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Chapitre XII - ... j'ai des ancêtres célèbres

Le bureau de Maître Perrin fut facile à trouver une fois dans le bon étage. J'ouvris la porte avec appréhension. Toutes ces aventures m'avaient fait oublier que j'allais enfin savoir les secrets de mon père, que ma vie allait sans doute changer à jamais et que je n'étais peut-être pas prêt à supporter ces révélations.

Et en y rentrant, je n'y pensais plus, aveuglé par la pièce couverte de peinture dorée. Ce qui, même aux yeux de mon amie vampire, était une faute de goût. Elle nous raconta comment elle, elle aurait peint et aménagé la salle, pendant que je m'approchais de la secrétaire : une grande brune qui faisait voler des enveloppes un peu partout et parlait dans un communicateur. Elle était très sèche avec les clients devant nous.

Quand je me présentai, elle fut tout de suite plus chaleureuse. Elle m'invita à aller en salle d'attente, pendant qu'elle contacterait le notaire.

Visiblement, les affaires marchaient bien, puisque la salle était pleine à craquer. Je soupirai en m'imaginant devoir attendre des heures avec de la presse papier vieille de plusieurs mois.

Néanmoins, le notaire, un homme rondouillard au visage débonnaire, arriva presque immédiatement, une famille allait se lever quand il dit :

- Théophile Gironnant ?

Je me présentai devant lui, légèrement intimidé. Il m'accueillit chaleureusement et me secoua la main plusieurs fois. Il m'observa, cherchant sans doute à faire le rapprochement avec mon père. Il finit par me faire entrer dans son bureau avec mes amis, qu'il salua tout aussi chaleureusement. Il nous proposa des boissons et petits gâteaux, je sautai dessus, mon ventre commençant à ressentir la faim.

- Vous faites ainsi avec tous vos clients ? interrogea Nicolas surpris.

Le notaire s'esclaffa.

- Pas du tout mon garçon ! Mais Théophile est quelqu'un d'un peu spécial.

- Qu'est-ce qui vous fait dire que c'est bien moi ? demandais-je la bouche pleine.

- À part ton père, qui nous a malheureusement quittés, seul ton oncle sait que j'ai quelque chose pour toi. Et j'ai appris ce matin dans le journal ce qui était arrivé à ta sœur. J'ai même envisagée de vous appeler après mon travail.

- Vous êtes sûre que personne d'autre ne le sait ? Ce n'est pas un secret important de révéler le nom de son notaire, affirma mon amie vampire.

- Très juste votre altesse, mais je ne suis pas juste le notaire de Denis Athos. Je l'ai aidée pour sa couverture. Et je suis le seul à tout savoir, ou presque tout.

Mon amie rosit qu'il sache qui elle était. Mais elle sourit satisfaite. Elle aimait bien qu'on lui montre du respect.

- C'est ton amie mon garçon ? J'espère que tu n'as pas rencontré son père ?

- Si pourquoi ? s'insurgea-t-elle.

- Parce que Denis Athos a tout fait pour cacher qui il était. Il a renoncé à de nombreux avantages. Et les Blanktest font partie de ceux qui ont vu ton père sous sa véritable identité et qui pourraient immédiatement savoir ce qu'il a eu tant de mal à cacher. Et avec tout le respect que je vous dois votre Altesse, précisa-t-il en inclinant sa tête vers la concernée, votre père n'est pas connut pour passer inaperçu.

On se regarda, intrigué. Il semblait vraiment en savoir beaucoup. L'excitation monta en moi. Qu'allait-il donc me révéler ? Et ce secret qu'il allait me révéler avait-il un rapport avec les Carignan comme le supposait Nils ?

- Pourquoi vous dites que vous savez presque tous ? questionna mon meilleur ami.

