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/✝️/ Et de trois

Il nous faut cinq bonnes minutes de repos avant de parler à nouveau. Le temps de réaliser ce qu'il vient de se passer. Malgré le sang et l'état de notre van, on décide de continuer notre route. Si on tombe sur les flics, ça risque d'être dur à expliquer, mais il vaut mieux ça plutôt que de se faire rattraper par ces bestioles.

Et c'est là que la fameuse question est enfin posée sur le tableau de bord par Charly :

« Je comprend pas comment ces merdes ont pu arriver jusqu'ici... Tu y comprends quelque chose ?

— S'il y a bien une personne qui comprend rien depuis le début, c'est bien moi.

— J'veux dire... C'est pas possible. Les Ohanzees ne peuvent pas quitter les environs d'Oddly Bay, encore moins Demons Wood. C'est genre la règle la plus basique. C'est pas possible. »

C'est la première fois que je la vois dans un tel état. La Charly si sûre d'elle et confiante n'est pas sûre de retomber sur ses pattes cette fois.

« On fait quoi maintenant ? demandé-je.

— Je sais pas... Vu l'état du van, on peut pas mentir de toute façon. »

C'est vrai que si ce n'était que l'avant, on pourrait simplement croire qu'on a renversé un cerf. Mais là, tout le van est absolument éclaté. Les vitres sont brisées, la carrosserie cabossée et rayée, un seul phare fonctionne encore. Bref, si avant ce n'était qu'une vieille voiture un peu vintage, là c'est définitivement une épave.

« Faut l'dire à mon père.

— Je pense qu'on devrait d'abord en discuter avec le capitaine. »

Elle me lance un regard de désapprobation. J'en ai rarement vu sur son visage, encore moins sur celui humain.

« Je sais qu'mon père peut-être un sacré connard. Et crois-moi, j'lui pardonne pas pour ce qu'il t'a dit, et j'compte bien savoir c'qui lui a pris. Mais en attendant, c'est l'chef des gardiens, ça le concerne directement.

— Mais il cache des choses, j'en suis sûre ! Alors que le capitaine a l'air de vraiment vouloir nous aider.

— Roh ça va, arrête de l'sucer un peu.

— Mais... Mais quoi ? C'est juste que lui m'a pas menacé au moins, donc excuse-moi si j'lui fais plus confiance !

— T'as pas tort... Désolé j'dis d'la merde. Putain j'en reviens pas.

— Et j'en reviens pas qu'on ait survécu. T'as géré sur ce coup-là. En plus c'est la deuxième fois que tu me sauves la vie. »

Elle lâche un petit sourire qui semble détendre tous ses muscles.

« J'ai quoi à la 3ème ?

— Mmhmm... Je sais pas trooop. Ma reconnaissance éternelle ?

— Qu'est-ce tu dis d'un rendez-vous ? »

Mais. Et pourquoi je rougis comme une conne moi ?!

« ... Si tu pouvais éviter de me mettre en danger juste pour me sauver une 3ème fois, ça m'arrangerait. »

Elle se met à zigzaguer légèrement sur la route complètement vide.

« Oooh, nooon, je perds le contrôle du véhicule ! Halala, ça ne fait aucun doute qu'on va mourir, sauf si je parviens à sauver la situation !

— Oh nooon, c'est une catastrophe ! »

On rigole de notre propre bêtise alors qu'elle prend une voix masculine de superhéros cliché.

« C'est bon, la situation est sous contrôle chère demoiselle ~

— Oooh super Charly, ma sauveuse ! C'est la 3ème fois que vous me sauvez la vie ! Nul doute que sans vous, ce van incontrôlable aurait fini dans le décor ! Je vous dois une fière chandelle !

— Je ne fais que mon devoir voit.

— Si si, j'insiste ! Venez avec moi au diner, je vous paierai un milkshake et des pancakes !

— C'est trop aimable ! Je ne peux qu'accepter ! »

Et on se remet à rire jusqu'à ce que le silence revienne doucement.

« On a failli crever.

— À deux doigts, ouaip »

***

Il fait toujours nuit lorsqu'enfin on rentre dans Demon Wood. On se gare sur le bas côté alors que Charly sent que sa peau commence à la démanger. Elle s'enferme à l'arrière du van tandis que je sors et ferme les yeux de toute mon âme, en plus de les cacher avec mes mains. Jamais trop prudente.

Je reprends la place de la conductrice à côté d'une Charly guéparde qui se roule en boule sur le siège. Je l'ai rarement vu avec si peu d'énergie. Difficile de dire si c'est tous ces changements hormonaux qui l'affectent ou bien la course poursuite. J'ai un petit peu peur de me transformer moi aussi, mais à part quelques démangeaisons, rien ne se passe. J'ai peut-être trouvé la solution pour rester moi même !

Qu'est-ce que je raconte moi... Hors de question que je reste ici. J'ai failli mourir. ENCORE. Je rentre et je fais mes affaires. C'est la seule décision logique et cohérente. Je me suis attiré suffisamment d'emmerdes en une semaine pour continuer à vivre ici.

