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Chapitre 2

Nom d'un Rubis... Qu'était-il en train de faire ? Il aurait pu se jeter lui-même au cachot... Il enfreignait toutes les règles du Royaume, il n'agissait en aucun cas comme le prince qu'il était devait agir, mais il ne pouvait pas faire autrement. Il était poussé par son instinct, par son cœur, par son corps. Il devait le faire. Il le sentait au plus profond de lui.

Erek approchait aussi discrètement que possible des murs du Royaume. Il avait traversé les plaines, les champs, et était passé près de quelques habitations sans rencontrer personne. Tout le monde s'était réfugié de l'autre côté de la muraille à cause de la « maladie » qui avait tout ravagé. Les paysans avaient donc été acceptés, exceptionnellement, par les personnes plus aisées et les nobles qui vivaient à l'intérieur du Royaume. Mais au fond de lui, le prince savait que la situation n'allait pas tarder à s'envenimer.

Il observa les deux immenses portes du palais qui s'élevaient jusqu'au ciel, puissantes et menaçantes. Il ne pouvait pas passer par là, c'était évident. Mais il était Erek, le prince de Rubis, alors il connaissait d'autres entrées.

Il avança vers la droite et contourna la muraille en jetant quelques coups d'œil aux gardes dans les tours au-dessus de lui. Leur visage était tourné vers l'horizon, et non dans sa direction, ce qui lui facilitait la tâche. Il allait pouvoir entrer sans se faire remarquer et se réfugier le plus rapidement possible dans sa chambre, en croisant les doigts pour ne croiser aucun domestique...

Les prochaines étapes de la mission qu'il s'était assignée se succédaient dans son esprit, faisaient croître l'adrénaline dans ses veines, mais provoquaient aussi des bouffées de stress qu'il ne pouvait contrôler.

Il s'autorisa une pause pour remettre de l'ordre dans ses pensées. À l'abri sous un des nombreux chênes qui bordaient le mur d'enceinte, il mit fin à son sortilège et observa attentivement le corps de la jeune femme du Royaume de Saphir s'enfoncer lentement dans l'herbe.

Il avait utilisé ses pouvoirs pour créer une bulle d'air chaud et transporter Arya derrière lui, de la falaise jusqu'ici. Elle n'avait pas repris connaissance et s'était laissée porter, sans savoir que tout cela avait été un véritable défi pour Erek. Il n'avait jamais utilisé autant de puissance magique de toute sa vie, il n'en avait même jamais utilisé sur des personnes, se contentant d'allumer des feux, de créer des courants d'air chaud, ou de faire voler des objets ; mais il n'avait pas hésité une seule seconde quand il avait vu Arya s'effondrer dans l'herbe. Il avait su qu'il aurait été incapable de la porter à la seule force de ses bras, alors il avait eu recours à la magie, dans le but de l'amener au palais et de l'aider, de la soigner, de faire quelque chose.

Il était complètement perdu, en réalité.

Erek respirait de plus en plus difficilement. Il s'écroula au pied de l'arbre et tenta de prendre de grandes inspirations. Il avait puisé dans ses ressources, sentait la magie au fond de lui qui peinait à brûler, à s'imposer, à déployer sa flamme ; il était allé un peu trop loin, et la panique qui s'insinuait dans chaque parcelle de son corps rendait les choses plus compliquées encore.

S'il ne se relevait pas immédiatement et ne poursuivait pas sa route, il allait faire une crise d'angoisse, il le savait. Il allait laisser la panique le consumer. Alors il concentra toute son attention sur son objectif, prit appui sur ses jambes, sur ses mains, se releva et tendit la paume au-dessus du corps d'Arya. Les paupières closes, il tenta de s'emparer ne serait-ce que d'une pépite de magie, du peu qu'il sentait encore en lui, et imagina la bulle qu'il désirait former. Arya y était allongée à l'intérieur, elle flottait, sereine, enveloppée par une chaleur agréable. Il ouvrit les yeux et observa le résultat avec satisfaction. Il avait réussi.

Déterminé, il reprit sa route d'un pas aussi vif que possible malgré la fatigue qui engourdissait ses muscles.

*

Erek soupira de soulagement quand il poussa la lourde porte de sa chambre. D'un geste de la main, il fit éclater la bulle au-dessus de son lit, et la jeune femme s'enfonça dans les draps de soie rouge. Il ferma ensuite à double tour et s'effondra sur une chaise, les yeux rivés sur le corps de l'inconnue.

Il s'était introduit dans le palais par un passage secret dissimulé dans le mur, passage qu'il utilisait souvent pour s'échapper discrètement. Il avait été dévoré par la peur, évidemment, la peur de se faire remarquer alors qu'il introduisait une ennemie au plus proche des membres de la cour de Rubis. Il avait déambulé dans les couloirs, les mains moites, et avait poussé un long soupir de soulagement lorsqu'il avait vu la porte de ses quartiers se dessiner dans son champ de vision.

