-Aide-moi ! S'il te plait !

-Je t'avais pourtant dit de réviser hier

-S'il te plait ! S'il te plait ! S'il te plait !

-Mademoiselle Clark, posez votre caillou et prenez votre stylo, vous aurez plus de chance de remplir votre feuille ainsi

-Oui madame

            La jeune femme obéie et posa sa pierre sur le rebord de sa table, lui lançant un regard haineux. Malgré son intelligence, il ne voulait pas l'aider. D'accord, ce n'était pas un génie, mais il pourrait quand même lui rendre ce service après tout ! Comme entendant ses pensées, la voix d'un homme d'une trentaine d'années rigola dans son esprit. Celui-ci fit :

-Très bien, mais cela reste tout de même de la triche

-J'appelle ça un échange de bon procédé. Si je n'ai pas une moyenne suffisante, mes parents ne me laisseront pas aller à la Nouvelle Orléans pendant les vacances et c'est toi qui devra rester dans ce caillou deux années de plus. Enfin, tu dois être quelqu'un de patient, après avoir vécu plus d'un millénaire, une dizaine d'années ne doit pas être grand-chose !

-Tu devrais faire attention Lucie, je reste un vampire originel

-Et moi je suis une folle qui parle à une pierre !

            Grâce à l'aide d'Elijah, Lucie réussit son contrôle, ainsi que tous les autres. Il fallait dire que le vampire était d'une intelligence remarquable et détestait les approximations. Alors il enseignait une multitude de choses à la jeune femme et l'aidait bien évidemment pour la vie de tous les jours. Après la mort de Marc, cela lui avait porté préjudice, car les médecins pensaient qu'elle donnait une conscience à la pierre pour retrouver une part de son frère, qui lui apprenait tous les jours des nouvelles choses. Mais la petite avait fini par trouver une combine, elle demandait à ses parents de lui acheter des ouvrages semblables à ce qu'Elijah lui apprenait. Ainsi, ils ne posaient plus de questions embarrassantes.

            Le vampire avait eu du mal à la convaincre de son existence au sein de la pierre. Aujourd'hui encore, elle doutait de certaines choses, même si ses connaissances lui avaient prouvé la vérité. Les vacances d'été approchèrent et Lucie obtient la permission d'aller à la Nouvelle Orléans. Même s'ils n'étaient pas rassurés de voir leur fille partir seul en voiture. Depuis l'accident de Marc, ce moyen de locomotion était prohibé par la famille.

            C'est donc une Lucie prudente qui prit la route, le sourire aux lèvres. Elle espérait dans un sens que l'histoire d'Elijah soit vraie, car cela lui indiquerait qu'elle n'était pas folle. D'un autre côté, si c'était vraie, elle perdrait son unique ami, celui sur qui elle pouvait compter depuis le décès de Marc.

            La jeune femme mit deux jours pour arriver, suivant à la lettre les consignes de sécurité. Elle avait réservé une chambre d'hôtel dans le quartier français, qui était plein de vie. Elle avait dû laisser sa voiture dans un parking spécial, car les rues étaient encombrées de fêtard. Elle posa sa valise sur le sol et s'allongea sur le lit. Lucie prit le caillou dans sa poche et le mit devant ses yeux. Même si Elijah ne pouvait la voir, elle préférait avoir la pierre en visuel pour lui parler :

-Nous voici à la Nouvelle Orléans ! C'est toujours la fête ici ?

-Oui, c'est pour ça que cette ville est spéciale, les excentricités ne sont pas relevées et il y a beaucoup de touristes. D'ailleurs, fait attention à toi

-C'est vrai, vous vous en servez comme nourriture

-En contrepartie, nous protégeons la ville. Tu ne devrais pas avoir trop d'ennuis comme tu n'es pas majeur, mais si on t'embête trop, prononces mon nom, Elijah Mikaelson

            La jeune femme soupira et rangea le caillou dans sa poche. Elle décida de faire une visite de la ville avant de chercher la famille du vampire originel. Elle fut rapidement prise par la folie de la fête et s'amusa comme une folle dans les rues de la Nouvelle Orléans. Elle finit par heurter une personne et les deux tombèrent. Se relevant, Lucie s'excusa :

-Excusez-moi, je ne vous avais pas vu

-Il n'y a pas de mal, je m'appelle Hope et toi ?

-Lucie, ravi de te rencontrer

-Tu es nouvelle ? Je ne t'ai jamais vu auparavant, questionna Hope

-Oui, je suis là pour les vacances, un ami m'a conseillé de venir ici

-Alors cet ami doit être intelligent ! Cette ville est merveilleuse, je vais te faire visiter !

            Hope attrapa la main de Lucie et l'entraina à sa suite. Lucie s'amusa énormément et donna son numéro à sa nouvelle amie, lui promettant de venir la retrouver le lendemain. En rentrant à son appartement, la jeune femme était heureuse. En moins d'une journée, elle avait rencontré des personnes sympathiques, qui ne se souciaient pas de ce qu'elle était avant. Elle avait découvert une façon de vivre plus libre. Elle appela ses parents, leur racontant sa journée. Ceux-ci étaient soulagés que leur fille soit heureuse. Pour la première fois depuis la mort de son frère, ce soir-là, Lucie ne discuta pas avec Elijah, mais avec Hope par téléphone.

            Les deux semaines se déroulèrent à une vitesse folle. Lucie avait rencontré les amis de Hope et tous avaient sympathisés. La jeune femme avait complètement oublié la raison de sa venue et il lui semblait qu'un point avait quitté ses épaules. La pierre que lui avait offert son frère restait toutefois dans sa poche, comme talisman. La dernière soirée avant son départ, la jeune femme était dans la grande villa de Hope. Celle-ci appartenait à sa famille depuis presque 500 ans. Tandis qu'ils étaient confortablement assis par terre, un garçon du nom de Tom se chamaillait avec Hope. Il se moquait d'elle :

-Non mais franchement, qui a un chevalier en bois comme doudou ?

-C'est mon père qui l'a fabriqué ! S'exclama Hope

-Et toi Lucie, tu en penses quoi ? Demanda le garçon

-Je ne peux rien dire, moi c'est un caillou

            En voyant l'air ahuri de ses amis, elle le sortit de sa poche, le faisant rouler dans sa main. Soudain, la voix du vampire résonna dans son esprit, comme une piqure de rappel :

-Tiens, tu te rappelles de mon existence ? Je n'ai peut-être pas la notion du temps, mais je me doute que ça fait plus d'une journée