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/✂️/ La vache quitte son enclos

Susie tremble d'excitation. Elle regarde le bout de papier avec un amour fou, comme ébahie par sa puissance. C'est un véritable morceau d'histoire qu'elle vient de nous lire.

« C'est... Incroyable. Vous avez trouvé un témoignage si rare et si précieux.

— Il était au fond de la bibliothèque avoue June avec une certaine fierté, comme si elle l'avait sorti elle-même de la réserve.

— Sales bibliothécaires, je savais qu'ils cachaient des archives! »

Je n'apprécie pas spécialement cette insulte envers mes prédécesseurs. Si Grand Ours et les autres n'avaient jamais partagé ces documents, c'est qu'ils avaient leurs raisons. Je les aurais probablement gardés pour moi à mon tour si la situation n'était pas aussi désespérée.

« On sait comment nous y rendre maintenant ! » s'exclame Adam.

La biche se relève d'un coup sec et pose ses deux sabots sur la table avec un air grave.

« Vous ne devez JAMAIS aller là-bas, vous m'entendez ? On ne rigole pas avec les forces démoniaques les enfants. Vous devez me le jurer !

— Mais on n'a pas le choix si on veut les empêcher de nous buter ! Ils ont déjà eu les Murphy, on doit contre-attaquer ! riposta Charly qui ne comptait vraiment pas rester les pattes croisées.

— Ce ne sont pas des démons de la forêt qui ont arraché leurs esprits. Mais quelque chose de bien pire. »

Plus personne ne mange. La tension est si dense qu'elle emplit l'air. On la respire et l'expire. Elle nous avale.

« Le diable devient plus fort. Si vous le rencontrez, Dieu seul sait le sort qu'il vous réserve.

— On a qu'à prévenir papa !

— NON ! »

Ses sabots ont cogné la table avec une telle violence que la vaisselle a bien failli s'envoler.

« Le diable se nourrit de la haine que nous avons pour lui ! Les wakizas en sont remplis, elle coule dans leur sang ! La même qu'avaient leurs ancêtres.

— On est tous des descendants des Wakizas ! s'acharne Charly.

— Non ! Vous ne l'êtes pas ! »

Son doigt accusateur pointe vers moi, suivi par tous les regards. Ses yeux fixent pourtant Charly, détail que la guéparde remarque.

« Emily je veux bien, mais vous m'pointez aussi ?

— Oui !

— Mais j'suis la fille du chef des Wakizas ! C'est probablement moi qui aie le plus de "haine dans mon sang" comme vous dite. »

Je repense à cette nuit où je l'ai vu se transformer. Ça de la haine, elle en a une quantité invraisemblable. Heureusement pour nous elle est enfouie dans les tréfonds de son esprit.

« Il y a des choses que vous devrez apprendre par vous-même jeunes gens ! Je sais que je ne vais pas pouvoir vous empêcher d'aller dans la gueule du diable, donc écoutez attentivement mes conseils : seules vous deux devez rentrer à l'intérieur. Si vous parvenez à rentrer en contact avec lui, dites-vous que chaque mot qui sort de sa bouche est un mensonge. »

Elle trempe de nouveau son museau dans la soupe, laissant un calme apocalyptique. On se regarde tous les quatre. Un frisson nous traverse simultanément face à cette affreuse vérité. Si l'on continue de s'enfoncer dans cette histoire, il y a de fortes chances pour qu'on ne revoie jamais la surface.

***

Lorsque l'on ressort, mon oreille est attirée par un bruit en contrebas dans le village. C'est un 4x4 qui démarre et s'engouffre dans une rue. J'espère que ce n'est pas un wakizas qui nous surveille ! Honnêtement ça ne m'étonnerait pas vraiment d'eux, même si je pense qu'ils ont d'autres chats à fouette en ce moment. Ma paranoïa empire de jour en jour. En même temps, être entouré de bestioles à l'ouïe surdéveloppée n'aide pas vraiment.

Dès que Susie referme la porte et nous laisse dans une obscurité quasi totale, on se tourne toutes les trois vers Adam. Mal à l'aise depuis la fin du repas, il s'envole et recule légèrement, presque apeuré par ce que l'on s'apprête à lui demander.

