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41 - Alexandre

 Alexandre

Vendredi 12 juillet

Non loin de Londres

– Je crois que nous les avons semés, monsieur.

– Oui, je pense que tu as raison, Craig.

Mon regard était toujours fixé sur la vue que nous donnait la vitre arrière tandis que le portail de l'aéroport privé se refermait derrière nous. Cela faisait trois bonnes minutes que nous n'avions vu aucune voiture ni même un scooter prendre la même route que nous. Le petit subterfuge que Craig et Dany avaient manigancé avec la deuxième voiture avait dû fonctionner : les paparazzis avaient pris en chasse la mauvaise des deux et ils mettraient un moment avant de se rendre compte que ce n'était pas nous qui étions installés à l'arrière. Notre plan fonctionnait donc toujours sur des roulettes, et nous pourrions profiter de vingt-quatre heures de tranquillité avant de les voir débarquer sur le trottoir de la maison des Lawson.

Je détournai enfin le regard, le sourire satisfait et bien plus léger qu'en me réveillant ce matin.

– On dirait que l'on vient d'ôter d'un poids énorme de tes épaules, me fit remarquer une Jade tout aussi soulagée que moi.

– C'est ce que sont les paparazzis, un poids énorme. Chaque heure gagnée sans être épiée est une victoire particulièrement délicieuse.

Et cette victoire, je comptais la savourer avant d'être foudroyé par la panique. Celle de rencontrer sa mère, de mettre un pied dans son monde. Au fond de moi, je savais que je n'avais pas à me mettre dans un tel état. Mon mode de vie était bien plus impressionnant et effrayant, mais je me sentais à l'aube d'une épreuve. L'épreuve la plus importante de ma vie, que je ne pouvais rater sous aucun prétexte. Car si sa mère ne m'aimait pas, comment pourrions-nous continuer notre relation sur de bonnes bases ? Je savais la relation particulière que Jade entretenait avec sa mère. Je ne pouvais pas ne pas avoir sa bénédiction.

Jade me prit la main, comme si elle pouvait entendre mes pensées, mes inquiétudes. Je clignai des yeux et mon attention se porta sur ce sourire rassurant qu'elle m'adressait. Il n'y avait pas besoin qu'elle prononçât le moindre mot : je savais ce qu'elle voulait dire, ce qu'elle voulait me faire ressentir, et mon cœur s'allégea aussitôt.

La voiture s'arrêta sur le tarmac, juste devant l'avion. Quelques secondes plus tard, la portière s'ouvrit et je descendis le premier, tendant ma main à Jade qui s'en saisit. Nous fîmes les quelques pas qui nous séparait de l'avion, grimpa les premières marches, mais Jade s'arrêta soudainement, ce qui me fit pivoter vers elle. Elle s'était stoppait net, à la moitié des marches, le corps tourné vers la voiture.

– Qu'il y a-t-il ? Tu as oublié quelque chose à l'intérieur ?

– Non... C'est juste que... J'ai passé un peu plus de neuf mois ici. C'était la première fois que je partais des États-Unis. Cela me fait bizarre de partir d'ici, je ne pensais pas autant m'attacher à cet endroit, à ces habitants... Je ne pensais pas...

Jade s'arrêta dans ses gestes, tandis qu'elle porta son regard à nouveau vers moi.

– Je ne pensais pas te trouver, finit-elle par dire d'une voix émue. Une partie de moi a très envie de retrouver maman, Scarlett et Brooke. Mais l'autre... l'autre aimerait rester éternellement en Angleterre, avec toi.

Je descendis d'une marche pour me rapprocher d'elle et aperçus ses yeux remplis d'émotion. Et, comme elle, j'étais divisée en deux. Il y avait une partie qui culpabilisait de la faire souffrir, et une autre qui était reconnaissante de tout l'amour qu'elle me portait. Suffisamment d'amour pour qu'une infime part d'elle eût pu envisager de rester éternellement avec moi, ici. Je l'aimais, mais je détestais la situation dans laquelle nous étions et qui, je le savais, nous donnerait du fil à retordre dans le futur.

– Et je resterais éternellement aux États-Unis avec toi, si je le pouvais.

Jade hocha la tête. J'espérais qu'elle fut consciente que mes mots n'étaient pas du vent. Que si ma vie avait été différente, si je n'avais pas été un prince d'Angleterre, j'aurais déménagé sur-le-champ pour être près d'elle ! J'espérais qu'elle le savait, je l'espérais de tout mon cœur.

– Je sais.

