— Éteinte ? C'est joliment dit. Hé bien... C'est nous qui l'avons éteinte.
— Vous ?
— Les oniriens, oui.
Élisa resta bouche bée. Ils avaient pensé à la catastrophe naturelle. Ils avaient pensé à l'attaque terroriste. Jamais ils n'auraient pensé que les oniriens s'infligeraient cela à eux-mêmes.
— Mais pourquoi ?
— Ah, soupira Zoé, c'est une longue histoire... Vous connaissez sans doute la réputation d'Oniria, j'imagine. « La planète qui ne dort pas » dit-on. La planète folle, la planète de l'extravagance, le centre de la galaxie... Vous savez que ce qui paraît excitant de l'extérieur peut parfois devenir insupportable à l'intérieur ?
Élisa ne répondit pas. Son travail à elle, Agente de Reconnaissance Spatiale, véhiculait de nombreux fantasmes faits d'aventures plus incroyables les unes que les autres. Elle passait pourtant le plus clair de son temps à s'ennuyer ferme dans son vaisseau.
— Nous avons décidé de reprendre nos vies en main, continua Zoé. Nous vivons tous par les médias, pour les médias. Il n'y a rien qui ne soit médiatisé, et ce qui n'est pas médiatisé n'est rien. Cette frénésie permanente a fini par tuer tous nos maigres liens sociaux et par interdire toute relation saine entre les humains. Nous avons décidé d'y mettre un terme. Oniria avait été colonisée par des artistes, des créatifs, des idéalistes qui pensaient avoir trouvé un monde où il n'y aurait plus de barrière pour s'exprimer, librement et paisiblement.
— Paisiblement, dit Élisa avec un petit rire en pensant à la réputation d'Oniria.
— Exactement, dit Zoé. Aujourd'hui le seul « art » qu'Oniria exporte est un flot d'émissions plus stupides les unes que les autres, destinées à vider le cerveau des spectateurs. Nous avons échoué à réaliser le rêve. « Oniria », c'était tout un symbole. Mais c'est devenu une machine à vomir de l'art en boîte, des produits de consommation faciles à exporter et à vendre. Alors nous avons décidé d'arrêter les frais. Nous coupons tout. Et nous allons tout revoir, posément. Prendre un nouveau départ.
— Mais pourquoi avoir tout éteint d'un coup, comme ça ? Et pourquoi ne pas l'avoir annoncé ?
— Notre sens du spectacle, j'imagine, dit Zoé avec une petite lueur de fierté dans les yeux. Nous avons peut-être échoué à faire d'Oniria un paradis culturel, mais nous n'en restons pas moins des artistes. Et comment aurions-nous pu l'annoncer ? Le peuple onirien n'a pas voix à l'antenne. Les élites et les stars de la planète vivent dans un monde tellement différent du nôtre qu'elles n'étaient même pas au courant de ce projet, alors que la quasi-totalité des oniriens ne parlait que de cela depuis des mois. Je me demande quelles ont été leurs réactions lorsque leurs plateaux se sont éteints subitement et que tous les techniciens sont rentrés chez eux tranquillement, sans dire un mot.
— Rentrés... Et c'est tout ? Les lumières s'éteignent, et plus rien ? Mais qu'allez-vous donc faire maintenant ?
— Hé bien, je pense que nous allons commencer par dormir.
Zoé pouffa en voyant les yeux ronds qu'Élisa avait ouverts en entendant cette réponse.
— Hé oui. C'est ironique, non ? La planète qui ne dort pas voudrait simplement dormir... Vous l'ignorez sans doute, mais les habitants d'Oniria supportent en fait assez mal de vivre sans horaire, sans jour, sans nuit. Et seules les classes populaires sont obligées de vivre ainsi, à cause du travail, vous voyez... On raconte un peu partout que nous adorons cela, mais c'est faux. C'est original, atypique, et nous aimons en parler comme si cela faisait tout le sel de notre vie mondaine. Mais ça n'a rien d'amusant. Imaginez la difficulté d'avoir des amis, de se retrouver en communauté lorsque personne ne vit au même moment. Imaginez la difficulté d'avoir une famille...
Zoé soupira à nouveau, une certaine lassitude teintant son sourire. Élisa resta silencieuse un instant, pensive. Elle était bien sûr soulagée d'apprendre qu'il ne s'agissait pas d'un acte criminel, mais tout de même...
