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35 - Alexandre


Alexandre

Samedi 6 juillet

Angleterre

Nous avions opté pour un trajet en voiture, plutôt qu'en avion. Certes, cette dernière possibilité nous aurait fait gagner cinq heures de route, mais il nous avait paru plus intéressant et romantique de parcourir une partie de l'Angleterre et de l'Écosse à travers les routes et les paysages qui allaient s'offrir à nous durant six heures. Nous étions partis au petit matin, vers six heures, dans l'espoir d'arriver à notre destination peu avant treize heures pour y prendre le déjeuner en compagnie du reste de la famille.

Le temps était radieux et aucune météo n'avait prédit la moindre goutte de pluie. C'était une journée qui s'annonçait radieuse et merveilleuse, je n'en avais aucun doute, même si ma copilote débordait d'une nervosité que je ne pouvais blâmer : je savais que j'aurais été dans le même état qu'elle si la situation avait été inversée. Et, un jour, cela serait le cas. Cela ne serait pas exactement la même chose, car je n'aurais pas à subir le poids de la monarchie, mais cela me créait assurément un certain stress.

Il nous restait deux petites heures de route, et Jade avait été particulièrement silencieuse ces vingt dernières minutes. Je n'avais pas osé relancer la conversation ou la questionner, car après tout je savais ce qui se passait dans sa tête. Mais le silence commençait à me peser et les chansons qui passaient à la radio n'étaient plus suffisamment distrayantes.

— Tu veux m'en parler ? la questionnai-je d'une petite voix.

Je la sentis se tourner vers moi et il me fallut toute la volonté du monde pour ne pas quitter la route des yeux et observer son si joli visage.

— N'en as-tu pas marre de m'entendre parler de mon stress depuis une semaine ?

— Je n'en aurais jamais marre de t'entendre parler, de quoi que ce soit. Je serai toujours là pour t'écouter, pour t'épauler et t'aider par tous les moyens possibles et inimaginables.

— Tous les moyens ? répéta-t-elle d'une voix hésitante.

— Tous les moyens, c'est promis. À quoi penses-tu, je sens qu'il y a une question derrière cette incertitude. Tu sais que tu peux tout me demander, n'est-ce pas ?

— Oui, c'est juste que... c'est à propos de Charlotte.

— Charlotte ?

C'était un prénom que je n'avais pas prononcé depuis plusieurs mois déjà, lors de la seule et unique conversation que nous avions eue sur nos exs. Elle avait été assez courte de mon côté, surtout parce qu'il n'y avait pas grand-chose à dire sur Charlotte et moi. J'avais presque oublié ces deux années passées ensemble, tant elles avaient été dénuées de saveur. Nous n'en avions pas reparlé depuis, pas une seule mention d'elle ou de ses exs. Voilà pourquoi je me retrouvai un peu surpris qu'elle atterrisse dans la conversation, comme un cheveu dans la soupe.

— Qu'est-ce qu'il y a avec Charlotte ?

— Je me demandai juste comment ça s'est passé pour elle.

— Quoi donc ?

— La rencontre avec ta famille.

— Elle ne l'a pas rencontrée. Enfin, pas comme toi tu vas les rencontrer. Elle a déjà pu les croiser à des événements mondains, mais pas comme ça.

— Quoi ? s'exclama-t-elle d'une voix confuse. Tu ne l'as jamais présentée à ta famille ?

— Non.

— Mais pourquoi ?

— Pourquoi l'aurais-je fait ?

— Vous êtes restés ensemble pendant deux ans.

— Exact.

— Et nous, ça ne fait que six mois.

— Encore exact.

Un nouveau silence s'installa dans l'habitacle, sans compter sur la musique. Cet échange était quelque peu surprenant, et j'avais un peu de mal à ajouter quoi que ce soit. J'avais l'impression que mes réponses l'avaient encore plus désarçonnée qu'elle ne l'était déjà, ce qui n'avait évidemment pas été mon but. Mais qu'aurais-je pu dire hormis la vérité ?

— Suis-je la première que tu présentes à tes parents ? relança-t-elle la conversation avec stupéfaction.

— Oui... Est-ce que... je ne sais pas, ça te met mal à l'aise ?

— Un peu. Je ne pensais pas être la première. C'est assez étrange et j'ai du mal à expliquer pourquoi. C'est aussi... flatteur. Mais je me demande pourquoi tu ne l'as pas présentée à tes parents alors que vous êtes restés ensemble pendant un bon moment.

— Parce que, au fond de moi, je savais que ce n'était pas la bonne. Alors que toi, je n'en ai jamais douté.

Et là, ce fut plus fort que moi. Je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'œil à Jade. Pendant cette brève seconde, je remarquai que mes mots l'avaient profondément touchée. Je m'en voulus de ne pas avoir attendu un moment plus propice pour le lui dire. Un moment où j'aurais pu lui prendre la main, l'embrasser, et la regarder plus longuement. Je reposai mon attention sur l'autoroute alors que de longues secondes silencieuses s'écoulèrent et me laissèrent plus perplexe encore.

— Je ne voulais pas te faire paniquer davantage.