« Mais pourquoi est-ce qu'on irait là-bas ?! Non seulement c'est en territoire Ohanzee, mais en plus ça va nous apporter quoi ?! Il est immortel !

— Il était peut-être immortel à l'époque avec les armes de merde des colons. Mais on a plein d'autres armes à tester sur lui aujourd'hui ! »

Elle plaisante. Je crois.

« Si l'on cherche un moyen d'immobiliser des marionnettes, il faut trouver le marionnettiste. » June a tout de même plus de bon sens que la guéparde. Ce n'est pas très compliqué en même temps.

« Mais on va faire quoi face à lui ?

— Écoute p'tit casse-croute volant, si t'as une autre idée, on prend volontiers ! » s'agace Charly.

La chouette ouvre le bec puis réalise que non, il n'a pas d'autre plan. Et même s'il reste des documents à lire, le temps nous est compté. Autant tenter quelque chose ! Même si cela implique de rencontrer le plus grand enfoiré de l'histoire de l'humanité.

Moi qui voulais juste m'éloigner de mon ex et me balader en forêt, je pouvais difficilement m'embourber dans un plus gros pétrin. Au moins j'en fais plein des promenades en forêt, dommage que ce soit toujours de nuit avec la peur au ventre.

Face à nos arguments et à nos regards insistants, la chouette se pose sur mon épaule et se résigne à s'embarquer une fois de plus dans une quête qui risque de lui coûter des plumes.

« La falaise aux plumes noires est à au moins quatre heures de marche au nord de la ville. Et c'est en zone Ohanzee depuis des années. Sachant qu'on doit ensuite aller à la cascade, je ne sais pas du tout combien de temps ça va nous prendre.

— Autant dire que c'est mort pour y aller à pied répond June. On doit à tout prix y aller de jour, lorsque les Ohanzees sont le plus faibles. Et il faut prendre en compte le retour dans notre itinéraire.

— Il y a un chemin qui part du mall pour les Wakizas. On pourrait y aller en bagnole, au moins jusqu'à la falaise. »

Les regards se tournent alors vers moi. Même June qui n'a pourtant aucune idée de si j'ai une voiture ou non.

« J'croyais que prendre ma caisse n'était pas une bonne idée, qu'on allait être tout de suite repérés.

— C'est pas faux... »

La guéparde réfléchit quelques secondes avant de trouver la solution :

« On peut aller demander à Yéléna. »

Je lui fais les gros yeux. Pas besoin d'être voyante pour comprendre ce que je lui reproche, mais elle se défend immédiatement :

« Rooh c'est bon, on se connait depuis toute gamine ! Puis tu l'as rencontré aussi à la décharge.

— D'accord, mais ça fait déjà deux de tes amis qu'on rajoute et qu'on met en danger Charly !

— Et sans eux on n'aurait jamais avancé ! »

Je regarde la chouette à côté de la bestiole brune dont j'ai oublié le nom. C'est sûr qu'on serait bien dans la merde sans leurs connaissances, c'est incontestable.

« Et puis tous les groupes sont 5 dans les dessins animés ! Teen Titans, Kids Next Door ou Scooby Doo ! »

Elle aurait mieux fait de rester sur son premier argument. Je ne peux pas m'empêcher de rajouter à voix basse :

« On sait tous qui serait Scooby. »

** *

De retour au nord de la ville, nous voilà dans le "quartier jeune" –quel nom de merde– que j'ai déjà visité avec le maire quelques jours plus tôt. Les maisons plus modernes, moins standardisées et encore plus grandes nous entourent. Même les lampadaires sont plus récents, ils diffusent une agréable lumière qui sans éblouir, éclairent avec une puissance insoupçonnée.

J'ai maintenant une chouette et une civette sur mes épaules. Je ne sais plus si je suis une pirate, une sorcière ou une gardienne de zoo honnêtement. Ah et j'ai une guéparde de compagnie qui entour sa queue autour de ma jambe en bonus.

