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La Malédiction des neuf vies

Texte fait à l'occasion des joutes wattpadiennes, re upload.
Le résumé :

D'une époque lointaine jusqu'à aujourd'hui, elle a vécu.
En tant que femme, en tant qu'homme.
Il a incarné de nombreux rôles, soutenu de nombreuses voix, changé d'apparence, vaincu le mal, combattu pour la foi.
Aujourd'hui est sa neuvième vie,
Roberto de la Plancha.
Voulez-vous savoir qui il est ?
Un caissier.
Ça en jette non ?

_________
Bip. Bip. Bip.
A chaque article passé sous le nez du scanner, celui-ci faisait un bruit de ce type. Très vite lassant, Roberto avait envie de fracasser son crâne contre le comptoir. Mais, ça ne serait pas très professionnel. Oui, Roberto en avait clairement marre. En plus, sur son insigne de caissier, ils avaient oublié d'inscrire le o à la fin. Bande d'incapables. Des années qu'il travaillait dans cette supérette pourrie, et quand ils refaisaient des nouvelles insignes, le stagiaire en charge avait ravagé son prénom. Vraiment, super, merci.

— Ça fera treize euros, expliqua le jeune homme.

Assis confortablement sur un siège de bureau, Roberto faisait face à une adolescente venue acheter de menues choses.

— Bon, vous allez prendre mon argent ?

Il encaissa et rendit la monnaie sans un mot. La nana se barra du magasin avec un sac et Roberto en profita pour jeter un œil à la file d'attente de sa caisse. Il compta : Une vieille avec son chien, un gros avec un caddie rempli de produits bios, et cinq autres énergumènes.

Parfait, juste assez de monde pour fermer mon bureau et faire chier le patron, songea-t-il ravi. Une fois par jour, il prenait une pause au moment où le plus critique. Il souhaitait se faire virer. Il en mourrait d'envie. Mais Mr Toulin avait peu d'employés, et faisait tout pour les garder, même s'ils étaient des connards, comme Roberto. Et le caissier ne voulait pas affronter les yeux suppliants de chaton du patron.

— Désolé mais cette caisse va fermer pour l'instant, brailla le vendeur.

Une collègue à côté lui jeta un regard haineux avant de se concentrer sur son travail. Elle allait vite la nouvelle, mais elle allait devoir apprendre la dure loi du magasin. Enfin, si le jeune homme restait assez longtemps pour la prévenir. Cette nouvelle caissière venait comme le messager porteur d'une missive de guerre. Roberto en était ravi, il allait enfin pouvoir se casser de ce magasin.

— Espèce de junkie, ça va pas de délaisser son travail comme ça ? hurla la vieille dame.

Elle faisait sans doute référence aux cheveux du jeune homme, teints en rouge. Il passa une main baguée dans sa chevelure, tout sourire.

— Magnifique n'est-ce pas ? Désolé Mamie, mais mon boulot je m'en tape. Et je vous parie que c'est ma dernière journée.

Il quitta son siège et gagna la salle des employés à travers le mécontentement général. Chaque insulte le transportait un peu plus de bonheur.

Roberto poussa la porte et se retrouva dans l'arrière cour. Il s'apprêtait à allumer une cigarette piochée dans son paquet, quand il sentit une présence dans son dos.

— Alicia, j'imagine que c'est toi. Autant te dire que la blague de la dernière fois n'était vraiment pas bonne. J'en suis à ma neuvième vie, soupira-t-il.

— Roh la la, je ne pensais pas que tu tomberais, aussi ! Et dire qu'on a retrouvé ton ancien corps explosé en bas ! Avoue, quand tu l'as vu aux infos, t'as rigolé ! s'exclama une voix derrière lui.

Le caissier éclata de rire et se retourna, les bras tendus pour enlacer la femme devant lui. La trentaine, les cheveux noirs, une aura de félin se dégageait de ses yeux en amande pétillants de malice. Il desserra son étreinte et proposa une cigarette à son invitée, qui refusa.

— Alors comme ça, mon cher, tu travailles dans une superette sous le nom de Robert !

— Roberto, de la Plancha rectifia le jeune homme. J'étais soul quand j'ai fait les papiers d'identité.

Son amie l'observa un instant, médusée, puis sourit. Mais elle reprit vite son sérieux.

— Je ne vois pas pourquoi tu travailles ici... C'est pas un boulot pour toi ! Tu as été Impératrice, prince, messie et biens d'autres ! Dois-je te rappeler tous tes noms ?

— Non sans façon, grommela Roberto.

Il s'était assis sur les marches qui menaient au magasin, mais il se releva, soudain de mauvaise humeur.

— Si c'est tout ce que tu as à dire, on se revoit ce soir dans un resto du coin ? Faut que je bosse moi.

Alicia soupira et hocha la tête. Elle fit la bise à son ami et quitta l'arrière cour.

— Toi, je te signale que tu as été Jeanne d'Arc, murmura-t-il entre ses dents.

