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47 - Jade


Jade

19 septembre

Île privée des Bahamas

« Alors, tu lui as parlé ? »

Cette phrase avait tourné en boucle dans ma tête toute la journée. Je regrettais tellement de l'avoir vue car, depuis, je ne pouvais m'empêcher de m'imaginer mille et un scénarios possibles. J'aurais préféré ne rien avoir vu, mais lorsque j'avais senti une vibration alors qu'Alex était parti chercher la crème solaire, je m'étais tournée instinctivement vers nos téléphones, pensant au mien. L'écran d'Alex s'était allumé et le message était apparu, tout comme son destinataire : Sophie.

Je n'avais pas pensé grand-chose sur le moment, mais une partie de moi savait que je n'aurais pas dû voir ce message sinon j'en aurais averti Alex lorsqu'il était revenu de la salle de bain. Mais une fois que nous nous étions posés sur la plage, il me fut impossible de penser à autre chose et cela ne me quitta pas... C'était toujours là, dans un coin de mon esprit, alors que nous étions en train de préparer le repas du soir.

Cela faisait cinq jours que nous étions ensemble. Cinq jours où il avait eu maintes et maintes occasions de parler de ce que Sophie sous-entendait dans son message. Parce qu'elle ne pouvait parler que de moi, nous étions pratiquement seuls sur cette île. Il ne devait pas s'agir du majordome ni de Craig, ça n'avait aucun sens. Alex devait me dire quelque chose... Mais quoi ?

Cela devait être très important s'il n'avait toujours pas abordé le sujet. S'il ne m'en avait pas encore touché un mot, cela voulait dire qu'il était inquiet de ma réaction et que donc ce n'était pas très joyeux.

Peut-être voulait-il qu'on eût la discussion que maman avait tenté d'aborder avec moi avec mon départ ? Peut-être n'arrivait-il plus à supporter cette relation longue distance ? Mon dieu, allions-nous devoir prendre une décision pendant ce séjour ?

« Ok, calme-toi, Jade. S'il t'a emmenée sur cette île magnifique, ce n'est certainement pas pour se disputer, et encore moins pour rompre avec toi. Tout se passe très bien jusqu'ici, il n'y a aucune raison pour que ça tourne mal ».

– N'oublie pas les épices pour la sauce.

Les indications du chef intérimaire me firent revenir à moi, mais simplement le temps de m'exécuter. Elles m'accaparèrent à nouveau, faisant tourbillonner des hypothèses plus folles les unes que les autres. Il fallait que je me calme, mais je ne pouvais pas en faire part à Alex, car cela voudrait dire lui avouer que j'avais vu le message et donc le forcer à évoquer le sujet. Je n'avais pas envie de ça, je voulais qu'il m'en parlât de son propre chef, lorsqu'il se sentirait prêt.

– Il faut que j'aille aux toilettes un instant, prétextai-je. Peux-tu surveiller la cuisson de la sauce un moment ?

Je jetai furtivement un regard à Alex, assez longtemps pour le voir hocher la tête, avant d'attraper discrètement mon téléphone et de prendre la direction de notre salle de bain. Il y avait des toilettes en bas, mais je voulais mettre le plus de distance possible pour faire ce que j'avais prévu.

Une fois arrivée à destination, je m'y enfermai et déverrouillai mon téléphone. Je lançai ensuite l'application de messagerie instantanée et, ni d'une ni deux, lançai un appel téléphonique de groupe avec Scarlett et Brooke. J'ignorai si l'une des deux était disponible, mais je croisai les doigts, et même les orteils, pour qu'au moins une seule prît mon appel.

Brooke, comme je m'y attendais, fut la première à décrocher.

– Je décroche, certes, mais interdiction de me montrer la plage ou la piscine, car je risque de virer au vert de la jalousie, me salua-t-elle d'une voix faussement désespérée.

– Ce n'est pas pour ça que j'appelle, répondis-je d'une voix véritablement désespérée.

– Oula, qu'est-ce qu'il se passe ? N'es-tu pas censée irradier de bonheur comme à chaque fois que tu es avec lui ? Auriez-vous eu votre première dispute ?

– Non, on ne s'est pas disputés. Enfin, pas encore... Je, je n'en sais rien.

– Je n'y comprends vraiment rien. Pourquoi dis-tu « pas encore » ? Prévois-tu de le faire ? A-t-il fait ou dit quelque chose de mal ?

