Bad Guys
La nuit tomba sur une ville dévastée. Les structures en acier des majestueux buildings étaient les vestiges d'une destruction récente, accompagnées des carcasses des voitures en feu. Partout, le silence. La cité n'avait aucun habitant, ou du moins aucun d'apparent, ils étaient tous cachés, dans un abri précaire ou bien morts. Un seul mot pouvait résumer le monde actuel : apocalyptique. Cette capitale, autrefois au sommet de sa puissance était retombée à l'Age de pierre en seulement une nuit. Et la situation, la même sur la planète entière. Dans les rues, plus âme qui vive, des meubles renversés ou du verre brisé. Les grandes villes avaient des allures de ville fantôme, apparence parfois réelle : malgré le chaos, aucun corps ne jonchait le sol. Aucune trace de sang, de violence sur des êtres vivants. Comme si d'un coup, toute l'existence humaine avait été rayée de la carte.
Mais au milieu de ce monde détruit, quelques rares bâtiments se dressaient à la vue de ceux encore vivants. Là où siégeaient ceux qui avaient anéanti le monde. Ils n'étaient qu'une poignée, mais tant à la fois. Toutes sortes de rumeurs couraient sur eux dans les rares recoins de vie. On prétendait qu'ils venaient d'un autre monde, d'une planète lointaine ou des entrailles de leur propre terre.
Dans un immeuble à moitié en ruines, trois hommes occupaient un salon où seul le sofa était resté encore intact, les fenêtres s'étaient brisées et la vaisselle s'étalait au sol, en morceaux. Ils tentaient de s'ignorer, tous trois le plus loin possibles des autres. Un homme d'une trentaine d'années occupait le canapé, les bras de part en part. Une crinière de cheveux noirs tombait sur ses épaules tandis que ses yeux verts perçants fixés ses compagnons d'infortune. Son visage orgueilleux de teint hâlé était séduisant malgré la cicatrice à son œil droit. Il possédait un charisme impressionnant, comme si un lion se tenait tapis à la place de l'humain. A quelques pas de là, un homme aux vêtements sombres et amples observait les rues désertes. Son visage caché par un masque à la couleur dorée prit une teinte grise quand il se retourna. Il venait de se rappeler de la présence de cet imbécile aux cheveux longs et de cet adolescent dans un coin de la pièce. Une aura de haine s'échappait du jeune homme aux cheveux ébouriffés. Une étrange ceinture violette faite de corde lui ceignait la taille, dans laquelle était glissé un sabre. Les sandales montantes de l'adolescent crissèrent quand il marcha dans la vaisselle.
Désormais, les trois rescapés se fixaient, à songer s'il était possible de tuer ces moucherons qui leur barraient leur chemin. Mais ils étaient tombés sur la même conclusion : ils avaient besoin les uns des autres pour accomplir leur objectif.
— Je vais commencer les présentations. Scar, s'engagea l'homme à l'air léonin.
L'adolescent poussa un soupir avant de déclarer, laconique :
— Sasuke.
Le dernier fit une petite révérence et son masque se colora de bleu quand il se nomma :
— Magister, pour vous desservir. Nous sommes à peu près sûr d'être les derniers défenseurs du pays contre les...envahisseurs.
— Etrange mot comme défenseurs pour des criminels tels que nous, lâcha Sasuke.
Magister ne s'en étonna guère. L'aura de haine qu'il avait sentie dans ce garçon ne pouvait qu'appartenir à une âme corrompue. Puis, il avait déjà entendu parler de ce ninja et ce traître mais ils n'étaient pas aussi connus que lui, naturellement.
— Enfin, envahisseurs est un grand mot. Les gentils se sont transformés en méchants, dans le langage le plus simple, rétorqua Scar. Et puis, la prochaine fois que tu me jettes un...sort sans mon autorisation, je te décapite.
La dernière phrase était lancée à l'attention de Magister qui secoua la main d'un geste amusé, son masque soudain d'une couleur orangé.
— Impossible de discuter avec un lion, tu m'en verras désolé.
— Le temps presse. Nous devons sauver le monde, et si vous ne vous taisez pas, je le ferai pour vous, répliqua l'adolescent.
Le garçon s'était interposé entre les deux hommes, la mine orageuse. La main sur la poignée de son sabre, il semblait prêt à le tirer à tout moment si la situation dégénérait, ou si elle lui dérangeait.
— Je n'aurai jamais cru dire ça un jour, on va sauver le monde, murmura Scar d'un air ravi.
— C'est un grand mot, je l'ai fait quelque fois. Puis pour arriver à changer les mots du Livre de l'Imagination, il va falloir plus que foncer dans le tas. On ne peut pas les laisser répandre le mal, c'est notre rôle, sourit Magister.
Il passa les minutes suivantes à expliquer son plan à ses compères, qui faute de mieux, n'eurent pas d'autre choix que de l'accepter comme chef. Du moins, pour l'instant.
