Chapitre 1 : ✔️
**PDV Harry**
J'étais dans le Poudlard Express pour ma rentrée, pour être exact, ma Septième. J'avais redoublé comme tous mes amis, car la guerre de l'année dernière nous avait retardés dans le programme, et nous avait empêchés de passer nos ASPIC. Mais malgré les très mauvais souvenirs de la Bataille, j'étais heureux de pouvoir revenir à Poudlard, cette école que je considérais comme ma maison. Au moment où je pensais à tout cela, Ron Weasley, mon meilleur ami, tenait Hermione Granger, qui elle aussi était ma meilleure amie, par la main. Ça me fit chaud au coeur. Après tant de temps où ils se cachaient leurs sentiments l'un envers l'autre, ils avaient fini, en pleine guerre, par s'embrasser. Bon... ok, ce n'était pas vraiment le moment adéquat. Mais c'était mignon tout de même ! C'est alors que la porte de notre compartiment s'ouvrit. C'était Neville Londubat et Luna Lovegood, de grands amis qui, à plusieurs reprises, avaient combattu à nos côtés. Derrière eux se tenait Ginny Weasley, la soeur de Ron qui, au passage, était la fille sur qui je craquais.
« Bonjour les amis, nous dit Luna qui avait l'air un peu dans les nuages, comme à son habitude. Les animalium praedicere m'ont annoncé que cette année serait plus calme, normale, moins de terreur, tout ça. C'est une bonne nouvelle vous ne trouvez pas ? »
J'hochai la tête, tout en me demandant ce qu'était un animalium praedicere. Je préférais néanmoins ne pas poser la question. En revanche Neville, lui, voulait visiblement en savoir plus. Depuis qu'ils sortaient ensemble, il s'intéressait beaucoup à toutes ces choses étranges dont parlait chaque jour Luna. Je trouvais ça plutôt mignon en réalité.
« Luna, c'est quoi des animalus predicare ? Demanda-t-il.
- Non, animalium praedicere. Ce sont les animaux de la prédiction. Si l'on croit très fort en leur existence, alors, pendant la nuit ils viennent nous prédire ce que l'on veut savoir. Et la nuit dernière, ils m'ont annoncé ça ! C'était pendant mon rêve. Au début, j'étais dans ma salle commune et.... »
Mais je n'entendis pas la suite de son rêve, car Ginny était venue à côté de moi. Et sans même que je ne comprenne ce qu'il se passait, elle avait pris mes jambes pour oreiller et s'était endormie. Je ne sus pas quoi faire. Mes joues me brûlaient, et en levant la tête, j'aperçus le regard enjoué d'Hermione, ainsi que celui réprobateur de Ron. Je lui adressai un sourire d'excuses, qui se transforma bien vite en un sourire niais -d'après ce qu'Hermione m'en dit plus tard-.
Quelques minutes avant qu'on aperçoive Poudlard, je décidai, à contre coeur, de réveiller Ginny. C'était l'heure de se mettre en tenue, et il ne fallait surtout pas arriver à la cérémonie en habits moldus.
Une fois en robes, je me mis à observer par la fenêtre du wagon. Et petit à petit, la forme du château se dessina dans la sombre clarté du crépuscule. Plus on approchait de Poudlard, plus la hâte, mêlée à la crainte, de revoir l'école me prenait aux tripes.
Je constatai bien vite que je château était comme avant. Avant la guerre je veux dire. Je savais qu'ils l'avaient rénové, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit parfaitement identique. Si je ne l'avais pas vu en ruines, je n'aurais jamais pu deviner qu'il avait été en si piteux état seulement deux ou trois mois auparavant.
Lorsque nous fûmes descendus du train, arrivés à destination, une grande main râpeuse m'attrapa l'épaule pour me retourner en sa direction. C'était Hagrid, qui, sans même avoir pris le temps de me saluer, me serrait contre lui à m'en briser les os. Fort heureusement, il finit par me relâcher. Et coup de chance, j'étais indemne. Mais Hagrid s'en prit ensuite à Ron, puis à Hermione. Tous deux semblaient autant souffrir que moi.
« Je suis si content de vous revoir ! » S'exclama Hagrid, un gigantesque sourire illuminant son visage.
Nous ne pûmes échanger que quelques mots avec lui avant qu'il ne doive aller s'occuper des Première Année. Nous montâmes ensuite tous trois dans une diligence, ayant rejoint nos amis qui nous avaient gardé des places. Et c'est avec tristesse que je me rendis compte qu'à présent, Ron, Hermione et Ginny voyaient aux aussi les Sombrals.
Quand peu de temps après, nous fûmes arrivés dans la Grande Salle, je sentis s'abattre sur moi une vague de bonheur et de tristesse, ces deux émotions étrangement mêlées. Ce château, cette école, ça avait toujours été chez moi, mes meilleurs souvenirs venaient d'ici, mais malheureusement, mes pires aussi. La dernière fois que j'avais posé les yeux sur cette pièce...
Je pris une grande inspiration, essayant de sortir de ma tête les images de tous les cadavres qui avaient jonché ce sol. Mais Fred et Lupin, essentiellement eux deux, continuaient de me hanter.
En observant les autres, je me rendis compte que je n'étais pas le seul à avoir replongé dans ces sombres souvenirs. Beaucoup avaient le regard éteint. Beaucoup avaient l'air absent.
Et dans le plus grand silence que Poudlard ait sans doute connu pour un jour de rentrée, tout le monde alla s'asseoir à la table de sa maison, attendant l'arrivée des Première Année.
