Chapitre 22
PDV Magnus
Maintenant que je suis seul dans cette maison, je sens une fatigue anormale me monter au nez. Entre ma mère qui est parti sans rien dire et Alexander que j'ai fait partir pour éviter de mettre la faute sur lui, je me sens dorénavant seul. Très seul. Alexander ne mériterait pas que je m'énerve contre lui à cause d'une révélation qui me boulverse au plus au haut point. Une chose est sûr, je dois comprendre cette histoire, tirer tout ça au clair. Et la seule personne qui pourrait répondre à mes centaines de questions c'est ma grand-mère. De plus, je ne connais pas grand chose de ma famille, ma mère ne vient jamais chez mes grands-parents paternels, on me raconte jamais le mariage entre ma mère et mon père. Rien, c'est comme si j'étais un inconnu dans cette famille. J'attrape le téléphone fixe de la maison et compose le numéro de mes grands-parents.
— Oui, allô ? Sa voix est dure, froide.
— Bonjour Mamie...
— Oh Magnus, je suis confuse j'ai cru que... Enfin bref, ce n'est pas important. Ça fait tellement longtemps que tu m'as pas appelé. Alors dis-moi comment ça se passe dans ton nouveau lycée ? Je suis sûre et certaine que l'ancien te manque. Tu aurais dû rester chez nous, tu n'aurais pas perdu tes amis. Tu t'es fait des amis ? As-tu une copine ? Sache que j'ai hâte de la rencontrer ? Comment est ton emploi du temps ? Et tes devoirs ? Tu en as beaucoup ?
— Arrête s'il te plaît ! J'aimerais te parler de quelque chose. J'ai besoin de savoir un truc essentiel.
— Mon chéri dis-moi ce qu'il se passe s'il te plaît, je m'inquiète pour toi !
— Ça concerne ma mère, est-ce vrai que tu ne l'apprécies pas ? Que c'est pour ça qu'elle ne vient jamais au repas de famille ?
— Magnus, ce n'est pas ce que tu crois... Elle était en couple avec ton père que pour l'argent. Tu sais que ton père était riche ? Elle profitait telle une chienne avec son os et...
— Arrête de mentir putain ! La seule personne qui utilisait l'argent de mon père c'est toi ! Et tu l'utilises encore alors qu'il est mort ! Tu ne respectes même pas sa mémoire en insultant sa femme et son fils en l'occurrence. C'est toi qui voulait mon père pour toi toute seule et ne me dit pas que c'est pas vrai ! Tu sais très bien que j'ai raison ! Mon énervement est en train de monter en flèche et c'est le même cas pour ma grand-mère.
— Sur certains points tu as raison mais... Je... Ta mère en menti sur beaucoup de choses tu sais ? Elle ne mérite pas de t'avoir...
— Ma mère en parlera quand elle le pourra et quand elle le voudra ! Je n'arrive pas à croire que tu me racontes ça plusieurs années après. Ça va être dur de te pardonner pour ce que tu viens de dire !
— Magnus tu ne comprends pas ! Ce n'est pas une personne que tu peux aimer ! Trouve-toi une copine rapidement et part de la maison ou tu es !
— Je ne peux pas avoir de copine, sache-le. Je déclare m'étant peu a peu calmé.
— Attend pourquoi tu ne peux pas avoir de copine ? Ta mère t'en empêche ? Je savais qu'elle était folle mais au point de t'empêcher d'avoir une petite-amie ça, ce n'est pas normal !
— Non, ça n'a rien à voir, je suis gay.
— Non, tu ne peux pas... Je raccroche en ayant entendu cette désapprobation.
Étant donné que j'avais des doutes concernant son homophobie, je ne voulais pas m'y risquer alors je ne disais jamais rien. Bizarrement, je suis tout de même heureux de l'avoir dit. Au même moment, la porte s'ouvre et ma mère débarque au salon, les yeux totalement rouges.
— Je suis désolée Magnus, tellement désolée si tu savais... Me dit-elle en redressant son visage vers moi.
— Veux-tu... Veux-tu me raconter ton histoire ? Si tu ne veux pas, je comprendrais.
— Non, ça ne me dérange pas, tu as besoin de savoir aussi. J'en ai marre de te cacher ça depuis tellement d'années... Sans attendre elle s'asseoit sur le canapé. Ça a commencé il y a pratiquement vingt trois ans. J'avais un entretien ce jour là et j'avais peur d'arriver en retard pour mon premier travail, en même temps j'avais dix huit ans. Au même moment, alors que je passais devant une boulangerie un jeune homme m'a bousculé à la sortie. Comme j'étais en stress, sur les nerfs, à fleur de peau, j'allais lui crier dessus en lui disant de regarder où il allait, de faire attention aux autres mais... Je n'ai pas pu le faire. Ma voix s'était bloquée quand j'ai regardé le visage de cet homme, il était splendide, tellement bien habillé que j'ai baissé la tête honteusement, en m'excusant de l'avoir bousculé. Mais, il m'a attrapé la main et il s'est excusé de m'avoir poussé, qu'il m'avait pas vu et m'a offert un croissant qu'il venait d'acheter. Il est parti avec un grand sourire et j'étais moi aussi repartie complètement dans la lune. Quand je suis arrivée à mon entretien, on m'a annoncé que le patron allait arrivé. Devine qui était le patron qui allait faire mon entretien d'embauche ?