Le jeune homme reprit son poste et commença à passer les objets du client sous le scanner. Bientôt, son travail devint automatique, une chape de brume s'était déposée dans son esprit.

Il connaissait Alicia depuis longtemps, depuis sept vies. Après tout, ils étaient victimes de la même malédiction. Et peut-être à cause ça, ils ressentaient la présence de l'un et de l'autre et parvenaient toujours à se retrouver, dans toutes les vies. Ils avaient été frères, amants, sœurs, rivaux. Les mots de son amie lui revinrent en mémoire, dans le désordre. Un article passa sous le scanner. Bip. Prince.

Il avait été Vlad Basarab, de la dynastie de Draculea, plus connu sous le nom de Vlad l'Empaleur. Ouais, à l'époque, empaler des gens c'était à la mode. Puis surtout très fun. En fait, il voulait oublier sa malédiction. Diriger un pays, il connaissait. Il avait vaincu des armées, gagné des guerres, empalé des gens. Tout était bon pour éviter de songer à sa prochaine vie. Songer que quand il mourrait, ce serait une autre vie, un autre corps. Chaque vie était passée dans un corps jeune, on naissait et mourait dans cet état. Impossible de se donner la mort soi-même.

Il avait du mettre son propre décès en scène. Car la malédiction ne le faisait pas mourir de vieillesse. C'était sa quatrième vie.

Un autre objet subit le rayon rouge. Bip. Messie.

Il rit tout bas, ce surnom lui faisait revenir à peu près deux mille ans en arrière. Il avait été Jésus-Christ.

Dépitée, la jeune femme fixa ses amis qui ricanaient. Elle venait de perdre un pari, et comme elle l'avait promis, elle devait faire un gage. Leur groupe de copains s'était formé un ou deux ans auparavant, un peu après l'arrivée de Christia dans la ville. Cette fois-ci, son identité était une juive partie s'installer dans le Nord de la Galilée après la mort de ses parents. Christia regrettait d'avoir prétendu être juive, dans l'empire romain, le culte de l'Empereur était obligatoire. Elle se faisait donc discrète. Enfin, entre tous les paris qu'elle perdait, la jeune femme se faisait plutôt bien remarquer dans le petit village. Chrisita n'avait jamais refusé un gage, même les plus ridicules. Faire la poule sur la place ou bien crier des insulte sur le toit le plus haut de la ville, elle ne s'était jamais défilée. Mais cette-fois ci, ses amis la regardaient d'un air malicieux. Ils se réunirent à l'abri des oreilles de la jeune femme.

A peine une minute plus tard, ils encerclèrent leur amie, tout sourire. L'un d'eux s'avança et s'exclama :

Ton gage sera de faire un discours qui glorifie ton dieu, sur la place publique. Maintenant !

C'est vache ça ! Si y'a des gardes à côté ils vont m'arrêter pour trouble publics !

Rooh tu sais qu'on te défendra ! Puis au pire, tu diras que c'est un gage, intervint un autre garçon.

Ouai fin mais bon, grommela Christia.

Mais avant, faut qu'on te fasse passer pour un homme, sinon personne ne t'écoutera !

La jeune femme leva les yeux au ciel mais se laissa couper sommairement les cheveux et elle enfila des habits plus masculins.

Avec sa bande, elle s'aventura jusqu'à la place publique et monta sur l'escabeau qu'elle avait apporté. Ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'est qu'une sorte de manifestation se passait en même temps. La fausse prédicatrice ne se démonta pas et commença son discours.

Ce qui devait être à la base un gage se transforma en un vrai n'importe quoi. Si peu de personnes accordèrent de crédit à ses propos, deux jeunes hommes s'étaient approchés de Christia pour lui dire qu'ils avaient adoré son discours et lui demandèrent d'être leur disciple. Elle voulut jeter un œil inquiet à ses amis, mais ils avaient détalé.

Alors tout dérapa. Quelques jours plus tard, elle partit avec ses « disciples » traverser la Judée puis bientôt tout l'Empire romain. Elle avait voulu se dérober à la compagnie des deux hommes, mais ils l'avaient retrouvés, encore plus adorateurs. Ils racontaient que ça avait été un test difficile, mais qu'ils avaient suivi leur foi. Christia n'avait plus vraiment le choix à part faire semblant...Sur son passage, on lui attribuait des miracles et elle continuait de répandre la bonne parole. Son mouvement attira des adeptes et l'attention de Rome. Et dire que tout était parti d'une blague.

Puis un jour tout s'arrêta lorsque Juda la trahit. Juda en fait n'était autre qu'Alicia. Christia lui avait demandé de la dénoncer pour que la jeune femme puisse enfin commencer une nouvelle vie. Elle accueillit avec soulagement la mort, quoique un peu douloureuse.

Et voilà comment Jésus-Christ et le christianisme était né.

C'était sa deuxième vie.

Roberto laissa ses pensées vagabonder pendant le reste de la journée. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas songé à ses anciennes vies. Surtout quand il pensait que celle-ci serait sa dernière.