C'est en apercevant l'air choqué et surpris de June lorsque le félin m'a agrippé que j'ai réalisé à quel point ce geste est plus intime que je ne l'avais imaginé. C'est censé être quoi, l'équivalent de se tenir la main chez les animaux ? Mais je me vois mal lui demander d'arrêter maintenant qu'elle a pris cette mauvaise habitude. Puis je crois que je l'aime bien cette habitude.

La partie où nous mettons pied est plus animée. Et pour cause, nous sommes dans la zone commerciale. Au fond de la rue trône un grand bâtiment qui me fait penser à un Walmart version miniature. Mais avant d'y accéder, quelques petits magasins plus spécialisés ont leurs portes ouvertes. J'aperçois une quincaillerie qui fait garage, une pharmacie spécialisée dans la marijuana et même une pizzeria – ! –. J'imagine que c'est de là qu'est parti le petit livreur d'hier matin. Je me demande s'ils font des pizzas façon Chicago. Qu'est-ce que c'est gras, mais qu'est-ce que c'est bon !

Charly me guide tel un chien d'aveugle pendant que les deux poids sur mes épaules débattent avec passion de la meilleure sauce pour cuisiner des pâtes. Tout le monde sait que c'est la carbonara, mais je les laisse déblatérer leurs arguments en faveur du pesto et de la bolognaise.

La guéparde rentre chez un coiffeur. La majorité des habitants qui posent leurs yeux sur moi ont les sourcils froncés, voire même les dents serrées. Mais je ne m'attendais pas à une telle réaction en passant le palier de ce salon.

Une drôle de vache couverte de poils bruns aux reflets roux est en train de s'occuper d'un lémurien avec une précision redoutable. En m'apercevant dans le miroir, le client se tourne d'un geste brusque, ne faisant fi de la tondeuse dangereusement proche. La machine ne peut esquiver les poils qui se mettent au travers de sa route et les tond. La jeune femme a maintenant une belle trace toute rose dans le dos, mais elle ne demande pas son reste et s'enfuit par la porte dans une terreur que je ne saurai expliquer.

« Ugh, c'est pas très malin, elle est pas près de revenir ! »

Je reconnais très vaguement la dernière amie de Charly. On pourrait croire qu'une vache n'a rien d'élégant, mais elle nous prouve le contraire avec une maîtrise impeccable de son apparence. Je n'en ai jamais vu avec cette apparence honnêtement, bien loin du cliché qu'on voit sur les briques de laits. Elle est couverte de longs poils qui sont peignés et taillés avec le plus grand soin. Certains plus clairs partent de sa tête et lui cachent presque les yeux, comme si elle avait une véritable coiffure. Tout son corps est entretenu avec minutie. Bien trop à mon goût. J'imagine à peine le temps que ça doit prendre de faire tout ça !

Puis c'est quoi l'intérêt d'un coiffeur pour animaux ? Dans la nature personne ne leur coupe leurs poils et ça ne les dérange pas. Je présume qu'ils ne doivent pas fonctionner exactement comme des animaux sauvages. J'espère tout de même que cette pauvre lémurienne va vite récupérer ses poils perdus au combat.

« Tss... Restez pas planté là, venez derrière. »

***

On s'est installé dans un petit salon. Elle a fait couler un thé qu'elle nous a apporté grâce à une desserte sur roulettes. Un thé noir dans des verres et non des tasses. Plutôt original. Et franchement bon.

« Alors. Que je récapitule. Vous voulez qu'en pleine journée on prenne tous les 5 ma voiture, qu'on aille jusqu'à pétaouchnoc pour ensuite partir en randonnée Dieu sait combien de temps pour trouver le diable en personne et ainsi empêcher les Ohanzees d'anéantir le village ? »

On a connu mieux comme plan. Et vu la gueule que tirent mes compagnons, je devine qu'ils réalisent –enfin– à quel point la situation est lunaire. Je commençais à croire qu'ils tuaient des démons et combattaient le diable une fois par an tant June et Charly étaient sereines. Adam quant à lui déglutit bruyamment, cherchant probablement une bonne excuse pour se tirer le plus loin possible de notre petit groupe de folles.

