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CHAPITRE DIX - le cauchemar.

« A l'aide...
Je vous en supplie. »


Hermione se réfugia dans la petite salle de bains, à l'étage.
Elle savait que Ron ou Harry se lancerait à sa recherche, et elle n'était pas prête à faire face ni à l'un, ni à l'autre.
Pas tout de suite du moins, même si le rouquin avait essayé de la défendre face à l'obstination de leur ami.

Bien entendu, elle comprenait le point de vue d'Harry.
Elle savait pertinemment qu'il avait raison.
Elle ne pouvait plus se terrer, se cacher ici.
Il fallait qu'elle affronte l'extérieur, le monde nouveau qui se construisait sans elle.

Mais comment faire ?
Comment se prendre la peine de milliers de personnes à la figure alors qu'elle était tout bonnement incapable d'affronter la sienne ?
Comment leur cacher son mal-être à eux aussi ?
Comment leur paraître en paix alors qu'elle luttait encore contre ses démons ?
Il ne faisait aucun doute qu'on attendrait d'elle de montrer l'exemple.

Mais comment faire ?

Un soupir lui échappa.
Elle essuya les larmes qui avaient coulé.

Et se maudit aussitôt d'être aussi faible.
Pourquoi ? Oui, pourquoi ?
Pourquoi ne pouvait-elle pas faire preuve du même courage et de la même force que ses amis et affronter sa douleur ?
Pourquoi ne pouvait-elle pas franchir la montagne qui se trouvait devant elle et qui lui paraissait de plus en plus infranchissable ?
N'y avait-il pas un moyen pour qu'elle s'en sorte ?

Où était donc passée sa bravoure de Gryffondor ?
Son courage ? Sa force ?
Où était donc passé son altruisme, son désir évident d'aider les autres ?
Où étaient passées toutes ses convictions ?

Elle fouilla dans ses souvenirs, espérant y retrouver la saveur de toutes ces émotions.
En vain.
Comme si, d'un coup de baguette, tout avait été effacé.
Et seules la douleur, la souffrance et la tristesse étaient restées.

Bellatrix Lestrange n'avait pas seulement marqué sa peau.
Elle n'avait pas seulement fait souffrir son corps.
Non, elle avait détruit sa vie.
Son univers tout entier.

Quelque chose s'était brisé ce jour-là.
L'étincelle, la flamme qui faisait d'elle la Hermione Granger battante et forte de caractère qu'elle avait toujours été.
Les doloris avaient aspiré tous ses rêves, toutes ses aspirations.
En l'espace de quelques heures, elle était devenue l'ombre d'elle-même.

Et visiblement, à trop vouloir le cacher aux autres, son mensonge avait mieux fonctionné que prévu.
Harry et Ron n'y voyaient que du feu.
Et le reste des Weasley aussi.
Sauf Fred, évidemment.
Mais personne d'autre ne voyait que l'éclat dans son regard s'était éteint.

Quelqu'un d'autre que Fred finirait-il par s'en rendre compte ?
Quelqu'un d'autre que Fred finirait-il par réaliser ?
Par voir ?
Et par lui tendre une main dont elle avait cruellement besoin.

Elle ne voulait pas de leur pitié, ni de leurs conseils inutiles.
Elle voulait juste qu'on l'écoute. 
Qu'on lui dise quoi faire, mais certainement pas qu'on la traite comme une impotente et qu'on la prenne en pitié.

Fred l'avait compris.
Fred l'avait senti.
Et il lui offrait tout ce dont elle avait besoin et tout ce qu'il pouvait encore lui donner.
Ce n'était pas grand chose, mais cela suffisait largement pour Hermione.

Quelques coups retentirent, la faisant sursauter.
Elle hésita, pas certaine d'avoir la force d'affronter ses amis, mais ce fut une autre voix qui murmura son nom.

―C'est moi, reprit Fred. Laisse-moi entrer, Hermione.

Hermione hésita de nouveau, observant la poignée de la porte.
Devait-elle le laisser entrer ?
N'allait-il pas essayer de la convaincre, lui aussi, qu'elle devait essayer de sortir ?
De voir autre chose que les murs et les plaines qui s'étendaient tout autour du Terrier ?

Sa main abaissa lentement la poignée.
La porte s'ouvrit dans un faible grincement et Fred s'engouffra dans la pièce exiguë, avant de refermer le battant derrière lui.

Il ne fit pas le moindre commentaire lorsque leurs regards se croisèrent.
Hermione se laissa glisser le long de la baignoire et il s'installa aussitôt près d'elle.
Sans rien dire.