C'est bien beau de vouloir vivre des aventures, mais là je vais juste crever en fait. Je serai même déjà morte sans Charly !

Je n'ose même pas tourner la tête pour la regarder. Je vais lui briser le cœur...

Pourquoi est-ce que tout doit être toujours aussi compliqué...

On arrive enfin à la maison du capitaine, perdue au milieu des bois. Lorsqu'on sonne, ce dernier répond par l'interphone qui fait caméra.

« Oh, bonuit Madame Turner. J'ouvre le garage attendez. »

La petite bâtisse a en effet un garage sur le côté. La porte blanche s'ouvre lentement, jusqu'à ce qu'on aperçoive deux mustangs. L'un est une voiture, l'autre est le capitaine. Il semble être en train de bricoler je ne sais quoi. Je ne comprends même pas comment il peut faire avec ses sabots.

Il nous accueille avec un grand sourire, mais se rétracte lorsqu'il aperçoit nos têtes. Surtout celle de Charly, qui me colle avec sa queue enroulée autour de ma jambe. Comme si ce n'était pas assez clair qu'elle ne veut pas que je m'en aille...

La lampe automatique s'est enclenchée à notre arrivée, éclairant la rue perdue au milieu des bois. Si bien que le capitaine aperçoit l'état de notre van. Il accourt vers nous, inquiet.

« Mais qu'est-ce qu'il vous est arrivé à toutes les deux ? »

Je prends la parole :

« On a été poursuivis par des Ohanzees...

— Quoi à l'entrée de la forêt ?!

— Non, là où on campait... »

Alors il se tait. Un silence pesant. Ses pensées semblent extrêmement lourdes et bruyantes. Sans rien dire, il retourne vers le fond de son garage et enfile son attirail qui pend en l'air, accroché à des barres métalliques. Sa veste avec marquée police, le gyrophare, ainsi que le fusil relié à un mécanisme à l'avant avant de revenir vers nous.

« On retourne en ville. Vous restez derrière moi, comme à l'aller. »

Il se dirige à nouveau vers un comptoir et ouvre un placard avec sa bouche avant de me montrer l'intérieur. Je m'avance et aperçois un pistolet semblable à celui de Charly.

« J'en serai incapable.

— C'est pour votre bien Madame Turner. Suffit de viser et de tirer.

— On en a déjà un dans la voiture... Et puis il est hors de question que je tire sur une de ces bestioles !

— J'ai jamais dis que vous alliez leur tirer dessus. »

Je le regarde dans la plus totale incompréhension. Je tourne ma tête vers Charly qui a toujours l'air abattue. Le capitaine me dévisage l'air atrocement grave.

« Je sais que ce que je vais dire n'est pas très rassurant, mais rappelez-vous-en bien : ne laissez jamais les Ohanzee vous prendre vivante. Jamais. C'est un ordre. »

J'ai envie de m'enfuir.

De prendre ce van de merde et de retourner à Chicago. Le plus vite possible.

Charly accentue son étreinte avec sa queue, comme si elle sentait mes pensées.

« Vous n'avez pas le monopole de la peur. Si vous voulez partir, personne ne vous retiendra. » Il lance un regard à Charly en disant ça, qui tourne la tête. « Mais si jamais ce que vous dites est vrai, je peux vous jurer que c'est dans la ville que vous serez le plus en sécurité. Ils vous ont laissé rentrer, mais je doute qu'ils vous laissent ressortir. »

J'imagine qu'il a raison... Puis ce n'est pas comme si ce van m'appartenait. Je gratte la tête de ma guéparde préféré qui se frotte contre ma jambe.

« On vous suit. »

***

Après cinq petites minutes à rouler d'une lenteur absolument abominable, le capitaine s'arrête au milieu de la route. Je m'avance un petit peu pour me mettre à son niveau, la fenêtre ouverte, juste assez pour entendre l'appel qu'il vient de recevoir sur son espèce d'énorme téléphone similaire à celui qu'il m'a donné –et dont on s'est pas du tout servi maintenant que j'y pense–.

« Répète-moi ça.

— Je vous jure capitaine ! Tout le monde me donne la même version ! C'est un putain d'Ohanzee qui les a tués ! »

On se regarde avec Charly qui s'est relevée d'un coup.

« Tu préviens Daniel immédiatement. Il saura quoi faire. J'arrive dans quelques minutes. »

Capitaine Williams se lance alors au triple galop. Je fais crisser les pneus pour réussir à le rattraper alors qu'il est parti à toute allure.

« Tu crois que c'est notre faute ? »

Sa question m'assomme.

« J'en sais rien Charly. Je ne comprends rien... »

***

Une fois rentré dans la ville, le capitaine est parti de son côté, Dieu sait où. On a ramené le van —ce qu'il en reste en tout cas– dans le garage du père de la guéparde. Elle a les yeux complètement perdus, comme si elle venait de lancer un film et que le début n'avait ni queue ni tête. Honnêtement je ne sais pas vraiment quoi en penser... Si ce n'est que–

« Je te raccompagne dit-elle.

— Oui, s'il te plait... »

Le danger a monté d'un cran.

