•𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝟐𝟑•
Je serrais la poignée de porte sans réussir à l'ouvrir. Je n'avais même plus envie de rentrer chez moi. Je m'écroulais de fatigue rien que de penser à ce qu'il m'était arrivé à l'école ce matin. Edge et Red qui traversaient une mauvaise passe ne m'aidait pas non plus à penser à autre chose. Ma vie scolaire était aussi désastreuse qu'à la maison. J'en avais marre de tout prendre sur moi, alors que je savais ne pas être la seule victime. Et peu importe ce qu'il m'était arrivé, ce n'était pas rassurant.
Quand un prof est venu voir ce qu'il se passait dans les toilettes des filles, il m'a cru quand je disais ne pas savoir d'où venait cette attaque.
Est-ce que j'allais vraiment mourir... ?
- Je te déteste, Créateur de merde.
J'entrai dans l'appartement.
Il n'y avait personne, à mon plus grand étonnement. Bah. L'avantage était que je pouvais dormir ! Mes devoirs attendront.
C'est avec grand plaisir que je me laissais tomber sur le canapé, encore vêtue, et fermai les yeux. Toutes mes angoisses se laissèrent mettre de côté.
[...]
Lorsque je les rouvris, je me trouvais dans un train. Le même train souterrain qui a déjà fait l'objet d'un de mes rêves il y a quelques temps déjà. Bon, je dormais encore, c'en était certain. Mais pourquoi étais-je de retour ici ?
- Créateur de merde, hein ?
Je sursautai et tournai précipitamment la tête sur ma gauche. La vue de cette silhouette me fit reculer de quelques sièges, avant que je ne prenne le soin de la détailler de haut en bas, les sourcils froncés.
- Z'êtes qui ?
- Tu le sauras bien assez tôt, ah ah...
La silhouette dégageait une lumière blanche qui ne me permettait pas de voir à quoi elle ressemblait. Mais d'après la voix, il semblait s'agir d'une fille, mais cette illusion ne me permettait pas d'en deviner l'âge, si ce n'est sa voix plutôt jeune.
- Tu m'as l'air un peu grincheuse, se moqua-t-elle en s'asseyant sur le siège en face de moi.
- P-pas plus que d'habitude. Vous m'voulez quoi ? demandai-je un peu trop sèchement, méfiante.
Elle sembla amusée de la situation. L'illusion croisa des jambes et dégagea une mèche de cheveux de cette même brillance incandescente qui semblait la gêner.
- Je ne te veux que du bien, Strawy.
- Comment...
- Je connais ton surnom ? me coupa-t-elle avant d'éclater de rire. Voyons, je sais tout de toi. Je suis ta Créatrice.
Je compris alors pourquoi elle semblait si offensée que j'aie dit Créateur de merde. Je gonflai des joues et ramenai mes jambes contre moi, incapable de savoir si je devais m'excuser ou non.
- C'est bizarre.
- Pourtant c'est bien la vérité. Je n'ai pas créé tout ce monde, mais j'ai un peu disposé les éléments de sorte à modeler cette timeline de toute pièce, ou presque...
- Donc toutes ces conneries, ma vie de merde, ma relation bancale avec chaque personne de ce monde, c'est votre faute ?
Il semblerait que j'aie touché une corde sensible, car je remarquai que la silhouette s'était brusquement tendue. L'illusion se redressa et lia ses mains sur ses jambes toujours croisées.
- Euh... Oui et non...
- Comment ça : oui et non ? Si vous êtes ma Créatrice, vous êtes forcément à l'origine de tous les malheurs !
- Wow, hé, du calme Lhea !
Elle rit nerveusement.
- Je connaissais les risques en te dotant d'un caractère aussi fort, mais il semblerait qu'il soit plus merdique que ce que je l'aurais imaginé... Au moins, tu vouvoies toujours les gens que tu rencontres, c'est un bon point. Je ne me souviens pas t'avoir créée comme ça, ceci-dit.