- En arrivant ici, Denis Athos a voulu que quelqu'un connaisse son secret, pour pouvoir le révéler à sa famille au cas où lui arrivait quelque chose. Entre temps, les choses ont changés, puisque vous êtes nés ta sœur et toi. Mais il m'avait déjà tout raconté. Si ce n'est ce qui l'avait poussé à fuir et pourquoi. Il a seulement voulu me dire, que son poursuivant avait tué sa fiancée. Il n'aimait pas parler de cela, c'était encore très douloureux. Je sais juste qu'elle, il l'appelait Apolline Boniface, bien que ce ne soit pas non plus son véritable nom. Il me l'a donné également si je devais annoncer sa mort et la sienne à leurs familles respectives. Je l'ai noté, mais je ne m'en souviens plus. Cependant je peux le retrouver si nécessaire.

Le nom d'Apolline me paraissait familier. Mais impossible de me rappeler pourquoi. Devais-je demander des explications ? Son véritable nom ? Mais après tout, je n'étais pas là pour cela. Et qu'est-ce que cela changerait à ma vie de savoir qui était sa fiancée ? Je devais me concentrer sur mon père et ce que je pouvais apprendre.

- Donc, qu'à t-il à me dire ? intervins-je.

Il m'examina un moment avant de me demander :

- Tu as bien Treize ans ?

- Quatorze, corrigeais-je.

Il posa alors sa main sur son mur. Un coffre-fort s'ouvrit dedans. Il y avait de grandes enveloppes dedans. Il en prit une. C'était écrit en rouge et en gros : « Théophile ! À n'ouvrir qu'en cas d'extrême urgence ».

Il l'ouvrit, jeta dans un panier deux enveloppes contenus dedans et déclencha un feu magique. Quelques secondes plus tard, elles avaient disparu.

Il me tendit alors une troisième enveloppe. Il y avait écrit : « à partir de onze ans ».

Mon cœur battait plus vite. J'ouvris l'enveloppe et reconnus l'écriture de mon père que j'avais aperçu ce matin. Je tremblais, l'angoisse serra ma gorge. Je me plongeai malgré tout sur le contenu.

Théophile,

Tu es devenu assez grand pour prendre les responsabilités de mes actes.

Je te fais confiance et j'espère que personne n'aura à le regretter. Ce que je m'apprête à te dévoiler est un secret d'État d'une importance capitale dont ébruiter certains détails pourraient créer des catastrophes sans précédents.

J'ai caché ma véritable identité à toutes mes connaissances de Firento, si ce n'est à Laurent Perrin, qui t'as remis cette enveloppe normalement. Pas par goût du secret, mais pour protéger mes proches et moi-même. En arrivant à Firento, j'étais seul, loin de ma maison, faible, après avoir manqué de mourir. Et je savais que la personne qui m'avait fait cela ne tarderait pas à réapparaître. Mais je ne pouvais, pour certaines raisons, rentrer chez moi. Je me devais pourtant de surveiller ma famille, car quiconque portant le même sang que moi, pouvait être la prochaine victime de mon agresseur.

Je suis donc arrivée à Firento pour cela. Je pouvais surveiller ma famille grâce à ces informateurs et polémistes, savoir si mon agresseur reviendrait et me cacher.

Maintenant je vais entrer dans le cœur du secret : Je m'appelle Émile Carignan. J'espère que tu as déjà entendu mon nom. Mais au cas où, sache que, quand j'ai eu dix-sept ans, je suis devenu Grand roi de Barcelia. J'ai fui le royaume huit ans plus tard. Je n'étais pas seul, ma fiancée m'accompagnait et j'avais pris, pour nous faire passer inaperçu, un héritage familial : la pierre des mers. Seuls les descendants de Camilo Ier, (à Firento on peut l'appeler l'ancien ou le grand) sont en mesure de la voir, si elle n'est pas activée. C'est une puissante source de magie. Il va donc falloir y faire très attention, car entre de mauvaises mains elle peut faire des dégâts considérables. Si tu souhaites t'en servir, elle se trouve dans le grenier. Il y a une immense horloge, impossible à déplacer. Dans cette horloge, il y a une ouverture sur le côté droit. Dedans, j'ai caché cette pierre. Elle te permettra de voir à travers les illusions, de contrôler et augmenter ton pouvoir. Elle nous est très dévouée. Donc sers-toi en bien.