— Papa... Répond Magnus mal à l'aise...
— Oui, Magnus, c'était lui. Ce beau jeune homme qui m'avait bousculé à la sortie d'une boulangerie était ton père. Au début, je me posais des questions : comment un homme de pratiquement mon âge pouvait gérer une entreprise aussi poussée ? Était-ce à son père et c'était son héritage ? L'avait-il créé de ses propres mains ? En tout cas il m'a répondu durant l'entretien que c'était à lui, qu'il l'avait créé, imaginé et construit. Il ne pensait pas que cette entreprise allait fonctionner mais il était ravi de ça. Au début, mon travail consisté à être son assistante, je lui donnais les dossiers des autres, quand je pouvais je lui ramenais un café, je retrouvais ses lunettes qu'il perdait à chaque fois. Au fur et à mesure, notre relation patron-assistante a pris de l'ampleur, je suis tombée amoureuse de lui, j'ai commencé à le draguer et à mon grand étonnement, il y répondait. Nous avons commencé à flirter sans que personne ne s'en rende compte, nous cherchions du contact, on se touchait les mains, les bras et parfois les joues. Un jour nous sommes partis vers les États-Unis pour discuter avec une entreprise similaire à la notre. Durant la réunion je remarquais que la femme draguait ton père, j'ai ressenti une haine envers elle, mes réponses étaient froides et je la regardais mal. Ton père a remarqué ça et nous sommes partis de la réunion précipitamment. Il m'a demandé ce qui m'arrivait, je lui ai répliqué que j'allais bien et il m'a attrapé le menton pour ensuite m'embrasser. Ça c'est l'histoire de notre rencontre avec ton père...
— Mamie disait toujours que vous vous étiez rencontrer dans une boîte de nuit que tu l'avais collé et qu'il n'a pas eu d'autre choix que de te supporter...
— C'est complètement faux, Magnus. Je déteste les boîtes de nuit, c'est beaucoup trop dangereux... C'est pour ça que ton père et moi n'allions jamais voir ta grand-mère. Nous te déposions seulement pour te faire plaisir mais nous partions tout de suite après.
— Mais pourquoi d'ailleurs ? Je n'ai jamais pu savoir pourquoi vous avez toujours refusé de voir Mamie ?
— J'y viens, quelques mois après s'être mis en couple avec ton père. Il voulait me présenter ses parents. Dès que j'ai entendu ça j'ai ressenti un stress étrange. Pas celui qu'on a quand nous rencontrons les beaux-parents de son partenaire pour la première et que tout se passe bien au final. Non, là je ressentais un mauvais pressentiment. Ce genre de mauvais pressentiment qui existe bel et bien et que tu sais que tu as raison. Durant le repas, ta grand-mère m'a demandé ce que ton père avait acheté de cher pour moi, et elle a juste rigolé après en disant que c'était une blague mais quand nous nous sommes retrouvés seules elle m'a dit : "Les putes dans ton genre ne veulent que ça, l'argent, l'argent... Et il est hors de question que tu restes avec mon fils, tu vas lui pourrir la vie !". La suite du repas était atroce, je n'osais plus parler ni regarder qui que ce soit. Quand nous sommes rentrés dans mon appartement pour y passer la nuit, ton père et moi, j'ai pleuré, des gros sanglots directement il s'est inquiété pour moi. Je lui ai tout raconté, je me fichais des répercussions sur le moment, je devais tout lui dire, absolument tout. Le lendemain, il était parti sans que je comprenne pourquoi, il ne m'a pas prévenu, ni laisser de message, j'avais eu peur qu'il me laisse seule, triste et désemparée. Mais il est revenu... Ton père est revenu en me disant que sa mère ne me dirait plus rien.
— Et il t'a cru ?
— Oui, il m'a cru mais non seulement il m'a cru mais en plus il m'a affirmé qu'il ne voulait plus jamais parler à sa mère. À cause de moi, toute sa famille s'est déchirée...
— Mais s'il y a fait ce choix c'est qu'il t'aimait non ? Et je trouve ça super courageux de faire ça alors qu'il ne te connaissait que depuis quelques mois ! Je m'exclame, mon père est hyper courageux !
—C'est vrai... Se gratte-t-elle la nuque en détournant les yeux...
— Par contre, je pense avoir fait deux bêtises... Le regard de ma mère me dit clairement que je dois lui raconter. J'ai appelé Mamie avant et je lui ai dit que j'étais gay, je crois qu'elle n'a pas apprécié du tout...
— Tu m'étonnes, elle est tellement vieux jeu celle-là !! S'énerve-t-elle en se frottant le front signe d'exaperation. Et l'autre problème ?
— J'ai dit à Alexander de partir de la maison...
— Pardon mais pourquoi ? Quoi que je me fiche de ce que tu lui as dit ! Demain impérativement tu lui parles et tu mets les choses aux clairs !
-— Promis je le fais demain ! Ma mère se met à bailler à s'en décrocher la mâchoire. Tu devrais aller te coucher, tu es fatiguée maman.
Sans un mot en plus, elle se lève du canapé pour monter dans sa chambre. Maintenant je suis heureux de connaître l'histoire de mon père et de ma mère. Moi aussi, je vais couper ton contact avec ma grand-mère et discuter avec Alexander et surtout me faire pardonner auprès de lui.
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