Il fut le dernier vendeur dans le magasin et le ferma, à 19h tapantes. Il étouffa un bâillement, rangea ses clés et se dirigea vers le restaurant japonais convenu avec Alicia par sms. Sans regarder la route, il traversa le passage piéton, toujours dans ses rêveries. Un klaxon retentit à quelques mètres de lui. Roberto tourna la tête. Une voiture fonçait vers lui, les pneus crissant sur le bitume. La conductrice, le visage déformé par l'horreur avait le pied vissé sur le frein, mais c'était trop vite et trop tard.

La voiture percuta le corps du jeune homme qui s'écrasa à plusieurs mètres. Il sentit du sang envahir ses poumons, sa bouche. Tous ses membres hurlaient de douleur, mais il n'avait pas la force de crier. Sa vision se brouilla, les cris autour de lui se firent indistincts.

Alors, c'est la fin pensa-t-il. Il était presque soulagé. Ces neuf vies l'avaient fatigué. Il était fatigué, tellement fatigué de jouer un rôle, de voir ses amis mourir, de ne plus reconnaître personne. La vie humaine n'avait que de sens que si elle était mortelle. Le parfait était cet instant sacré entre la vie et la mort. Cet instant figé, que le maudit avait trop de fois violé. Mais aujourd'hui, c'était la fin. La vraie fin.

Ses yeux se fermèrent.

— Ma chère, que diriez-vous d'avoir plusieurs vies ?

Cette voix la ramena à une époque très lointaine, à sa première vie.

Des torches illuminaient la salle du trône remplie de gravures en or et de pierres précieuses. Une femme magnifique aux bijoux et aux habits d'exception se tenait dans un siège sculpté en haut de quelques marches. Derrière le trône, un charismatique homme accoutré d'un costume noir venait de susurrer ces mots à l'oreille de l'impératrice. La jeune femme écarquilla les yeux et sauta de son fauteuil.

Que faites-vous ici ? Gardes ! appela-t-elle

Ils ont quitté leur poste, mais vous le savez. Dehors c'est la guerre, c'est la mort, c'est la maladie. Vos sujets s'apprêtent à envahir votre palais et à vous détrôner.

Qui êtes-vous, siffla-t-elle.

Mais...Vous m'avez supplié, vous ne vous en rappelez pas ? Je suis Anubis.

L'impératrice leva le menton.

Vous n'avez jamais daigné écouter mes appels pour mon peuple. Je ne vous dois aucun respect.

Oh, Oh, on se rebelle, ma chère Telya ? mais si je suis ici c'est pour t'offrir un cadeau, je te déconseille de m'agacer, murmura-t-il.

Il caressa l'épaule nue de la jeune femme et se pencha vers elle. Les yeux noirs du Dieu recelaient de magie, et surtout incarnait le gouffre insondable de la mort.

Je t'observe depuis longtemps. Tu n'es pas de sang royal, pourtant tu es montée sur le trône. Tu diriges cet empire d'une main de fer, tu as mainmise sur toutes les richesses et vaincu bien des ennemis. Tu es puissante, riche, redoutée mais ton intelligence et ta fourberie ne peut rien contre une épidémie. Ton peuple réclame vengeance. D'ici peu, tu vas mourir. Que choisis-tu ? La mort ou l'opportunité de vivre neuf vies ?

Les yeux de la jeune femme se voilèrent pendant quelques instants puis elle hocha la tête.

J'accepte.

Alors cette vie sera ta première vie.

Roberto avala une goulée d'air et ouvrit les yeux. Il était mort, il le savait. Alors qu'était cette pièce blanche avec cette porte ? Le jeune homme suivit son instinct et ouvrit la porte. Une autre salle blanche, mais cette fois-ci avec un homme. Le maudit retint son souffle. Anubis.

Roberto se rendit alors compte qu'il avait repris sa forme originelle, une femme. Ce corps lui avait manqué.

Le dieu se retourna, une montre à la main. Il portait toujours ces habits étranges, mais aujourd'hui Telya les connaissait : une veste de costume, une chemise et un pantalon noir.

— Tu as grandi, nota Anubis après un rapide coup d'œil. Tu as compris la valeur de l'existence humaine. Quand je t'ai trouvé, quand je vous ai trouvées , Alicia et toi, vous ne croyiez qu'en vous. Vous n'aviez aucune estime pour les autres, pour le monde. J'espère que cette expérience restera gravée dans ta mémoire.

— Mais...Ne vais-je pas dans le royaume des morts, votre royaume ?

Le jeune homme posa une main rassurante sur son épaule.

— Vous les humains, vous ne mourrez jamais vraiment. Votre volonté, votre détermination, vos souvenirs. Ils restent dans le monde des vivants, et ton aventure parcourra les âges. Maintenant, il est temps pour toi de reposer en paix.

Les doigts du dieu se posèrent sur le front de l'ancienne impératrice. Depuis si longtemps, elle n'avait pas ressenti cette sensation : la paix.

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