A dans un an
Alice lissa du plat de sa main sa jupe écossaise rouge, qu'elle avait spécialement mise pour l'occasion. Après tout ce n'était pas tous les jours qu'on avait un rencard ! Elle regarda d'un œil amusé les gamins déguisés avec des accoutrements ridicules qui couraient de maison en maison, quémandant des bonbons. Elle ferma à double tour la porte de sa maison, la jeune fille savait qu'elle en aurait pour longtemps. Elle se dirigea d'un pas vif vers la forêt près de chez elle. Ses longues jambes engloutissaient les mètres en même temps que l'obscurité gagnait du terrain sur la journée. Au bout de dix minutes à marcher sur les trottoirs encombrés de feuilles jaunes et orange qui collaient aux semelles, Alice s'arrêta devant une grille fermée qui marquait la ligne entre la ville et la forêt. Elle sourit devant le panneau accroché qui expliquait qu'une partie de la forêt avait appartenu à un noble, Balthazar Leparya.
- Super, c'est déjà fermé, grommela l'adolescente.
Elle ne se découragea pas pour autant et escalada avec agilité la grille, et retomba sur le sol tapissé de feuilles. Sa prochaine destination était la stèle de Balthazar Leparya, et à cette pensée, sa respiration s'accéléra, et elle pressa son pas.
Lorsqu'elle arriva devant la pierre tombale, plus rien n'éclairait la forêt. Cela ne la dérangeait pas, elle pouvait voir dans le noir le plus total. Alice grimpa à un arbre, s'assit à une grosse branche, et attendit.
L'adolescente somnolait à moitié lorsqu'une étrange lumière surgit de la terre meuble juste devant la stèle. L'apparition tournoya un instant avant de prendre forme humaine. Une silhouette qu'Alice aurait reconnue entre mille. Elle sauta de son perchoir et enlaça l'homme qui lui faisait face, bien matériel. Elle essuya des larmes de joie avant de détailler son compagnon. Ses cheveux noir de jais supportaient un élégant chapeau haut de forme. Il était habillé d'un superbe costume des années 1800.
- Je déteste ce costume, grimaça Balthazar.
- Tu es habillé comme ça dans le cercueil, tu ne peux pas le changer, souligna Alice.
Il lui sourit.
- Toi par contre tu as changé de style ! Les premières années de ma mort, il n'y'avait pas ce type d'habit ! Rit-il, en pointant sa jupe écossaise.
Ils parlèrent de tout et de rien, se baladant dans la forêt noire. Elle lui détailla les nouvelles politiques comme chaque année. Balthazar trouvait ça désespérant, qu'ils mettent un seul homme éclairé au pouvoir ! Il lui posa alors la question fatidique.
- Alors tu as enfin rejoint un clan de vampires ?
- Non, il n'y'en pas dans les environs tu le sais bien ! lui reprocha-elle.
- Je sais bien, mais... tu devrais partir, Alice, je suis mort. Je ne me manifeste qu'une fois par an, et c'est trop court !
- On en parle à chaque fois ! tu sais bien que je ne veux pas partir ! Ces grands vampires snobs m'horripilent et je cherche toujours un moyen de te ressusciter !
Balthazar éclata de rire, mais au fond il voulait qu'Alice refasse sa vie, en l'oubliant. Mais il n'arrivait jamais à lui faire entendre raison. Il était mort, les morts n'étaient plus rien. Elle n'avait jamais voulu le comprendre, jusqu'à demander à une sorcière de réveiller ses mânes une fois par an. Elle avait sacrifié la moitié de sa durée de vie, qu'elle n'avait jamais accepté de lui avouer. Alors une année, un trente et un octobre, Alice ne serait plus là. Morte pour l'éternité, comme lui.
- Temps bientôt écoulé, annonça l'adolescente, un sourire triste plaqué sur le visage qu'elle garderait quelques jours, en pensant à la courte de vie Balthazar, tandis qu'elle avait vécu des centaines d'années.
Attristé, Balthazar embrassa une dernière fois Alice devant la stèle, avant de disparaître.
- A dans un an... Annonça la vampire, en calculant dans sa tête les années qu'il lui restait à vivre. Ou pas, ajouta-t-elle.
c'était un texte sur l'automne, pour un concours. Je l'avais déjà posté sur mon rantbook mais comme normalement c'est içi que j'aurais du le mettre voilà !
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