Chapitre 12

Un pas à la fois, toujours avec la même vitesse constante, je marchais avec réflexion vers le restaurant de Clara. À une heure pareille, je doutais bien qu'elle allait vouloir me foutre dehors de celui-ci. J'étais parti en douce la veille et de plus, l'heure de la ville de Londres indiquait 10h15. Moi qui d'habitude, allais chercher Mackenzie à 8h00 chez elle, je savais que j'étais destiné à faire remettre à ma place durement. Clara n'avait pas dû vraiment apprécié que je parte de cette façon sans donner la moindre nouvelle. Par contre, un enjeu encore plus important s'imposait à moi: lui expliquer de manière crédible ma fugue abusive. Comme si lui mentir était une habitude dans ma vie... En fait, ce n'était pas du tout faux à bien y penser. Qu'allais-je lui raconter comme connerie encore exactement? Je n'en avais aucune idée... Mon plan? Sortir la première chose qui me viendrait en tête au moment de tout lui expliquer. Ouais, cela me paraissait juste, simple et complètement stupide, mais avais-je réellement le choix? De toute manière, je n'avais rien à perdre. Sinon, j'allais révéler des secrets de ma bizarre de vie et j'allais me faire passer pour un fou. Était-ce ce que je voulais? Non. J'allais disparaître pour de bon de sa petite vie tranquille très bientôt, donc elle allait devoir se faire à l'idée que je ne serai plus là...

Enfin arrivé près de la porte d'entrée du minuscule bâtiment (il fallait avouer qu'il n'était pas très grand en superficie), je pris une énorme respiration afin de me calmer et d'accumuler assez de force avant de tirer sur la poignée, la porte s'ouvrant trop grandement pour une simple personne. J'y aperçu instantanément Zayn en train de prendre la commande (de façon trop élégante que même moi, je ne saurais comment faire) de deux clients à ma droite et aussi, tout juste devant, une magnifique jeune femme aux cheveux bruns lisses faisait payer une madame âgée à la caisse.

-Et voilà, votre reçu, sourit Clara en remettant à la dame un bout de papier.

-Merci, mademoiselle...

-Passez une bonne journée, madame Anderson.

-Vous aussi...

La femme au chapeau violet, visiblement dans la quatre-vingtaine passée, se retourna pour marcher vers la sortie et lorsqu'elle passa devant moi, elle s'arrêta net. Son dos légèrement courbé dévoilait un passé antérieur chargé et ses yeux bruns noisette croisèrent les miens juste avant que ses petites lèvres ridées ne s'élargissent en un élégant sourire malgré tout.

-Oh, bonjour, magnifique jeune homme..., me lança-t-elle d'une voix écaillée.

Je souris bêtement et me tassai du chemin pour lui ouvrir la porte d'un bras, sachant comment me comporter en gentleman.

-Mignon à croquer et en plus, serviable. Vous avez tout pour plaire, mon garçon.

Je ricanai idiotement et abaissai la tête. Elle se remit à marcher en m'adressant un dernier petit sourire.

-En passant, vous avez de très beaux yeux..., dit-elle en passant la porte.

-Merci beaucoup, madame. Ayez une belle journée, répliquai-je.

-De rien et vous aussi!

Elle s'éclipsa par la suite parmi les gens pressés de la rue et je laissai la porte se refermer d'elle-même. Je regardai de nouveau Clara en face de moi et elle ne sembla pas m'apercevoir, car elle se déplaça lentement vers la machine à jus après s'être emparée subtilement d'un verre de vitre. Je me dirigeai vers elle, toujours sur mes gardes intérieurement et n'arrêtai finalement à environ un mètre et demi d'elle. Comme quelques secondes plus tôt, elle me remarqua point.

-Salut?, lançai-je après un bref moment et sa réaction me fit sursauter.

Clara se retourna en vitesse grand V en laissant le verre de vitre à moitié plein s'écraser à ses pieds avec une force impressionnante et poussa un petit cri aigu. Au fond de moi, je voulais ricaner, car c'était rigolo, mais je me ressaisi aussitôt en voyant qu'elle ne plaisantait pas du tout. Mon amie porta sa main à sa poitrine en expirant lourdement.

-Oh mon dieu..., gémit-elle, les yeux marrons lançant des éclairs aux miens.

-Désolé, je ne voulais pas te faire peur.