Et quand enfin ils entrèrent dans la Grande Salle, un véritable sourire s'installa sur mes lèvres, comme si, d'un coup, ils avaient fait fuir toutes mes funestes pensées.
L'impression de retourner à mes 11 ans faisait battre mon coeur plus vite. Je les voyais, tous bouche bée, avancer vers la table des professeurs, observant avec de grands yeux la beauté que ce château émanait.
Le plafond, réplique parfaite du ciel en cet instant même, avec ses milliers d'étoiles qui le constellaient. Les bougies, flottant dans l'air avec magie, comme si le temps s'était arrêté. Et les grandes tables, qui brillaient fièrement aux couleurs des différentes maisons, abritant chacune plus d'une centaine d'élèves.
Alors oui, les Première Année avaient de quoi s'émerveiller. Moi-même, je m'émerveillais encore.
Le professeur Dumbledore, directeur de ce magnifique lieu, coupa court à mes pensées en posant le Choixpeau sur le tabouret qui était en face de la table des professeurs.
Aussitôt, le Choixpeau ouvrit les yeux et, sous le regard apeuré des Première Année, se mit à chanter tout en présentant chacune des maisons. Ensuite, la répartition commença.
« Gideon Alde ! » Appella Dumbledore.
Un jeune garçon dont les cheveux étaient aussi noirs que ses iris s'assit sur le tabouret, et mit le Choixpeau sur sa tête.
« POUFSOUFFLE ! » Cria instantanément le Choixpeau.
Le garçon se leva, et sous les acclamations des jaunes et noirs, alla s'asseoir à leur table.
« Jessica Eaton ! » Continua d'appeler Dumbledore.
Cette fois-ci, ce fut une jeune fille aussi rousse que les Weasley qui s'avança vers le tabouret.
« SERPENTARD ! » Annonça le Choixpeau après quelques temps de réflexion.
Et la répartition continua ainsi jusqu'à Peeta Wood, qui fut envoyé à Gryffondor sous nos applaudissements.
Après ça, Dumbledore prononça son fameux discours, rajoutant une partie qui rendait hommage à tous les défunts de la guerre. Et une fois qu'il eut fini, de nombreux plats tous plus appétissants les uns que les autres apparurent pour le plus grand bonheur de tous.
Il y avait pour tous les goûts : salé ; sucré ; sucré-salé... de quoi ravir toutes les papilles.
Au cours du repas, Ginny décida d'embêter son frère en lui piquant un morceau de poulet dans l'assiette. Bien évidemment, ça ne plut pas à Ron, qui aussitôt cria à la trahison sous nos éclats de rire.
On fut malheureusement vite arrêtés dans notre fou-rire, lorsque les portes de la Grande Salle s'ouvrirent en un grand fracas, faisant sursauter la moitié des élèves et des professeurs. Un silence s'abattit sur toute la pièce, comme si chacun retenait son souffle.
Et le cœur battant à toute allure, l'adrénaline parcourant mes vaines, j'étais debout, la baguette sortie et pointée sur les nouveaux arrivants. J'étais prêt à toute attaque. On était tous prêts.
Mais c'est en voyant que c'était un groupe de dix adolescents, de mon âge ou moins, que ma détermination flancha.
Tous arborant un tee-shirt orange ou pourpre, ils semblaient amis, amoureux, liés, unis. Ils étaient main dans la main ; bras dessus bras dessous. Ils ne se souciaient pas une seule seconde des quatre cent et quelques baguettes pointées sur eux. Ou alors, ils le cachaient extrêmement bien.
Un d'eux jouait avec un stylo moldu, l'air pensif. Un autre attrapait une boîte de tic-tac dans ce qui semblait être une ceinture à outils. Il y en avait même une qui, un grand sourire aux lèvres, aiguisait un... était-ce vraiment un poignard ?
« Oh ! Des tacos ! » S'exclama le garçon aux tic-tac, un sourire espiègle collé sur le visage.
Ses yeux chocolats brillaient avec intensité en observant un tacos, posé sur notre table rouge et or.
« La ferme, Valdez. » rétorqua sèchement un autre garçon, au regard noir comme du charbon et dont le teint très pâle contrastait avec celui du blond qui posa une main sur son épaule, dans un geste attendrissant.
Le brun rougit légèrement à ce contact, et se dégagea de la main du blond.
« Ouais, en plus c'est de ta faute si on est en retard, tocard... » ajouta la fille au poignard.
Le dénommé "Valdez" leva les yeux au ciel en soupirant.
« Vous exagérez toujours tout ! Je n'ai absolument rie... »
Il s'arrêta net quand, enfin, il remarqua notre présence.
« Attendez, les gars, pourquoi est-ce que tous ces gens nous montrent avec des bouts de bois ?! »
À moitié sous le choc, je me tournai vers Dumbledore, qui lui, souriait calmement comme si il était amusé de la situation. Pourquoi n'avait-il pas réagi quand les adolescents étaient entrés ? Il n'avait même pas sorti sa baguette, comme s'il savait qu'ils allaient venir.
Ginny, à côté de moi, me prit alors la main, et je me détendis instantanément. Oui, Ginny pouvait avoir cet effet là sur moi. Un effet magique.
Je regardai alors une dernière fois les nouveaux venus, et repensai à ce matin, dans le Poudlard Express. Apparemment, les animalium praedicere de Luna avaient vu faux. Ce n'était pas une année normale qui nous attendait. Non, loin de là.
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