Partie 4 : Conte d'un autre été
- Surtout, ne vous préoccupez pas des gens autour de nous, ils ne nous entendent pas. Dit Anneliese en lançant un bref coup d'oeil à sa gauche. La plupart de ceux-ci est trop occupé à calomnier le nom d'Orvate. Pas étonnant après ce qu'il s'est passé.
- Oh non, c'est de ma faute. C'est de ma faute, c'est moi qui l'a fait réagir ainsi...
Anneliese, offusquée par ses propos se redressa aussitôt.
- Mais que racontez-vous enfin ! Ne vous blâmez pas ! Même avant ça, quelle idée de ne même pas prendre part à la dernière marche funèbre des funérailles de son propre père. Pardonnez-moi de le dire ainsi, mais c'est de sa faute, pas la vôtre.
- Il ne mérite pas votre courroux vous savez, il est très pertubé. Avant, il n'était pas comme ça. Mais après la mort de sa femme et son enfant puis de son père, il a dû endurer une telle peine. Malgré cela, je lui ai quand-même accusé d'être égocentrique, je l'ai insulté. Dit Blume, en posant son visage dans ses mains, n'osant plus regarder Anneliese en face.
- Blume...
- Non, je suis une si mauvaise personne... Surenchérit Blume, dont les sanglots se faisaient à peine entendre.
Anneliese posa sa main sur la tête de Blume, affalée contre la table et caressa ses cheveux.
- Je n'arrive pas à saisir l'affection que vous portez à Orvate. Il a beau être le frère de mon époux, mais j'avoue ne l'avoir jamais particulièrement apprécié. Pourquoi tant de considération en son égard ? Demanda Anneliese dont l'incompréhension était flagrante.
Blume se releva et continua :
- Quand nous étions petits, il était toujours à l'écart des autres enfants. Les autres médisaient à son sujet car ils pensaient qu'il les prenait de haut. Etant donné qu'il était considéré comme le prodige de la famille, c'était normal. Mais en vérité il souffrait. Il souffrait de cette solitude maladive. Je m'étais donc rapproché de lui. C'est donc ainsi que nous nous sommes connu.
Anneliese, émue ne put réprimer un léger sourire.
-Dans ce cas si vous estimez que vous l'aimez vraiment et qu'il vous aime aussi, oubliez ça et allez de l'avant. Répondit Anneliese avec conviction.
Sur ces mots, les yeux de Blume s'illuminèrent et de lumière s'y mirent à pétiller.
- Vraiment ?
- Oui, mais n'attendez pas plus longtemps.
- Mais il a disparu dans la forêt tout à l'heure, je ne sais pas où le retrouver. De plus demain, nous devrons nous en allez...
Anneliese prit une pose, et mis la main sous son menton, et se mit à réfléchir un instant.
- Et si vous lui écriviez une lettre avant votre départ, je m'assurerai de la lui remettre dès qu'il rentrera. N'est-ce pas une bonne idée ?
- Oh... Oui, c'est vrai vous avez raison ! Vous êtes vraiment un ange Anneliese.
- Je vous l'ai dit, c'est normal. Maintenant, vous devez vous y mettre. Dites lui tout ce que vous avez en tête.
- Oui, je n'y manquerai pas, merci encore Anneliese.
***
Vacillant entre les rochers, Orvate peinait à suivre le chemin qui se dessinait devant lui. Les pierres luminescentes incrustées dans le creux de la cavité ne cessaient de briller. Où ce chemin le mènera t-il ? Orvate l'ignorait, mais une chose était certaine : ce n'était pas un hasard. En même temps, ses blessures l'essouflaient encore plus à chaque moment. Il avait réussi à arrêter le saignement, mais c'était une solution temporaire. Il n'y avait que deux options : sortir à temps de cette grotte pour avoir la vie sauve, ou laisser la vie ici, en se vidant de tout son sang.
Puis, il arriva à une intersection, ou plutôt une séparation. Le chemin uniforme qu'il suivait ici se sépara en deux voies. Et comme par coïncidence, les lumières qu'il avait suivies jusque-là s'arrêtaient là. Comme s'il devait à présent se débrouiller seul, sans plus d'aide pour la suite. Cela pouvait signifier que la sortie n'était plus lointaine, mais tout aussi bien qu'il s'agisse là d'une épreuve...
- Que suis-je censé faire maintenant ? Je me suis trop enfoncé dans les profondeurs pour pouvoir espérer faire démi-tour... Pourquoi m'avoir fait venir ici si c'est pour m'abandonner là ? Bon sang.