-Avertis ou fais-moi un signe la prochaine fois!

Elle soupira, prit le linge sur le comptoir alors que je m'excusai et se pencha, disparaissant derrière le comptoir. J'avais un gros doute qu'elle faisait cette action pour essuyer le dégât que je lui avais causé.

-Attends...

Je contournai le bout de marbre qui me séparait de Clara et m'abaissai à son niveau, ayant en tête de lui donner un coup de main.

-Je vais t'aider.

-Non, ça va, me répondit-elle amèrement. Tu peux t'en aller... De toute façon, Mackenzie fait des dessins et elle n'a pas besoin de toi aujourd'hui.

Je savais qu'elle était fâchée contre moi, ça paraissait trop grandement et je n'aimais pas ça.

-Clara...

-Non, Niall. Ça va, je te dis.

-Il faut qu'on parle...

-Je n'ai strictement rien à te dire, dit-elle en ramassant délicatement le verre en vitre, désormais en morceaux.

Je la regardai faire pendant un instant avant d'intervenir.

-Tu vas te couper, Clara. Tu ne devrais pas prendre ces bouts de vitre comme ça...

-Tu sais quoi? Je m'en balance.

Je poussai un soupir en m'emparant d'un essuie-tout pour finir à nettoyer le gâchis.

-Tu n'étais pas blessé, toi?, me questionna-t-elle en évitant mon regard.

-J'ai juste reçu un coup, je n'avais rien de cassé. Tu te rappelles?

-Mais tu as encore mal, non?

-Un peu...mais c'est supportable.

-Tu ne devrais pas te pencher comme ça dans ce cas, m'avertit-elle, toujours l'air contrariée.

-Tu sais quoi? Je m'en balance,  répliquai-je de la même manière qu'elle me l'avait fait un peu plus tôt et elle me lança un regard de la mort.

Je n'avais jamais vu Clara agir ainsi et encore moins avec moi. Je me sentais mal, car j'en étais la cause.

-Écoute, pour hier...

Elle me coupa en relevant la tête.

-Non, hier, c'est du passé. J'ai été idiote de penser que tu avais le goût de m'embrasser.

-Clara..., expirai-je. Ce n'est pas ce que tu crois, vraiment pas.

-Niall... Ne dis pas cette phrase. Bien sûr que c'est ce que je crois. Tu ne m'aimes pas comme je t'aime, c'est évident.

-Non, ça n'a aucun rapport avec...

-Arrêtes d'essayer de changer les choses. J'ai compris... Et je ne t'en veux pas. D'accord? Restons-en là où on en est.

Elle se releva brusquement, mais je sentais dans son énergie que quelque chose n'était pas considéré comme ''terminé'' dans son esprit.

-Mais je veux savoir pourquoi tu es parti de cette manière, acquit-elle en jetant à la poubelle les morceaux de vitre. Et je veux la vérité.

Je fus obligé de m'appuyer sur le comptoir pour me redresser. Et voilà, le moment dont je redoutais le plus était enfin arrivé...

-Je...je devais partir, c'est tout. Je suis désolé encore une fois, je...

-Est-ce que c'est parce que j'ai essayé de t'embrasser?

Avais-je bien entendu?

-Qu-quoi?

-Ouais... Tu as sûrement dû partir parce que tu ne te sentais pas à l'aide et je comprends.

Là, c'en était trop. Elle pensait des choses complètement absurdes sans bon sens qui n'avaient aucun rapport avec la réalité. J'étais simplement parti, car je ne pouvais pas... Pas parce que j'étais mal à l'aise en sa présence, voyons! Jamais de la vie.

-Non, Clara. Non..., dis-je doucement en faisant trois pas vers elle et j'arrivai à quelques centimètres de son corps. Pas du tout, je ne veux pas que tu penses une telle chose...

-Pourquoi...?

-Parce que c'est complètement faux.

-Comment puis-je te croire, Niall?

-Parce que je suis ton ami et que...

-Bon sang, je ne connais presque rien sur toi et ce que tu ressens! Tu es toujours si mystérieux avec moi et je n'en peux plus.

Des larmes se formaient au bord de ses yeux en amende et j'avais l'impression de mourir ne deuxième fois. Elle enchaîna:

-Tu es si gentil avec moi, avec Mackenzie, avec tout le monde, mais tu ne me dis jamais rien sur ta vie! On dirait que tu n'es pas totalement sincère et j'ai toujours l'impression que tu me caches des choses ou que tu ne me dis pas la vérité.

