Chapitre 4 : Fourberie et Machinations - Partie 1
"Orvate...Sais-tu de quoi sont faits les rêves ? Peut-être que non. Moi non plus tu sais. Néanmoins je peux te dire une chose : à force de vouloir courir contre ces rêves, l'on risque soi-même de se perdre dans cette jungle sauvage qu'est la vie. Mais ce n'est qu'en se perdant que l'on se demandera où nous allons vraiment..." Lemrina.
Cette fois-là, Eurysthe venait de définitivement couper les ponts avec son frère. Il n'avait pas encore osé le faire ouvertement, mais Orvate se doutait bien que cela arriverait tôt ou tard. Il alla dans son ancienne chambre, où il dormait avec son épouse, Sévinque.
Assis au pied du lit, il ressassait sa tristesse, comme à son habitude. Il en voulait à son frère de l'abandonner ainsi. Mais il s'en voulait surtout pour l'avoir tant fait de mal. Oui. C'était difficile pour lui de l'admettre, mais c'est lui-même qui avait mis cet écart entre son frère et lui. Quand Orvate partait pour Heidelberg, il n'avait pas pensé une seule fois à Eurysthe. Et maintenant, Eurysthe avait fait de même. Son frère ne faisait que se venger, et c'est ça qui faisait le plus mal à Orvate. Il était triste. Il regrettait tout.
Personne ne lui tendait plus la main, car auparavant, il les avait toutes refusées ignorées. Et personne ne voulait plus la lui tendre. Sauf Eileen. Ce petit rayon d'espoir qui lui était apparu dans la solitude. Mais son frère l'avait rayé de sa vie et il n'avait plus le droit de s'approcher de sa fille. C'était sûrement pour cela qu'Eileen ne venait plus.
Soudainement, une idée fourbe le traversa l'esprit. Lui-même n'imaginait pas vraiment qu'une telle idée était capable de germer dans son esprit. Il se leva brusquement et s'en alla.
"La vie est capable des meilleures surprises que l'on puisse penser. On ne peut que les vivre et enrichir son expérience."
Le soleil, à son paroxysme semble vouloir châtier la terre de ses rayons. Les cimes coniques des conifères semblent vouloir percer le ciel, intrinsèque. À l'intérieur du château, les fenêtres s'élevant jusqu'aux corniches à l'encoignure des murs illuminaient l'intérieur de lumière, qui se reflétait sur les magnifiques carreaux du sol.
Le long du couloir jouxtant l'immense salle de réception aux escaliers, des bruits de pas dissonants se faisaient entendre. Deux personnes semblaient marcher côte à côte. Il s'agissait d'Eurysthe et une femme élégante à côté de lui.
-Mon cher Eurysthe, que suis-je enchantée d'être ici. Vous n'imaginez pas à quel point. Dit-elle.
Sa carrure fine, ses longs cheveux bouclés et ses grands yeux verts lui conféraient une allure distinguée. Sa robe, cyan faisait resplendir son teint parfaitement clair et ses joues légèrement rosées.
-C'est moi qui vous remercie de votre présence parmi nous, Lemrina. Vous avez donc décidé de laisser votre prestigieuse Galerie Ströberwaltz pour nous ! Quelle générosité de votre part ! Dit Eurysthe d'un ton flatteur.
-Vile flatteur ! Rougir me font vos beaux compliments. Pour votre gouverne, le Ströberwaltz se porte à merveille. Et je l'ai laissé aux mains de la meilleure personne qui soit. De plus, vous savez bien que ce n'est pas pour vous que je suis venue. Répondit-elle, flattée, en battant périodiquement son éventail aux motifs orientaux.
- Oui, ma chère. Je le sais bien. Mais n'oubliez pas que je lui ai dit que vous étiez encore à Vienne, ce qui était censé être le cas d'ailleurs.
-Je le sais bien Eurysthe. Ne vous en faites pas. Répondit-elle, assurante, en continuant leur marche.
-J'ai dû l'écarter de moi pour éviter tout problème.
Sur ces mots, le visage de Lemrina se troubla.
-Eh bien mon cher, quels genres de problèmes ? Demanda-t-elle.
-Figurez-vous que ce cher Orvate ne faisait que tourner autour d'Eileen. Enfin c'est elle qui lui tournait autour depuis son retour.
Et Lemrina jusque-là sérieuse éclata de rire. Un rire propre à la femme distinguée qu'elle était devenue.
-Qu'avez-vous donc à rire comme ça ? C'est très sérieux ! Se plaignit Eurysthe
-. Excusez-moi donc mon cher ! Je ne peux m'empêcher de rire !
Puis reprenant peu à peu son sérieux, elle poursuivit :
-Vous disiez que cette petite lui tournait bien autour c'est ça ? Quelle ironie ! Et Orvate, se doute-t-il de quelque chose ?
-Non... Je ne pense pas. Il est trop aveugle pour le voir. Mais je n'apprécie pas le voir auprès d'elle. Répondit Eurysthe.
-Monsieur serait donc jaloux ! Je ne peux m'empêcher de vous rire au nez mon cher !
-En attendant, Eileen continue de vouloir aller le voir. Je n'arrive pas à la faire changer d'avis. Si ça continue, elle va finir par s'attacher un peu trop à lui. On ne peut pas laisser faire. Dit Eurysthe.
-Dans ce cas laissez-moi m'en charger de votre fille. J'ai la méthode idéale pour faire plier ce genre d'enfant. Dit Lemrina, avec un sourire aux lèvres.
-Soit ! Je compte sur vous. Vous pouvez aller la voir maintenant dans sa chambre.
Dit Eurysthe, dont le sourire satisfait lui montait jusqu'aux oreilles.
- Parfait ! À plus-tard mon cher.
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