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CHAPITRE UN - errer comme un fantôme.




[chapitre écrit sur cette musique : NF - If you want love]


« Alors, c'est tout ?
C'est tout ce que tu me laisses ?
Le vide, le néant, la douleur ?
Cette putain de souffrance qui me comprime la poitrine et m'empêche de respirer ? »

Fred savait parfaitement que George n'aurait jamais accepté qu'il fasse une chose pareille.

Qu'il foute en l'air ce pour quoi il s'était battu.
Ce pour quoi il s'était sacrifié.
Ce pour quoi il avait donné sa vie.

Mais il n'était pas là pour essayer de le convaincre. Il n'était pas là pour lui faire un de ses sermons dont lui seul avait le secret. Il n'était pas là pour lui exprimer le fond de sa pensée, il n'était pas là pour l'envoyer bouler comme lui seul savait le faire. Il n'était pas là pour lui sortir des arguments à peine plus valables qu'un gallion. Il n'était pas là pour lui rappeler, qu'effectivement, il restait encore des raisons de se battre.

Parce que, comme beaucoup d'autres sorciers et sorcières, George était mort ce terrible deux mai. Comme beaucoup de sorciers, il avait donné sa vie pour défendre ce en quoi il croyait, ceux qu'il aimait.

Et depuis cet instant, Fred vivait dans un brouillard perpétuel. Il avait perdu toute notion du temps, toute notion de l'espace. Il avait perdu goût à tout et se contentait de rester assis, inerte, sur le fauteuil du salon, sans prendre conscience des regards navrés que lui jetaient les membres de sa famille lorsqu'ils se trouvaient près de lui. Il avait perdu l'envie de vivre, de rire et de faire des blagues à la seconde où les paupières de son frère s'étaient fermées à tout jamais.

Il n'était désormais plus qu'une coquille vide.
Un corps sans âme.
Un corps au cœur brisé en mille milliards de morceaux.

Il errait, tel un fantôme, entre les murs de cette maison qu'il ne connaissait que trop bien et qui était hantée par les souvenirs de George.

George riant. George souriant.
George racontant une anecdote particulièrement cocasse.
George réfléchissant à sa prochaine invention, tel un scientifique songeant déjà à sa prochaine découverte.
George finissant constamment chacune de ses phrases.
George vivant, tout simplement.

Et cela ne faisait que raviver la douleur qui lui comprimait la poitrine, l'enserrait dans un étau, qui n'avait de cesse de se resserrer à chaque nouveau jour passé sans son frère.

Il n'avait même pas conscience des efforts louables de sa petite sœur pour lui parler, engager la conversation avec lui. Le convaincre de déjeuner avec eux, dans la cuisine. Le convaincre d'aller se balader dans les plaines, avec elle et leurs frères. Le convaincre de lire, d'écouter la radio, de simplement regarder les nuages.

Il n'avait même pas conscience de la douleur que ressentait ses parents. Il ne voyait pas le regard implorant que lui jetait continuellement sa mère, priant quiconque voudrait bien l'entendre de l'aider, de raviver l'étincelle au fond de ses yeux et de son cœur. Il ne voyait pas la résignation accablante dans les prunelles de son père, qui semblait porter tout le poids du monde sur ses frêles épaules.

Non, il était hermétique au monde extérieur, prisonnier de ses propres pensées.
Prisonnier de son propre corps, qui lui rappelait douloureusement, jour après jour, celui de son frère.

Jamais encore il n'avait pris conscience de leur exacte similitude avant de la perdre.

Avant de perdre son frère.
Avant de perdre son reflet sur ses traits, que le visage de George lui renvoyait, tel un miroir.
Avant de perdre sa raison de vivre.

En une fraction de secondes, il avait perdu la vue, l'ouïe, le goût. Il avait perdu le sourire, il avait perdu sa raison d'être, l'étincelle de son existence, la flamme de sa personnalité. Et jamais, ô grand jamais, il ne parviendrait à les retrouver. Jamais il ne redeviendrait ce Fred heureux, joyeux, boute-en-train qu'il avait toujours été. Il avait perdu toute foi en la vie, en l'univers, en la destinée. Il n'avait plus de raison d'espérer, n'y de croire.

Et il savait que c'était la meilleure décision à prendre.

Peut-être laisserait-il une lettre. Pour expliquer. Pour que sa famille comprenne sa décision et qu'ils sachent qu'il les aimait en dépit de tout, de toutes les parcelles de son être, mais que sans George, vivre était une torture. Il avait perdu sa raison d'exister et il ne pourrait jamais vivre sans elle. Rien qu'à l'idée d'imaginer un futur sans sa moitié, il...

Un soupir lui échappa et il se redressa, observant sans vraiment la voir la pièce dans laquelle il dormait depuis la bataille. Elle ressemblait à leur chambre d'enfance, mais dépourvue des multiples cartons qu'ils y avaient entassés au fil des années et qui contenaient les secrets de toutes leurs inventions, il n'en était plus certain. Cela n'avait guère d'importance, en réalité. Bientôt, cette chambre redeviendrait aussi silencieuse et inhabitée qu'elle l'avait été ces dernières années.