Elle prit une pause et me fixa longuement. Ça y est, j'étais fichu. Complètement fichu.

-Prends-tu de la drogue, Niall?

Mon dieu, faites que tout ceci ne soit qu'un cauchemar..., pensai-je.

Mes sourcils se froncèrent alors que mes yeux se remplirent de points d'interrogation.

-Qu-quoi? Non! Non, pas du tout! Pour qui me prends-tu!?, m'écriai-je, vexé.

-Je ne sais pas...!

Clara haussa les épaules, visiblement bouche bée.

-Je ne prends pas de drogue ou quoi que ce soit d'illégal si tu veux savoir, l'informai-je pour que tout soit bien clair.

-Écoute, je...je ne sais pas pourquoi je t'ai demandé ça. C'est juste...sorti, je suis désolée..., avoua-t-elle finalement en croisant ses bras sur sa poitrine.

Clara semblait désolée, vraiment désolée et ça me consolait un peu.

-Clara, pourquoi m'as-tu demandé ça?

Elle secoua la tête.

-Je te l'ai dis: je ne sais pas...

Je m'avançai encore plus vers elle, mes yeux dans les siens et je la sentis devenir inconfortable.

-J'ai peur, Niall.

-Tu as peur de quoi?, l'interrogeai-je sans la brusquer.

-Mackenzie me dit des choses étranges à ton sujet et j'ai vraiment peur qu'il t'arrive quelque chose...

Oh non, pensai-je et je fronçai les sourcils.

-Quel genre de choses...?, imposai-je.

-Elle...elle m'a dit hier que tu allais nous quitter et que tu...

Elle plaqua une main sur sa bouche, une larme roulant sur sa joue. Je ne pus faire autrement que de placer mes mains sur ses épaules.

-Clara, qu'est-ce que Mackenzie te dit exactement?

Sa main s'enleva de sa bouche et un sanglot la fit gémir.

-Elle a dit que tu allais mourir et aller au paradis, m'avoua-t-elle, proche de craquer. Je...je ne sais pas quoi penser! Je...comment une fille de 5 ans peut-elle avouer ce genre de choses, tu m'expliques? Si elle...elle avait un don? Pour prédire l'avenir...?

Les paroles de Louis me revinrent en tête à ce moment-là: « Les enfants voient et sentent des choses que les adultes, non. ». Mackenzie n'avait pas de don, il me l'avait clairement affirmer.

-J'étais dans tous mes états hier soir, après que tu sois parti, continua-t-elle. Je voulais te raconter ce qu'elle m'avait dit, mais...mais tu n'étais pas là!

Ses larmes avaient cessé de couler, mais elle était toujours secouée par une peur qui m'était inconnue. J'étais en danger... Nous étions en danger. Pas seulement parce que les médecins pensaient me débrancher pour de bon, mais bien aussi parce que Mackenzie en savait beaucoup trop pour une raison que j'ignorais et que si elle parlait trop, c'était finit. Tout d'un coup, la sonnerie de téléphone nous fit sursauter tous les deux et Clara prit l'engin dans sa main pour ensuite l'approcher près de son oreille.

-Bonjour, ici le restaurant Evan's, que puis-je pour vous?

Elle me jeta un petit coup d'œil alors que je m'assis sur une chaise du bar, toujours en la regardant et je vis un sourire éclairer son visage.

-Harry! Oh mon dieu, ça fait longtemps que tu ne m'a pas donné de nouvelle! Comment vas-tu?

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Un autre chapitre, eh oui! ;) Désolé pour une telle merde, mon vocabulaire est pourri et le chapitre ne contient pas beaucoup d'actions... Mais ça fait partie de l'histoire et je me devais d'écrire ces évènements.

Donc, comment le trouvez-vous? Même si je ne le trouve pas au même niveau que les autres, j'ai fait beaucoup d'efforts pour le créer. J'espère vraiment qu'il vous a plu... ^-^ <3

La réaction de Clara?  Excessive ou compréhensible?

Brefouille, merci énormément pour tous vos votes, vos commentaires et votre soutient, JE VOUS ADORE!!!!!!!!!!!! :')

Bisous, Xox