Je ne peux te dire quelles sont les raisons de ma fuite, plus tu seras dans l'ignorance, moins ce sera dangereux pour toi. Tu sauras en temps voulu. Tout ce que je peux te dire, c'est de te méfier des fées et de n'aller dans leur monde sous aucun prétexte.

Enfin, concernant mon héritage, tu n'as pas à t'en faire. Pour Barcelia, tu n'existes pas. Et Hélène, ma très chère petite sœur, a toujours été préparée à devenir reine. Alors ne t'inquiète pas pour eux. Sauf si tu vois que le futur roi risque d'être un terrible dictateur, ou si ma famille s'éteint sans postérité, tu pourras garder secrète notre lignée. Mais si ce que je viens de te dire se réalise, je te demande, s'il te plaît, d'aller te présenter à Barcelia et tout leur dire. Alors tu prendras la place de grand roi. Maître Perrin a suffisamment de documents pouvant prouver mon identité et possède une déclaration de ma main expliquant que les circonstances m'empêchait de vous légitimer. Hélène a toujours été très raisonnable. Cela devrait suffire.

Enfin, il faut que je te parle des sans-visages, qui savent que j'ai la pierre en ma possession. Ils me l'ont déjà demandée. Tu seras sans doute confronté à eux un jour. Méfie-toi de leur chef, il a plus d'une doublure.

Je t'ai confié tout ce qu'il fallait que tu saches.Prends bien soin de toi mon fils, et sache que je te porterais à jamais dans mon cœur.

Ton père.

Je levai les yeux en tremblant. Je ne pouvais pas y croire. C'était impossible.

Mon père était grand roi de Barcelia. Je regardai le notaire qui m'observait avec inquiétude. Mes deux amis également :

- Je sais que c'est dur à avaler, dit maître Perrin. Mais c'est la vérité.

Mes amis nous regardèrent, intrigués. Je tendis la lettre à Nicolas qui la lut avec Kaïa.

J'avais l'impression d'aller au ralenti. Tant de choses dans ma vie commençaient à prendre un sens, ou à être vus d'un nouveau regard. Et la pierre était désormais si près de moi. Elle pouvait me servir, et surtout, elle pouvait faire des ravages, c'est ce que mon père m'avait dit.

Alors je devrais la garder.

Pourtant, je ne pouvais pas abandonner ma sœur et ma mère. Et elle était la monnaie d'échange contre leur retour. Je m'étais juré dans cette forêt de la leur donner. Mais mon père avait bien insisté sur sa préciosité.

J'étais donc perdu, déboussolé, ne sachant que faire. Surtout que mon père avait à peine évoqué les sans-visages.

- Je le savais ! affirma Kaïa.

On se tourna tous vers elle.

- C'était assez évident qu'il était le Grand Roi, se justifia-t-elle.

On ne fit aucun commentaire. Qu'elle pense ce qu'elle voulait après tout. Je me tournai vers Nicolas. Il me fit un sourire inquiet.

- Tu dois être mort de peur ! affirma-t-il.

Étrangement, non. Je m'étais senti soulagée, avant de penser à la pierre. Désormais, je me sentais fatigué.

- Je sais que tout cela est très bouleversant mon garçon, reprit le notaire. Mais cela a très peu de chances de changer ta vie. Dans l'immédiat en tout cas.

Apprendre que mon père avait régné sur la plus puissante cité ne pouvait que changer ma vie. Ce n'était pas une petite annonce. Et la lettre me parlait surtout de dangers : les fées, les sans-visages. Alors non, ma vie ne continuerait pas comme avant. Mon amie vampire me prit la main, mon voisin me sourit. Quoi qu'il arrive désormais, ils seraient là.

Mes amis insistèrent pour me raccompagner.

J'aurais bien aimé aller chez les Cadowell. Cela m'aurait sans doute apaisé. Mais je devais parler de tout cela à Xavier, en tout cas concernant mes origines. Après tous les sacrifices qu'il avait faits pour nous, il était temps qu'il en comprenne le sens.