Orvate s'affala contre un rocher, et ferma les yeux. Il en profita pour reprendre son souffle, tout en vérifiant l'état de sa plaie. Le bruit du ruissellement de l'eau avait disparu il y a peu. Seule sa respiration trouble résonnait dans cet espace sombre. Il se mit à ressasser ce qu'il avait dit à Blume. Ce qu'il subissait là n'était peut-être que la punition pour son comportement déshonorant.
- Quel genre de fils suis-je ? Père, me châtiez-vous pour cela ? Après tout, ce n'est que ce que je mérite. Je ne suis qu'un échec en tant que fils...
"S'il s'agissait d'un châtiment, pourquoi ne serais pas tu déjà mort à l'heure actuelle ? Pourquoi t'avoir guidé ici ?"
Une fois de plus, cette voix résonna dans son esprit.
"Soit celui que tu espères être et suis le chemin de la Rédemption, car elle est le dernier recours contre l'Avènement."
- Comment suis-je censé "être celui que j'espère être" ? Je ne sais même plus qui je suis. Je me sens creux vide à l'intérieur. Avec quoi devrais-je combler ce vide, hein !
Ses mots résonnèrent dans la grotte, sans réponse.
- Me voilà condamné à parler seul, comme un fou. Qui l'eût cru ? Moi qui n'arrivait pas à articuler le moindre mot, moi dont le nom était sujet à toutes sortes de médisances, victime de tous ces regards qui me chosifiaient, qui semblaient dire que je n'était rien. Qu'avais-je donc fait pour mériter leur courroux ? Personne ne me comprenait, même pas Blume, mon frère, ni même toi père. Pourtant, je veux juste que tu sois fier de moi, comme tout enfant. A ta mort l'étais-tu ? Et de là où tu es, es-tu fier de ton fils père ? Dit le moi.
"La réponse que tu cherches se trouve au delà des ténèbres."
Aussitôt, sous ses pieds, un cailloux jusque-là inerte se mit à s'illuminer d'une lueur bleue intense. Orvate, à la fois émerveillé et craintif saisit la pierre dans sa main et la contemplait de près.
- Qu'est cette chose ? Elle est légèrement translucide. Du diamant ? Non. Son éclat n'égale pas celle de cette pierre. De plus elle émet une douce et étrange chaleur.
Il la tendit devant lui et la balança de sa gauche à sa droite où elle se mit à briller avec plus d'intensité.
- Serait-ce là, le bon chemin ? Oui, je n'ai point le choix.
Il se releva et se mit donc en direction de la voie de droite, s'éclairant à l'aide de la pierre luminescente. Le chemin était étroit et des stalactites jonchaient le plafond de la cavité rocheuse.
- Pourvu que ce soit le bon chemin. Se disait-il.
Il marcha une dizaine de minutes environs avant de distinguer une lumière au bout du chemin. Il accouru aussitôt vers celle-ci. Une fois arrivé, il remarqua dans un espace qui semblait être une ancienne construction à l'abandon. Les racines des plantes ayant élu domicile du sol jusqu'à la voute auparavant blanche de la pièce.
La pluie était finie. La lumière filtrée par les fenêtres tout autour convergeait au centre de la pièce sur ce qui semblait être une stèle a côté de la quelle Orvate reconnu une femme debout.
- Tante Chätelayne !
Sur ces mots, la femme en question se retourna aussitôt vers lui, surprise.
- Orvate ? Mais.. mais que fais-tu ici ? Repondit-elle.
Orvate mit discrètement la pierre dans sa poche. Se rapprochant de celui-ci, elle remarqua aussitôt ses blessures et son sang qui coulait.
- Mais que t'es t-il arrivé ? D'où sors-tu ? Attends, assieds-toi là pour commencer.
Orvate suffoquait et tentait de calmer sa respiration. Chatëlayne elle coupa un bout de tissus et pansa les plaies d'Orvate.
- Je ne peux pas te porter jusqu'à la sortie mais Aemeric ne devrais pas tarder à arriver ici, nous avions un rendez-vous là. Néanmoins ne va pas t'imaginer des choses, nous devionsjuste faire des recherches en ces lieux. Dis-moi plutôt d'où tu sors et comment tu t'es fais ces blessures.
- J'étais dans la forêt, puis tout à coup je suis tombé dans un trou qui débouchait dans une sorte de grotte, ou de tunnel. J'ai marché ensuite jusqu'ici...