Je m'empourprai violement et esquissai un geste pour la frapper, mais me retiens à temps. Si elle disait vrai et était réellement ma Créatrice, ce serait une mauvaise idée de porter un coup sur elle, d'autant plus quelle avait très certainement la capacité de m'effacer.
- Désolée, c'est juste que... Tu es une de mes créations, et donc une partie de moi.
- Si vous êtes venue pour me dénigrer dans mon propre sommeil, ça n'en vaut pas la peine.
- Désolée. J'ai tendance à ne pas trop savoir quand m'arrêter... En fait, si j'ai cherché à te joindre, ce n'est pas pour te dire des méchancetés. Je suis juste... Wow, émue d'enfin te rencontrer pour de vrai. Ça me fait tout drôle.
Elle se racla finalement la gorge.
- M'enfin. Je voulais juste te parler, faire connaissance avec toi. Je suis contente de t'avoir créée.
- Tu as fait de ma vie un véritable enfer.
- Je sais que tu vas t'en sortir, Strawy. Je t'ai créée forte. Tu es une bonne personne.
- Tch. Mais bien sûr.
Elle se leva sans un mot alors que je ne m'y attendais pas. Je déviai mon regard pour observer la noirceur des fenêtres, l'évitant.
- Je vais y aller. Ça m'a fait plaisir.
- Quoi, je vous ai blessée ?
- Ah ah ah... Non, pas du tout, tu ne pourras jamais me blesser. Des bisous ma petite fleur. Je sais que tu trouveras toutes les vérités que tu cherches. ... Oh, j'ai failli oublier. Si tu croises Fram ou Pine à l'avenir, ce qui risque d'arriver ah ah, profite pour leur demander comment elles ont fait, elles. Tu comprendras ce que j'ai essayé de te dire tout à l'heure.
Elle me fit un clin d'œil, puis disparut dans un flot lumineux qui m'aveugla avant même que je puisse ajouter quoi que ce soit, demander de quoi, de qui elle parlait. Et des questions comme ça, j'en avais plein les poches.
- Au fait... m'interpela une voix qui sembla être la sienne, bien qu'il fasse tout noir et que je sois seule physiquement. Tu ferais mieux de te réveiller, ils s'inquiètent...
- Hein ?? De quoi vous parlez encore ??! Attendez ! Non, revenez !!
- Oh, par pitié, tutoie-moi !
Sa voix fit écho dans l'infinie de l'obscurité. Je dus me boucher les oreilles pour ne pas en devenir sourde.
- On se reverra, ma petite fleur...
[...]
Lorsque je rouvris les yeux, je voyais trouble. Ma respiration me semblait bien peu naturelle, aussi, il me fallut plusieurs secondes pour comprendre que j'avais un masque à oxygène qui m'embrassait le visage. Je refermai les yeux, incapable de les maintenir davantage ouverts.
Je sentais une main dans mes cheveux. Un souffle chaud, brûlant, s'approcha de ma joue et je dus bien jeter un petit coup d'œil contraint pour regarder le visage de cette femme aux traits délicats. Il était flou à cause du voile de sommeil qui me tirait dans les songes, mais nul besoin de voir entièrement pour savoir qu'elle était magnifique.
- Ne te fatigue pas, rendors-toi mon cœur...
- Oui, maman...
Ses lèvres, si douce, se posèrent sur mon front, et s'éloignèrent.
- Papa ?...
Une présence masculine se tenait près de moi. En tournant péniblement la tête dans son côté, papillonnant péniblement des yeux, je pus constater qu'effectivement, il se tenait à genoux près de moi. La main dans mes cheveux était la sienne. Il avait une manière bien à lui de me chatouiller agréablement près de la nuque et les tempes. Mais ses doigts étaient si glacés que l'on n'aurait pas dit qu'il était réel.
Au loin, je pus distinguer des voix. Au bout d'un moment, je pus mieux comprendre la conversation qui se déroulait dans la pièce où je me reposais.
- ... C'est temporaire ? s'inquiéta la voix grave et apaisante de mon père.
