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Adieu

   Il fait nuit. Il fait toujours nuit quand je sors mais j'y vois suffisamment pour faire ce que j'ai à faire. Les derniers rayons du Soleil me parviennent encore. Je me suis encore prise au dernier moment pour sortir. Je prends mon courage à deux mains et je sors du sas, mettant les deux pieds dans le vide de l'espace.

J'ai très chaud dans ma combinaison, et mes mouvements sont patauds et ralentis. Je me cramponne aux barres d'appui pour me hisser jusqu'au terrain de mon intervention. Aujourd'hui, mon travail à y effectuer est mineur mais nécessaire. Je me dois de garder ma capsule dans un état irréprochable car elle m'est vitale. Tout comme cette combinaison, elle me protège du vide et des radiations solaires,  je me dois d'en prendre soin. Bien évidemment, j'ai oublié de la nettoyer et j'en paye le prix. Les odeurs dans mon scaphandre ne sont pas masquées par le goût piquant de l'oxygène comprimé. 

Je me demande ce que je fous là déjà. Pas la meilleure des choses à faire, accrochée à une capsule spatiale par la seule force d'un câble métallique, mais cela suffit à me projeter sur ma planète natale, la Terre, il y a quelques deux années et beaucoup plus de kilomètres en arrière.

Il faisait aussi nuit là-bas, mais ce n'était le cas que la moitié du temps. Cependant, déjà j'avais l'impression que c'était continuel, tellement je voyais rarement la lumière du jour. Physicienne de métier, je me levais avant l'aube pour me rendre à mon laboratoire et revenais le soir, bien après le coucher du Soleil. Métro, boulot, dodo, classique et indémodable. Pourtant j'adorais mon métier. Après presque 10 ans d'études, quelques années de galère, j'avais dégoté le job de mes rêves. J'étais physicienne des particules, spécialisée dans la détection des particules subatomiques en provenance de l'espace. Non, le métier n'était définitivement pas le problème. 

Le problème c'était les gens. L'humanité que je haïssais, que je devais côtoyer chaque jour. Chaque fibre d'être humain me dégoutais au plus haut point. Si j'avais pu choisir j'aurais préféré être un cerveau flottant dans une cuve, ou une de mes particules filant à travers l'espace sans interagir avec rien. Pourtant je n'interagissait pas avec grand monde. Mon labo était persona non grata, et ma maison, l'équivalent de la zone 51. Je ne survivais aux trajets en transport en commun que grâce à l'écoute de musique, à fond dans mes oreilles. Me couper du monde, c'était tout ce que je voulais. 

Cette haine n'était cependant pas, contrairement à ce qu'affirmais mon frère, infondée. J'avais vu ce dont l'humanité était capable. Chaque invention, chaque grande découverte se soldait par une utilisation toujours plus déplorable. Il y a eu les guerres, les morts, les bombes atomiques, mais ça ce n'est que la partie évidente, celle que chacun décide d'accepter et de ranger dans un coin de son petit cerveau "Eh, de toute façon on y peut rien...". Mais rien ne s'arrêtait, le harcèlement, les violences, les génocides, l'homophobie, la pizza à l'ananas, le racisme, le sexisme, Internet, les insultes, les cris et les coups. Tout ce que l'humanité touchait, elle réduisait à l'état de cendres. Elle a été jusqu'à foutre le feu à sa propre maison, avant d'hurler à l'incendie.

Voilà ce que je me répétais, durant ces longs travers de trams sponsorisés par Beethoven. On avait échappé de justesse à la destruction totale, après la grande crises des années 2020, certains pays et congrès ayant finalement fait peser la balance en faveur de la nature, obtenant un sursis. Dans un certain sens, je leur étais reconnaissante. Etant née à cette période, je n'aurais pu découvrir la physique et l'Univers sans planète où me l'enseigner. 

C'était l'espace qui me faisait tenir, il me rassurait de par son vide indifférent, sa froide noirceur. L'idée que quoiqu'il nous arrive, à nous pauvre mortels, ne changerait rien au fait que les astres poursuivraient leur magnifique course donnait une dimension futile à tout questionnement. Ces grands sages de roches et de gaz qui veillaient sur moi étaient de bien meilleur compagnons que le moindre des rebut de cette humanité. 

Aussi lorsque je reçu ce mail de la Nasa, l'espoir qui grandit en moi ne m'étonna guère. J'avais postulé des semaines plus tôt pour un programme tout à fait spécial qui m'enverrait au ciel, et bien au-delà. Des milliers de candidat.e.s étaient sûrement dans le même cas que moi. Je l'avais fait avec espoir mais sans conviction. Une si belle opportunité n'était réservée qu'aux élites et, malgré mon bagage, certainement pas les compétences requises. J'ouvris, prête à une déception de plus assénée par les hommes.

J'avais été sélectionnée. Danse de la joie. Des semaines et des semaines de tests m'attendaient, des difficultés atroces et des larmes, mais à l'époque je ne pensais qu'une chose: "Je vais pouvoir dire adieu à cette planète."

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