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CHAPITRE VINGT - une famille.

« Il est temps.
Nous ne pouvons plus reculer.
Ils doivent savoir.
Ils doivent connaître la vérité.
Mais merlin, je t'en prie, faites que tout se passe bien...
»


Fred sentit l'appréhension l'envahir.
Cette sourde et oppressante angoisse.
Celle qui survient quand on s'apprête à révéler quelque chose dont on sait que l'effet va se révéler aussi dévastateur qu'un sortilège mal formulé.

Il croisa le regard de sa petite sœur, avant que celle-ci ne suive Harry et Ron dans les étages supérieurs.
Il ne sut vraiment identifier l'éclat qu'il y perçut, mais il espéra néanmoins que c'était une forme de soutien.
Car il en avait cruellement besoin.

Hermione et lui avaient attendu quelques jours avant de se décider d'annoncer la nouvelle à Arthur et Molly.
Pour laisser le temps à Harry, Ron et Ginny de se faire à l'idée, mais aussi parce que Fred avait tenu à informer Bill et Charlie avant ses parents.
Ses frères, même s'ils avaient légèrement tiqué face à l'annonce, n'avaient fait preuve d'aucune critique ni de la moindre réflexion.
Ils avaient pris la nouvelle aussi bien que cela était possible et il savait que, si ses parents se montraient plus réticents, ses frères et sa sœur seraient là pour le soutenir.

Après tout, ils avaient bien tous vu son évolution au fil des derniers mois.
Chacun avait pu assister à sa renaissance, y compris Charlie, bien qu'il se trouva à des milliers de kilomètres.
Ils l'avaient tous vu s'ouvrir de nouveau.
Retrouver de la force, de l'énergie.
Un sourire.
Pas aussi éclatant que celui qu'il avait eu autrefois, mais pourtant bien présent, bien réel.
Et maintenant, ils savaient tous pourquoi.

Du moins, savaient-ils tous grâce à qui. 
Grâce à qui Fred avait réussi à remonter une partie de la pente, à affronter les premières étapes de son deuil et à enfin trouver le courage et la force nécessaires dans le souvenir de George pour faire honneur à sa mémoire et vivre la vie que son jumeau aurait voulu qu'il vive.
Pour lui, pour eux, pour tout ce en quoi ils avaient toujours cru.
Et désormais, Fred mettait un point d'honneur à honorer le sacrifice de son frère. Il mettait un point d'honneur à profiter des petits plaisirs que la vie lui offrait, y compris cette naissance à venir qui avait, en un coup de vent, balayé tout son univers.

Mais les jours passant, il avait fini par prendre conscience que peut-être, oui, peut-être, ce signe, cet événement imprévu allait l'aider. Cette grossesse allait l'aider à se reconstruire, à se bâtir une nouvelle vie auprès d'une femme dont il était fou amoureux et de leur enfant à naître.
Certes, la peur d'être encore trop jeune persistait encore, mais il était persuadé qu'Hermione et lui sauraient affronté les difficultés.

Ensemble, main dans la main.

Un soupir lui échappa lorsqu'ils se retrouvèrent, Hermione et lui, seuls en compagnie de ses parents.
Arthur lisait les dernières nouvelles parues dans la Gazette le matin même et Molly agitait sa baguette en tout sens pour orchestrer le lavage des assiettes.

Il sentit la main d'Hermione glisser dans la sienne.
Il tourna la tête vers elle et s'imprégna de son sourire.
Un faible sourire empli d'une peur sans nom, mais reflet d'une joie palpable.

Une joie qui l'habitait constamment depuis qu'ils avaient décidé de garder le bébé.
Une joie qu'elle laissait échapper lorsqu'ils se retrouvaient tous les deux, Fred s'émerveillant devant la petite bosse de son ventre, dans lequel, il le savait, évoluer un petit être à peine plus gros qu'un gallion.
Une joie qu'il comprenait, qu'il commençait à sentir de nouveau et à partager.
Une joie qui ne faisait, lui semblait-il, qu'amplifier de jour en jour.