— Vous n'êtes donc pas tous morts ? Pourquoi y avait-il tous ces corps dans le parc ?
Zoé éclata d'un rire franc et joyeux.
— Des corps ? Mais je viens de vous le dire, Élisa, nous dormions ! Nous avons célébré le calme et la nuit enfin retrouvés partout sur la planète. Et nous avons dormi à la belle étoile, tous ensemble pour une fois...
— Mais vous étiez tous si... blancs.
— Ah, mais c'est une planète sans soleil ! Vous attendiez-vous vraiment à trouver des personnes au bronzage doré ? Tout le monde est blanc, ici ! Et nous sommes aussi les seuls blonds naturels de toute la galaxie, pour tout vous dire. Vous saviez que cette couleur avait pratiquement disparu avant la colonisation d'Oniria ?
Élisa se rappela alors un détail qui aurait dû également lui sauter aux yeux : pour autant qu'elle pouvait s'en souvenir, toutes les personnes allongées dans le parc avaient des cheveux dorés, à peine moins clairs que leurs peaux.
— Mais les oniriens que nous voyons sur les diffusions...
— Vous ne voyez qu'un pourcentage infime de la population onirienne sur vos écrans, fit remarquer Élisa. La plupart des grandes stars sont issues d'autres systèmes, et les rares oniriens qui sont diffusés font tout pour leur ressembler... Les UV et les teintures, ça vous change un homme. Et si ça n'est pas suffisant, une augmentation de contrastes et quelques filtres colorés font des merveilles sur une vidéo. Il paraît que notre teint trop blanc évoque la maladie et la mort aux autres systèmes... Ça n'est pas très « bankable », si vous voyez ce que je veux dire.
— Vous voulez dire que la population d'Oniria est discriminée sur sa propre planète ?
— Discriminée... Pas officiellement. Il n'est besoin d'aucune loi et d'aucun complot lorsque les différentes puissances trouvent un intérêt commun à écraser le peuple. Médias, politiques... La grande messe médiatique fonctionnait pour eux, il leur suffisait de se renvoyer la balle indéfiniment. Les célébrités et les dirigeants des grandes entreprises audiovisuelles diffusaient leur pensée aseptisée en masse pendant que le peuple onirien faisait tourner la machine dans l'ombre... jusqu'à ce que l'écœurement prenne le dessus. Jusqu'à ce que nous nous rendions compte que nous avions le pouvoir. Le pouvoir de tout changer...
— Et les autres planètes...
— Les autres planètes nous suivront, peut-être, la coupa Zoé. Si elles en ont le courage. Si elles sont prêtes à franchir le pas. Sinon, eh bien, elles devront apprendre à vivre sans la frénésie médiatique d'Oniria. Et alors, à force de désintoxication, elles finiront par être prêtes... elles finiront par avoir le courage. Et elles aussi, elles s'arrêteront un instant, un instant seulement. Elles aussi, elles dormiront. Elles réfléchiront. Et peut-être alors trouveront-elles aussi qu'il y a des choses à changer dans leurs propres fonctionnements...
Élisa n'en croyait pas ses oreilles. Elle avait pensé que les oniriens n'avaient tout simplement pas réfléchi aux autres planètes, qu'il s'agissait d'une décision isolée et que les conséquences ne leur importaient pas. Mais sous des airs de petit mouvement joyeux et bon enfant, ces idéalistes avaient lancé sciemment les germes d'une véritable révolution à échelle galactique ! Elle se leva brusquement.
— Il faut que je retourne à mon vaisseau, dit-elle. Je dois contacter mes supérieurs. Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous avez fait... Comment imaginer les conséquences à l'échelle de la galaxie ?
— Je ne le peux pas, reconnut Zoé. Pas plus que vous. Pas plus que toutes les élites de la galaxie réunies. Et les conséquences du *statu quo*, qu'en pensez-vous ? Nous voulons juste agiter un peu les choses... Ce que les peuples en feront ne dépendra que d'eux.
— Plus de communication ? Plus d'informations ? Les bourses vont s'effondrer ! Des gouvernements autoritaires vont se former un peu partout pour contenir le chaos ! Les peuples n'auront pas voix au chapitre !
— Peut-être, dit Zoé. Et peut-être pas.
