Nous marchons tous les trois dans la rue qui doit mener à notre nouveau bâtiment, l'endroit que nous traversons, a rarement des piétons qui se promènent dans ces lieux, car c'est presque un détour, laissant l'endroit aux mains des bandits.

On finit par arriver devant notre demeure, qui se démarque un peu par sa taille, et car il y a le symbole des Ailés mais avec un L au-dessus de ce dernier. Mona me montre quelqu'un : Ezio, adossé contre le mur à côté de la porte d'entrée, ses mains derrière sa tête, beaucoup trop décontracté. On s'avance vers lui, il nous remarque et se décolle du mur.

-Bonjour à vous.

-Bonjour Ezio

Répondis-je à Ezio en le saluant, Fran se contente de le saluer de la main, Mona s'incline légèrement, je lui demande :

-Tu n'as pas cours aujourd'hui ?

-Les cours de mon école ont été annulés, nos profs ont rassemblé tout le monde et nous ont libérés car des gardes seront affectés demain à l'établissement. J'imagine que si vous êtes là c'est car votre école aussi va avoir ce changement ?"

On hoche tous les trois la tête, on dirait que ça touche toutes les écoles, Fran, tenant la main de Mona demande à Ezio :

-Ça fait longtemps que tu es arrivé ?

Ezio regarde la petite, lui souriant.

-Ça fait même pas une minute, dès que mes professeurs m'ont libéré je suis directement venu devant ce bâtiment dont un garde m'a donné l'adresse... Ah au fait !

Il sort de sa poche 4 cartes jaunes, avec un symbole et une image différente sur chacune, il nous en donne chacun une. La mienne à mon visage contenant mon nom et mon titre, ainsi qu'un code barre. Ezio nous montre que la porte est protégée par un système de verrouillage par carte.

-Ce même garde m'a donné ces cartes d'accès, les fenêtres sont renforcées pour éviter les effractions, et pour passer la porte d'entrée il faut ces cartes.

Je regarde attentivement ma carte, avant de la ranger dans une poche intérieure de ma veste, je demande à Ezio :

-Du coup tu n'es pas encore entré à l'intérieur ?

-Je ne voulais pas gâcher la surprise, et ça aurait été mieux qu'on le découvre tous les 4.

On se regarde tous les 4, hésitant sur une seule chose

-Qui ouvre la porte le premier ?

Fran lâche le bras de Mona pour me prendre la main, me regardant avec ses yeux de petite fille.

-C'est toi qui a eu l'idée de ce groupe, qui nous as recrutés moi et Ezio, donc c'est à toi d'inaugurer ce moment."

Les deux autres acquiescent, je sors ma carte et me dirige lentement vers le système de sécurité, passant le code-barre sur le scan, un bruit de déverrouillage se fait entendre. Je range ma carte et les regarde.

-Prêt ?

Ils hochent la tête, puis je viens lentement pousser la porte, qui nous amène directement au salon de notre chez nous.

[La demeure des Libéros ne se différencie pas trop des autres maisons de la Plaine Céleste, du moins pas au niveau extérieur. En revanche, niveau intérieur, le confort est présent, le salon est relativement grand. Il contient deux canapés assez grands pour accueillir 3 personnes chacun, placés assez éloignés avec une table carré assez grande devant eux. A côté de cette pièce délimitée par un début de comptoir mais laissant un espace se situe la cuisine, avec une table surélevée et des tabourets dont la hauteur peut être adaptée.]

[Au fond du salon se trouve une mezzanine qui donne accès à un total de 5 portes : La première contient la salle de bain qui à aussi les WC, les autres portes mènent à des chambres individuelles, sur le couloir menant à ces portes se trouve une barrière en verre où on peut avoir une vue sur le salon en dessous]

On reste tous les 4 sans voix devant cette beauté, je remarque Fran tenant de nouveau la main de Mona, de mon côté je m'avance vers les canapés qui semblent avoir été fabriqués très récemment, Ezio se rend au niveau de la cuisine. Les filles vont à l'étage.

-Vous avez bien fait la demande de ce groupe au Roi hier, n'est ce pas ? demande le mage

Je regarde Ezio, les filles étant parties à l'étage.

-C'est exact

-Je trouve ça étrange qu'ils aient réussi à rassembler tous les meubles, a faire la construction et la peinture, tout ça en une journée.