Une joie, il le savait, qu'il devait à la présence protectrice de son jumeau depuis les étoiles.

Il croisa une dernière fois le regard d'Hermione.
Il pressa doucement sa main, en signe de réconfort et de soutien.
Il prit une ultime inspiration avant d'ouvrir la bouche.

―Maman ? Papa ? lança-t-il.

Sa voix tremblait bien plus qu'il ne l'aurait cru.
Son cœur manqua un battement lorsque les yeux de son père se posèrent sur lui.
Il vit l'étonnement dans les pupilles de sa mère lorsqu'elle remarqua qu'Hermione se tenait si près de lui.

Il sentit l'angoisse de la jeune femme monter en flèche alourdissant l'air autour de lui. 
Sa gorge se noua, et une fraction de secondes, il craignit de suffoquer avant même de pouvoir annoncer la nouvelle à ses parents. 
Il craignit que la peur d'Hermione ne soit trop forte à supporter et qu'elle ne l'empêche de continuer, alors qu'ils savaient tous les deux qu'ils ne pourraient éternellement retarder le moment où il faudrait mettre Arthur et Molly au courant.
Cela ne se voyait pas encore sous ses vêtements amples, mais le ventre de la jeune femme commençait à s'arrondir.
Inexorablement.

Et ses parents ne leur pardonneraient jamais de ne pas les avoir mis au courant à temps.

Il prit une autre inspiration, rendue douloureuse par sa gorge sèche.
Il cala son regard dans celui de son père.
Bienveillant, doux.
Compréhensif, l'espérait-il.

―Hermione et moi avons quelque chose à vous dire, reprit-il.

Les sourcils de Molly se froncèrent et elle en oublia momentanément sa tâche.
Arthur replia lentement son journal, qu'il posa devant lui.
Son regard coula de l'un à l'autre et Fred se demanda, un instant, si son père n'avait pas déjà une petite idée du lien qui l'unissait désormais à la jeune femme.

Il aurait aimé avoir la capacité de Bill, de Charlie voire même celle d'Hermione pour manier les mots.
Il aurait aimé avoir la recette miracle pour annoncer la nouvelle à ses parents, sans leur causer le choc que ses frères et sœur avaient ressenti.
Il aurait aimé pouvoir partager cette joie dans une situation différente, dans un moment différent, dans une vie où George aurait été là pour les soutenir.
Les aider à affronter les commérages qui surviendraient, inévitablement.
Il aurait aimé ne pas avoir cette terrible pensée qu'il allait décevoir ses parents.
Il aurait aimé, oui.

Mais il n'en avait pas le pouvoir.

Alors, lorsqu'il prononça les mots qui allaient bouleverser la vie de chacun des membres de la famille Weasley, il espéra de tout son cœur que George le soutiendrait, d'où qu'il soit.

―Nous allons avoir un bébé, souffla-t-il. Hermione est enceinte.

La casserole tomba au fond de l'évier dans un bruit sourd, projetant des gouttes d'eau à travers toute la pièce.
Bien rapidement suivi par un profond et terrifiant silence.

Hermione sentit son estomac se contracter, remué par de terribles haut-le-cœur.
Fred sentit un froid terrifiant l'envelopper.

―Comment ?! fit Molly.

Sa voix était montée de plusieurs octaves.
Fred craignit un instant qu'elle ne se mette à hurler.
Ses épaules s'affaissèrent.

Il ne put affronter de nouveau son regard lorsqu'il répété qu'Hermione était bel et bien enceinte et qu'il était le père de son bébé.

―Fred...

Le jeune homme mit un long moment avant de pouvoir relever la tête pour croiser le regard de son père.
Voir ses yeux larmoyants.
Son cœur manqua un douloureux battement.

―Nous sommes vraiment désolés, fit Hermione, des sanglots plein la voix. Ce n'était pas... nous ne voulions pas... mais... mais...
―C'est arrivé, compléta Fred. Et nous en assumons les conséquences.
―Fred... répéta Arthur.