Elle savait qu'elle aurait du parler. 
Se confier.
Lui dire combien elle se sentait déçue, en colère, dévastée par le comportement de son meilleur ami.
Lui dire qu'une part d'elle-même en voulait au Survivant de ne pas voir combien elle avait besoin de lui, de Ron.
Lui dire qu'une part d'elle-même aurait tout donné pour pouvoir accepter de les accompagner.
Ainsi, peut-être aurait-elle une chance de tourner la page.
Mais il y avait cette peur indescriptible qui lui comprimait la poitrine.

Une peur qui lui rappelait qu'elle n'était pas encore prête à faire face à la réalité.
Au monde qui s'élevait au-delà de la barrière protectrice qui entourait le Terrier. 
Un monde encore en proie aux conséquences de la guerre, un monde habité par la dévastation, la souffrance et la mort. 
Un monde qui tentait pourtant de se reconstruire, d'aller de l'avant, effaçant les stigmates du passé, effaçant les souvenirs terrifiants du règne des ténèbres.

Une peur qu'elle détestait plus que tout car elle lui donnait le sentiment d'être faible, désarmée. 
Inutile.
Rien qu'une coquille vide, un corps sans âme, indifférente aux émotions humaines, hormis la peur, la terreur et la tristesse.

Elle avait pensé que le temps apaiserait sa douleur.
Que le temps effacerait les traces de son fardeau.
Mais les jours, les semaines, les mois passants, l'inverse s'était produit.
Sa peur ne faisait que croître de jour en jour, et même si elle savait maintenant que Lestrange ne lui ferait plus le moindre mal, la douleur restait omniprésente. 

Un soupir empli de désespoir lui échappa.

La main de Fred, chaude et réconfortante, attrapa la sienne.
Hermione posa sa tête contre son épaule, écoutant le souffle régulier de sa respiration.

―Harry finira par comprendre, dit-il après quelques minutes de silence.
―Je ne sais pas, soupira-t-elle. Il est si... obstiné parfois.
―Il s'inquiète pour toi.
―Oui, je sais, répondit-elle. Mais... mais... Ce n'est pas maintenant que j'aurais voulu qu'il le fasse.

Elle n'ajouta pas « mais avant ».
Fred avait compris.

―Laisse-leur un peu de temps, fit-il après une brève hésitation. 
―Parfois, je me dis qu'il ne faut pas que j'ai peur de leur parler, de leur dire ce qui ne va pas... Mais, dès que j'essaie d'imaginer cette conversation, ce qu'ils pourraient me répondre, je ne vois que la pitié dans leurs yeux. Et je n'en veux pas, non... je ne... je ne...
―Hé, souffla Fred en pressant doucement ses doigts. Tout va bien, Hermione. Tout va bien.

Comme elle aurait aimé le croire !
Comme elle aurait aimé faire sienne la faible confiance qu'elle percevait dans le timbre de sa voix !
Comme elle aurait aimé avoir la force de laisser les mots lui venir devant ses amis aussi facilement qu'ils lui venaient avec Fred !
Comme elle aurait aimé avoir le pouvoir d'effacer la souffrance, la peur, la mort !
Comme elle aurait tout donné pour faire revenir l'éclat qui faisait luire les prunelles de Fred autrefois !

Lui enlever le fardeau qui reposait sur ses épaules.
Le soulager de sa souffrance, causée par la mort de George.
Et lui offrir un peu de réconfort, de joie, de bonheur.
Lui donner ce qu'il fallait pour l'aider dans son deuil, hormis des mots.
Comme elle aurait aimé agir !

―Je suis désolée, souffla-t-elle d'une petite voix. C'est si égoïste de ma part, alors que toi...

Elle laissa sa phrase en suspens.
Elle sentit le corps de Fred se raidir près du sien.

―Je t'interdis de dire ça, fit-il sèchement. Ne pense pas que ta peine et ta douleur ne sont pas légitimes face à celles des autres.
―Je...
―Non, Hermione, arrête. C'est vrai, ce que je ressens n'est en rien comparable à ce que toi tu éprouves. Car au fond, tu ne sauras jamais ce que cela fait de perdre la moitié de ton cœur, la lumière de ta vie. Tu ne sauras jamais ce que cela fait d'avoir la suffocante sensation qu'il te manque une partie de toi. Tu ne sauras jamais ce que cela fait de vivre avec ce vide perpétuelle, cette absence. Mais cela ne veut pas dire que ce que tu ressens n'est pas réel, n'est pas un fardeau. Cette guerre nous a tous pris quelque chose : un être cher, notre innocence, notre avenir, nos rêves et nos espoirs. Nous avons tous perdu, ce jour-là. Toi autant que les autres. 