- Le médecin n'est pas inquiet. Elle a réussi à vaincre d'elle-même cette invocation, expliqua la seconde voix, un peu plus aigu et plus imposante, dans un calme troublé. Mais quand même. Faire apparaître une... Je ne sais même pas de quoi il s'agit ! Une liane autour de son cou ? Elle s'est étouffée toute seule pendant son sommeil ! Même toi, tu n'es pas aussi borné pour en arriver là avec ta magie défectueuse !
- Donc c'est vrai ?... Elle peut réellement maitriser la magie ?
- Maitriser, non. Mais elle n'est pas aussi vaine que ce que nous le pensions. Je me demande d'ailleurs ce qui a déclenché tout ça...
- Maman... Papa...
Je cherchais péniblement la main de la femme, tapotant maladroitement le long de mon corps sans rien trouver, les yeux toujours fermés. Une perle ruissela sur ma joue ardente. Je ne trouvais plus sa main. Était-elle seulement réelle ? Mais, et mon père ? Je sentais toujours sa main dans mes cheveux, est-ce que... Est-ce que je dormais ? Qu'est-ce qui était une illusion ? Peut-être... peut-être la fatigue...
Finalement, je pus bouger ma main jusqu'au masque à oxygène et l'arrachai péniblement de mon visage pour les interpeler, les yeux mi-clos. Après quelques secondes d'adaptation, la réalité se superposa par-dessus l'imaginaire, et la main froides dans mes cheveux appartint soudainement à Red, assis sur le bord du matelas.
Le squelette grognon secoua la tête pour chasser l'émotion qui pourtant venait à lui. Ses orbites laissaient transparaitre dans leurs coins des petites perles salines aux teintes délicatement rougeoyants.
- J-je vais mourir... Hein... ?
Visiblement, je n'avais pas parlé suffisamment fort. Red me prit la main et renifla bruyamment. Son cadet, les bras croisés, demeurait un pas en retrait. Il avait les pommettes légèrement teintées de frustration. Il déviait son regard en direction de la fenêtre qui donnait sur une ville endormie. Les vieux immeubles grimpaient comme des lierres faméliques sous l'azure d'un soleil noir, éclipsé par un gratte-ciel imposant, s'obscurcissant lui-même à contre-jour, comme une feuille de carton sur une aquarelle plus chaude que les couleurs qui la composaient.
Je me rappelai alors que personne ne m'avait répondu, mais au moins, je pus recouvrer une bonne partie de mes esprits. Aussi décidai-je de me répéter, un peu plus franchement cette fois :
- Red, Edge, est-ce que je vais mourir ?
Ils sursautèrent en m'entendant enfin prendre la parole.
- Quoi ?? Ne dis pas de sottise ! s'énerva brusquement Papyrus qui serra alors les poings, lesdits pendouillant au bout de ses bras toujours croisés.
- Tu n'es pas mourante, tu ne l'as jamais été ! T-tu développes simplement des pouvoirs ! me corrigea le plus âgé, un sourire si grand qu'on aurait dit un arc-en-ciel malgré ses larmes.
Des larmes de bonheur. De soulagement. Parce que je n'allais pas mourir du virus F, en fin de compte. Je le fixai sans savoir que dire. Que penser.
- Je vais vivre ?
Alors je ris. Si faiblement que l'on n'aurait pas dit, mais je riais.
- Je vais vivre !
Je riais de bonheur. Comme une poussière de joie qui faisait éternuer mon cœur.
[...]
Le premier jour de février était un beau jour pour moi. Certes, tout était encore flou dans ma tête, mais je parvenais, petit à petit, à comprendre ce qu'il m'arrivait, et cela faisait de ce jour, un très bon jour.
Les médecins ne m'avaient trouvé aucune contamination parce que je n'en avais pas. Mes quintes de toux étaient simplement dû au fait que je faisais pousser des fleurs un peu n'importe comment à l'intérieur de moi. Étrangement, les moments où elles poussaient le plus coïncidaient avec ceux où j'avais de fortes émotions négatives. Maintenant que j'ai compris cela, j'ai arrêté de tousser, et ma peau se cicatrise gentiment mais sûrement.