Mais lorsqu'on arrive chez moi après une bonne demi-heure de marche... On réalise à nos dépens qu'on est plus proches de la tempête qu'on le pensait.

La foule s'est acculée juste à côté de chez moi, simplement retenus par des barrières et un fond de savoir-vivre, qui n'est pas suffisants pour refréner leur curiosité morbide.

Une bonne quarantaine d'habitants de toute sorte. En passant par le côté, on parvient à voir la scène. C'est là que je réalise...

Ce n'est pas n'importe qui. C'est juste devant la maison des Murphy qu'il y a tant d'agitation. Et mon espoir est vite balayé en entendant les badauds parler du crime.

Les corps ont déjà été emmenés. Mais c'est bien eux qui ont été tués.

Les vitres de la maison ont été explosés et le bitume de la rue est couvert de sang... Un sang que j'aurai aimé ne jamais apercevoir.

Charly s'assoit, le souffle court et les yeux dans le vide. Je fais un pas en arrière alors que ma tête s'est mise à tourner.

C'est bête à dire, mais... Je revois leurs têtes. Et leurs voix. Bien sûr que je ne les connaissais pas vraiment. Mais en plus d'être mes voisins depuis une bonne semaine, c'est surtout eux qui ont aidé Charly quand elle s'est fait poignarder. Et puis moi quand j'ai commencé à me transformer...

Quand une larme coule sur ma joue, je réalise que ce n'est pas tant la tristesse qui me fait pleurer. C'est cette pensée insidieuse qui se glisse dans mon esprit déjà bien trop surchargé en émotions et en information pour la traiter comme il se devrait.

C'est peut-être à cause de moi que c'est arrivé.

J'veux dire, ce n'est pas si fou que ça comme théorie. De ce que j'ai compris, les Ohanzee ne sont jamais rentrés dans la ville ! On part en camping, on se fait attaquer et voilà que les Murphy sont morts ! Bordel ça peut pas être une coïncidence ! C'est juste pas possible !

Et je ne suis pas la seule à penser ça. Je me suis perdue dans mes pensées à peine quelques secondes, mais ça a suffi à tous les regards pour se tourner vers moi.

« Qu'est-ce que tu regardes toi ?!

— T'es contente de ce que tu as fais ?!

— T'as rien à foutre dans notre ville !

— On n'avait pas eu de meurtre depuis des années et depuis qu't'es là, on a eu 3, et tous devant chez toi !

— Casse-toi d'ici connasse !

— Sombre merde ! »

Un espèce d'âne me pousse violemment avec sa tête et mes pieds heurtent le trottoir qui me fait tomber par terre. Mes fesses amortissent la chute, mais je me retrouve entourée par les habitants.

J'ai de nouveau cette sensation qui me prend au cou et aux tripes. La même que j'ai ressentie lorsque l'autre connard est revenu. C'est comme si une force compressait mes tripes et ma gorge. Comme si j'étais attachée par des chaînes très lourdes et robustes. J'imagine que c'est ça, la peur de la mort.

Je vois des crocs, des griffes, mais surtout de la colère. Une haine qui me scotche au sol et me paralyse tant elle est puissante et terrifiante. Je me mets à pleurer à chaude larme tandis que mon corps ne me répond plus du tout.

J'ai envie que ça s'arrête et vite.

Mais heureusement que mon ange félin est là. Elle se met sur moi et feule en montrant les crocs, ce qui fait reculer instantanément la foule prête à me lyncher. C'est le moment que choisissent les policiers pour intervenir. Un malinois et une autruche débarquent pour calmer un petit peu les tensions.

J'arrive enfin à reprendre pleinement possession de mes membres et à me relever, ébahie et terrorisée par une telle hargne. Je sais que ça doit faire un petit peu bisounours, mais c'est la première fois que je vois de mes propres yeux des personnes qui ont envie de tabasser un autre être humain d'une telle force. Et c'est d'autant plus bizarre que c'est moi cette pauvre âme. Moi qui ne ferais pas de mal à une mouche...

Si j'aime si peu les armes, c'est bien pour cette raison. C e n'est pas tant le danger, ni même ce à quoi elles ont pu servir par le passé. C'est qu'elles représentent ce côté de l'Homme, cette facette animale dans le sens sauvage, sans pitié, folle et imprévisible. Un pistolet, c'est ni plus ni moins que des milliers d'années d'évolution qui ont créé des esprits brillants, qui ont concentré leur intelligence et leurs capacités pour inventer un objet capable de tuer un autre Homme aussi rapidement et efficacement possible. Et ça me terrifie que l'Homme soit capable de dépenser autant d'énergie et de temps pour une cause si horrible.

Charly me pousse gentiment avec sa patte pour que l'on recule, ce que je fais sans trop de difficulté devant la menace désormais immobile.

« Barre-toi de chez nous !

— Rentre chez toi démon !

— Tu les as tués ! »

Je baisse la tête et part avec la queue de Charly entourée autour de ma jambe jusqu'à chez moi. J'ouvre la porte et j'ai juste assez de force pour atteindre le canapé avant de m'écrouler dessus et d'ouvrir l'écluse.

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