Elle leva un regard larmoyant vers son visage. 
Il fixait la porte devant lui, avec une sorte d'obstination qu'Hermione ne lui avait encore jamais vu.
Sa poitrine se soulevait plus rapidement que de coutume et un râle d'épuisement s'échappait d'entre ses lèvres légèrement ouvertes.
Parler autant l'avait épuisé, lui qui avait perdu l'habitude de tenir de si longues conversations. 

Mais cela témoignait des efforts qu'il faisait, jour après jour, pour s'en sortir.
Se relever.
Sortir la tête de l'océan de douleur dans lequel il s'était noyé à la mort de George.

―Tu crois... tu crois qu'un jour, on s'en sortira ? demanda-t-elle.

Fred serra sa main avant de répondre.

―Oui, j'en suis certain.

La confiance dans la voix du garçon l'apaisa.

―C'est ce que George voudrait, reprit-il d'une voix pleine d'émotion. Il ne voudrait pas que je gâche l'avenir pour lequel il s'est sacrifié.
―Il serait si fier des progrès que tu as fait, souffla Hermione.
―Je l'espère, Hermione. Je l'espère.

Hermione en était convaincue et savait qu'un jour, Fred s'en rendrait compte aussi.

―Tu sais, continua-t-il. Je crois que, au fond, Harry n'a pas tout à fait tord.

Il ajouta précipitamment, la sentant se figer :

―Je ne dis pas qu'il faut que tu les accompagnes, mais seulement que tu sortes. Que tu ailles un peu plus loin que le jardin du Terrier.
―Fred...
―Hermione, je ne dis pas ça pour prendre la défense de mon frère ni celle de Harry, mais je pense qu'il est temps que tu affrontes les autres. Ici, tu es protégée, tu es en sécurité, et pourtant, tu restes hantée par ce que tu as vécu. Ton traumatisme reste omniprésent dans ta vie. Ta cicatrice n'arrive pas à se refermer.
―Je ne sais pas... 
―Je ne te demande pas de faire ça maintenant, simplement d'y réfléchir, la rassura-t-il en serrant sa main. 

La jeune femme ne répondit pas. 
Fred n'ajouta rien de plus, et ils passèrent les minutes suivantes plongés dans leurs pensées.

Ce ne fut que lorsque l'agitation du rez-de-chaussée se propagea au premier étage qu'ils trouvèrent la force de sortir de là.
Des pas lourds, qu'Hermione aurait reconnus entre milles, résonnèrent dans l'escalier.
Visiblement, Harry et Ron allaient passer la nuit ici.
Une seconde, elle songea à aller les retrouver, passer du temps avec eux, avec l'espoir de retrouver les sensations que leur présence éveillait en elle autrefois, mais elle en fut incapable.

Une rafale d'émotions la traversèrent, lorsque Fred lâcha sa main, sur le seuil de la chambre qu'elle partageait avec Ginny.
Le froid l'enveloppa.

Elle détourna la tête pour ne pas qu'il remarque les larmes au coin de ses yeux, et referma la porte derrière elle sans lui accorder le moindre regard.

Fred fixa le battant de longues secondes, surpris face au brusque rejet de la jeune femme.
Il sentit sa poitrine se serrer, son cœur manquer un battement.
Il décida de rejoindre sa propre chambre lorsque la voix de son père se rapprocha des escaliers.

Hermione s'affala de tout son long sur le lit, sans prendre la peine d'enfiler son pyjama, essuyant les larmes qui avaient dévalé sur ses joues.

Pourquoi pleurait-elle ?
Elle n'en avait pas la moindre idée.
Mais à la seconde où la main du garçon avait lâché la sienne, elle s'était sentie mal.
Seule.
Terriblement seule.

Le sentiment de sécurité qui s'était emparé d'elle auprès de Fred avait disparu aussi vite qu'il était apparu. 

Elle n'arrivait pas à comprendre, à mettre un mot sur ce qu'elle ressentait en cet instant.
Sur ce qu'elle éprouvait en présence du rouquin.
Quelque chose avait changé, c'était indéniable.
Leur relation avait évolué.
Mais vers quoi ? Elle n'aurait su le dire.
Un changement s'était opéré chez elle, en elle, dans sa façon de voir le lien qui l'unissait désormais à Fred.
Et elle était terrifiée à l'idée que le garçon ne ressente pas la même chose qu'elle.

