**PDV Moyra Gowan**

Assise à mon bureau, la plume à la main, j'essaie de corriger ces foutues copies. Seulement, je n'arrive pas à faire autre chose que de penser aux demis-dieux qui vont arriver d'une minute à l'autre.

- Rha mais c'est illisible ça ! Dis-je en râlant à voix haute.

Je regarde le nom de l'élève, Drago Malefoy.

Mais alors que j'allais me résigner à corriger ça plus tard, une petite toux me fait relever la tête en sursaut. Mes dieux, ils sont là. Je ne les avais ni vus ni enttendus.

- Bonjour ! Hum... Asseyez vous je vous prie, marmonnais-je mal à l'aise.

- Si on vous dérange, nous pouvons repasser plus tard, me dit Piper en désignant les copies.

- Non, ça va ne t'inquiète pas, merci.

Ils s'assoient tous, et Jason prend la parole :

- Chiron nous a conseillé de dire la vérité sur nous à Harry, Hermione, et Ron. Qu'en pensez-vous ?

- Oh, et bien, oui. À mon avis c'est ce qu'il faudrait faire. Eux trois aussi ont surmonté bien des choses, je pense qu'ils pourraient vous aider pour la quête.

Tous hochent la tête, mais soudain quelque chose m'inquiète.

- Avez-vous parlé de moi à Chiron ?

Ils me regardent étonnés, puis Hazel me répond :

- Non, je... désolé vous voulez que nous lui parlions de vous ?

Soulagée, je pousse un petit soupire.

- Il me croit morte. S'il-vous-plaît faites que ça ne change pas. Je le considérais comme un père, alors peut être qu'un jour j'irai lui parler, mais il faudra que ça vienne de moi. Merci.

- D'a-d'accord... Pas de problème, me répond Hazel hésitante.

Je hoche la tête.

- Bien, donc si vous êtes encore ici, c'est parce que je me dois de tout vous expliquer.

Certains aquiescent, d'autres non, mais je continue.

- Quand nous avons passé l'entrée de la colonie pour la première fois, je me suis écroulée. De fatigue sûrement, je ne sais plus la raison. Quoiqu'il en soit, lorsque j'ai recouvert mes esprits, une centaine d'adolescents se tenaient autour de nous. Tous étaient à genoux, comme si ils faisaient une révérence, pendant qu'Yliane me soignait, et qu'Élodie leur criait dessus, arme en main, prête à en découdre. Ce que j'ai remarqué par la suite, c'est qu'au dessus de la tête d'Yliane flottait dans un halo de lumière une lyre, j'ai compris plus tard que ça signifiait qu'elle est fille d'Apollon. Et au dessus de la tête d'Élodie, c'était un casque guerrier, elle était fille d'Arès. Puis j'ai remarqué qu'au dessus de moi, trônait une chouette, car je suis fille d'Athéna. Pour la suite, vous êtes tous passés par là, le fait de ne pas accepter qui vous êtes. Pour moi ça a mis du temps, surtout que je n'avais jamais entendu parler de mythologie grecque. Mais une fois les bases acquises, Chiron m'a dit d'aller au grenier. La plupart d'entre vous savent ce qui s'y trouvait là bas.

Léo me regarde de travers, tout en fronçant les sourcils, alors j'explique.

- Il y avait l'Oracle de Delphes. Avant que ce ne soit Rachel, c'était une vieille momie qui habitait le grenier de la Grande Maison.

Il aquiesce en signe de compréhension, puis je reprends.

- Elle a donc, vous vous en doutez, prononcé une prophétie. Elle disait que la plus petite des Athéna devait repartir sur ses terres, retrouver la Magie et le Ciel, comprendre la déesse de la pomme d'or, et revenir sans avoir changé leur sort. En somme, j'étais le pion pour aller les espionner, et je ne devais en aucun cas intervenir dans l'éventuelle nouvelle guerre qui opposait le monde magique à celui mythologique.

Je me tais un instant, me demandant comment aborder la suite. Quant à eux, je les vois réfléchir, peut-être au sens de mes mots.

- Pourquoi retrouver Hécate et Zeus, puis comprendre Éris ? Est-ce que les Parques vous ont choisie vous, juste parce que vous apparteniez aux deux mondes ? Me demande Annabeth.

Je lui souris, sa facilité à avoir si vite deviné, prouve qu'elle est bien fille d'Athéna à Serdaigle.

- Oui, c'est pour ça. Les Parques ont cru qu'appartenant aux mondes de la mythologie grecque et des sorcier je pourrais docilement faire ce que me demandait l'Oracle pour les sauver. Mais c'est sans compter l'innocence d'une enfant de six ans à peine.

- Que voulez-vous dire ? Demande Clarisse.

