Chapitre 15
PDV Alec
Cette fois, mon réveil et bien plus doux, bien plus agréable, dormir est enfin devenu possible. Devrais-je tout leur dire concernant mes soucis ? Je sais que ce qu'ils me font est condamnable mais, est-ce qu'on me croira ? Tous les enchaînements, la torture, les coups, le viol, est-ce qu'on me croira quand je le dirais ? Ou, est-ce qu'on me prendra pour un malade ? En plongeant ma tête dans l'oreiller de Magnus une odeur de vanille arrive à m'appaiser, me détendre et oublier tous mes soucis quelques instants. J'aimerais oublier ça pour toujours, ne plus voir ces horribles images dans ma tête. C'est en cherchant ensuite Magnus des yeux, que je remarque qu'il n'est pas ici.
--Enfin réveillé ! Je me retourne vers la voix qui est celle d'Alice, elle me sourit.
--Oui, désolé de... Soudain, je me rends compte que je ne suis pas si seul dans le lit, Magnus a dormi avec moi.
--Je te laisse le réveiller, si je le fais, il me crit dessus. Sous un petit rire, elle s'en va, fermant doucement la porte.
Il est dos à moi, sur le côté, il semble profondément endormi. Des questions me viennent en tête : m'a-t-il touché ? Le bras ? La jambe ? S'est-il collé à moi sans s'en rendre compte ? Au final dans toutes ces questions, la seule réponse qui me vient c'est : ça ne m'aurait pas dérangé. Ai-je assez confiance en lui ? Ai-je moins peur de moi-même depuis que je le connais ? Pour me dire que s'il me touche, ça ne me fera rien.
--Magnus ? Je rapproche ma main et touche, du doigt sa joue. Magnus, réveille-toi, je dois y aller. Et doucement, je caresse sa peau, sans me rendre vraiment compte, comme si c'était devenu naturel.
--Encore un peu...
--Je suis vraiment désolé, mais je dois vraiment partir.
Doucement, Magnus se lève et se tourne vers moi, avec la trace de l'oreiller sur une bonne partie de sa tête, des yeux qui tombent légèrement sous la fatigue, je ne peux pas m'empêcher de rigoler en voyant ce visage encore endormi.
--Ce n'est pas gentil de se moquer de moi. Dit-il en s'étirant
--Désolé mais, tu as clairement la tête dans le cul. Jamais, je n'aurais eu une telle audace, mais depuis que je le connais, je commence à me sentir libre.
PDV Magnus
Alec me regarde avec un énorme sourire son visage, c'est la première qu'il en a un, si prononcé. Ses yeux pétillent et ça aussi, je le remarque pour la première fois. Une sensation de bien-être se faufile dans mon corps, je le rends joyeux.
--Tu m'as fait une remarque, moi aussi je vais t'en faire une : sache que toi aussi, tu as la trace de l'oreiller sur ton visage, tu as les cheveux en pagaille, et tu as la tête dans le cul. Alexander rigole, d'un rire bas et timide.
--Ce n'est pas très gentil de ta part, tu sais ?
--Oui mais, il ne fallait pas commencer.
Nos regards se croisent, nos sourires s'éteignent doucement, certes il 0est fin mais, ça n'enlève en rien le fait qu'il soit mignon, que je l'apprécie plus que je le pensais, que j'ai envie de le voir chaque jour, que j'ai envie de l'aider, de le prendre dans mes bras. Ma main vient automatiquement chercher la sienne et, il se laisse faire.
--J-Je dois y aller, Magnus, tu veux me raccompagner ? Si tu ne veux pas, ce n'est pas grave, je connais le chemin. Soudain, son touché disparaît comme si, je l'avais brûlé.
--Bien sûr que je te raccompagne, Alexander.
Nous nous regardons encore un petit moment avant de nous lever, direction la porte d'entrée. Au début, il ne voulait pas que je m'approche de lui, c'est d'ailleurs toujours un mystère pour moi, pourquoi avoir autant de crainte envers autrui ? Maintenant, nous marchons côte à côte, parfois nous sommes tactiles et c'est ce qui me rend heureux. Le voir s'épanouir me rend heureux. À chaque fois que ma vision croise son âme, mon cœur s'affole de joie. En étant dans mes pensées, je ne remarque que maintenant qu'Alexander me parle.
--J'ai l'impression que tu n'as pas assez dormi, pourtant j'ai eu un peu de mal à te sortir de tes rêves. Son léger sourire commence à devenir faux, est-ce de ma faute ? Ou plutôt de quelque chose qui arrive à grand pas ?
--Désolé, je ne voulais pas t'ignorer mais, je pensais à l'exposer, par rapport à la note pour être exact. Lui mentir n'est pas la solution mais, mes pensées étaient tournés vers lui, j'ai peur de le brusquer. Ma mère n'a pas menti concernant mes notes, elles sont catastrophiques, apocalyptiques plutôt.
--Ne t'ai-je pas dit que je t'aiderais ? Et puis, ce n'est pas si grave, tu as d'autres matières pour rattraper une mauvaise note. Ne te mets la pression pour quelque chose d'aussi insignifiant, nos spécialités sont les sciences, pas la littérature.
--Je sais que tu as raison, mais je ne peux pas m'en empêcher. Ses doigts retrouvent les miens. De toute façon, nous avons géré, tu as su voir les écarts dans mes copies.
PDV Alec
Des écarts ? Il en a eu, de mon côté, chez-moi. Et pourtant, je ne peux rien faire, je ne peux pas agir pour me protéger et dire adieu à la violence. Au final, les dénoncer ne marchera pas, ils m'accuseront, même Magnus ne me croira pas en lui disant toute la vérité, sans mensonge. Quand j'aurais la chance d'être libre, de partir hors de cette prison, je saisirai cette chance. Avec rapidité, je m'éloigne de Magnus, retournant dans la maison de la torture et de la peur.
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