- D'accord je vois... Mais c'est impossible, Aemeric et moi avions cherché toute piste de tunnels souterrains venant d'ici mais sans succès ! Les tunnels de la forêt ne mènent nulle part !
Puis Chatëlayne marqua un court temps de reflexion.
- Où sommes-nous ma tante ?
- Pour tout te dire, je ne sais pas ce que ce lieu était exactement. Mais il ne s'agit maintenant que d'une ruine de ce qui semble être le lointain souvenir d'individus ayant habité dans cette forêt. Aemeric et moi l'appelons la zone zéro. C'est le premier endroit que nous avons découvert. Selon la théorie d'Aemeric, il semblerait du point central d'un ensemble de structures souterraines dissimulées au alentours. Mais ce n'est qu'une théorie.
- Oncle Aimeric et vous faites donc souvent des recherches ici ? Un ancien peuple qui batirait donc des édifices souterrains vous dites ? Demanda Orvate, piqué par la curiosité.
- Ils n'ont pas toujours été souterrains, mon garçon. Laisses-moi te conter une histoire d'un autre été je te prie.
Orvate aquiesca en hochant la tête.
- "A une époque lointaine des temps immémoriaux, il fut un royaume dominant toute l'Europe centrale, des étandues montagnardes de la Bavière aux plaines de l'Elbe. Et le Roi avait deux fils. Tôt ou tard, le Roi savait que l'existence de ses deux fils nuirait au maintien de l'unité de son royaume car son royaume finirait inéluctablement par se diviser. Pour y rémédier, il décida de sacrifier l'un de ses fils, et faire de l'autre son unique héritier. Il envoya alors le cadet de ses fils dans une bataille perdue d'avance contre des Barbares, vers le Nord. Mais contre toute attente, celui-ci sortit victorieux et avec en prime, des territoires de la mer du Nord. Dos au mur, le roi décida donc de mettre sur pied un plan encore plus fourbe. Dans le plus grand des secrets, il envoya des mercenaires enlever l'épouse de son aîné, ceux-ci ayant pour mission de prétendre le faire au nom de son cadet. Furieux, l'aîné retrouva son frère et sans aucune forme de procès le tua. Soulagé à l'entente de cette nouvelle, le Roi finit par faire relâcher l'épouse de son fils. Celle-ci alla donc auprès de son époux, lui faire comprendre son erreur."
- Comment la femme a t-elle découvert que son époux s'est trompé de commanditaire ?
- Eh bien, les êtres humains sont forts bavards vois-tu et même les meilleurs mercenaires ne savent pas toujours garder le silence face à leur victime qui plus est lorsque l'on ne leur a pas ordonné. Répondit Chatëlayne avec lassitude.
- Donc le Roi ne se souciait pas que la prisonnière révèle tout à son mari une fois libéré ?
- Dans le meilleur des scénarios, non. Il devait probablement se ficher de comment son fils le regarderait tant qu'il reste lui seul à le succéder. Dans le pire des cas, le Roi l'aurait tuée. Je parle bien évidemment de la femme...
Orvate qui écoutait jusque là avec insistance resta sans voix, n'osant même pas demander la suite de l'histoire. Chatëlayne, remarquant la mine crispée de son neveu reprit la parole.
- Seraient-ce tes blessures qui te font grimacer ainsi ou l'issue pour cruelle de cette histoire ? Dans tous less cas ne t'inquiète pas. Aimeric ne devrait pas tarder. Pour finir, l'aîné, horrifié par sa propre personne finit par mettre un terme à ses jours.
- Et que devint le Roi ?
- Il continua à régner jusqu'à la fin de ses jours après quoi son royaume entier se disloqua pour de bon.
Orvate, dubitatif avait du mal à croire à cette fin plus que pertubante. Mais le regard acéré de sa tante lui disait le contraire. Ne voulant pas argumenter d'avantage, Orvate abdiqua. Il n'était certainement pas doué pour parler.
- Au bout du compte quelle est la morale de l'histoire ma Tante ?
- Il y en a aucune. N'est-ce pas ridicule ? Demanda t-elle en se relevant brusquement.
Chatëlayne se mit à faire le tour de la pièce probablement en pleine introspection. Sa démarche lente et raffinée contrastait bien avec son allure de femme indomptable. Son visage marqué par quelques rides naissantes n'affichait toujours qu'une seule expression : la froideur. Depuis l'enfance, Orvate n'eût jamais été proche de cette femme tant menaçante qu'énigmatique; au profit d'Eurysthe avec qui elle était particulièrement proche.
- Tu disais être parvenu ici par l'intermédiaire d'un passage souterrain depuis la forêt, si ne m'abuses ?