Les dernières traces de son passage ici s'effaceraient avec les années et un jour, il l'espérait, ses parents trouveraient le courage de l'aménager en une nursery qui accueillerait la prochaine génération d'enfants Weasley. Il ne serait pas là pour les rencontrer, ni leur apprendre mille et un tour, mais il se doutait qu'on leur parlerait de lui. Qu'on leur parlerait d'eux.

Leur souvenir à tous les deux vivraient éternellement entre les murs de cette bicoque biscornue.
Leur souvenir à tous les deux accompagneraient leurs parents pour le restant de leur vie.
Leur souvenir à tous les deux... voilà ce qu'il allait laisser.

Il se redressa, ignorant la protestation de ses jambes devenues frêles.

Il ne ressemblait guère au jeune homme bien portant et plein de vie qu'il était encore...
Il y a quelques jours ? Quelques semaines ?
Quelques mois ?

Il n'aurait su le dire, mais du temps avait passé, il en prenait conscience en regardant ses jambes frêles, ses bras maigrichons et les t-shirt, qu'hier encore lui allaient parfaitement, flottaient sur son torse amaigri. Il ne mangeait que par nécessité désormais, sans appétit ni envie. L'odeur de la nourriture lui donnait envie de vomir. Rien ne lui faisait envie.

La maison était encore silencieuse, et à en juger par la pénombre qui régnait dans la cage d'escalier, l'aube n'avait pas encore pointé le bout de son nez. Il était donc seul. Seul, dans son esprit, dans son corps et dans son cœur.

Il s'engouffra dans le salon, l'observa une longue minute, comme surpris de le voir si rangé, alors qu'il avait toujours connu la pièce si désordonnée, les affaires de chacun traînant un peu partout, au grand désespoir de leur mère. Il se souvint d'un jour, d'une après-midi pluvieuse, alors que Ginny n'était encore qu'une toute petite fille, qu'ils s'étaient tous retrouvés là, à écouter Molly leur lire des histoires, attendant patiemment que leur père rentre du travail. Il se souvint que George et lui s'étaient rapidement éclipsés, avaient ouvert la trappe sous l'escalier et s'étaient cachés là pour échafauder leur première farce.

Il sentit son cœur se serrer à ces souvenirs, sa poitrine se comprimer et il s'écroula sur le fauteuil, les épaules secouées de sanglots silencieux, alors qu'une idée obsédante lui revenait en mémoire :

Il est temps.

Son cœur saignait.
Son esprit, qui se perdait dans les méandres de souvenirs heureux qui paraissaient s'estomper à chaque seconde, était en train de le rendre fou.
Sa vie devenait un torrent qu'il ne parvenait plus à maîtriser.

Il perdait pied, inexorablement, incapable de se battre, ne pouvant qu'assister à sa propre déchéance.

Et depuis qu'il avait compris que le seul moyen de mettre un terme à cette souffrance incommensurable qui le consumait, était de rejoindre George, il n'avait de cesse d'y penser.

Il y pensait en se levant, en se couchant.
Il y pensait alors que le soleil poursuivait lentement sa douce ascension dans le ciel, avant de redescendre, dans un rythme qu'il ne parvenait même plus à trouver apaisant.
Il y pensait alors que le visage de George venait constamment parasiter ses pensées.

Il savait qu'il aurait du se montrer plus fort, faire honneur à la mémoire et au sacrifice de son frère. Il savait qu'il aurait du se montrer reconnaissant envers l'univers de ne pas l'avoir privé de ses trois frères et sœur à la fois. Il le savait, bien sûr.

Mais en mourant, George avait pris la moitié de son cœur.
Il avait emporté ses rêves, ses espoirs, ses ambitions.
Il avait prit ses désirs, ses envies de fonder une famille auprès d'une femme qui l'aimerait du même amour dont sa mère couvait encore son père, même après toutes ces années de mariage. Il avait emmené avec lui tout ce qu'il était. Tout ce qui faisait de lui Fred, cette autre moitié de ce duo qu'ils avaient toujours formé.

C'était lâche.
C'était indigne de George.
C'était contraire à tout ce qu'ils avaient toujours fait, toujours voulu.
C'était contre l'idée d'offrir un peu de rire et de joie dans la vie des personnes qui souffraient.

Mais aujourd'hui, c'était lui qui souffrait. Et sa douleur ne guérirait jamais, il le savait.

Il ne serait jamais capable de vivre avec.

Imaginer un monde dans lequel George ne vivrait pas ?
Impossible.
Il s'y refusait, purement et simplement.

Il ne savait pas encore quand, ni comment, mais il trouverait le moyen de rejoindre son frère. Il trouverait le moyen de retrouver celui qu'il était. Il trouverait le moyen pour que sa famille comprenne, de Bill à Ginny. Il trouverait le moyen pour les aider à faire leur deuil. Il trouverait le moyen pour qu'ils se souviennent de lui avec un sourire, et non avec des larmes au coin des yeux.

Il trouverait le moyen de faire disparaître l'étau qui l'empêchait de respirer, l'épée de Damoclès qui planait au-dessus de sa tête, prête à s'abattre à tout instant.

C'était lâche, mais c'était pourtant la seule solution.

Et désormais, plus rien ne comptait.

Coûte que coûte, il rejoindrait sa moitié au paradis.

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