Chapitre 21
// LIRE LA NOTE À LA FIN, C'EST IMPORTANT! //
Chapitre 21
''Avec une épine de rose, je m'ouvrirai les veines. Et avec mon sang, je t'écrirai ''je t'aime''...'' -Anonyme
Point de vue de Clara
Quatre jours, 96 heures, 540 minutes exactement. Quatre jours sans lui avaient passé et s'étaient éternisés. Son absence se faisait ressentir absolument partout. Passant par les dessins vides d'expressions de Mackenzie à la guitare inanimée du restaurant. Elle pesait sur ma pensée et ma conscience, la fatigue creusant ainsi mes joues et affaiblissant mes traits. Je m'étais jamais senti aussi mal depuis la mort de Louis. Et le pire dans tout ce cirque était que Niall n'était même pas mort. Il était simplement parti. Loin de Mackenzie. Loin de ma vie. Loin de moi. Trop loin. Quatre jours sans ses nouvelles. Sans le moindre signe de vie. De retour en Irlande avec sa famille, j'étais persuadée qu'il ne pensait même pas à moi. Il devait être trop heureux pour ça...
Le premier jour avait été horrible. Un grand trou dans ma poitrine s'était formé, me donnant constamment le goût de pleurer sur mon sort. Cette journée avait été pluvieuse. Le destin avait tout prévu sans l'ombre d'un doute. Le ciel pleuvait sur ma situation et me rendait dépressive. Même les rayons de soleil émis par ma fille n'arrivaient pas jusqu'à moi, celle-ci désormais gardée par Harry de nouveau. Une sorte de carapace s'était imposée entre moi et la joie.
Le deuxième jour, j'avais pris congé tellement j'étais mal en point. Liam me l'avait obligé, je n'avais pas le choix. Assise sur mon lit, j'avais crevé le temps en ressortant de vieux albums photos ensevelis sous celui-ci. Recouvrant une partie de ma vie, ces simples feuilles contenaient des souvenirs nostalgiques, prévisibles et tous aussi vivants les uns que les autres. De ma tendre enfance bien tranquille à la naissance haute en émotions de Mackenzie, j'avais tout survolé. De fond en comble. J'avais examiné chacune des photographies dans leurs moindres détails et dans la plus grande sympathie, me replongeant dans ces moments désormais gelés dans le temps.
Pour ce qui était du troisième jour, je m'étais enfin levé pour pouvoir continuer ma vie. Je me disais sans cesse que le départ de Niall ne pouvait pas avoir un tel impact sur moi. C'était impossible. Je me devais de rester forte et de passer au travers pour Mackenzie qui demandait toujours à Harry et Liam ce qui n'allait pas avec moi. De plus, ses interrogations sur Niall me rendaient tellement vulnérables, car je savais qu'il n'allait pas revenir. Dans sa tête, il était simplement parti en voyage en pensant à nous.... Ouais. Je devais posséder un jour ou l'autre ce courage de lui avouer qu'il nous avait quitté pour de bon. Sans possibilité de retour prévue jusqu'à là. Également, en me retrouvant face à mon petit déjeuner ce matin-là, deux roses blanches se trouvaient sur le comptoir. En ayant certaines connaissances générales, je savais que la rose blanche symbolisait l'amour spirituelle, la pureté, l'innocence et la sympathie. De plus, le nombre de deux roses laissées à quelqu'un démontrait un sentiment de pardon. Mais qui voulait bien se faire pardonner? Et surtout, auprès de moi? La seule explication plausible dans ma tête était Harry. Sûrement pour se faire pardonner de m'avoir embrassée sans accord l'autre jour. ''Harry!'', avais-je interpelé en criant. Mon ami avait descendu les escaliers avec une pointe d'inquiétude et je m'étais empoigné des deux roses pour lui montrer. Il les avait regardé les sourcils froncés. ''Wow, elles sont jolies. Qui te les as offertes?'', avait-il déclaré. ''Tu te fous de moi?'', avais-je ensuite poussé et il m'avait regardé, surpris. ''Tu sais que pour te faire pardonner, il te faudra plus que deux simples roses