Et je fus donc reconnaissant à mes amies, car je ne voyais pas comment annoncer quelque chose comme cela. Arrivée dans mon salon, je m'affalai sur le divan, mon meilleur ami me rejoint. On était éteints tous les deux, épuisés moralement, et ce, depuis la disparition de Camille.

La vampire, faisait les cents pas devant nous.

- On ne dira rien à nos parents, Théophile. Ton père a voulu leur cacher, il avait ses raisons. N'est-ce pas ? affirma Nicolas en fixant Kaïa.

- Mon père l'aurait reconnu tout de suite ! s'insurgea-t-elle.

Mon meilleur ami et moi on se sourit. Un vrai sourire. Depuis notre retour, c'était notre premier à tous les deux. Je savais, sans même en parler, que comme moi il songeait qu'heureusement il n'avait pas vue Nils alors. Parce qu'il n'aurait pas pu s'empêcher de le dire à sa femme, et ça se serait retrouvé dans les révélations en première page dans l'heure qui suivait.

- Et puis on va bien le dire à son oncle !

Mon ami jeta un regard appuyé à la jolie demoiselle.

- Très bien, je ne lui dirais rien. Mais laisse-moi l'annoncer à Xavier !

Mon ami d'enfance allait intervenir quand je lui coupai la parole en déléguant bien volontiers cette tâche.

Xavier prit cela stoïquement. En réalité, il ne sembla même pas surpris. Et presque déçu.

- Dire que ma famille ne le trouvait pas assez bien pour Charlotte, susurra-t-il en souriant.

On échangea tous un sourire. Je ne lui fis pas remarquer qu'il faisait partie de ceux qui le lui avaient reproché ce détail. Je me demandai alors ce que mon père avait dû ressentir, se sachant la personne la plus influente au monde après Kamélia et devant subir en silence le mépris des autres. Rien que pour cela, je lui reconnaissais volontiers qu'il était un héros.

- Il n'y avait rien de plus ?

- Rien de très important. Mon père m'a demandé de me méfier des fées, sans explications. Et il m'a dit que les sans-visages lui avaient déjà réclamé la pierre.

Là, il fut choqué. Il finit par se reprendre et afficher un air pensif.

- Tout cela est assez inattendu. Concernant les sans-visages, nous ne pouvons rien faire pour l'instant. Quant aux fées, je ne comprends pas.

- Vous pensez mettre Théophile sous la protection de Barcelia ? interrogea mon amie aux cheveux coloré.

Il la regarda en hésitant.

- Non.

Son ton était net et catégorique.

Je savais qu'on ne le ferait pas changer d'avis.

Il ne donna pas d'explication. Je ne sais pas si c'est du patriotisme ou par sécurité qu'il le fit, mais je lui fus reconnaissant. Ma vie avait était suffisamment bouleversée comme cela.

On se décida à aller voir Kamélia. Elle s'intéressait aux sans-visages, elle pourrait m'aider. Elle fut surprise de me voir, mais très chaleureuse.

- Vous ne savez pas où sont les sans-visages ? insista Nicolas.

- Tu ne penses pas que si c'était le cas je l'aurais dit ?

- Mais personne ne connaît mieux les sans-visages que vous ici, affirma la vampire.

Nicolas et moi on se mordit les lèvres. Kaïa ne pouvait-elle pas s'empêcher de provoquer ? La fée la toisa d'un regard froid avant d'interroger :

- Qu'est-ce qui vous fait penser cela ?

- On sait que vous vous intéressez à eux. Vous gardez tous les articles de presse sur eux.

- C'est vrai. Et c'est normal. C'est mon peuple qu'ils menacent. Les miens prennent les vôtres à la légère, mais moi pas !

- Alors vous savez ? interrogeais-je.

- Malheureusement, peu de choses mon garçon. Je savais qu'ils étaient dans les Alpes, mais c'est un lieu très vaste. Je sais aussi qu'ils recherchent les douze pierres d'éclats.

