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/🤩/ Vroom vroom 2 : le retour

Le convoi est reparti, immense chenille de fer et d'hormones. On a roulé à peine cinq minutes avant d'emprunter une route au milieu de nulle part. Elle nous a emmenés vers une grande usine protégée par la forêt. Le capitaine nous a expliqué que la richesse de la ville ne venait pas uniquement de l'intérieur et qu'elle avait fait des investissements dans le monde réel, comme cette fabrique de contre-plaqué qui servait aussi de planque.

C'est d'ailleurs lui qui a été reconnu par l'agent de sécurité. Un vieil homme presque aveugle qui a souri de toutes ses dents –celles qui restent– lorsque William a été suffisamment proche pour qu'il le reconnaisse. Il a ouvert au convoi sans remarques, probablement incapable de différencier un tank d'une Clio.

Nos véhiculent passent dans les parkings dédiés aux employés puis l'on se dirige vers un hangar que nous pénétrons. On descend –enfin– de nos engins de mort et l'immense porte du bâtiment se referme. Les wakizas retirent leurs habits avant d'enfiler des t-shirts et des jeans on ne peut plus banals. June et moi sommes restés à l'intérieur pour ne pas quitter le capitaine, Yéléna est déjà dehors, excitée comme une puce d'avoir enfin quitté le village tandis qu'Adam admire l'équipement militaire qui repose dans cette planque.

Une fois que tout le monde est prêt, on se regroupe en une masse informe pour faire une petite réunion. Elle commence par une minute de silence en l'honneur du wakizas qui ne reverra plus jamais sa famille. Cette minute est lourde, pesante. La pluie continue de s'abattre sur le toit du hangar, ce qui provoque un bruit de tous les diables, comme si Lucy continuait de se moquer de nous même hors de la ville.

Le capitaine assure ensuite que son corps sera ramené au village et honoré selon la tradition des gardiens, ce qui lève une approbation timide, presque honteuse. Tout le monde fixe le sol. La scène doit tourner en boucle dans leurs têtes, et avec elle les éternelles questions que nos regrets et nos remords nous renvoient chaque fois qu'ils en ont l'occasion.

Pour ma part, je me demande pourquoi le pneu a explosé. Est-ce qu'il s'agissait d'un ohanzee ? Ou bien le hasard ? Bien qu'au fond cela n'ait pas d'importance, je ne peux m'empêcher de m'imaginer à la place de ce gardien. Transformé en un lambeau de chair difforme alors que les milliards de cellules de mon cerveau commencent à mourir petit à petit, emportant avec elles tous mes souvenirs comme de la poussière balayée par une simple brise.

Mes poils s'hérissent à cette pensée. Je m'attends à sentir la main de Charly, mais non, rien. Seulement la fraicheur d'une matinée pas encore estivale.

« Vous autres, vous savez ce que vous avez à faire. J'attends un compte rendu toutes les deux heures. On se retrouve ici, demain matin à 9h pile. »

Les gardiens répondent à l'affirmative puis se dirigent vers une armée de camionnettes floquées au nom de l'usine avant de partir. C'est seulement lorsqu'on se retrouve seuls avec le capitaine que l'on réalise.

« 9h ?! Mais ça nous laisse moins de 24 heures pour trouver ce que l'on cherche !

— Si on se dépêche, on aura largement le temps. »

On grimpe dans une espèce de 4x4 à la peinture vert pastel avec un logo que je n'ai pas le temps d'observer. L'intérieur est drôlement confortable, mais surtout très mal rangé.

« Désolé, j'n'avais pas prévu de faire monter du monde la dernière fois que je m'en suis servi.

— C'est quoi comme véhicule au juste ? demandé-je en voyant l'imposante station de radio à l'avant.

— À Oddly Bay je suis capitaine, mais chez les étrangers je suis garde forestier, en espérant que je ne me sois pas fait virer depuis le temps. Et vous êtes dans ma voiture de fonction ! Bon, assez parlé de moi : à vos téléphones, trouvez-moi l'emplacement de la réserve de vos Umpquas. »

Il ne nous faut que deux minutes pour trouver l'information. Mère Nature est bien sympa, mais Mère Technologie m'avait manqué ! On active le GPS et trouvons ce qui semble être l'emplacement de la réserve. On est à environ deux heures de routes, ce qui me rassure quelque peu. Avec si peu de temps, on doit faire vite ! On s'élance sur les chapeaux de roues avant de partir en direction de l'inconnu, surtout pour mes trois comparses.