blanches!'' Harry ne savait pas de quoi de parlait, c'était indéniable. ''Mais ce n'est pas moi qui te les as déposé, là! Tu crois que j'aurais eu l'audace de faire un truc pareil?'', m'avait-il déclaré et de nouveau, mon esprit s'embrouilla. ''Ça serait ton genre...'', ai-je rajouté. ''Je te jure que ce n'est pas moi, Clara!'', ses mots avaient ensuite mis fin à la conversation. À part Harry, qui avait bien pu déposer ces roses sur mon comptoir? Je pouvais effacer le possibilité de Niall dans ma tête, car il était parti en Irlande, mais au moment où je levai les yeux, une sorte de lumière -bleue éclatante- avait passé à toute vitesse dans le salon. ''Clara, ça va?'', m'avait demandé Harry, mais je l'avais ignoré pour passer à ses côtés. Arrivée à l'endroit où quelque chose d'étrange s'était produit, absolument rien ne s'y trouvait. Tout semblait normal et de nouveau, je regardai les roses dans mes mains. Une impression me disait de ne pas m'en débarrasser et qu'elles représentaient beaucoup. On aurait quasiment dit qu'elles avaient une âme. ''Hey, tu m'inquiètes, que se passe-t-il?'', avait redis Harry. ''Tout va bien...'', avais-je faiblement répondu avant de mettre ces deux fleurs dans un vase d'eau. Je décidai de simplement effacer de ma mémoire cet instant étrange pour passer l'éponge.
Aujourd'hui, au quatrième jour, j'avais retrouvé un semblant d'espoir. Je me devais affronter la réalité une bonne fois pour toute. Niall n'était plus présent, certes, mais le cours de la vie continuait son chemin. De plus, en ce lundi, un rendez-vous avec une décoratrice d'intérieur était imposé pour 14h00 chez moi pour rénover le restaurant.
-Hey, me lança une voix ferme et tranquille.
Harry descendait les escaliers en compagnie de Mackenzie.
-Hey, lui répondis-je sur le même ton.
Assise à la table, je prenais mon petit déjeuner en silence, continuant de contempler les magnifiques roses qui m'avaient été destinées la veille.
-Maman, je veux aller faire des bricolages au restaurant aujourd'hui, me dit Mackenzie et je lui souris faussement.
-Pas de problème, ma chérie.
Elle désigna ensuite les êtres végétaux dans toute leur splendeur du doigt.
-Elles sont jolies, ces fleurs.
-Oui, c'est vrai.
-Qui te les as donné?
J'haussai les épaules, sous le regard imposant et sans pitié de mon ami.
-Je ne sais pas en fait... Parce que je les ai achetées, grommelai-je et la fis assoir sur mes genoux.
Je couvris le haut de son crâne de baisers affectueux alors qu'elle me vola de ses petites mains une fraise dans mon assiette. L'éclat inconditionnel des étoiles vertes des yeux d'Harry me firent avaler ma salive. Je savais ce à quoi il pensait présentement, mais je n'en avais rien à faire. Mackenzie était peut-être ma fille, mais elle n'avait pas l'obligation de tout savoir. Elle était à peine âgée de cinq ans.
-Est-ce que je pourrai les dessiner?
C'est avec une faible hésitation que je lui accordai, sachant amplement qu'elle le voulait vraiment.
-Quand Neil va revenir?
-Je ne sais pas, Mackenzie...
-Il est parti au ciel?
-Non, soupirai-je, à bout de ses histoires. Comme je te l'ai dis, il est parti en voyage...
-Mais pour combien de temps?
Je lui flattai les cheveux, puis répondis:
-Je l'ignore, mon chaton.
-Il me manque... J'espère qu'il va revenir du paradis.
Je fis un effort pour retenir mes larmes, mais le mot ''paradis'' me fit sourire.
Moi aussi, il me manque. Plus que tu ne le penses, pensai-je.
-Il m'avait dit qu'il ne partirait pas tout de suite... Il a menti, continua-t-elle et je déglutis.
-Vas-tu brosser tes dents, ma belle?
Ma fille avala sa bouchée, mais je savais très bien qu'elle avait déjà engloutit une rôtie avant qu'elle ne se prépare.
-Oui, s'exclama-t-elle et débarqua de sur moi pour aller gravir les escaliers.
Harry me regardait toujours.