La douceur de sa voix contrastait avec l'atmosphère oppressante qui régnait dans la minuscule cuisine.
Fred sentit chaque cellule de son être se contracter.
Et un infime espoir se fraya un chemin dans son cœur brisé.

―Expliquez-nous.

Hermione se lança, racontant comment elle et Fred s'étaient rapprochés ces derniers mois.
Chacun ayant compris que l'autre souffrait et n'attendait que la bonne personne pour lui tendre la main et l'aider à sortir de son enfer.
Elle ne leur parla pas de la façon dont cette histoire avait commencé, Fred ayant refusé que ses parents sachent ce qu'il avait failli faire. Seuls ses frères et sœur étaient au courant et ils avaient promis de garder le secret. Molly et Arthur souffraient déjà suffisamment de la perte d'un fils et il ne voulait pas qu'ils réalisent qu'ils avaient failli en perdre un second. 
Elle leur expliqua combien cette guerre l'avait affectée et qu'il était difficile pour elle d'avancer, comme les autres. Qu'une partie d'elle était restée prisonnière de la bataille, sans évoquer sa confrontation avec Bellatrix Lestrange ni même la plaie béante que la Mangemorte avait laissé, en elle et sur elle.

Elle parla longtemps, expliquant comment la présence de l'autre leur avait permis de soulager certaines douleurs, bien que de nombreuses mettraient probablement des années à guérir complétement.
Elle parla longtemps, expliquant pourquoi il avait été plus facile de se confier à une personne qui pouvait comprendre une infime partie de sa douleur, plutôt qu'avec qui que ce soit dans cette maison. Ni lui ni elle n'avaient voulu les inquiéter d'avantage.
Elle parla longtemps, si longtemps que la pièce était entièrement baignée de lumière lorsqu'elle acheva son récit, le souffle court, les mains tremblantes.

Fred la remercia d'une douce pression des doigts, si heureux qu'elle ait parfaitement retranscrit ce que lui-même avait ressenti auprès d'elle ces derniers mois. 
Et fier, aussi.
Extrêmement fier.

Molly les observait, silencieuse, les yeux baignés de larmes. 
Arthur ne pipa mot pendant de longues secondes, mais Fred connaissait assez son père pour savoir qu'il était lui aussi saisi par l'émotion.
Le silence suivit le discours d'Hermione.
Un silence profond, tenace, mais qui ne l'oppressait pas.
Et qui régnait probablement dans chaque pièce de cette maison biscornue qu'il avait de nouveau aimée grâce à Hermione.

Il en était sûr et certain, chacun assis sur une marche de l'escalier, Ron, Harry et Ginny suivaient l'échange sans un mot.

―Je sais que ça fait beaucoup à encaisser, lança-t-il, le regard plongé dans celui de son père. Et je sais qu'Hermione soit enceinte est un choc encore plus grand, mais...
―Nous avions des doutes, le coupa son père. Nous avions des doutes.

Hermione lâcha un hoquet de surprise.
Pour la première fois depuis le début de la conversation, Molly esquissa un faible sourire.

Et Fred sut.
Fred comprit.

Qu'en dépit de cette situation aussi déroutante que surprenante, ses parents l'acceptaient.
Ils acceptaient l'enfant.
Ils acceptaient cette relation née d'une douleur intense mais qui s'était, jour après jour, transformée en un amour sans nom, incompréhensible pour certains, mais parfait pour d'autres.

―Pardon ? lâcha-t-il.

Arthur sourit à son tour et échangea un regard amusé avec sa femme avant de répondre.

―Certains détails qui nous ont mis la puce à l'oreille, expliqua-t-il. Après l'enterrement de George, tu n'as plus été le même. Tu t'es terré dans le silence, tu as refusé de t'alimenter et tu restais cloîtré dans ta chambre. Tu t'es enfermé dans tes propres souvenirs, et ta mère et moi avions cru que tu resterais prisonnier de toi-même pour le reste de ta vie. Mais un jour, tu t'es réveillé.

