Chapitre 1

Lorsque j'avais 5 ans, je croyais que les gros royaumes des films Disney existaient et je voulais désespérément devenir prince...mais je me suis rapidement rendu compte que c'en était impossible. À 10 ans, j'avais surpris mes parents à poser les cadeaux sous l'arbre de Noël dans la nuit du 24 au 25 décembre, alors que pendant tout ce temps, ils m'avaient fait croire au Père Noël. Un grand homme à longue barbe blanche et aux vêtements rouges douteux, beaucoup trop généreux lorsqu'on y pense. Ensuite, à la veille de mes 12 ans, mes parents m'avaient annoncés leur séparation. J'avais été démoralisé pendant des semaines et je pleurais presqu'à chaque soir lorsqu'ils avaient commencés la garde partagée. Par après, à 15 ans, alors que je vivais mon premier amour, je croyais que tout était rose. Les films et les histoires me le faisaient croire dur comme fer. Mais encore une fois, je suis vite redescendu sur terre et je me suis durement frappé la tête après avoir surpris maladroitement ma copine en train d'embrasser mon meilleur ami à l'époque. À ce jour, à 20 ans, je me rendais à l'évidence : toute notre vie, on essaie de nous influencer à différentes croyances, aussi farfelues les unes que les autres. La Fées de Dents, le Père Noël, l'amour est rose, les fantômes, Dieu... Toutes ces choses nous influencent en comment vivre notre vie et la contrôler. D'étant de religion catholique de naissance, ma mère me répétait constamment que, pour aller au paradis, il me fallait être un bon garçon. Sinon, j'irais brûler en enfer. Lorsque je lui demandais « est-ce qu'il existe un milieu, maman? », elle me répondait toujours de la même manière : « Non, mon garçon. Le paradis et l'enfer sont complètement les opposés. Il est impossible d'être dans les deux, mon ange. ». Cette réponse me décevait un peu, car je ne me considérais pas vraiment comme un "gentil" garçon. Je possédais de nombreuses qualités, mais aussi des défauts et je ne savais ni comment ni où imposer la limite entre une "bonne" et "mauvaise" personne. Par contre, pourquoi nous apprenions-nous toutes ces choses pour être triste et déçu au final? C'était ce dont je m'efforçais constamment de comprendre...même encore à 20 ans.

Alors que je me rendais chez ma mère en voiture, il pleuvait des cordes. C'était mon anniversaire demain. J'allais avoir 21 ans et ma mère, Maura, voulait absolument que je vienne passer la fin de semaine chez elle. Ma grand-mère et mon frère Greg allaient être présents également. J'avais quitté ma ville natale à 17 ans pour aller étudier dans une meilleure école, mais honnêtement, en y repensant, ce geste ne m'avait pas servi à grand-chose, car j'aimais mieux jouer de la guitare et composer des chansons à longueur de journée plutôt que d'aller en cours. Ouais, j'étais rebel.

Je m'arrêtai à une station service pour mettre de l'essence, voyant que ma voiture en manquait. Je savais très bien qu'il me restait encore trente minutes de route à faire, donc je soupirai en sortant de la voiture, la montre sur mon poignet indiquant un peu plus de 21h00. Je commençai ensuite à mettre un plein d'essence lorsqu'une voix méconnue m'intervint.

-Besoin d'aide?

Ma tête se tourna naturellement vers ma droite et un garçon de mon âge environ me regardait, tenant un parapluie.

-Non, merci. Ça ira, lui souris aimablement.

Mes parents m'avaient quand même appris les bonnes manières.

-Sûr? Avec cette pluie, où penses-tu te rendre?

Je le trouvais un peu étrange, pour être honnête. On n'abordait pas des inconnus de cette manière dans une station service. Le garçon en question possédait des cheveux châtins ramenés vers l'arrière et des yeux bleus cristal à en faire peur. Il ne m'avait pas l'air tout à fait net.

-Euh...chez un de mes amis, mentis-je. Pourquoi?

-Oh, juste par simple curiosité.

Il avait haussé les épaules comme si rien n'était. Une fois avoir fini de remplir ma voiture d'essence, je remis le piston à sa place et me dirigeai à l'intérieur du dépanneur dans l'espoir de payer, mais aussi de m'acheter quelque chose à grignoter, mon ventre criant famine. Lorsque je ressortis avec un paquet de croustilles entre les mains, le garçon étrange était encore là.

-Tu vas attraper froid à rester comme ça, trempé sous la pluie.

En effet, la pluie n'arrêtait pas de tomber, au contraire, elle augmentait de plus en plus.

-J'entre dans ma voiture, ça ne fait rien, dis-je simplement et le gars me sourit.

-D'accord. Un conseil, n'utilise pas ton téléphone en conduisant sur les routes. Elles sont glissantes et faciles à en perdre le contrôle.

Je restai bloquer quelques instants, le trouvant de plus en plus bizarre.

-D'accord, m'efforçai-je de sourire. Je ferai attention, promis.

-Tu es mieux, car une perte de contrôle et tout est fini.

Je le saluai finalement avant de rentrer à l'intérieur de ma voiture, au chaud. Dans mon rétroviseur, je le voyais toujours me fixer par derrière. Je fronçai les sourcils, soupirai et démarrai ma voiture avant de ma tirer de cet endroit. Trop étrange, pensai-je.

Après environ dix minutes à rouler, mes essuies-glaces battaient sans arrêt, les gouttes de pluie s'intensifiant de plus en plus. Je n'étais pas vraiment stressé, car j'étais assez habitué à conduire dans ces conditions.

Tout d'un coup, mon téléphone portable sonna. Étant sur le siège du passager, je le pris dans ma main sans problème, vis la personne m'appelant, souris et ouvris l'engin avant de l'approcher à mon oreille.