-Je sais ce que tu crois, affirmai-je.
-Tu penses que mentir à ta fille va arranger les choses, Clara? Niall ne reviendra pas.
-Merci, j'étais déjà au courant.
-Donc, tu dois lui avouer la vérité.
-Pas maintenant, réclamai-je brusquement.
-Clara, avec toi, ''pas maintenant'' signifie ''pas dans cent ans''.
-Pour qui me prends-tu?, poussai-je, sentant ma colère monter lentement en moi. Tu me trouves pourrie comme mère, c'est ça?
Voyant que mon ami ne répliqua pas, je me levai avec mon assiette, l'appétit complètement coupé tout d'un coup. Harry, mon plus fiable ami me supportait depuis aussi loin que je me souvienne, mais là, il était loin de me supporter.
-Veux-tu vraiment savoir ce que je pense?
Il ne me laissa pas répondre et il poursuivit:
-Niall ne te méritait pas. Voilà ce que je pense. S'il tenait réellement à toi, il ne t'aurait pas laissé...et surtout pas dans cet état. S'il te méritait, ça serait lui qui serait là maintenant. À tes côtés pour t'empêcher de pleurer.
Sa voix était posée, mais m'apaisait point.
-Et tu vas me dire que c'est toi qui est là présentement, donc c'est de toi que je devrais être amoureuse? Désolé de te dire ça aussi brusquement, Harry, mais ça ne fonctionne pas comme ça.
-Ce n'est pas ça que je voulais dire...
-Comment veux-tu refuser de revoir ta famille après des années? Explique-moi, soupirai-je. Je ne lui en veux pas d'être parti.
-Mais il aurait au moins pu te donner des nouvelles franchement!
-Écoute, je ne suis pas d'humeur à parler de ça maintenant.
Un court silence s'installa avant qu'Harry ne le brise.
-Tu n'es jamais d'humeur à discuter de ce sujet, alors que tu sais fortement qu'on devra le faire un jour ou l'autre.
-Arrêtes, expirai-je.
-Tu ne vois pas dans quel état il te met, cet enfoiré. Il ne te méritait tellement pas, répéta-t-il, sûr de lui. C'est un vrai idiot, je n'en reviens pas.
Je laissai tomber mon assiette dans le lavabo avec un gros vacarme qui fit vibrer le comptoir et m'accotai les mains sur celui-ci, démunie de ma force habituelle.
-Arrête, marmonnai-je entre mes dents. Arrête immédiatement. Je ne te le dirai pas une troisième fois. Tu dis seulement ça, car tu es jaloux, Harry Styles.
-Pas du tout!, s'étouffa-t-il presque.
-On en a déjà discuté et tu sais où cela nous a mené. (Je repris ma respiration.) Donc, laisse-moi... S'il te plaît.
Ma gorge contenait une boule d'émotion qui menaçait de sortir à tout moment, ce qui me donnait l'impression de ne pas respirer en parlant. Elle était complètement nouée. Harry continua de me fixer longuement avant de soupirer.
-Je vais aller voir Mackenzie, m'annonça-t-il avant de s'éclipser de la pièce.
Je laissai un minuscule sanglot franchir la frontière bien fermée de mes lèvres et apportai ma main à celles-ci pour m'empêcher d'en sortir davantage. Être forte était mon devoir. Surtout auprès de Mackenzie. Je devais lui montrer que tout allait bien.
******
La sonnerie de l'entrée retentit lorsque je replaçai n coussin sur le sofa et me dirigeai vers la porte, désormais habillée proprement. C'était la décoratrice d'intérieur, je m'en doutais. Alors, j'ouvris sans prendre le temps de regarder par la fenêtre.
-Bonjour?
-Bonjour, mademoiselle Evan's. Je me nomme Mattéo Irwin.
La personne qui se trouvait devant moi était un homme et non une femme comme je le croyais.
-Je remplace mademoiselle Meyer, car elle a malheureusement eu un empêchement, expliqua-t-il calmement. Je suis venu d'Holmes Chapel dans l'espoir de vous rencontrer en personne.
-Ah, d'accord. Enchantée.
-Moi de même.
-Je vous pris, pénétrez, l'invitai-je et il entra avant que je ne referme la porte.