« Alors ça fait quoi d'être hors de la ville ?

— C'est génial ! hurle Yéléna.

— C'est pour le moment sensiblement similaire à Oddly Bay. » réponds June.

Je leur dis d'attendre qu'on soit dans une grande ville, mais je réalise que nous n'aurons probablement pas l'occasion de faire du tourisme. J'en viendrais presque à oublier le danger que court la ville maintenant que j'en suis sortie indemne. L'idée d'y retourner me parait même saugrenue. Si ce n'était pas pour Charly, je ne suis même pas sûre que je reviendrais. Tant pis pour mes affaires, ma vie passe avant ma collection de vinyles !

Lorsqu'on arrive enfin sur une route digne de ce nom, notre chauffeur rétrograde et se met à respecter scrupuleusement les limitations de vitesse. On sent tous que cela l'agace, mais s'il l'on devait se faire arrêter par la police, ce serait compliqué d'expliquer ce que fait un garde forestier avec quatre civils dont 3 mineurs. Alors on tente de faire profil bas, bien que la gueule de Yéléna plaquée contre la vitre ne doit pas jouer en notre faveur. On la laisse profiter sans lui faire de remarques.

« Du coup c'est quoi le plan Emily ? me demande Adam.

— On trouve la réserve, on rentre plus ou moins légalement, on explique aux umpquas que vous êtes des descendants de Siuslaw et que vous voulez battre le diable qui est revenu.

— Mmh. Ça a l'air étonnamment simple dit comme ça.

— Si ça pouvait être simple pour une fois, ce serait bien ! » réplique Adam.

Oui... Ce serait bien.

***

Le trajet se passe bien. Mais ce n'est pas aussi amusant qu'avec Charly. Je me contente d'être sur mon téléphone, ce qui me permet de réaliser à quel point cet outil est futile, mais en même temps indispensable. Dans la ville je suis suffisamment occupée pour ne pas ressentir son absence. Pourtant, maintenant que je capte de nouveau, j'ai l'impression de ne plus pouvoir m'en passer. Je zyeute mes messages et aperçois ceux de ma mère. Elle me demande si je sais où se trouve l'autre enfoiré car sa famille n'a plus de nouvelle de lui depuis des jours... Ça en devient presque comique à quel point elle n'en a plus rien à faire de moi.

Alors je retire l'aiguille de mon bras et observe les arbres passer à toutes vitesses. Mon esprit s'éloigne toujours un peu plus d'Oddly Bay et des Ohanzees, avant d'être à chaque fois rattrapé par ce poids qui me fait courber l'échine.

On continue d'aller au Sud sur cette fameuse route 101 qui longe la côte pacifique. La double ligne jaune qui sépare le bitume en deux s'élance et serpente entre les arbres, nous emportant un coup à gauche, un autre à droite. Lors de rares occasions, on parvient à apercevoir la mer qui s'étend à notre droite avant qu'elle ne disparaisse de nouveau derrière le relief et les arbres comme un enfant qui se cache.

Alors que nous sommes toujours sur la côte au bout d'une heure et demie, notre conducteur s'inquiète. En tant que copilote, je regarde le trajet du GPS, moi aussi étonnée qu'on ne rentre pas dans les terres. Je vois qu'on se dirige vers Coos Bay –décidément–, au beau milieu de la ville. Je me tourne vers Yéléna qui a mit l'adresse :

« T'es sûre que c'est là ?

— Baaah tous les résultats que j'avais étaient là-bas.

— Moi aussi rajoute Adam.

— Je m'attendais à quelque chose de plus sauvage. » avoué-je finalement, presque déçue. Mais la perspective que l'on visite une ville rend Yéléna encore plus excitée qu'elle ne l'était déjà.

« Je vous rappelle qu'on n'est pas là pour prendre des photos les enfants. »

La phrase du capitaine, bien qu'un poil décevante, est nécessaire. Nous sommes en mission, il serait bon de ne pas l'oublier.

On passe par une sorte de route entourée d'eau de part et d'autre, puis sur un pont aux poutres métalliques peu aguicheuses. On continue avant de rouler sous un panneau en néon qui imite un style rétro. Il nous accueille dans un endroit au nom ô combien oubliable, entrée d'une ville typiquement états-unienne. Nous sommes désormais entourés de maisons et de câbles téléphoniques qui strient le ciel.