Deux mots qu'elle prononça et qui suffirent à me réconforter. Désormais, c'était à mon tour de lui apporter ce même sentiment.

Nous gagnâmes l'habitacle de l'appareil et, à peine quelques minutes plus tard, Craig m'informe que tout était en ordre et que l'avion ne tarderait pas à décoller. Je le remerciai d'un sourire, d'une part pour l'information donnée, mais également pour sa présence sur le sol américain. J'adorai Danny, mais il était vrai que je me sentais beaucoup plus serein à l'idée que ce fut Craig qui fut là avec moi. Si je savais que les deux donneraient leur vie pour moi, j'étais plus à mon aise avec mon plus vieux garde du corps, et Jade aussi.

Jade déposa sa tête sur mon épaule tandis que ma main glissa jusqu'à sa jambe. Nous restâmes là, silencieux et sur un nuage sans même avoir décollé. Parfois, nous n'avions même pas besoin de parler. Seuls sa présence et son contact suffisaient à gonfler mon cœur d'un bonheur indescriptible. Je n'avais pas besoin de plus que ça. Pas de déclarations grandiloquentes, pas d'actes fous d'amour. Juste elle, et c'était tout.

Puis, l'avion se mit à bouger et, au moment où il quitta le tarmac, Jade attrapa ma main et s'y agrippa. J'aimais ce moment, celui où on décollait, mais au vu de sa tête crispée, je compris qu'elle n'était vraisemblablement pas très à l'aise avec cette partie du vol. Lorsque l'avion se stabilisa, elle parût bien plus détendue et n'attendit pas plus longtemps avant de poser son regard sur le hublot juste à côté d'elle.

Ce que je détestais, en revanche, c'était l'atterrissage. Non pas à cause des tremblements ou d'une quelconque peur, mais simplement, car cela mettait un point final à moment qui me paraissait toujours en dehors du temps. Lorsque j'étais au-dessus des nuages, tout prenait un autre sens et les tracas quotidiens me paraissaient bien ridicules à côté de la grandeur du monde. Cette perspective ne durait jamais plus que longtemps du trajet, et c'était un sentiment que je chérissais et que j'espérais à nouveau ressentir à chaque fois que je montais dans un avion. Bien entendu, un tel sentiment ne pouvait apparaître que dans de bonnes conditions. Difficile d'être envahi par cet apaisement quand un parent vous fixait pendant tout le trajet ou qu'une sœur vous harcelait de questions sur votre vie amoureuse, vos états d'âme.

Je n'avais pas d'inquiétude à me faire quant à cet instant précis. Jade n'allait pas me fixer pendant dix heures de vol, et encore moins me questionner sur ma vie amoureuse. Tout du moins, je l'espérais : pourquoi diable voudrait-elle me parler de mes ex dans un moment pareil ?

Ah, voilà que je divaguais comme j'avais l'habitude de le faire lorsque j'étais sur le point de vivre une situation stressante. Une façon de faire taire mes doutes jusqu'au moment en question.

– Il faudra que tu remercies une nouvelle fois tes parents pour tout ça, m'adressa Jade d'une voix reconnaissante sans quitter les nuages du regard.

– Ça fait au moins dix fois que tu me demandes de les remercier. Je crois qu'ils ont compris que ça te touchait, ne t'en fais pas Jade.

Jade me lança un regard très sérieux, je soupirai faussement ennuyé avant de lui dire que j'allais, une nouvelle fois, envoyer des remerciements aux parents. Elle m'embrassa ensuite la joue, amusée par ma réaction, puis déposa une nouvelle fois sa tête sur mon épaule. Je l'embrassai sur le crâne avant de déposer à mon tour ma tête sur la sienne, et nous restâmes comme cela un long moment.

Dix heures plus tard, après des conversations passionnantes, des silences pleins de douceurs, des baisers et câlins par-ci par-là, l'avion commença à engager sa descente et, à mesure que nous perdions de l'altitude, le stress m'envahit petit à petit. Je tentai de ne rien dissimuler, cachant mes émotions derrière un sourire. Un vrai sourire lorsque je voyais la joie de Jade à l'idée de retrouver sa mère dans peu de temps, de retrouver sa cousine et sa meilleure amie, et la vie qu'elle était censée vivre...

– Tu es sûr que ça ne dérange pas ta mère que je débarque à l'improviste ? Et, rassure-moi, elle ne va pas faire une crise cardiaque en te voyant rentrer plus tôt ? Je ne suis pas certain qu'un séjour à l'hôpital soit très approprié pour une première ren...