-Vous ne sembliez pas au courant du changement.
-En effet, acquis-je.
-Pourtant, mademoiselle Meyer vous a contacté par mail, mais vous n'avez jamais répondu.
-Eh bien, j'ai été très euh...très occupée ces derniers temps et je n'en ai pas trouvé pour ouvrir mon ordinateur.
Le charmant jeune homme me sourit de toutes ses dents.
-Ne le soyez pas. je veux vous faire savoir que je suis aussi bien qualifié que mademoiselle Meyer dans le domaine de la décoration intérieure. Donc, nous n'avez rien à craindre de mes capacités.
Je ricanai. Du moins, j'essayai.
-je n'ai pas le moindre doute sur ce point, monsieur euh...
-Irwin.
-...Irwin, répétai-je comme pour me garder le nom en tête. Mais ne restons pas là pour négocier. Allons sur ma table de ma salle à manger.
-Je vous suis, mademoiselle.
Il m'accorda un dernier petit sourire avant que nous nous dirigeâmes vers la pièce souhaitée. Ses yeux noirs étaient perçants, à la limite intimidants et sa chevelure châtaine semblait soigneusement entretenue. Portant un sac à son épaule, ce jeune homme démontrait un air professionnel, engagé et confiant.
Lorsque nous nous installâmes, je pris soin de lui verser gentiment un verre d'eau, me doutant que la rencontre allait durer plus qu'une simple heure.
-Possédez-vous des images du restaurant? Pour que je puisse harmoniser les nouvelles couleurs aux objets et meubles ambiants.
-Oh oui, certainement. Attendez un instant, que je déclarai en fouillant maladroitement dans mon classeur.
Puis, avec gratitude, je livrai les photos au décorateur. Il les inspecta une par une de manière extrêmement et maladivement minutieuse que j'en fus presque mal à l'aise et hocha la tête, semblant satisfait.
-C'est un joli restaurant, mademoiselle Evans, me dit-il doucement et je sentis mes joues virer à l'écarlate.
Ne sachant pas trop quoi répliquer exactement, seul mon début de fin sourire lui répondit.
**********
-Alors?
Ma bulle que je m'étais imaginairement formé autour de mon âme venait d'éclater subitement. Je détournai le regard des roses dans mon joli pot posé sur le comptoir dans mon champ de vision. Celles-ci commençaient déjà légèrement à se dégrader malgré
-Euh...oui?
-M'écoutez-vous, mademoiselle Evans?
Le temps que je me remette dans la réalité, le jeune homme nommé Mattéo s'était penché sur mon cas. J'étais présente physiquement, mais psychologiquement, je croyais en voyage jusqu'à Pluton.
-Oh oui, désolée. Je suis un peu dans la lune ces temps-ci..., lui livrai-je après brève réflexion.
-Un peu?, ricana-t-il, puis reprit son sérieux. Vous savez, nous pouvons reporter ce rendez-vous si vous désirer prendre votre journée...
Ça fait déjà quatre jours que je prend ''ma journée'', intervint ma conscience, mais je l'ignorai.
-Non, non. Ça va.
Il arqua un sourcil.
-Je vous assure. Nous pouvons reprendre.
Il m'accorda un léger souffle d'espoir en refermant son ordinateur devant lui et posa ses avant-bras sur celui-ci, les mains croisées.
-Écoutez, mademoiselle Evans, je suis conscient que vous ne me connaissez pas et que je suis loin d'avoir l'air d'un psychologue, mais je ne suis pas con.
-Je n'en doute pas. Pourquoi dîtes-vous ça?
-Parce que vous ne semblez pas en bon état pour parler de décoration intérieure, je me trompe?
Suite à ses paroles pleines de vérité, je m'enfonçai dans ma chaise un peu plus en soupirant, mon cœur s'énervant dans ma cage thoracique. En effet, ce décorateur d'intérieur était loin d'être un pauvre con. Je me permis de le scruter en silence pendant quelques secondes, puis sous l'effet de la nervosité, je ricanai.
-On peut dire que je n'ai pas vraiment la tête à décider quoi que ce soit aujourd'hui...
-Je le sais et ça se voit. Vous m'écoutez point dans mes explications et semblez complètement ailleurs.