À présent, il était là, démuni et totalement perdu. Que devait-il faire ? Comment pouvait-il la réveiller ? Son regard se posa sur la chevelure blonde de la jeune femme, sur ses traits fins et pâles, et descendit jusqu'à son avant-bras droit, étendu contre son flanc, presque dissimulé par les draps voluptueux. Il se leva d'un mouvement abrupt et s'approcha lentement, confus. Sa peau... Sa paume, ses phalanges, son poignet, étaient entièrement noirs, comme s'ils avaient été plongés dans de la peinture, une tache qui s'estompait à la naissance de son coude. Erek recula d'un pas, submergé par une nouvelle vague de panique. Cette blessure était étrange. Elle ressemblait aux cultures qui avaient été détruites. Toutes avaient été englouties par cette substance obscure. Le mal avait-il aussi attaqué le Royaume de Saphir ? Cette vision terrible renforça ses certitudes : la situation était préoccupante, alarmante, même s'il était dans l'incapacité la plus totale d'expliquer ce qu'il se produisait exactement.

La sombre réalité lui tomba dessus, violente, soudaine et destructrice. Il y avait vraiment un problème.

Au moment où Erek se laissait glisser dans les méandres de ses pensées, Arya ouvrit les yeux et se redressa en grimaçant. Il sursauta, manqua tomber de sa chaise, puis reprit ses esprits en la voyant battre des paupières, désorientée.

— Vous vous êtes évanouie donc je vous ai amenée ici, et je viens de voir votre blessure, mais je ne sais pas ce que c'est, et je suis incapable de la soigner, je suis désolé !

Il n'avait presque plus de souffle à cause de son débit trop rapide. Il reprit sa respiration un instant, sous le regard perçant de la jeune femme qui semblait petit à petit se souvenir de ce qui lui était arrivé. Il vit une lueur s'allumer dans ses prunelles bleues. Elle acquiesça presque imperceptiblement et entreprit d'examiner les lieux. Son attention était retenue par les dorures qui s'étendaient sur les poutres en bois noir du plafond. Elle les détailla pendant quelques minutes, examen minutieux qu'Erek n'osa pas interrompre, puis elle le fixa à nouveau, comme si elle cherchait à lire en lui. Les joues du prince rougirent, ses mains cherchèrent quelque chose auquel s'accrocher. Il se tourna sur le côté, gêné.

— Merci beaucoup.

Encore cet accent chantant, exotique, magnifique.

— Je vais partir, maintenant. Je suis désolée de vous avoir importuné.

Elle bascula ses jambes hors du lit pour en sortir.

— Non, attendez !

Les mots s'étaient échappés. Elle se figea et fronça les sourcils. Il désigna sa blessure d'un signe de la main.

— Votre bras... Comment... ? Que s'est-il passé ?

Sa voix tremblait presque. Arya porta la main à son pendentif, et attendit quelques secondes avant de lui fournir une réponse. Elle paraissait se remémorer des événements difficiles.

— Mon Royaume a été attaqué. Par cette chose, ce pouvoir noir, obscur, dévastateur. J'ai réussi à m'échapper mais je ne sais pas où sont les autres.

Elle marqua une pause.

— Je crois qu'ils sont tous morts.

Une unique larme coula sur sa joue. Réceptacle d'un chagrin puissant, de regrets destructeurs. Elle se leva, chancelante, et effectua quelques pas vers la porte avant de retomber sur le sol. Erek poussa une exclamation et se précipita vers elle. Il oublia qu'elle était une ennemie, qu'il n'était pas censé s'approcher d'elle ; son instinct le guidait toujours, phare inébranlable dans la nuit sans étoiles. Il l'encouragea à s'appuyer sur lui pour se remettre debout.

— Je crois qu'il serait imprudent de vous autoriser à partir maintenant, Arya.

Prononcer son nom lui procura des sensations nouvelles. Une douce chaleur naquit dans sa poitrine, tout près du cœur, et ses pommettes rougirent pour la énième fois. La jeune femme se laissa porter et s'allongea au milieu des draps, tremblante. Erek tenta de résister à une nouvelle vague de panique. Il se mordit la lèvre. Sa quiétude aussi surprenante que soudaine fut ensevelie par une avalanche glaciale de doutes et de questions. Ses paupières se fermèrent, il puisa dans ses dernières ressources de courage, et inspira longuement par le nez.

Des scénarios de plus en plus catastrophiques explosaient dans son esprit.

Les Royaumes étaient en danger.

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