Alors, à peine une heure plus tard devant le seul building encore intact de la ville, leur opération commença. Un immense bâtiment à la façade de marbre et aux nombreuses fenêtres aux volets fermés. Un hôtel de luxe autrefois réputé qui servait désormais de repaire pour des héros devenus fous.
Un lion à la crinière noire et aux yeux verts marcha d'un pas léger vers les portes fermées. Dans une attitude nonchalante, il posa son derrière sur le bitume, mais la réaction des adversaires ne se fit pas attendre.
A peine quelques secondes plus tard, un flot de lapins blancs se déversa de la porte tournante. L'effet en était ridicule et même un peu inquiétant car on aurait dit que l'hôtel crachait ces animaux qui marchaient sur leurs deux pattes arrière, parfois armés de ventouses à toilettes ou de poireaux. Bientôt, une cinquantaine de lapins entourèrent le lion, toujours assis, seul le bruit de leur piétinement rompait le silence angoissant de cette scène. Puis d'un coup, un cri perça l'air.
— Bwaaaaaaaah
Tous les lapins reprirent ce cri de guerre, le regard soudain rouge et fou. Si la plupart se ruèrent sur Scar, cinq ou six se mirent à tourner en rond ou à se frapper la tête contre le mur.
En quelques instants, ils l'avaient recouvert en totalité. Mais aussitôt, ils volèrent et s'écrasèrent au sol avec un bruit sourd et au milieu de ces lapins renversés se trouvait le roi des animaux, la gueule grande ouverte, la queue fouettant l'air. Un simple rugissement fit reculer les pauvres créatures, qui à court d'arguments, tentèrent d'amadouer le monstre avec un poireau. Le lion avala le légume et le lapin tandis que certains lui jetaient leurs ventouses à toilettes.
Trop occupés à terrasser cet ennemi, les lapins crétins n'avaient pas remarqué la venue de Magister et de Sasuke qui se glissèrent dans l'hôtel en toute discrétion. Dès qu'ils furent entrés, ils se séparèrent dans la cage d'escalier sans une parole échangée.
Le garçon dévala les marches jusqu'au sous-sol, les sandales claquantes sur la pierre. Il voulut pousser de la main la porte de service mais constatant qu'elle était fermée, il l'ouvrit d'un coup de pied. Il se faufila dans le couloir, des regards à la va vite lancés sur les pièces qu'il croisait. Il s'arrêta devant des immenses rangées de compteurs électriques dans une immense salle sombre, le jeune homme n'alluma pas la lumière, ses yeux s'étaient accoutumés à l'obscurité. Un bruit perçant fendit l'air, comme le cri de mille oiseaux et une boule d'électricité se forma dans la main de Sasuke.
Mu par un sixième sens, l'adolescent fit évaporer l'électricité, se jeta en arrière et évita de justesse un trait de magie. Il se redressa alors et toisa une jeune femme à l'entrée de la pièce, la lumière du couloir formant comme un halo autour d'elle. Vêtue d'une armure presque intégrale, une épée dorée à la main, sa masse de cheveux blonds étaient marqués d'une mèche blonde tandis que ses yeux bleus fixaient d'un air froid le ninja.
Sans un mot, ils s'observèrent quelques secondes, évaluèrent le niveau de leur adversaire. Les pupilles du jeune homme avaient changés : elles étaient devenues rouges, d'un rouge sang. Dans le même instant, il avait dégainé son sabre et s'était rué sur son ennemie immobile mais son arme se heurta à une barrière invisible, à quelques centimètres de la gorge de l'adolescente.
Sasuke lâcha un sourire et murmura un mot. Aussitôt, des flammes noires léchèrent le bouclier et le recouvrirent en un instant et avant de se faire engloutir, le ninja se délecta de la surprise de la magicienne.
Il s'apprêtait à tourner les talons mais immobile, il fixa son abdomen : une tache rouge s'étalait sur sa chemise blanche autour de la pointe d'une épée. Puis il disparut dans un nuage de fumée, un clone.
Les deux ennemis étaient revenus au point de départ, sans que l'un ou l'autre n'ait pris l'avantage. Un rictus malsain s'étira sur le visage du garçon qui éclata bientôt de rire.
— Magister m'avait prévenu que tu étais inventive. Mais face à moi, tu ne feras pas long feu, Tara.
En même temps que ses paroles orgueilleuses, une nouvelle boule d'électricité était apparue dans sa main avec ce bruit si étrange, annonciateur de mort.
Quatre étages plus haut, Magister finissait de gravir les escaliers. Etonnamment, il n'avait croisé personne. Soit tous les larbins étaient descendus à la recherche de Scar ou bien ils avaient confié la garde d'un Livre magique à une poignée de héros. A vrai dire, il s'en fichait, lui tout ce qu'il voulait c'était récupérer le livre, et puis sauver le monde accessoirement. Mais surtout récupérer le livre.