-J'étais sur Pluton, que je marmonnai faiblement.
-Quoi?
Je me rendis alors compte de ce que j'avais osé dire.
-Laissez tomber, soupirai-je en me massant la trempe de ma main. Je ne me comprends même plus moi-même.
-Ne vous en faîtes pas, on reprendra notre session.
-Je suis vraiment désolé, m'excusai-je à son intention.
-Ne le soyez pas, on a tous nos mauvais jours et je vous comprend. La vie n'est pas toujours facile...
Je lui souris de manière compatissante et il me le fit modestement en retour.
-Avez-vous... (Je me repris.) Euh...non, laissez tomber.
-Oui?
-Quoi?
-Vous alliez dire quelque chose.
-Euh...eh bien, je peux vous poser une question?
-Oui, bien sûr, me dit-il d'un ton charmant et reposa ses documents devant lui. Je vous rappelle que je suis venu pour un rendez-vous, donc j'ai tout mon temps.
-Non, mais... Ça n'a absolument aucun rapport avec le restaurant, ni sa rénovation.
À mes mots, il sembla suspicieux.
-Tout de même. Je vous écoute...
Je m'avançai, m'accotant sur la table de mes coudes.
-Euh... Est-ce que dans votre vie, vous avez déjà eu le sentiment d'être abandonné? Je veux dire... vraiment abandonné? De vous sentir comme s'il n'y avait pus aucune issue de rencontrer un jour le véritable bonheur après avoir perdu un être cher?
-Ceci est arrivé à tout le monde, mademoiselle Evans. Au moins une fois.
-Mais je vous le demande personnellement, que je répliquai d'une voix plus faible que prévue.
Il paraissait en pleine réflexion lorsqu'il me sortit cette réponse:
-Oui, certainement... Assurément.
-Et...comment avez-vous fait pour passer au travers ça?
Il se contenta de me regarder encore et encore sans jamais répondre et c'est à ce moment que je me sentis mal.
-J-je suis désolée, peut-être que je suis trop indiscrète à votre égard...
Il me coupa.
-Non, pas du tout. En fait, je réfléchissais. Parce que je vois que vous avez vraiment besoin de parler.
-En effet... Mais pas de mes problèmes. J'essaie simplement de trouver une solution à tout ça présentement et je vous avoue que...je suis perdue.
-Vous vous sentez comme dans un brouillard.
-Exactement...
Mattéo laissa démontrer sa satisfaction en étirant ses lèvres pour former un délicat sourire, ses yeux noirs désormais plus pâles.
-Peut-être que je ne vous serez pas utile, mais...je me suis senti exactement comme vous lorsque j'ai perdu mon meilleur ami. Parce que non seulement j'ai perdu sa confiance à tout jamais, mais je l'ai aussi brisé en milliers de morceaux impossibles à recoller ensemble.
-Mais...qu'avez-vous fait pour que vous le perdez?
-Lorsque nous avions 15 ans, je suis tombé amoureux... De sa copine. Et je l'ai embrassé devant ses yeux.
Oh mon dieu..., ajouta ma pensée alors que je plaquai une main sur ma bouche.
-Je sais que c'est mal, mais pour moi, aujourd'hui, c'est loin d'être une erreur, car je suis encore avec cette femme présentement... Nous allons nous marier dans quelques semaines.
-Mais...mais votre meilleur ami? Comment le prend-t-il?
-Il m'en voulait à mort, évidemment. Mais le destin nous a éloigné. On ne s'est plus jamais reparlé.... J'ai essayé il y a quelques semaines de le recontacter pour prendre de ses nouvelles, mais il ne m'a jamais rappelé.
-Je le comprends, mais en même temps, on ne choisit pas de qui nous tombons amoureux.
-C'est ce que je me dis..., acquit-il d'une mine déçue.
-Ça va s'arranger, ne vous inquiétez pas, la rassurai-je. Un jour, vous allez enterrer cette hache de guerre.
-Si seulement il se réveille...
-Quoi?
-Il est dans le coma depuis environ un mois à l'hôpital de Holmes Chapel...
-Comment ça?
-Accident de voiture, apparemment. Je ne suis pas allé le voir encore... Parce que les médecins sont supposés le débrancher aujourd'hui s'il ne se réveille pas.