– Alex ! me coupa-t-elle en déposant sa main sur ma bouche. Tout va très bien se passer. Et il y a deux possibilités : soit elle va totalement se figer en nous voyant, soit elle va se mettre à pleurer. Ou bien elle va faire les deux, c'est encore plus plausible.

– Ça fait trois possibilités ça.

– Chuuut ! Le plus important, ce n'est qu'aucune des trois ne comporte une escale à l'hôpital dans son programme.

Jade connaissait bien mieux sa mère que moi, alors j'opinai avant de me résoudre à l'idée que je n'avais plus aucun argument et que j'allais bien rencontrer sa mère aujourd'hui. Il n'y avait plus de retour en arrière possible.

L'avion atterrit et, peu de temps après, nous le quittâmes pour les sièges d'une voiture. Craig était toujours là, à l'avant, me jetant des regards furtifs à travers le rétroviseur central. Il le savait, j'étais angoissé. Il m'avait prodigué quelques mots réconfortants, comme mes parents, m'assurant qu'il n'y avait aucun risque que Madame Lawson ne m'apprécia pas. Mais c'était difficile à croire. Craig était un employé, et mes parents... et bien, ils étaient mes parents. Ils ne pouvaient pas faire autrement que de m'aimer !

– Ce qui est bien, intervint Jade alors que nous avions pris la route, c'est qu'au moins tu ne rencontreras que maman. Parce que, les connaissant, ils auraient préparé une fête de retour. Si on était arrivés demain, tu aurais eu droit à toute la clique en une seule fois. Là ce sera juste nous trois. Maman, toi et moi. Est-ce que cela te rassure ?

Je hochai la tête, effectivement rassuré par cette explication. Je savais que Scarlett et Brooke étaient aussi extraverties que Sophie. Peut-être aurait-ce été trop d'un coup pour mon petit cœur d'homme peu sûr de lui en cet instant précis.

– Par contre, je ne peux rien te promettre pour demain. Elles seront sûrement là. Brooke te bombardera des questions sur ta vie royale, mais Scarlett sera plutôt portée sur ta personnalité.

– Je n'en attendais pas moins de Brooke. Après tout, n'est-ce pas elle qui t'a parlé de la famille royale de Norvège ?

Jade approuva d'un signe de tête.

– Elle a l'air d'être une fille réfléchie.

Mon tendre amour éclata de rire, ce qui me fit comprendre que j'avais tort sur toute la ligne.

– Cela dépend dans quelle situation. Pour faire des recherches dans le but de caser sa chère cousine, ça, c'est sûr. Par contre, je ne peux pas en dire autant sur ses choix de vie, en particulier sur ses relations avec l'autre sexe. Elle a plutôt tendance à suivre son cœur et ses envies du moment.

– Ce qui n'est pas une mauvaise chose en soit.

– Tout est toujours question d'équilibre, conclut-elle la conversation d'un sourire amusé.

J'aurais mis ma main à couper qu'un souvenir lui avait traversé l'esprit en prononçant ces derniers mots. Et bien que curieux je fus, je décidai d'en rester là pour aujourd'hui. Je découvrirai bien assez vite par moi-même cette Brooke dont elle m'avait tant parlé, ainsi que Scarlett. Pour l'heure, je devais focaliser toute mon énergie sur la personne la plus importante dans la vie de Jade : sa mère.

Je me concentrai tant que j'en perdis l'usage de la parole durant tout le trajet. Jade aussi fut silencieuse et bien que je me demandais à plusieurs reprises ce à quoi elle pouvait bien penser, ma curiosité n'arriva pas à passer le seuil de ma bouche, paniquant un peu plus à chaque tournant, à chaque feu rouge. Jade me tenait la main, tantôt fermement, tantôt la caressant de son pouce. Nous étions tous deux envahies par deux émotions fortes et bien différentes : elle l'excitation, moi l'inquiétude. Elle n'avait aucun doute, alors que tout mon corps en était envahi.

« Nous y sommes presque » furent les premiers mots prononcés dans la voiture depuis une bonne vingtaine de minutes. Ce n'était même pas Jade qui avait pris la parole, mais Craig. J'en avais presque oublié leur présence, au chauffeur et à mon garde du corps. J'avais prévenu Jade que Craig risquait – devait serait plus approprié – de faire une inspection des environs. J'avais réussi à le convaincre de ne pas entrer chez Jade, cela aurait été de trop et je ne voyais pas quel danger pouvait me menacer chez ma belle-famille. Craig avait tenté l'un ou l'autre argument, mais avait fini par abandonner : il n'aurait pas gagné et il le savait. Je pouvais me montrer excessivement ferme, surtout lorsqu'il s'agissait de Jade.