Mes camarades sur la banquette arrière réalisent que le monde extérieur n'est pas si différent d'Oddly Bay. Ce qui les choque le plus, c'est le nombre de voitures, omniprésentes, que ce soit sur la route ou bien garées un peu partout. S'il y a bien quelque chose qui ne m'avait pas manqué, c'est bien ça. Cette foutue pollution aussi bien visuelle que sonore. Ils s'étonnent aussi lorsque le capitaine s'arrête à certaines intersections pour laisser la priorité à gauche. On est obligé de leur expliquer ce qu'est un panneau-stop et que non, la priorité n'est pas toujours à droite. Yéléna s'extasie en voyant un feu tricolore et ne peut s'empêcher de commenter : « C'est comme dans les films ! »

On tombe aussi sur quelques magasins qu'ils n'ont jamais vu, comme ce Wallmart d'une taille pourtant modeste, mais qui impressionne tout de même les trois Oddly Bayens. J'ai vraiment l'impression qu'ils sont en face de l'une des sept merveilles du monde en voyant leurs têtes. C'est assez ironique, les gens de la ville s'extasient devant la campagne tandis que ceux de la campagne regardent avec admiration les monstruosités des villes. Sans grande surprise, lorsque je leur demande s'ils préféreraient vivre ici ou bien à Oddly Bay, tous me répondent préférer leur petite baie. Choix des plus évident pour tout être humain censé selon moi.

Notre destination n'a absolument rien à voir avec nos attentes. Pas de grande étendue sauvage où gambadent des troupeaux de bisons, ni de tipis et de totems sculptés dans le bois. C'est sur un parking que l'on s'arrête, avec des places handicapées vides et quelques gros pick-up garés un peu partout. Quant à la nature, on ne la trouve que dans les arbres qui entourent ce petit lotissement. Au fond de l'impasse se trouvent quelques espèces de maisons mobile-home. Ces habitations que les Américains aiment tant pour loger à moindre coup la population la plus pauvre. Le bâtiment principal quant à lui ressemble à un petit hôpital imitation bois. Je dis ça parce qu'il possède cette espèce d'arche à l'entrée, généralement présentes pour que les ambulanciers sortent les blessés sans être trempés par la pluie.

C'est seulement une fois stationné et sorti du 4x4 qu'on aperçoit un signe en rapport avec les Amérindiens. Juste à côté de la porte en verre se trouve un panneau avec écrit « Tribal government ».

Je pense que pour les tipis, c'est foutu.

On aperçoit dans le bâtiment un comptoir avec une touffe de cheveux immobile derrière la réception. On s'apprête à rentrer lorsque notre capitaine en uniforme à mi-chemin entre le garde forestier et le shérif nous fait signe de patienter dehors tandis qu'il ouvre la porte. On entend vaguement la conversation qu'il a avec la secrétaire. Cette dernière est visiblement très perturbée de voir un visage inconnu dans son bâtiment. C'est au final elle qui lui pose des questions, si bien qu'il se retrouve obligé d'inventer une histoire abracadabrante. Une excuse bidon comme quoi des arbres sur la réserve auraient une maladie et qu'il faudrait les couper rapidement, qu'il a besoin de l'autorisation de l'assemblée umpqua. Il rajoute une couche de détails techniques que je me fais un malin plaisir d'oublier.

Sans voir son visage, je devine la panique dans sa voix. Elle se met à énumérer toutes les personnes avec qui il faudrait prendre rendez-vous pour avoir une assemblée capable de prendre ce genre de décision, que cela n'est pas aussi simple que ça, qu'elle est fortement étonnée de ne pas avoir été prévenue avant. Le discours habituel des fonctionnaires.

J'entends à sa voix que le capitaine change de tactique. Il se met à parler de manière moins professionnelle avec un timbre plus sucré, plus grave et profond. Il glisse un compliment ou deux en expliquant que ce n'est qu'une visite de courtoisie, s'enfonçant encore un peu plus dans son mensonge. S'il était une femme, je l'imaginerais bien mettre sa poitrine en avant pour tenter d'obtenir quelques informations. . Mais étant donné sa testostérone, il doit plutôt gonfler les pecs et faire des clins d'oeil presque vulgaires qui ne font effet que sur les mères de famille de plus de cinquante ans.

Il ressort enfin. Je m'attends presque à le retrouver avec une trace de rouge à lèvres sur la joue.

« On a une nouvelle destination les filles –et Adam– : le casino ! »

On se regarde, les sourcils froncés d'incompréhension. 

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