- Oui ma tante, c'est cela. Mais que cherchez vous exactement ici Oncle Aimeric et vous ?
Chatëlayne s'arrêta un instant et émit un soupir. Sans regarder vers Orvate, elle répondit :
- Cela doit rester un secret. Je ne devrais pas te le dire, mais bon, si l'on ne donne pas ce qu'ils veulent aux chiens gâleux, ils reviennent.
- Pardon ?!
- Aimeric et moi cherchons un minerai très rare qui se trouverait dans ces profondeurs. Il serait aussi translucide que l'eau et émettrait une lumière d'un bleu semblable à celui des cieux. Sa beauté, son éclat et surtout son pouvoir. Dit-elle avec la passion -ou l'ambition- brillant dans les yeux.
Sur ces mots, le corps d'Orvate se raidit se rappelant de la pierre qu'il avait toujours dans la poche. Chatëlayne poursuivit son éloge de la mystérieuse pierre.
- Regarde cette stèle. Dit Chatëlayne en désignant la stèle qu'elle obseravit il y a quelques minutes au centre de la pièce.
- Oui, je la vois, mais je n'arrive pas à lire ce qu'il y est écrit.
- Effectivement, car c'est écris en language ancien. Aimeric a réussi à le traduire, contrairement à ton père qui ne l'a pas su, ou du moins me l'a caché...
- Mon père faisait ces recherches avec vous ?
- Tu ne le savais pas, mon cher neveu ? Dans tous les cas, cela ne m'étonne pas de ce cher Aednaris. Toujours aussi cachottier... Pour en revenir à ce que nous disions, sur cette stèle, il est écris que cette pierre appelée Ewigerstein soit la pierre éternelle éclaire la voie sur le chemin de l'Avènement.
- "Avènement" ? J'ai déjà entendu ce mot quelque part... Mais oui, quant j'étais dans la grotte, j'ai entendu des voix !
- Des voix ? Demanda Chatëlayne, intriguée.
- Oui, oui ! Et... et l'une d'elle a prononcé ce mot.
Chatëlayne se mit à murmurer des mots imperceptibles par Orvate. Elle intensifia sa marche en ne cessant de ce triturer le menton. Orvate la regardait avec incompréhension. Il n'osait l'interrompre. Mais il finit par se dire qu'elle continuirai probalement comme ça jusqu'au soir si il la laissait faire et il décida de l'interrompre finalement.
- Excusez-moi ma tante mais...
A peine il eut prononcé ces mots qu'il fut percuté à la tête et perdit connaissance.
(faire maintenant du coté d'orvate qui croise chaltelayne, puis eurysthe qui arrache la lettre que blume a donné à anneliese, et oblige anneliese à ne rien dire à orvate, orvate rentre et voyant que blume est déjà partie, pense qu'elle le déteste, il part donc ainsi pour heidelberg; et aussi chatelayne a trouvé dans les ruines grace à orvate une pière bleue luisante qu'elle va confier à orvate et un de leur cousin scientifique pour qu'il puisse l'étudier. orvate lors de la réunion des elderweiss du chap 13 pensera qu'elle le déteste et blume aussi étant donné qu'il l'évite et qu'il n'a ni envoyé ou répondit à ses lettres)
Elderweiss
Orvate avanc dans le chemin jusqu'à arriver dans une salle où est gravée une inscription concernant l'avènement. Il rencontre y donc Chatelayne; leur tante qui va l'expliquer une partie de l'histoire des elderweiss et le ramener au chateau
de son cpnté; blume avec anneliese discute d'orvate, puis blume de vant s'en aller laisse une lettre à orvate; puis s'en va. orvate une fois rentré le regrette, pleure profondément
mais une fois motivé laisse une lettre à eurysthe et s'en va à Heidelberg. Karlshrue Wlshroy Velshr
Assises l'une face à l'autre, Anneliese se regardaient les yeux dans les yeux. Amies de longue date, elles avaient l'habitude de tout se dire, mais cette fois c'était différent. L'inquiétude se lisait sur le visage de Blume, l'empêchant de dire quoi que ce soit. Anneliese, remarquant cela s'avança et pris la main de Blume dans la sienne.
- Parfois, certains mots semblent difficiles à prononcer, mais une fois que tu laissera ton coeur te guider, ils sortiront tous seuls...
- Anneliese... J'ai honte, j'ai tellement honte de ce que j'ai fait que je n'arrive pas à vous dire. Rétorqua celle-ci, en baissant
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