Il se trouvait au dernier étage de l'hôtel, dans les chambres les plus prestigieuses. En réalité, l'étage tout entier représentait une suite à elle seule. Quelle idée quand même, de planquer un bouquin dans un bâtiment pareil. Il fouilla toutes les pièces, dans la recherche de l'objet tant convoité et au bout de plusieurs minutes, il tomba sur une petite salle presque cachée où s'étalaient des sculptures et des tableaux. Au milieu, un énorme grimoire à la couverture noire et vieille comme s'il existait depuis que le monde avait été créé. Protégé sous une cloche, Magister avança la main mais remarqua la discrète lumière rouge d'une caméra de surveillance. Il proféra une injure à l'encontre de Sasuke et recula, le masque noir de colère. Ce garçon n'était même pas foutu de désactiver le réseau électrique !
Tout à sa rage, il faillit ne pas remarquer le reflet dans le verre de la cloche. Il forma à la dernière seconde un bouclier et le trait de magie rebondit contre la barrière. A l'entrée de la salle de collection, un jeune homme aux boucles brunes et au grand manteau bleu lui faisait face, une baguette pointée dans sa direction. Magister leva les mains en l'air et tenta d'engager la conversation, amical.
— Eh, salut toi ! tu ne serais pas... Harry Potter voilà, j'ai retrouvé le nom !
Le visage du jeune homme se transforma sous l'effet de la rage et un deuxième trait de magie, vert cette fois ci faillit briser la barrière magique de Magister.
— Je suis Norbert Dragonneau ! hurla-t-il.
L'homme masqué eut à peine le temps de se refugier derrière le socle sur lequel se trouvait le livre avant que sa protection ne cède.
Un choc sourd se fit entendre et le sortcelier risqua un œil : Norbert était étendu au sol tandis que Scar était assis derrière lui, l'air satisfait. Magister l'observa un instant, stupéfait. Comment ce satané lion avait pu monter les escaliers ? Il songea à le transformer en humain pour satisfaire sa curiosité, sans se soucier de la menace que lui avait dite Scar quand il était devenu homme. Aussitôt pensé, aussitôt fait.
Désormais, un jeune homme se dressait à la place du lion et il jeta un regard narquois vers Magister.
— J'aurai pu le laisser te réduire en charpie. Et c'est d'ailleurs ce que je vais m'apprêter à faire.
Avec un grognement digne de son ancienne apparence, il se rua vers le sortcelier qui l'évita avec un ricanement.
— Ce n'est pas l'heure de faire joujou, petit chaton. Nous devons attendre que Sasuke ait désactivé le...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase car une énorme explosion venue du sous- sol ébranla toute la structure et il aperçut du coin de l'œil la caméra s'éteindre. Magister se précipita alors pour soulever la cloche et s'emparer du grimoire. Il effleura les pages jaunies par le temps et apprécia la sensation du pouvoir dans ses mains. Avec cet objet, il pourrait conquérir le monde, vaincre ses ennemis jurés. Mais avant, il devait réparer le mal qui avait été fait : transformer les héros en des bêtes assoiffées de sang. Il se demandait qui avait eu cette idée stupide, sans doute un novice qui pensait s'en faire des alliés.
Mais jouer avec le Livre de l'Imagination était dangereux, même pour les connaisseurs. Avec un soin extrême, il ouvrit le grimoire à la dernière page écrite puis se saisit d'un couteau dans une de ses poches et se coupa la paume de la main, le sang coulant dans un pot.
Armé d'une plume et avec des gestes mesurés, Magister écrivit une phrase dans le grimoire, son sang comme encre.
Le résultat fut presque immédiat : une intense lumière envahit la pièce jusqu'à éblouir les deux hommes. Lorsqu'ils ouvrirent les yeux, ils crurent un instant que rien n'avait changé.
Puis avec un cri étranglé, Scar se pressa contre la vitre, les yeux écarquillés : la ville était redevenue intacte. Le soleil se levait sur des buildings habités, des rues déjà foisonnantes de voitures et de vie.
— Eh bien, à la prochaine mon cher Scar ! Je me demande encore combien de temps tu vas garder cette apparence humaine !
Le jeune homme se retourna, le mage avait déjà disparu avec le grimoire à la main. Il resta quelques secondes abasourdi mais bon joueur, il éclata de rire.
— Oui à la prochaine, Magister ! On se reverra pour sauver le monde une deuxième fois, et j'aurai ma revanche !
Une journée normale commença donc dans l'immense ville, sans qu'aucun de ses habitants ne se doute de l'ampleur du désastre qui s'était produit. Désastre en plusieurs points étrange, qui avait retourné les héros et transformés les méchants.
Mais ce changement de rôle n'avait été qu'éphémère. Mais s'il s'était produit une fois, quand serait la prochaine et combien de temps durerait-elle ?
( nouvelle réalisée dans une joute wattpadienne : Cross over improbable, les univers assignés étaient :
- Le Roi lion , ici sous le personnage de Scar.
- Tara Duncan, sous les traits de Magister et Tara.
- Lapins Crétins, joués par les lapins.
- Les Animaux Fantastiques, sous le rôle de Norbert Dragonneau
Et j'ai rajouté moi même l'univers de Naruto shippunden, pour le personnage de Sasuke)
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