' Tu as de nouveau essayé de t'ouvrir. Tu as recommencé à venir vers nous, à nous écouter, à discuter aussi, parfois. Tu as retrouvé un éclat. Pas le même que tu laissais entrevoir quand George était là, mais un éclat. Nous avons été si heureux, ce jour-là, ta mère et moi. Et c'est là que nous avons commencé à remarquer que tu t'ouvrais plus quand Hermione était dans la même pièce.

―Nous n'avons rien dit car nous espérions que tu le ferais de toi-même, ajouta Molly, d'une voix enrouée par l'émotion. 
―Cela a pris le temps qu'il t'aura fallu, mais tu l'as fait, termina Arthur. Vous l'avez fait tous les deux.
―Mais...
―Pourquoi n'avoir rien dit ? demanda Fred.
―Parce que c'était à toi de le faire. C'était à toi de faire le deuil de ton frère, pas à nous à te forcer la main.
―Nous n'avons jamais perdu espoir, mon chéri, sanglota Molly. Jamais.

Fred ne put s'empêcher de se lever pour étreindre sa mère.
Ses pleurs s'intensifièrent lorsqu'il la serra contre lui.
Il sentit son cœur se serrer.

Et pour la première fois, il prit pleinement conscience de la peine qu'il aurait infligé à ses parents s'il avait rejoint sa moitié au paradis.
Molly ne se serrait jamais remise de la perte d'un autre fils, et il aurait privé ses frères et sœur de son amour.
Arthur non plus, et il aurait probablement enfoui sa peine au plus profond pour rester le pilier indéfectible dont cette famille avait besoin, mais dépérissant de jour en jour.

Il sentit la culpabilité lui éteindre l'estomac, le tordant douloureusement.
Il sentit les remords, la colère, l'amertume envers lui-même le secouer tout entier. 
Il sentit tant d'émotions s'emparer de lui.
Tant de sentiments négatifs. 
Tant de colère.

―Je suis désolé, murmura-t-il d'une petite voix. Je suis vraiment désolé, maman...

Molly lâcha un hoquet de douleur.
Il raffermit sa prise autour de son corps frêle.
Un corps qui suintait la douleur.
Le corps d'une mère à l'agonie après la mort d'un enfant.
Après la perte d'un être cher, qu'elle avait aimé durant les neuf mois où elle l'avait porté et plus encore quand elle avait pu le tenir dans ses bras.
Après la perte d'un fils.

―Mon petit, susurra-t-elle. Mon tout petit... mon fils, mon Fred...

Hermione essuya les larmes qui avaient coulé le long de ses joues, ne pouvant détacher son regard de cette mère et de son fils enfin réunis en dépit de la douleur.
Et ne put s'empêcher de poser une main sur la petite bosse de son ventre, espérant transmettre à travers son geste tout l'amour qu'elle ressentait pour son enfant.
Se faisant la promesse de toujours l'aimer, veiller sur lui et le chérir comme il le méritait.
Comme Molly Weasley aimait chacun de ses enfants.

Arthur tendit une main dans sa direction, sur la table en bois.
Elle l'accepta, calant sa main tremblante dans la sienne.
Son cœur se mit à battre plus fort.

―Nous sommes sincèrement heureux pour vous, souffla-t-il. Bien sûr, nous aurions aimé que cela se fasse dans quelques années, mais qui sommes-nous pour juger ?

Hermione lâcha un petit rire.
Fred sourit.

―Je ne pourrai jamais assez te remercier, Hermione, pour le bonheur que tu apportes à notre fils, continua Arthur. Mais sache que nous t'en serons éternellement reconnaissant et qu'à la seconde où nous t'avons vue, nous t'avons aimée comme notre propre fille. Alors nous sommes plus qu'heureux que cette naissance à venir te lie à jamais à notre famille.
―Merci, Monsieur Weasley, renifla-t-elle.
―Arthur, la corrigea-t-il avec bienveillance. Et Molly.

Hermione sourit.
Fred sourit encore.

―Oh, merlin, sanglota Molly en prenant brusquement conscience de la situation, je vais être grand-mère !








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