-Oh mon dieu, c'est horrible. Je suis vraiment désolé...
Il soupira.
-Ne le soyez pas, c'est la vie. Même si elle est beaucoup trop injuste parfois... Niall était un bon gars, il ne méritait pas de mourir si abruptement.
Le nom qu'il avait si calmement prononcé resta accroché à mes oreilles.
-Attendez... Votre meilleur ami s'appelait Niall?, l'interrogeai-je surprise.
Ce nom me faisait mal à l'intérieur, car à chaque fois que quelqu'un disait ce nom, j'imaginais deux yeux bleus éclatants ainsi qu'une chevelure blonde dont j'aimerais passer mes doigts sans fin dedans.
-Ouais... Niall Horan. Je sais, ce nom n'est pas très courant, voir unique, rit-il, mal à l'aise. C'est irlandais, mais ses parents ont déménagé à Holmes Chapel lorsqu'il était très jeune.
Je sentis mon cœur se décrocher de ma poitrine pour redescendre en chute libre jusque dans mon estomac.
-Ni-Niall Horan...? C'est impossible...
-Pourquoi? Vous le connaissiez?
-Je euh... Mon ami se nommait de cette manière...
Mon esprit était embrouillé par toutes sortes de choses. Comment se faisait-il que son meilleur ami nommé Niall Horan était dans le coma à l'heure qu'il était alors que je l'avais vu durant toutes ces semaines? Était-ce deux personnes ou bien...la même?
-Juste comme ça euh...quel est son deuxième nom?
-James. Il s'appelle Niall James Horan.
Là, c'était certain, quelque chose ne fonctionnait pas. Je sentais mon pouls s'accélérer de plus en plus et la chaleur me montait aux joues. Si toutes ces histoires que m'avaient racontées Mackenzie étaient vraies? Si Niall était vraiment un ange? À bien y penser, sa peau pâle nous donnait la frousse et ses dégageait une couleur si....si surnaturelle. Ma fille me répétait constamment qu'il allait lui arriver quelque chose d'irréparable et qu'il allait partir au paradis. Je n'avais pas voulu la croire, sachant qu'à son âge, nous avions énormément d'imagination. Et même à présent, je ne voulais pas y croire. L'idée que le Niall que je connaissais était entre la vie et la mort à l'heure qu'il était n'avait aucun sens pour moi. Si le ciel existait, qu'existait-il aussi dont nous sous-estimions l'importance?
Neil va nous laisser seuls, la voix de Mackenzie remplissait ma pensée. Il va mourir, maman. Il va aller au paradis.
Un frisson me parcourut le corps lorsque Mattéo m'interpela.
-Hey, tout va bien?
-Il faut que vous partiez.
-Quoi?
-Oui, je...je dois aller au restaurant. Désolé, vous ne pouvez pas rester.
Je me levai de ma chaise et l'aidai à ramasser ses choses avant de le guider vers la porte.
-Vous êtes sûre que vous allez bien?
-Oui, au revoir.
Je le poussai pratiquement dehors. Je sais, quelle impolie, j'étais, mais je n'avais pas le choix. Aussitôt la porte refermée, des torrents d'eau commencèrent à ruisseler le long de mes joues. J'avais mal, je savais que toute cette histoire avec Niall et le coma ne tenait pas debout, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'y faire allusion. Je me dirigeai vers la cuisine, cherchant désespérément mon téléphone cellulaire et c'est à ce moment qu'un évènement surnaturel vint à bout de mes yeux: les deux roses blanches. Celles-ci étaient désormais fanées et un pétale tomba sur le comptoir. Je m'avançai prudemment et pris l'objet doux entre mes doigts pour le contempler, des larmes toujours présentes. Je ressentis alors une sorte de décharge électrique qui me passa de la tête aux pieds et je poussai un autre sanglot. Quelque chose au fond de moi se doutait que ces roses n'étaient pas arrivées dans ma cuisine par hasard et qu'elles étaient une sorte de message. Chaque pétale, une illusion et chaque épine, une réalité.
Et si c'était lui qui les avait déposé? Ou plutôt son esprit? Non, impossible. Mais quoi que...
