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Scène 3


On frappe de nouveau.

Louise Laroche : Le voilà, c'est Charles, c'est mon mari. Mais dépêche-toi, Angélique, va ouvrir à Monsieur !

Angélique va ouvrir et fait face à Edith Volage, l'air inquiet, un imposant bouquet de roses dans les mains.

Angélique : Ce n'est pas monsieur, madame !

Louise Laroche : Grand Dieu, mais où peut-il être ? Excusez-nous, mademoiselle, mais vos roses ne nous intéressent guère ! Allez en face, chez les Dupont, ils seront prêts à vous en donner un bon prix !

Edith Volage : Oh mais je...

Angélique : C'est la fleuriste, madame !

Louise Laroche : Oui, Angélique, elle a des fleurs dans les mains, c'est dans l'ordre logique des choses...

Edith Volage : Non, elle a raison, je...

Louise Laroche : Les Dupont, je vous dis, le 31, juste en face, là où il y a de la lumière...

Angélique : C'est une invitée, madame...

Edith Volage : Oui, exactement... J'ai été invitée, c'est le bon mot, invitée par monsieur votre mari... Enfin, je crois...

Louise Laroche : Vous croyez ?

Edith Volage : Cela était une telle surprise que je n'en suis pas sûre... J'ai reçu un papier il y a deux semaines...

Tristan Minois : Pour ma part, je ne l'ai reçu que vendredi dernier...

Angélique : Monsieur Minois a raison, je ne les ai envoyés que la semaine dernière...

Edith Volage : Oh, dans ce cas, ce devait être il y a une semaine, ou bien il y a quelques jours... Oui, c'est ça, j'ai reçu l'invitation samedi, juste après monsieur Maunois...

Tristan Minois : Minois, c'est Minois...

Edith Volage : Samedi, ou alors lundi juste après... A moins que...

Louise Laroche : Allons, décidez-vous, ma fille ! Soit c'est samedi, soit c'est lundi... Ou bien l'invitation vous est venue déchirée en deux ! Mais nous n'avons pas toute la nuit, pressez-vous !

Angélique : Est-ce que votre nom est écrit sur l'invitation ?

Edith Volage : Oui, il me semble...

Louise Laroche : Mais cessez donc, avec vos incertitudes !

Edith Volage : J'en suis sûre, j'en suis sûre !

Angélique : Vous faites donc partie de la soirée...

Louise Laroche : Et bien voilà, tout s'arrange ! Entrez donc !

Edith Volage hésitante et intimidée : C'est vrai, je peux ? C'est que mes chaussures sont sales et que je...

Louise Laroche : Mais je vous dis que oui ! Allez-y, approchez !

Edith Volage entre dans la pièce, intimidée.

Angélique : Si mademoiselle veut se débarrasser de ses affaires, le porte manteau est à sa droite...

Edith Volage : Non, merci, je crois que je vais garder mon manteau...

Tristan Minois : Donc, maintenant que la maîtresse des lieux vous considère comme digne de son antre, pourrais-je savoir qui vous êtes ?

Edith Volage : Oh mais bien sûr. Edith Volage, ravie de vous rencontrer...

Louise Laroche : Volage... Volage... Volage... Ce nom me dit quelque chose...

Angélique : Les amnésies de madame sont de plus en plus fréquentes...

Tristan Minois : Surtout par rapport à votre salaire, n'est-ce pas ?

Angélique : Mon salaire n'est plus affaire d'amnésie mais d'Alzheimer...

Tristan Minois rit légèrement. Louise Laroche s'exclame, faisant sursauter Edith Volage.

Louise Laroche : Mais bien sûr, la fleuriste, vous êtes la fleuriste ! Suis-je bête ! Je suis enchantée de voir enfin le visage de celle qui décore ma cheminée depuis tant d'année !

Angélique : La cheminée mais aussi la tombe de votre père, non ?

Louise Laroche : Allons, Angélique, on ne parle pas des morts en soirée ! Tu vas mettre mademoiselle Volage mal à l'aise !

Edith Volage : Oh mais non, je suis très...