– Non... Pas encore. Écoute, je ne peux pas la faire longue, mais je suis tombée sur un message de Sophie sans le vouloir qui disait « alors, tu lui as parlé ? ». Et, depuis, je...

– Et, depuis, tu n'arrêtes pas d'imaginer le pire, finit-elle ma phrase dans un soupire. Jade, arrête de toujours imaginer le pire, ce n'est pas bon pour ton petit cœur romantique. Je suis certaine que ce n'est rien de grave.

– Si ce n'est rien de grave, pourquoi n'a-t-il pas abordé ce sujet mystère ? On est ici depuis cinq jours.

Brooke fut silencieuse l'espace de quelques secondes : je venais de mettre en lumière un point qu'elle ne pouvait contredire, et elle le savait.

– Écoute, reprit-elle d'une voix pleine de conviction, je suis certaine que cela ne finirait pas en dispute en tout cas. Alex t'aime, tu l'aimes, si c'est un sujet délicat vous arriverez à trouver une solution pour ne pas vous prendre le chou et en parler calmement. Mais, encore une fois, je vais me répéter : ce n'est sûrement rien de grave. Il ne t'aurait pas emmenée en vacances, surtout des vacances aussi paradisiaques, s'il devait t'annoncer une mauvaise nouvelle, non ? Je veux dire, c'est totalement illogique et stupide de faire ça.

Oui, c'était aussi à ça que j'avais pensé, mais une petite voix dans ma tête ne pouvait s'empêcher de me contredire.

– J'ai une boule au ventre, Brooke. Je sais que je dois me calmer, mais j'ai vraiment une étrange sensation. Comme si quelque chose d'important allait arriver, mais j'ignore si elle sera positive ou négative.

– Ce n'est pas une référence à l'endroit où tu te trouves actuellement, mais... peut-être que c'est le moment de sortir la tête du sable ?

– Tu veux dire d'arrêter de faire l'autruche ?

– Oui... Peut-être que ce que doit te dire Alex n'est pas aussi important que ce que tu crois, mais en tout cas cette pensée te fait remuer tes propres incertitudes, je me trompe ?

Brooke avait raison. La panique d'une dispute me rappelait ces questions laissées trop longtemps en suspens. J'aurais voulu attendre la fin de nos vacances, mais maintenant que le message de Sophie les avait réveillées, j'ignorai si j'allais pouvoir les faire taire à nouveau. Peut-être était-il temps, c'était vrai, mais j'avais peur de gâcher nos vacances avec ces sujets, mes peurs et cet avenir incertain sur un nombre incalculable de points.

– Il faut que j'y retourne.

– Tu me tiens au courant ? Sinon, je risque de me faire un sang d'encre, tu me connais. Si je n'ai pas de nouvelles dans deux heures, je risque d'avertir la presse.

– Oh pitié, pas la presse, soupirai-je.

– Désolée, tentative ratée d'humour.

Nous rîmes avant que de nous dire au revoir et de mettre fin à la conversation. J'espérais qu'elle n'avait pas été trop longue, je ne voulais pas éveiller la curiosité d'Alex. J'étais certaine d'avoir réussi à prendre mon téléphone sans qu'il ne l'eût remarqué, il avait l'air trop occupé par la cuisson de la viande pour faire attention à ce genre de détails. Je pris donc mon courage à deux mains, inspira une grande bouffée d'air frais qui, je l'espérais, comportait un peu de courage, et sortis de la salle de bain.

J'arrivai dans la cuisine avec les mains légèrement tremblantes, et avec toujours ce pressentiment que quelque chose allait se produire. Je mettais toute mon énergie à passer outre, mais sans succès. Les cellules de mon corps étaient unanimes à ce sujet et il était difficile de rendre silencieux son instinct.

Alex était toujours en pleine préparation du repas. Il ne semblait pas m'avoir entendue, car il avait toujours la tête dans le livre de recettes. J'en profitai pour déposer mon téléphone sur l'îlot central avant de me glisser à ses côtés.

– Encore quelques minutes de cuisson, m'informa-t-il, et on pourra sortir le poulet du four. La sauce est délicieuse au fait, je viens de la goûter. Je crois sincèrement que ça va être notre meilleure réussite, du moins jusqu'ici. Il nous reste encore plusieurs jours pour expérimenter nos talents de cuisinier !

Alex était enjoué comme jamais, ce qui eut pour effet de calmer un peu ces petites voix qui me mitraillaient de toute part.

– Je nous ai préparé deux verres de vin, de la cave spéciale du Roi.