En effet, je ne me suis pas posé la question... Mais dans ce monde tout est forcément étrange, donc ça ne me surprend pas tant que ça, Ezio quitte la cuisine pour me rejoindre au salon, s'asseyant sur le canapé. Son visage prend en une seconde, un élan de surprise.

-Wow, on ne le sent même pas !

Je le regarde, amusé, j'aime bien ce type... Peut-être peut-on lui dévoiler le secret de Fran, faudra que j'en parle aux filles. Elles reviennent de l'étage, Fran sautillant en allant vers nous.

-C'est génial là-haut ! On a suffisamment de places pour ajouter ce qu'on veut dans notre propre chambre !

En finissant ces mots, elle bondit à côté d'Ezio, passant ses petits bras autour du cou de l'homme, ce dernier est amusé

-Du calme, petite, on vient d'arriver.

Elle continue de sourire, ne lâchant plus Ezio, Mona s'assoit sur l'autre côté, à l'extrémité gauche, je me place à droite, tapotant l'épaule de Mona.

-Tu penses qu'on peut lui dire pour... ?

Je ne finis pas mes mots, désignant Fran du regard, Mona hésite mais finit par hocher la tête.

-Parle-lui avant du renard, pour savoir comment il va réagir.

J'acquiesce, Ezio et Fran nous regardant, on pose nos yeux sur eux. Je me mets à fixer Ezio.

-Ezio, il faut que tu saches une première chose... Par rapport à l'ancien membre avant toi qui nous as abandonnés.

Ezio se met en mode détente sur le canapé, ses bras posés sur les coussins, mais malgré sa position son regard est sérieux.

-L'ancien membre, le renard, est responsable d'une première attaque dans la forêt tout à l'Ouest de l'île, en plus de la flèche décoché en pleine ville. Cet être vit dans les montagnes enneigées et peut prendre n'importe quel apparence, c'est un mage redoutable pour la simple raison qu'il n'a pas de réserves magiques, il se sert dans les flux de l'air.

Je marque une légère pause pour qu'il avale ses mots, il se met le dos droit, ses coudes sur ses genoux, mains sur son menton. Là j'ai son attention.

-Mona et moi on est allé le retrouver, défier même. Mais on avait aucune chance, mais il nous a respectées car on a survécu à sa plus puissante attaque....

Je ne pouvais pas continuer, car j'allais entrer au moment où j'ai rencontré Fran... Cette dernière vient se détacher d'Ezio et se lever, me faisant signe de continuer... Mais avant de le prendre de vitesse je lui demande :

-Ezio, tu connais la légende des Divins qui circule de bouche à oreille parmi les habitants ?

-Vaguement, à vrai dire les légendes et les mythes ne m'intéressent pas tant que ça. Ce sont des choses appartenant au passé.

Fran semble un peu vexée par les propos d'Ezio, Mona tend ses bras vers Fran, elle la rejoint et la prend sur ses genoux. Je pose mes yeux sur Ezio.

-Ce que je m'apprête à te dire, seul Mona, moi et le renard sommes au courant... Même le Roi ne sait rien du passé de Fran.

Ezio prend une inspiration et expire.

-Je suis prêt.

Je fais signe à Fran d'effectuer son illusion, timidement elle ouvre sa main vers la table au milieu des deux canapés, une boule de lumière y est envoyée... Puis une illusion totale, avec la Plaine Céleste sous nos pieds se forment. Pendant que l'illusion se développe, Fran explique avec sa propre voix, par ailleurs elle avait pris son apparence de quand elle était une fantôme.

[Trois minutes après]

Quand l'illusion se termine, Fran descend de Mona et prend son apparence de Divine, avec les signes magiques comme l'illusion le montrait, Ezio est sans voix. Je conclus :

-Je l'ai trouvée dans la tour où elle a déposé son âme. Avec Mona et le renard on a pu la ressusciter, depuis on la surveille car elle n'a nulle part où aller, on a demandé au Roi de la transférer dans notre classe, ce qu'il a accepté.

Fran enlève ses signes magiques mais garde sa forme de Divine, Ezio est sans voix suite à cette phrase. Puis il vient légèrement rire, mais ça ne semble pas moqueur.

-Hé bah, ce qui est sûr est que nous 4, il y a seulement notre lien de Libéros qui nous unit tous les trois.

Fran, contente que quelqu'un la croit, saute sur Ezio pour de nouveau enrouler ses bras autour de son cou. Le jeune homme la place sur ses genoux tandis que Fran se blottit contre son torse.