Louise Laroche : Mais regardez-moi ça, quel magnifique bouquet de roses ! Vraiment, ce n'était pas nécessaire, je suis extrêmement touchée ! Donnez-le-moi, je vais le poser sur un guéridon !

Louise Laroche s'apprête à s'emparer du bouquet de rose mais Edith Volage fait un pas en arrière, protégeant les fleurs.

Edith Laroche : Je suis vraiment navrée mais elles ne sont pas pour vous...

Louise Laroche : Comment cela ? Ne me dites pas que vous voulez vraiment les vendre aux Dupont !

Edith Volage : Non, c'est votre mari qui me les a demandées... Il veut que ce bouquet trône sur la table...

Louise Laroche : Trône ?

Edith Volage : Oui, ce sont ses mots exacts... Il voulait les roses les plus rouges que l'on puisse trouver... Ni des blanches, ni des jaunes, il avait été formel... Je n'ai pas pour habitude d'accepter de telles affaires, mais on se laisse aisément convaincre pour mille francs...

Tristan Minois : Mille francs ? A cent francs la fleur, ce n'est plus un bouquet, c'est une mine d'or !

Angélique : Dix roses, comme c'est étrange... Pourquoi dix ?

Tristan Minois : Peut-être pour les dix années de mariage de Madame et Monsieur...

Louise Laroche : Oh non, cela fait bien plus longtemps que mon mari et moi sommes mariés !

Tristan Minois : Sincèrement, j'en suis désolé...

Louise Laroche : Vous ne devriez pas, notre union n'a rien de désolant... Je me demande juste pourquoi Charles a acheté un bouquet à mille francs alors que notre salon déborde de fleurs...

Edith Volage : Vous n'étiez pas au courant, madame ? Il ne faut pas en vouloir à votre mari, il semblait tellement tenir à cette composition !

Angélique : Oh, ne vous inquiétez pas... Lorsqu'on s'appelle Louise Laroche, mille francs sont bien dérisoires puisqu'on est capable d'en mettre le triple dans une simple paire de bottine...

Louise Laroche : La richesse n'a pas besoin de tes caprices, Angélique... Débarrasse donc Mademoiselle Volage de ces fleurs, au lieu de critiquer ce que tu ne connais point...

Angélique prend le bouquet et le positionne au centre de la table.

Louise Laroche : Dites-moi, chère amie, savez-vous pourquoi mon mari vous a invité ?

Edith Volage : A vrai dire, je n'en sais fichtrement rien... C'est vrai que lorsqu'il vient acheter quelques fleurs pour vous, il me parait toujours souriant et bien poli... Mais rien qui ne puisse justifier ma présence ce soir...

Tristan Minois : Peut-être que Charles aurait été gêné de vous demander une composition pour un diner où vous ne seriez pas invitée...

Angélique : La gêne n'est pas dans le caractère de monsieur, vous devriez le savoir si vous le connaissez si bien que ça...

Louise Laroche : Passons, toutes ces explications m'ennuient... Vous êtes là, mademoiselle, et ne vous croyez pas intruse, votre participation à cette soirée nous sera délicieuse...

Le téléphone sonne en dehors de scène.

Louise Laroche : Angélique ?

Angélique : J'y vais, madame, j'y vais...

Angélique sort.

Tristan Minois : Ce sont des bengales rouges, n'est-ce pas ?

Edith Volage : Oh mais oui, comment le savez-vous ? Auriez-vous fait des études de botaniques, à votre jeune âge ?

Tristan Minois : L'âge et les connaissances n'ont rien à voir... Mon goût pour les roses suffit à justifier les miennes...

Angélique revient avec le téléphone en main.

Angélique : Madame, c'est pour vous...

Louise Laroche : Charles, c'est enfin Charles !

Louise Laroche se précipite et sort de scène avec Angélique. Tristan Minois et Edith Volage restent seuls. Un silence s'installe.

Edith Volage : Monsieur Laroche n'est pas là ?

Tristan Minois : Il est là sans être là...

Edith Volage : Comment ça ?