« Ou alors, tu peux juste te dire qu'on part en randonnée ! » répond Charly pour combler ce blanc infesté de doutes.

Yéléna s'assoit sur un coussin par avec une élégance que je ne comprends pas. Une vache ce n'est pas censé être classe. Ça doit bouffer de l'herbe et regarder le train passer, exactement de la même manière qu'un guépard doit courir vite. Tout le monde n'a pas adopté le comportement de son animal totem, j'imagine. Elle est l'exact opposé de la propriétaire du diner par exemple, elle qui interprète son rôle de vache avec un réaliste saisissant, même en forme humaine.

Elle me fait un peu penser à ces animaux de ferme qu'on envoie dans des concours avec des rubans et des poils tressés. C'est sûr que c'est joli, mais joli pour un animal qui n'est pas particulièrement élégant de base. Heureusement que je perçois son esprit sous son cuir, puisque lui qui s'accorde parfaitement avec cette image très soignée.

« Mhmm... Je sais pas les filles... »

On a toutes nos yeux rivés sur Yéléna, comme des téléphones qui filment un barrage sur le point de céder. Il n'y a qu'Adam qui semble particulièrement mal à l'aise depuis qu'on est arrivé ici. J'espère qu'il réalise tout de même qu'on ne l'oblige pas à venir. Je crois.

« Aller Yélé, s'il te plaît ! Mamie Susie a dit que seulement Charly et Emily devaient rentrer dans la grotte. On les accompagne juste puis on part ! »

Elle soupire bruyamment puis claque des dents. Mon instinct me dit que ce n'est pas tant l'aspect mythologique et surnaturel du périple qui l'angoisse. Impossible de savoir quoi cependant, mais Charly a sa petite idée :

« T'arrêtes pas de me demander quand est-ce qu'on part camper, mais t'angoisses pour une petite randonnée ?! Allez Yélé, c'est pas sérieux ça ! Quand tout ce bordel sera réglé, promis j't'emmènerai dans un super spot ! »

Cette proposition met du poids dans la balance qui penche de plus en plus de notre côté. J'ai bien envie de participer, mais préfère me taire. Non seulement elle ne me connait pas, mais en plus j'ai une terrible réputation depuis la mort de mes voisins. Probablement à raison. Tous ceux qui sont proches de moi finissent par se faire bouffer par une bestiole, que ce soit un guépard ou un Ohanzee.

Un spasme s'empare de mon corps à cette pensée. J'attrape la première chose qui me vient sous la main pour retenir un mouvement brusque. Lorsque je sens dans ma paume une fourrure aussi douce que la chaleur qu'elle me transmet, je tourne la tête pour trouver une Charly concentrée sur sa proie bien trop grosse pour elle : une vache des highlands.

Je viens d'apprendre que ça s'appelle comme ça, ma culture n'est vraiment pas à jour quand il s'agit d'animaux.

June reprend la charge. Sa cible a beau faire quelques dizaines de fois son poids, elle n'en démord pas :

« Charly a raison. Vois ça comme la première étape de ta nouvelle vie ! Avant de voyager hors de la ville et de découvrir toutes les merveilles du monde, peut-être devrais-tu dans un premier temps observer l'inconnu depuis la tour de gai métaphorique qui s'élève à la frontière. »

Il faudrait vraiment qu'elle écrive des bouquins elle.

Yéléna fait un mouvement de tête pour dégager ses yeux. Je suis son regard et tombe sur un paquet de cartes postales aimantées à la porte du frigo. Il doit y en avoir une vingtaine au bas mot, toutes arborant des paysages somptueux avec en bas, le nom de l'état d'où est tiré la photo. Le mont Rushmore, le grand Canyon, la Statut de la Liberté, le Golden Gate, les chutes du Niagara, le panneau d'Hollywood,... Mon dieu je rêverai d'avoir un tableau de chasse aussi conséquent !

Son soupir est si profond qu'il fait vaciller le breuvage foncé dans son verre, le transformant en une mer déchainée. Mer qui redevient calme après un temps, peut-être même un peu plus claire qu'auparavant.

« C'est d'accord. »


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