Mais quoi ? 

Ce fut sur cette incertitude, cette incompréhension qu'elle sombra dans les bras de Morphée, aussitôt assaillie par le visage de son bourreau.

La douleur survint dans la seconde, et elle revit avec une netteté effrayante l'immense salon du manoir des Malefoy.
Elle percevait la présence silencieuse de Drago et de sa mère.
Elle ne pouvait les voir, mais elle savait qu'ils étaient là.
Son regard était rivé sur la femme qui avançait lentement, tel un prédateur prêt à sauter sur sa proie, un sourire carnassier aux lèvres.
Les lèvres de Lestrange remuèrent, mais Hermione n'entendait pas le moindre son.
Son corps était figé par la peur, la terreur.
Cette violente envie de mourir pour ne pas avoir à endurer de nouveau cette souffrance, cette douleur.
La Mangemorte leva la main qui tenait sa baguette magique.
Elle ne formula qu'un mot qu'Hermione n'eut pas besoin d'entendre.

Endoloris.

Le venin s'insinua dans ses veines en moins d'une fraction de secondes.
Son corps s'écroula.
Ses membres furent agités de spasmes incontrôlables.
Mais le plus difficile étaient ses cris.
Ses hurlements, qui faisaient vibrer chaque diamant du lustre qui tombait du plafond, juste au-dessus d'elle.
Ses hurlements qui résonnaient avec force dans les os des Malefoy, qui, tétanisés, n'osaient intervenir.
Lui venir en aide.
Ses hurlements qui portaient jusqu'à la geôle de ses amis, bien des étages plus bas.
Ses hurlements.
Encore et encore.
Pour, vainement, évacuer la douleur.

Endoloris.
Endoloris.
Endoloris.

Ces mots s'élevaient, telle une mélodie macabre, à travers ses cris.
Lestrange s'acharnait sur elle avec violence, avec force, avec folie.
Hermione ne pouvait voir l'éclat de démence dans son regard.
L'éclat inhumain, rougeoyant qui faisait luire les prunelles de la femme.

Le temps n'avait plus aucune prise.
Elle ne savait depuis combien de temps sa torture avait commencé.
Quelques secondes ? Quelques minutes ? Quelques heures ?
Des jours ?
Son cerveau ne parvenait plus à se focaliser sur autre chose que sur la brûlure du sortilège qui la détruisait de l'intérieur. 
Une pensée se frayait néanmoins un chemin, de temps en temps.
Une sombre, bien sombre pensée.

Je veux mourir.

Puis, brusquement tout cessa.
Le venin se retira aussi vite qu'il était venu.
Son cœur se comprima face à ce retrait soudain.
La bile lui brûla l'œsophage, et elle eut à peine la force de tourner la tête avant de vomir.
Un rire glaçant s'éleva.

Était-ce fini ?
Était-elle morte ?

La réponse lui vint lorsque le poids du corps de Lestrange tomba sur le sien.
Elle essaya d'échapper à sa prise, mais la douleur avait fait de son être une poupée de chiffon.
Incapable de se défendre, de résister.

Cela recommença.
La brûlure.
Le venin.
Sur son bras. Sur son avant-bras.

Un cri.
Un autre.
Un hurlement.
Douleur.
Malheur.
Mort.

En un instant, Hermione fut marquée.
Comme un animal.

Le rire de Lestrange s'éleva de nouveau.
Encore.
Encore.
Encore...

―Hermione !

La jeune femme se redressa brusquement, réprimant tant bien que mal le hoquet de douleur qui montait au fond de sa gorge.
Il lui fallut quelques secondes pour s'habituer à la pénombre qui régnait dans la chambre, seulement rompu par les quelques rayons de la lune qui filtraient à travers les volets.

Une ombre se tenait au-dessus d'elle.
Une main trouva la sienne.
Une main si chaude sur sa peau glacée.
Une autre main se posa sur son front ruisselant.

―Tout va bien, Hermione. C'est moi. C'est moi.

Hermione mit une longue minute à reconnaître cette voix.
Cette voix qu'elle entendait si souvent depuis ces derniers mois.
Une voix qui s'était tue pendant bien trop longtemps.

―C'est fini, Hermione, promit Fred.

Il laissa glisser sa main sur sa joue et Hermione s'appuya contre lui.
Une boule se forma dans sa poitrine.
Son corps entier se mit à trembler.

―Tu es en sécurité, ajouta-t-il en l'étreignant.

Le visage enfoui dans le cou du garçon, Hermione n'eut plus la force de retenir ses sanglots.







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