La voiture ralentit, jusqu'à se stopper complètement. Jusque-là, mon regard s'était focalisé sur le siège face à moi. Pour la première fois depuis que notre conversation avait pris fin, je jetai un regard à l'extérieur, se posant sur une petite maison à un étage et avec un garage. La pelouse venait d'être, semblait-il, fraîchement tondue. Le quartier était calme, ce qui me rassura. Sa mère avait déjà eu la visite de quelques paparazzis et je m'étais préparé à la perspective de leur présence, surtout que Jade rentrait officiellement demain chez elle. Le destin était-il de notre côté pour une fois cette semaine ?

– Il va falloir descendre, me chuchota Jade au creux de l'oreille après s'être approchée.

Je hochai la tête, plus par réflexe, mais je ne fus pas le premier à sortir : Craig nous avait déjà devancés et se tenait désormais à quelques pas de la voiture, inspectant de son regard attentif les alentours. J'avais tellement peur de prendre racine sur ce siège que j'ouvris la portière avant même d'avoir reçu son signal. Jade fit de même et alla instinctivement ouvrir le coffre. Je la rejoignis sans attendre et l'aida à décharger nos bagages avant que Craig n'arrivât à notre hauteur.

– Nous pouvons nous en charger, lui fis-je savoir d'un petit sourire.

Craig hocha la tête avant de s'écarter tandis que nous fîmes quelques pas vers la maison. Jade s'arrêta soudainement, puis se tourna vers mon garde du corps.

– Rentrez donc avec nous un moment, lui proposa-t-elle d'une voix enjouée. Laissez-moi vous offrir un rafraîchissement.

Ce mot me fit remarquer que la météo était bien différente de celle que nous avions quittée : il faisait chaud et je me sentais bête de n'avoir rien remarqué jusque-là. Ce que je remarquai sans aucune difficulté, en revanche, fut l'hésitation de Craig. Ce dernier me jeta un regard, sans trop savoir s'il devait ou non accepter. Discrètement, je lui fis signe que j'approuvai la proposition de ma petite amie. Craig devait toujours attendre mon accord, c'était la procédure...

– J'ignore quel est son horaire aujourd'hui, j'espère que nous ne devrons pas attente jusqu'à la tombée de la nuit. Je risque de m'endormir bien avant à cause du décalage horaire ! plaisanta-t-elle en insérant la clé dans la serrure.

Jade ouvrit la porte et fut la première à entrer. Alors que je faisais le premier pas dans sa demeure familiale, des éclats de rire nous parvinrent aussitôt et me figèrent sur place.

Sa mère était là, incontestablement. Mais il n'y avait pas qu'elle. Je distinguai plusieurs voix, au moins trois. Jade se tourna vers moi, un sourire désolé au visage. Je tentai de ravaler mon angoisse alors qu'elle se saisissait de ma main, consciente que j'étais incapable de bouger. Ce contact m'électrisa et me fit faire un pas supplémentaire, puis un autre. Je déposai mon sac dans un coin du hall d'entrée, près de ses deux valises, puis je me laissai guider jusque dans la pièce d'à côté. Nous y trouvâmes trois femmes : l'une d'elles était perchée sur une chaise près d'un mur visiblement concentrée à coller une affiche. La deuxième, la plus âgée dont je compris être sa mère, tenait fermement la chaise pour éviter une perte d'équilibre à la première. Quant à la troisième, elle donnait des indications d'une voix ferme et presque autoritaire à celle qui collait l'affiche, tantôt penchant trop à gauche, tantôt trop à droite.

Aucune d'elle n'avait entendu notre arrivée. Comment aurait-elle pu de toute façon ? La troisième, qui était soit la cousine de Jade, soit sa meilleure amie, avait une voix qui couvrait le moindre bruit, et les deux autres étaient trop focalisés sur leur tâche pour risquer un accident en étant distraites.

– Très belle affiche, s'exclama Jade. Mais, si je puis me permettre, c'est vrai qu'elle penche légèrement à gauche maintenant.

Les trois femmes sursautèrent, plus ou moins légèrement selon leur position initiale, tandis qu'elles tournèrent leur tête vers nous. Ensuite, elles se figèrent toutes les trois lorsqu'elles m'aperçurent, et je fis de même... encore. 

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