– J'espère qu'il t'a donné son accord, on squatte déjà sa demeure, on devrait peut-être éviter de s'enfiler tout son alcool en plus, tentai-je de plaisanter.

Il ne parut pas avoir remarqué mon changement d'humeur, car il rit avant de me confirmer qu'il avait bien demandé la permission pour se servir.

– Tu veux bien préparer la salade ?

Je m'exécutai sans trop attendre, ravie de pouvoir occuper mon esprit à autre chose. Je me reculai et lui tournai le dos, rinçant ladite salade dans l'évier de l'îlot.

– Et pendant que tu la prépares, peut-être pourrais-tu me dire ce qui ne va pas.

Je me figeai alors que l'eau continuait à couler. Il me fallut trois bonnes secondes pour reprendre mes esprits.

« Merde, maintenant c'est moi qui vais devoir lancer cette conversation qui me faisait flipper et, indéniablement, j'allais devoir lui avouer que j'avais vu ce foutu message ».

J'arrêtai l'eau et, dans un espoir un peu vain, choisis de faire à nouveau l'autruche.

– Quoi ? Comment ça ? Il ne se passe rien.

– Tu as mis un temps fou dans la salle de bain et tu as ton sourire forcé depuis que tu es revenue.

Je lui tournai toujours le dos. Si mes mots me trahissaient déjà, mes traits le faisaient d'autant plus. Et puis, Alex avait déjà remarqué ce point. Je ne me sentais tout de même pas capable de le regarder dans les yeux, je m'en voulais de ne pas lui avoir laissé l'occasion d'entamer lui-même cette conversation.

C'était à mon tour de parler, mais par quoi commencer ? Je devais lui tendre la perche... mais laquelle ? Je ne savais absolument pas de quoi il voulait me parler ! Allez, il fallait en choisir une et la lancer, en espérant que ce fut la bonne.

– J'ai peur que tu finisses par te lasser de ces quelques instants qu'on s'accorde, que ça finisse par te fatiguer de devoir faire tous ces allers-retours entre Savannah et Londres.

Ce n'était pas un mensonge, il s'agissait bien d'une des peurs qui me hantaient parfois la nuit. Et si, un jour, il en avait marre de cette relation longue distance ? Et s'il se disait que cela n'en valait finalement pas la peine ?

– Je ne me lasserai jamais de ça ni n'en serai jamais fatiguée, car je ne peux imaginer ma vie sans toi, Jade. Si je dois continuer à faire des allers-retours entre mon pays et le tien, je le ferai. Je le ferai aussi longtemps qu'il le faut. Néanmoins...

« Néanmoins » ? Oh, je n'aimais pas ce mot. Cela présageait un problème ou une discussion un peu trop sérieuse. Voilà, j'avais raison, il y avait bien quelque chose dont Alex voulait me parler, je n'avais pas tout inventé !

– Néanmoins ? répétai-je les yeux fermés.

– Je t'avoue que j'espérais pouvoir te parler de ça pendant notre séjour. De la distance qui nous sépare et qui nous est douloureuse à tous les deux. Et je pense avoir trouvé une solution et... Jade, est-ce que tu veux bien te retourner ?

Une solution ? Cela semblait plus positif que ce que je pensais, même si c'était toujours flou. J'attrapai un essai, les mains humides après avoir plus ou moins lavé cette salade et me tournai enfin vers Alex, prête à l'avoir cette fichue conversation que je redoutais tant.

Mais, lorsque je me tournai, je ne vis pas Alex... tout du moins, pas tout de suite. Je dus baisser le regard pour trouver le sien.

Alex avait un genou à terre, le sourire aux lèvres et, bien que je compris de quoi il s'agissait, il me fallut trois bonnes secondes de plus pour capter l'écrin qu'il avait dans la paume de sa main.

– Je n'ai plus envie de passer une seule seconde ma vie sans t'avoir à mes côtés. J'aimerais que chaque seconde qui nous reste à vivre sur cette terre soit une occasion pour moi de te couvrir d'amour et de toutes les choses dont tu as besoin. J'aimerais que tu me donnes l'opportunité d'être à tes côtés pour le reste de nos vies. Jade, veux-tu m'épouser ?

Les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte, je restai là face à lui, pantoise et surprise. Trop surprise pour arriver à lui donner une réponse... Tout ce que ma bouche trouva à dire, ce fut :

– J'ai besoin d'une minute.

Puis mes jambes prirent le contrôle de mon corps, m'emmenant loin de la cuisine. 

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