-Salut Greg, répondis-je en souriant.

-Hey, fréro! Comment ça va?

Ses intonations me firent ricaner.

-Très bien et toi?

-Bien, comme toujours. Maman voulait savoir quand tu arrivais...

-Oh, je suis en route. Désolé pour le retard, il me fallait arrêter pour mettre de l'essence.

-Ah, d'accord! On s'inquiétait, haha!

Je ris.

-J'arrive dans 15 minutes environ. Ne mangez pas tout le souper!, ricanai-je.

-Non, on t'attend.

-D'accord, je vais raccrocher, je conduis.

-Dans ce cas, à tout à l'heure, Niall. Sois prudent.

-Ouais, comme toujours. Au revoir.

Je quittai la route des yeux pour fermer mon téléphone, mais je n'eus que le temps de regarder une dernière fois devant moi qu'une immense lumière m'éclaira. Je tournai le volant brusquement, en panique, mais par la suite... Plus rien.

*************

Après un court lapse de temps, je me retrouvai debout, dans une salle claire, blanche pour être plus précis. J'entendais des gens parler fort et de forts bruits. Je me sentais étourdi et vraiment pas bien. Ma vision étant floue, j'essayais de distinguer ce qu'il se passait devant moi. Puis, quelques secondes s'écoulèrent avant de...me voir, étendu sur une table, du sang s'écoulant de mon front, un bandage à mon abdomen, un stabilisateur vértébral au cou, les yeux clos... Inanimé. Bon sang.

-Son pouls est trop faible... On le perd. On est en train de le perdre!, criait quelqu'un qui me posait un masque à oxygène sur la bouche.

D'autres personnes étaient à l'entour de moi et collaient des sortes de collants reliés à une machine, tandis que d'autres vérifiaient ma pression et mon pouls.

-Hey! Que se passe-t-il?, criai-je à mon tour, mais personne ne me répondit.

Étaient-ils sourds ou quoi?

-Hey, oh! Je suis là! Juste à côté de vous!, dis-je en agitant mes mains.

Je dois rêver, pensai-je.

Soudain, un bip constant se fit entendre. Mes tympans étant trop sensibles à ce bruit, je bouchai mes oreilles avec la paume de mes deux mains.

-Arrêt cardiaque! Défibrilateur, vite!, s'exclama quelqu'un et un chariot rentra dans la pièce.

Une personne prit les deux engins, rechargea la machine et les colla sur mes mamelons avant que mon corps se soulève trop brusquement, me faisant sursauter.

Tout d'un coup, en fermant les yeux, je me retrouvai dans une autre pièce complètement différente. Celle-ci était plus calme, trop calme. Je paniquais, j'avais peur et ne savais pas quoi faire. Je vis une femme en uniforme passer -sûrement une infirmière- et me posai devant elle.

-Désolé, est-ce que vous pouvez m'expliquer ce qui se passe?, paniquais-je.

Je croyais qu'elle me regardait, mais au lieu de s'arrêter devant moi, elle passe littéralement en moi. J'eus l'impression qu'une décharge me passa de la tête aux pieds et je crois qu'elle aussi, car elle se retourna, cherchant ce qui se passait. Ma respiration s'accélèrait et je tentais de me convaincre que tout ceci n'était qu'un rêve. Personne dans cet endroit ne me voyait ni même m'entendait.

Et puis, à un moment, des voix connues retentirent à mes oreilles.

-Maman... Il est entre bonnes mains. Peut-être qu'il n'a rien de grave, essaie de te calmer.

-Mon bébé... Je... Non.

La deuxième personne éclata en sanglots alors que je tournai la tête vers elle. Ma mère se tenait là, assise sur une chaise à sangloter dans les bras de mon frère.

-J'ai tellement peur..., continua-t-elle et je ne sais pas pourquoi, mais mes yeux sembuèrent.

-Chut... Ça va aller, maman, dit mon frère Greg en lui flattant le dos.

-Ma...maman?, demandai-je d'une vois étranglée.

Ma mère se remit à pleurer encore plus fort et me mis devant eux.

-Hey! Maman! Greg! Je suis là!

C'était évident, ils ne me voyaient pas eux non plus.

-Je n'aurais pas du l'appeler..., se plaignit Greg.

Quoi?

-Ce n'est pas de ta faute, mon chéri...

-Oui, c'est de la mienne. Si je ne l'aurais pas appelé sur son celulaire, peut-être que ça ne serait pas arrivé...

De quoi parlaient-ils?

-Greg..., dis-je, me sentant impuissant.

Une larme coula le long de ma joue.

-S'il meurt, ça sera de ma faute..., pleurait mon frère.

-Non, ne dit pas ça, répliqua ma mère en le serrant fort dans ses bras.

-En plus, il...il était supposé avoir 21 ans demain, sanglota celui-ci. 21 ans...c'est trop jeune pour mourir.

-Ne dis pas ça!, se plaingnait-elle de nouveau, ses larmes redoublant d'intensité. Ton frère est fort... Il va s'en sortir.

Pourquoi mourrais-je au juste? Je ne comprenais rien... Il y avait quelques minutes, j'étais chez moi en train de travailler sur ma nouvelle chanson.

J'étais tout mélangé... Bon sang, où étais-je que m'était-il arrivé?

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Chapitre 1, terminé! Je sais qu'il est court, mais il faut bien commencé quelque part! ;)

Finalement, j'ai décidé de la commencer tout de suite, car j'avais trop d'idées et je la trouve vraiment intéressante à écrire.

Bref, votez et commentez votre avis! :)

Bisous, Xox