Mais je ne comprenais toujours pas pourquoi j'avais une âme aussi différente. Pourquoi je faisais de la magie de monstre. C'est Red qui se dévoua pour m'expliquer.
- Après avoir lu ton dossier, j'ai immédiatement songé à ce bouquin que je t'avais fait lire, me dit-il calmement, les pupilles posées sur l'horizon, une cigarette entre les dents. Ce n'était qu'une théorie, mais maintenant j'en suis persuadé.
- Je suis une descendante lointaine de Constantin Brush et Heidi Mandria.
Le squelette à la dent dorée hocha lentement la tête.
- C'est quand même fou...
- Ton père avait donc la même âme que toi. La logique veut que chaque génération l'ait, mais comme c'est la seule fois qu'il y a eu une liaison Humain/Monstre, l'âme hybride a petit à petit retrouvé une position humaine. Elle est bien à l'endroit, ton cœur, non ?
- C'est ça...
Il ricana légèrement et tira une profonde latte.
- Mais ça n'explique pas pourquoi je n'ai pas été contaminée, dans l'ancien laboratoire.
Il recracha sa fumée dans la direction opposant à la mienne. Je fronçai du nez en dévisageant la bouffée grise qui se dispersait dans l'atmosphère. Après avoir suivi mon regard, il jeta le mégot et en sortit une neuve, l'allumant avec sa magie.
- Je ne sais pas non plus. Tu as peut-être eu de la chance, tout simplement ?
Je ne voulais pas y croire mais fis mine que si.
- Dis... Est-ce qu'il y aurait une certaine Fram ou une Pine dans la ville ?...
Le fumeur arqua d'un simple sourcil en mâchouillant distraitement le bout de sa cigarette.
- Nope. J'vois pas qui c'est. Pourquoi ?
- Comme ça. Pour savoir...
Passèrent quelques secondes de silence. Il finit par ricaner et écrasa son mégot tout juste entamé.
- Allez, trêve de bavardage. Le Mushroom Dance ne va pas tourner tout seul, pas vrai Strawy ?
Il me donna une tape dans le haut du dos et s'effaça du balcon avec ce même rire.
« - Tu as fait de ma vie un véritable enfer.
- Je sais que tu vas t'en sortir, Strawy. Je t'ai créée forte. Tu es une bonne personne.
- Tch. Mais bien sûr. »
Peut-être... Que ce n'était qu'un rêve...
Je levai le menton vers le ciel à la nébulosité si éphémère. L'ondée qui nous avait menacé venait de mourir au fond de la ville, mais les nuages n'étaient pas suffisamment éclairés par notre satellite pour prouver qu'ils se dispersaient vraiment derrière l'horizon.
- Tu as raison, allons-y.
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BOUH c'est moi :3
Je suis super contente d'avoir enfin dévoilé le secret sur son âme ^^ Mais on s'y attendait un peu, n'est-ce pas ? ... =w='
Anoway
Après un mini brisage du quatrième mur (comment ça ? Ah mais je fais ce que je veux ! Si je veux m'incruster dans ma fiction, je le fais ! Nah !) nous voilà avec de nouveaux problèmes sous les bras :
- Red qui semble s'être disputé avec son Purpy (aka PurpleFire :3)
- Edge qui vie sa rupture avec Mettaton
-Lancer qui est beaucoup trop pur et qui ne comprend rien décidemment
- Mel qui s'incruste dans le triangle amoureux
- L'apparition de deux noms inconnues ; Fram et Pine ;) Mais qui sont ces deux personnages ~ ?
- Une magie que Lhea va devoir apprendre à maitriser
- Et pourquoi pas continuer sur la voie de ses origines ? ^^
Il faut que je me calme sur le drama.
Ou pas :D
Aller des bisous et sur ce ! Ciao~
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