Tristan Minois : Ce sont les mots de la domestique... Le maître de maison devrait être présent mais sa femme n'arrive pas à le trouver...

Edith Volage : C'est dommage pour un hôte de ne pas être là pendant son repas...

Tristan Minois : Cela semble beaucoup moins l'inquiéter que sa femme...

Edith Volage : Oui mais sa femme a l'air de s'inquiéter pour beaucoup de choses...

Tristan Minois : Heureusement qu'elle n'est pas là, elle ne supporterait pas l'entendre...

Edith Volage : C'est pourtant la vérité...

Tristan Minois : Certaines personnes sont mieux placées que d'autre pour dire la vérité... Comme moi...

Edith Volage : Et pourquoi donc ?

Tristan Minois : Parce que j'ai toujours été franc. Les gens ne m'en veulent plus, ils ont l'habitude. Et certains même en redemandent...

Edith Volage : Tout de même, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire...

Tristan Minois : Certaines sont plus douloureuses que d'autres, mais il y a dans ces affirmations des compliments que l'on aurait tort de passer sous silence... Par exemple, si je vous disais que vous êtes jolie, cela serait vrai et n'assombrirait en rien votre moral...

Edith Volage : Cela pourrait me gêner...

Tristan Minois : Mais ça ne vous gêne pas, n'est-ce pas...

Edith Volage : Bien, vous avez raison... Mais tout charmant et bien fait comme vous êtes, vous avez bien tort de me séduire...

Tristan Minois : Oh mais je ne vous séduis pas, je ne fais que constater...

Edith Volage : Oh... Je ne vous attire donc pas ?

Tristan Minois : Pas le moins du monde !

Edith Volage : Oh, le menteur, vous avez dit il y a maintenant une minute que...

Tristan Minois : Beauté et attirance sont bien différentes... Mais ne vous vexez pas pour autant, mon avis n'est pas celui des autres...

Edith Volage : Oui mais votre avis compte quand même ! Oh et puis zut, c'est tant mieux, j'ai déjà trop de courtisans !

Tristan Minois : Votre vie se réduit donc à cela ? Collectionner les hommes sans jamais en profiter ?

Edith Volage : Grand dieu, non ! Je n'ai jamais voulu cela ! Ce sont eux qui viennent à moi, comme des insectes vont à la lumière ! Il y a tout d'abord le pâtissier, puis son fils. Cela m'arrange bien puisqu'ils m'offrent tous deux des croissants. Ensuite, nous pouvons compter Nicolas, le tout nouveau poissonnier, et son ami Jean. Ces deux-là ne m'apportent rien d'autre que leurs corps bien faits. Et Puis, vient le jeune primeur qui me parle dans le dos de sa fiancée, la crémière, et qui a même failli se battre avec le fils de l'épicier pour pouvoir me tenir la main. Et ce ne sont là que ceux qui espèrent encore.

Tristan Minois : Toute la galerie marchande est sous votre charme, à ce que je vois.

Edith Volage : Mon charme ? Baliverne ! A moins que le charme, pour vous, ne réside que dans votre beau physique !

Tristan Minois : Le physique n'est pas le charme mais y contribue, comme l'argent au bonheur, disent les pauvres...

Edith Volage : Mais quand il n'y a que ça, il n'y a rien de plaisant dans la séduction ! On me parle toujours de mes cheveux, de ma voix, de mes joues et de mes yeux. Mais jamais on ne me parlera de livre, de peinture, de théâtre ou même de science.

Tristan Minois : Vous seriez capable d'en parler ?

Edith Volage : Non, mais ça me ferait plaisir d'essayer...

Tristan Minois : Vous en aurez certainement l'occasion durant cette soirée, j'imagine...

Edith Volage : Oh, je ne crois pas... Ces gens-là ont beau avoir de l'argent, je suis persuadée que leur domestique est plus intéressante qu'eux...

Tristan Minois : Ne vous avais-je pas dit que la vérité n'était pas faite pour vous ?

EdithVolage : Si la vérité n'est pas dans mon jeu, qu'on me laisse au moins la rage ! 

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