- Que j'ai foiré. Mais donc avant ça, quand je suis descendue du grenier, Chiron m'a aidée à comprendre le plus possible de la prophétie, puis m'a dit que nous en reparlerions au feu de camp. Le soir arrivé, avant que les chants ne débutent, il a annoncé la nouvelle quête, et dit que c'était à moi d'y aller. Yliane et Élodie se sont proposées pour m'accompagner, et j'ai accepté. Le lendemain, nous sommes parties à l'aurore sur dos de Pégase direction l'Écosse, plus précisément Godric's Hollow. Je dois avouer que ça ne nous plaisait pas de retourner là-bas alors que nous avions passé des mois à essayer d'y partir. Mais bref, quand nous avons fin mis pied à terre sur le territoire écossais, le ciel grondait, signe que Zeus était en colère.

- Pourquoi Godric's Hollow ? Me questionne Will.

- La prophétie disait de retourner à mes origines alors Chiron en a déduit qu'il fallait aller la bas. Quant aux dieux, j'ai appris plus tard qu'ils étaient là bas car justement, moi j'avais grandi là-bas.

- Ils vous cherchaient ?

- Non, moi ils savaient que j'étais à la colonie.

- Mais alors...

Je lui coupe la parole et décide d'en venir à l'essentiel, sautant quelques étapes et nos nombreuses batailles contre les monstres.

- Ce que nous avons découvert, c'est qu'Hécate avait caché l'existence du monde magique à Zeus. Et quand j'ai été revendiquée, Éris, déesse de la discorde, a mis au courant Zeus du fait que j'appartenais au monde d'Hécate. Il était alors en colère, croyant qu'elle avait créé ce monde pour le détrôner. Ce qui bien sûr, n'était pas le cas. Voilà pourquoi ils étaient à Godric's Hollow, car Zeus croyait que le monde des sorciers ne tenait qu'à ce village, car moi, seule sorcière de sa connaissance, je venais de là-bas.

Je m'arrête là, car je ne sais quoi dire d'autre. C'est vrai, c'est en quelque sorte le résumé de la quête, une partie de ce qui va leur être utile. Parfois, je me pose la question du pourquoi est-ce que je ne leur dis pas simplement ce qu'ils ont besoin de savoir.

- C'est tout ? Me demande Clarisse.

Je la regarde, sans vraiment comprendre où elle veut en venir.

- À quel moment vous avez foiré ? Vous avez fait tout ce que la quête demandait, vous avez récolté des infos et vous n'êtes pas intervenue, poursuit-elle.

- Oui, mais... j'étais censée faire tout ça pour après rapporter les informations à Chiron, qui lui les donnerait aux autres dieux, pour qu'ils essaient de calmer la dispute. Sauf que j'avais peur, et les filles aussi. Alors nous lui avons dit un affreux mensonge.

- C'est à dire ? Demande Frank.

- Nous ne lui avons pas avoué l'existence du monde magique. On lui a dit que c'était juste une petite querelle. Et il nous a cru. En récompense, cet été là, nous avons eu ça.

Je sors de sous mon tee-shirt le collier, et leur montre la perle de mon premier été. Elle porte le symbole d'Athéna, d'Arès, et d'Apollon. Il y a même nos noms, gravés au dessus du signe de notre parent.

- On a été toutes trois représentées sur la perle, car la colonie qui avait eu peur d'une nouvelle guerre, s'était vue rassurée par notre mensonge. Alors pour nous remercier d'avoir fait la quête et d'en être revenues avec une si bonne nouvelle, ils ont fait ça.

En regardant la perle, ils semblent un peu choqués. Sûrement du fait que nous ayons menti de cette façon, mettant en danger la colonie.

- Et ensuite, que s'est-il passé ? Votre mensonge a bien dû avoir un impacte non ? Demande Percy.

- C'est malheureusement exacte. Mais je vous en parlerai la prochaine fois.

- Ok. Mais juste, pourquoi est-ce qu'à ce moment là, les dieux eux même n'ont pas juste lancé un petit coup d'oeil pour voir ce qu'il se passait ?

- Parce que, pour éviter ça justement, Hécate avait jetté un sort empêchant les autres dieux, hormi elle, de voir ce monde. C'est d'ailleurs pour ça qu'ils n'avaient rien découvert avant ma revendication.

Un silence pesant s'installe, alors je décide de mettre fin à notre entrevue.

- Bien, je vous dis à demain, et rendez-vous dans deux semaines, même jour même heure encore une fois.

Ils se lèvent, et je les raccompagne jusqu'à la porte ou je leur dis au revoir.

Je soupire, fini, enfin. Les larmes me montent encore une fois, mais je les refoule. C'est bon, je me préoccuperai de tout ça dans deux semaines.

Maintenant, place à la correction de ces foutues copies !