La pierre de mer faisait partie des pierres d'éclat. Je sursautai, la fée me fixa j'allais avouer alors, mais mes amis me firent non. Méfie-toi des fées avait écrit mon père. Cependant Kamélia n'était pas comme toutes les fées. Je lui confiai donc pour la véritable identité de mon père et l'intérêt des sans-visages pour la pierre. Je prétextai que sachant sa véritable identité, ils pensaient mon père en sa possession.

- Comment as-tu appris tout cela ?

- Mon père m'avait confié une lettre, que je ne devais ouvrir qu'en cas d'extrême urgence.

La fée me regarda avec un sourire carnassier. Comme mon oncle, elle ne semblait pas surprise. J'en étais sûr, je l'aurais parié, elle savait. Et elle savait pour la pierre sans doute. Mais je ne pus me résoudre à lui dire. Son sourire me faisait déjà regretter de lui avoir révélé le secret de mon père.

- C'est gentil de me l'avoir confiée.

Je lui fis un sourire mal assuré.

- Vous le saviez de toute façon. Depuis le début ?

- Oui. Pas mal de choses m'y ont fait penser. J'ai connu intimement ton père tu sais. C'était... Disons qu'il avait confiance en moi.

Je lui souris rassurée. Je ne m'étais peut-être pas tromper. Après tout, Kamélia connaissait tous les monarques des douze cités. Mais je préférai ne pas en dire plus. Surtout qu'elle n'avait pas choisi de s'étendre sur leurs liens. Que me cachait-elle encore ?

- Vous ne savez rien pouvant m'aider ? interrogeais-je.

- Non. Désolé mon garçon. J'étais chez les fées durant son séjour à Firento.

- Tu penses que j'aurais du me taire ? demandais-je à Nicolas en rentrant.

- Ton père t'a dit méfie-toi des fées. C'en est une.

- Tu es le premier à les défendre ! protestais-je.

- Ce n'est pas mon père qui a clairement sous-entendu que les fées étaient après moi.

Il me fit culpabiliser. Je préférai changer de sujet.

- Comment penses-tu qu'elle a connu mon père ?

Il haussa les épaules en signe d'ignorance.

- Tu pourrais au moins tenter une hypothèse.

- Je te laisse l'honneur ?

- Je ne t'aurais pas demandé si j'avais une idée.

Il réfléchit un moment.

- L'explication logique voudrait qu'ils se soient côtoyés dans l'exercice de leur fonction. Et que ton père, alors jeune Grand roi a trouvé en Kamélia quelqu'un pour le soutenir.

- Et l'autre explication ?

- Si on voit ça d'un point de vue romantique, j'ai haussé les yeux à ce mot, dans les livres cela aurait fait une belle histoire d'amour. Elle aurait été sa maîtresse secrète. Les fées ne voyant pas cela d'un très bon œil leur en aurait fait baver.

- Il avait une fiancée ! rappelais-je amusé.

- Tu sais comment sont les nobles ! Un mariage arrangé. Il a pris le prétexte d'une ballade en amoureux pour rejoindre sa maîtresse. Malheureusement, alors que les fées le pourchassaient avec Kamélia, c'est elle qui a tout pris. Elle en est morte. Se sachant coupable, pour ne pas avouer il fuit à Firento, attendant que Kamélia le rejoigne et qu'il reste heureux à jamais avec plein d'enfants.

- Et ma mère, elle rentre comment là-dedans ?

Il prit un air embêté. Il réfléchit un moment avant de finir son histoire :

- Il attendait Kamélia, le cœur déchiré de désespoir et de culpabilité. Et un jour, il rencontre ta mère qui a réussi à panser ses plaies et voilà. Il attend quand même Kamélia pour s'excuser et s'expliquer. Malheureusement la mort les sépare à jamais. Et notre amie fée a le cœur brisé. En te voyant, elle repense à son amour disparue et te prends sous son aile en son honneur. C'est convainquant ?