« Elle est folle » pensa Élisa. Et sans ajouter un mot, elle se dirigea vivement vers son vaisseau, ce qui prit Zoé par surprise. Elle resta interdite un instant, puis se leva et suivit Élisa de près.
— Vous êtes très tendue, fit-elle remarquer en marchant à ses côtés. Vous savez, vous n'êtes pas obligée de marcher si vite : avec l'arrêt des émissions d'Oniria, le temps va se ralentir... Enfin, pas littéralement, ajouta-t-elle avec un petit rire.
Élisa ne répondit pas. Elle ne savait plus vraiment où elle en était. Tout était inconnu, l'humanité allait voir sa réalité basculer en quelques heures. Folie ! Et pourtant...
— En l'absence d'Oniria comme moteur des communications, le temps nécessaire pour dialoguer entre les systèmes va redevenir beaucoup plus lent, poursuivit Zoé. La galaxie ne s'arrêtera pas de tourner si vous attendez quelques heures avant de contacter vos supérieurs. La nouvelle se répandra en son temps. Partout, on va prendre le temps. D'analyser les choses. De se parler. De réfléchir. La politique spectacle va s'éteindre tout doucement. Les débats vont se dépassionner. Les tensions vont s'apaiser. De quoi avez-vous peur ?
Élisa avait presque atteint le vaisseau mais ralentit.
— Comment pouvez-vous êtes si confiante que quarante milliards d'êtres humains réagiront positivement à une déconnexion nette et totale...
— Regardez Oniria, dit Zoé en souriant. Nous avions prévu et planifié tout cela de longue date, en consensus. Incroyable, non ? Et pourtant, je peux vous assurer qu'aucun d'entre nous n'a les mêmes opinions politiques, les mêmes centres d'intérêt ou les mêmes buts dans la vie. Mais nous avons choisi de faire une pause et de recommencer à réfléchir ensemble. Oui, il y aura des frictions. Oui, il va y avoir un nombre incalculable de problèmes à régler. La tâche est incommensurable. Est-ce qu'Oniria va rester éteinte à tout jamais ? Probablement pas. Est-ce que nous relancerons la machine médiatique ? Peut-être. Différemment. Nous avons tout le temps pour y penser, maintenant. Et nous offrons cette occasion aux autres systèmes. Affranchis de la manipulation de masse. De la prison mentale des médias. Libre à eux de saisir cette chance. S'ils le souhaitent.
Les projecteurs du vaisseau illuminaient toujours le terrain. Zoé, toujours souriante, luisait étrangement avec son teint si pâle, ses yeux bleus et ses cheveux blonds. Élisa la regarda un long moment. Puis elle se dirigea vers le vaisseau et Zoé baissa les bras tristement.
— C'est comme vous le sentez, dit-elle simplement.
Élisa effleura la surface active sur le bord du sas... et les projecteurs s'éteignirent en emportant avec eux le léger ronronnement de l'alimentation électrique. Le stade était à nouveau plongé dans l'obscurité. Élisa éteignit également sa lampe. La dernière lumière active sur Oniria, sans doute...
Zoé avait retrouvé son air joyeux quand Élisa se détourna du vaisseau et la rejoignit sur la pelouse chaude du stade. Elles quittèrent toutes deux le stade sans rien dire. Élisa n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait et de ce qui allait se passer. Mais elle avait décidé que pour l'heure, elle s'en fichait.
Zoé l'accompagna dans les rues de la ville. Élisa s'étonna de les trouver si rassurantes après les avoir traversées terrorisée si peu de temps auparavant.
Dans le parc, elles s'allongèrent dans l'herbe, l'une à côté de l'autre. Au loin, d'autres personnes dormaient. Ou peut-être se reposaient-elles juste, somnolentes. D'autres étaient éveillées et semblaient dialoguer, chuchotant. Seul le bruit du vent dans les grands arbres azurés troublait le silence de la nuit permanente.
La voie lactée scintillait toujours au-dessus d'elles, où les nombreuses autres planètes allaient bientôt devoir faire face à l'extinction d'Oniria... et choisir à leur tour leur voie.
Allongée dans l'herbe au bleu si pâle, Élisa regardait paisiblement la ville. Dans la pénombre, dans le silence, des milliards d'hommes et de femmes réfléchissaient sereinement à un avenir aux possibilités infinies.
La planète n'avait jamais été aussi vivante.
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