-Oh mon dieu..., murmurai-je en regardant à nouveau les roses.
Tu ignores tout de moi et ce que j'aurais pu te dire ne sont pas des choses qui se disent en parole. Il faut le voir pour en comprendre vraiment le sens, m'avait dit Niall avant de quitter.
Maintenant, tous les morceaux du casse-tête se mettaient en place dans mon cerveau. Le voir pour le croire... Son amour et son âme se cachaient dans ces végétaux. Ainsi que sa pureté et son innocence. Niall n'avait pas le choix de partir. Mais présentement, ces roses étaient en train de mourir... Qu'est-ce que cela signifiait réellement? Un déclic se fit dans ma tête.
-Niall...
Je changeai en vitesse l'eau du pot en panique, mais rien ne changea. Les fleurs étaient encore sans éclat. Niall disparaissait peu à peu, je le sentais... Il s'envolait. L'atmosphère dans lequel je me trouvais changeait graduellement et l'énergie devenait plus faible.
Si je t'ai caché autant de choses, c'était pour ton bien. Uniquement pour ton bien, donc ne m'en veux pas. Je t'en supplie..., me disait Niall en pensée et je reniflai. Ces paroles avaient été prononcées exactement comme cela il y avait quatre jours et elles ne pouvaient tout simplement pas s'envoler de ma tête.
-Non... Je ne t'en veux pas, mon ange... Jamais je ne t'en voudrai.
C'est à cet instant que je partis carrément de chez moi en courant pour me diriger à vive allure au restaurant. Il fallait que je parle à Mackenzie. Elle savait des choses auxquelles je n'avais aucun contrôle. Elle était ma seule source d'espoir. Je devais tout savoir... Je devais sauver Niall. Celui-ci m'avait apporté tellement de bonheur. Grâce à sa présence auprès de moi durant ces semaines, j'avais su vivre à nouveau. Donc, je devais à mon tour le faire revivre. Depuis la mort de Louis, je n'avais pas seulement enterré mon amour, mais également ce qui me rendait justement vivante. ''Pour revenir à la vie, il faut que les gens que nous aimons revivent aussi...'', m'avait une fois déclaré Louis, juste avant son décès.
C'est avec envergure et tristesse que je posai un pied au restaurant, ayant quelque chose de bien précis en tête.
-Clara?, s'interrogea Zayn en arrivant vers moi, inquiet.
Il devait avoir raison, je faisais peur. J'en étais bien consciente même si je ne m'étais pas regardée dans la glace.
-Où est Mackenzie?, laissai-je échapper en sanglotant. Il faut que je lui parle...
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Suspense, suspense...! Mouhahahahahaha! (ok ma gueule) Un chapitre qui m'a pris environ toute la semaine à écrire pour être honnête. Bout par bout, lentement... Comme je le fais souvent. Après avoir prévu les plans de chapitres, cette fanfiction contiendra 25 chapitres avec l'épilogue. Je sais, c'est bientôt... Mais toute bonne chose a une fin.
Je voulais vous annoncer quelque chose il y a quelques temps, mais je ne l'ai pas fait.... Mais maintenant, je le fais. Donc, je compte peut-être envoyer ce livre à un éditeur lorsque je l'aurai terminé. Évidemment, je vais changer les noms. Mais...ouais. Oui, peut-être que je rêve trop, mais je veux au moins tenter ma chance. Je n'ai que 16 ans, mais publier des livres a toujours été mon rêve. je veux faire découvrir mon univers aux gens du monde.
Comment trouvez-vous ce chapitre honnêtement?
Êtes-vous surpris que Mattéo soit l'ancien meilleur ami de Niall? Celui qui a embrassé sa petite amie devant lui? :')
Et pour les roses? Original? Niall a-t-il été trop discret ou pas assez?
Êtes-vous contents des évènements?
Que pensez-vous qu'il va arriver dans les prochains chapitres? Comment cette histoire va-t-elle se terminer selon vous?
Breefffffouille, merci INFINIEMENT pour tout votre soutien! Sérieusement, vous êtes incroyables! *-*
Je vous aime, je vous aime, je vous aime, je vous aime, je vous aime, je vous aime!
Bisous, Xox
PS: Est-ce que je vous ai déjà dit que je vous aimais?
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