Je ris, amusé par son histoire qui me semblait absurde. Bien que, quand on y réfléchissait, j'aurais pu penser qu'il y avait du vrai là-dedans. C'était logique, expliquait presque tout, et je voyais bien Kamélia en amoureuse délaissée et malheureuse. Cela expliquerait pourquoi Camille et moi on l'intéressait tant. Mais c'était Kamélia, elle était très âgée. Son âge se comptait en siècle. Et elle n'était pas spécialement jolie. Alors m'imaginer mon père avec elle me dégoûtait.

Je me rangeais donc à l'explication logique alors qu'on pénétrait dans notre rue.

- Je vais chercher la pierre, je t'appelle si je l'ai trouvée, dis-je avec un clin d'œil en le quittant.

Je montai au grenier, il y régnait un désordre monstrueux.

On n'allait jamais au grenier, alors on n'avait pas pensé à le ranger depuis la venue des sans-visages. Les traces de leurs passages et de notre lutte y étaient donc encore visibles. Pourtant, trouver l'horloge ne fut pas difficile. Elle était immense, en bois, mais très bien sculptée. Déplacer tous ce qu'il y avait devant sans casser les murs ou le plafond fut le plus compliqué.

Je dus l'examiner attentivement, passant ma main sur le côté droit en me sentant ridicule. Sous mes doigts je finis par sentir l'ouverture après être passé deux fois dessus.

Je l'ouvris, c'était un petit tiroir.

D'abord je ne vis rien. Puis une pierre ovale parfaitement lisse, du même bleu que la mer, apparut. Je la pris en main, et elle étincela comme un petit soleil turquoise.

Un sentiment de plénitude s'empara de moi. J'étais comme soulagé. Il y avait quelque chose qui avait changé. Et je ne m'étais jamais sentie aussi fort et puissant. Puis, j'eus alors l'impression qu'un contact se fit dans ma tête, comme un tentacule qui touchait mon cerveau. Mais cela ne dura que quelques secondes. Pour ensuite voir tout, comme si j'étais dans la pierre. Il y avait comme un philtre devant mes yeux, je percevais ma main, le plafond au-dessus de moi et même mon visage. C'était une impression vraiment étrange. Qui cette fois non plus ne dura pas. Quand ce fut fini, je fixai la pierre avec admiration.

Je l'avais trouvée. La clef de tous mes problèmes. Tout me parut alors tellement facile, à ma portée. Je me sentais capable de tout. Quel que soit l'obstacle, il était ridicule. La glisser dans ma poche fut affreusement difficile. Je le fis. Mais je ne pouvais m'empêcher de tâter mon vêtement.

- J'appelai Nicolas.

Il vint avec une carte des Alpes.

- Je suppose que quel que soit ta décision, on va devoir y aller, répondit-il à ma question muette.

- On ?

Mon meilleur ami n'avait jamais fait preuve d'un immense courage.

- Oui. Je ne peux pas te laisser y aller seul, tu n'arriverais à rien sans moi. Et avec un peu de chance, ça nous fera rater des cours.

Je souris à mon meilleur ami. Cela voulait dire qu'il s'inquiétait pour moi, je le savais. Et je lui en étais reconnaissant. Bien que c'était aussi un peu lié à Camille. Surtout même.

- De toute manière on ira que si je décide de rendre la pierre.

Connaissant mon ami, qui était très loyal, c'est ce qu'il projetait de faire. C'est ce que j'avais aussi pensé au début. Mais maintenant que je l'avais trouvée, je ne me sentais pas la force de m'en séparer. Elle avait une emprise sur moi que je ne pouvais vraiment décrire avec des mots.

- Je pensais que si tu ne voulais pas la rendre, on irait chercher Camille et ta mère nous-mêmes.

Sa réponse m'étonna. Surtout parce qu'elle venait de lui.

- Monsieur Cadowell m'inciterait à faire des bêtises ? Moi qui suis un vrai ange ? Quel mauvais garçon vous êtes !

On s'esclaffa. Cela faisait du bien, surtout en ce moment où cela n'allait pas si fort.

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