-Entre un Ailé bicolore qui porte le nom d'Épéiste du Jugement, Mona la Guerrière de la Justice qui représente votre classe. Une petite fille dans le corps et dans l'âme qui a sacrifié sa vie pour donner naissance aux mages. Moi, un mage de métal et lumière, descendant de cette fille...

Je vois Ezio caresser la tête de Fran, étrangement cela me fait bizarre de voir quelqu'un d'autre que Mona faire ça.

-J'espère me montrer à votre hauteur.

-Tu l'as déjà fait à ton école quand on t'a trouvé, sinon on ne t'aurait pas dévoilé le passé de Fran...

Il nous regarde tous les deux, Fran se décollant d'Ezio pour s'asseoir à côté de lui.

-Vous deux, votre passé c'est quoi ? Du moins avant que vous arriviez à la Plaine Céleste. demande le mage

Sa question me laisse sans voix, il me suffit de baisser les yeux et d'avoir mes vêtements dans ma vision périphérique pour me le rappeler... Je remarque que Mona est silencieuse, alors je commence :

-Je vivais dans un monde où une guerre opposait le peuple des humains à une espèce souterraine appelée les Nagas, qui voulaient dominer la surface en éliminant toutes les espèces sur leur chemin. La bataille était longue et j'ai rejoint l'armée frontale avant la confrontation ultime, mais je me suis retrouvé être le dernier survivant... Tous mes amis, mes frères et sœurs d'armes, morts avec les corps des Nagas, je voulais m'éliminer mais un Sauveur m'en a empêché et m'a amené sur ces terres....

Même si je disais ça sereinement, cette image sera toujours dans ma tête, et silencieusement j'essaye de supporter ces images, mais c'est impossible. C'est que quand je suis avec ceux en qui j'ai confiance, que ces images disparaissent temporairement, mais quand je revois ma tenue, ils refont surface avec une violence sans précédent.

Je pose mes yeux vers Mona, qui semble ailleurs depuis que Ezio nous a posé la question, c'est vrai que je n'ai jamais connu son passé. Elle refuse de dire le moindre mot, Ezio vient briser le silence :

-Je vivais dans une ville où seuls les mages pouvaient vivre, mais là-bas c'était la loi du plus fort. J'y ai été transféré après avoir découvert la magie de métal, mais d'autres types venaient souvent me faire ma fête dans les rues, y compris à l'école. J'ai commencé à m'entraîner dans mon coin, à l'abri des regards, pendant 3 ans. J'encaissais les coups, pour mieux m'endurcir, tout y est passé sur mon corps. Puis un jour je me suis libérée, et me suis imposée comme l'un des plus forts, à ce moment un Ailé est venu à moi et m'a conduit à la Plaine Céleste."

Mona tremble de plus en plus, plaçant ses mains sur ses épaules, je ne sais pas si c'est de peur où à cause de l'histoire d'Ezio. Fran, inquiète, s'avance vers Mona pour lui prendre sa main.

-Grande sœur, ça va ?

Mona hoche négativement la tête, Fran l'aide à se lever et l'amène à l'étage, pour finalement l'amener à la deuxième chambre. Ezio et moi nous croisons les yeux.

-Elle a déjà eu ça par le passé ?

-Une seule fois, à ma connaissance, lors des funérailles d'un de ces amis Sauveurs qui a rendu l'âme, elle a eu ce qu'ils appellent un coma émotionnel.On dirait que ça lui est revenu, mais à cause de son passé... Je propose qu'on ne la force pas.

Ezio hoche la tête, Fran ressort de la chambre de Mona, seule, elle descend les escaliers pour nous rejoindre.

-Mona a besoin de se reposer, j'ai utilisé ma magie pour la rétablir mais elle a besoin de dormir.

Je fus légèrement surpris des paroles de Fran, elle vient s'asseoir a la place de Mona.

-Vous êtes sœur, toutes les deux ?

C'est vrai que j'ai entendu les mots "grande sœur" de la bouche de Fran... Pourtant la seule sœur de Fran était Cassandre, la petite vient expliquer :

-Quand j'ai déchaîné ma magie dans ma salle de classe, Mona a tenu bon et s'est approchée de moi pour me calmer, elle m'a appelée "petite sœur". Sinon, ma sœur de sang était Cassandre.

Elle finit ses mots en baissant la tête. Donc pour elle, on est comme des frères et sœurs, une famille. Fran se blottit contre moi, s'asseyant sur mes genoux pour enrouler ses bras autour de mon cou.