— Je ne panique pas, me certifia-t-elle avant d'ajouter d'une voix moins sûre, enfin, ce n'est pas vraiment de la panique.

— Qu'est-ce donc alors ?

— Je n'en sais trop rien, c'est juste que... personne ne m'avait jamais aimée comme tu aimes. Personne ne m'a jamais aimée autant que tu m'aimes. J'ai peur de ne pas être à la hauteur de ton amour, et de tout ça.

— Tu n'as pas besoin d'être à la hauteur de quoi que ce soit, Jade. Je veux juste que tu sois toi-même. Que tu sois celle que j'aime depuis huit mois. C'est tout ce qui compte, je n'en demande pas plus, et je n'ai aucun doute quant au fait que tout le monde t'appréciera à ta juste valeur. Il n'y a que toi qui en doutes. J'aimerais que tu apprennes à t'aimer comme je t'aime. Tu penses que tu pourrais faire ça pour moi ? l'interrogeai-je d'une petite voix timide.

— Je... je vais essayer.

J'aurais aimé recevoir une réponse avec moins d'hésitation, mais c'était déjà un bon début. Je savais que la monarchie était quelque chose d'effrayant et je pouvais comprendre ce qu'elle pouvait ressentir, surtout ces derniers jours. La voir douter, la voir redoubler d'efforts pour apprendre, m'avait permis de remarquer le manque de confiance qu'elle avait en elle-même. Aux premiers abords, on pouvait penser qu'il n'y avait rien. Mais en apprenant à la connaître, j'avais aussi appris à appréhender ses craintes, à remarquer ses insécurités. Des insécurités que nous possédions tous, et que nous cachions plus ou moins facilement.

Jade avait toujours peur de ne pas être à la hauteur. De ne pas suffire, et cela me brisait le cœur. Je ne connaissais pas avec exactitude ce qui lui avait créé ce sentiment, même si j'avais quelques pistes de réponse. La première, c'était sans hésitation son père qui l'avait abandonnée avant même sa naissance. Que devait ressentir un enfant dont l'un des deux parents l'avait abandonné ? Cela devait être une douleur inimaginable, que je ne souhaiterai à personne. Jade ne m'en avait parlé qu'une fois, très brièvement. Et j'avais compris sans difficulté que c'était une blessure qu'elle n'avait jamais su guérir, et qu'elle tentait d'oublier.

Ma seconde hypothèse, qui faisait assurément partie d'un tout avec la première, c'était ses exs. Tout du moins, celui qui l'avait trompée et qui avait dû jouer un rôle important dans son estime d'elle-même.

Tout ça était des hypothèses que je gardais pour moi en attendant qu'elle ressentît le besoin de me partager ses sentiments. Je ne voulais en aucun cas la forcer à me les révéler si elle ne s'en sentait pas prête ou simplement si elle n'en avait pas envie.

J'essayai de penser à autre chose, à la moindre chose qui pourrait l'aider à se sentir mieux, mais je ne trouvai rien de plus qui pourrait être utile. Je m'étais efforcé, ces derniers jours, à répondre à toutes ces demandes et ces questions, il n'y avait rien à faire à cet instant précis. La seule chose qui arriverait enfin à l'apaiser, c'est de vivre ce moment qu'elle redoutait tant.

— On n'est plus très loin, à peine quinze minutes de route.

Et je m'en voulus de lui avoir donné cette indication, car je la sentis s'angoisser un peu plus à chaque kilomètre. Mais qu'aurais-je pu faire ? J'étais persuadé qu'elle m'aurait engueulée si je ne lui avais rien dit !

Du coin de l'œil, je la vis réarranger sa robe une bonne centaine de fois en l'espace de quinze minutes. Baisser le pare-soleil et le relever après avoir vérifié sa coiffure et le peu de maquillage qu'elle avait mis en partant, et ça autant de fois que pour sa robe. Mon dieu, si seulement je pouvais lui faire comprendre, une bonne fois pour toute, qu'elle était parfaite et qu'elle n'avait absolument aucune raison de s'inquiéter !

Nous traversâmes une partie d'Édimbourg avant d'arriver devant le portail du palais. Ce dernier s'ouvrit sans qu'aucun garde n'eût besoin de venir vérifier mon identité, ma voiture faisant office de carte d'identité. Avant de redémarrer, je jetai un coup d'œil au rétroviseur et vis que la voiture de mes gardes était toujours derrière nous. Nous entrâmes ensuite dans la résidence et je garai doucement la voiture devant l'entrée.

— J'imagine que je n'ai pas le droit de m'occuper de mes valises moi-même ?

— Affirmatif, des employés vont se charger de les amener dans ta chambre.

— Ma... ma chambre ?

Je coupai le moteur alors qu'un homme ouvrit ma portière. Je n'eus pas le temps de répondre, que je décidai de sortir de la voiture. Que cela faisait du bien de se tenir debout après plusieurs heures assis !

— Votre Altesse Royale, me salua le valet.

— Bonjour, Dean, comment allez-vous ?

— Très bien, monsieur, merci. Avez-vous fait bon voyage ?

— Ce fut long, mais très agréable. Où sont-ils tous ?

— Sur la terrasse, monsieur. Le temps paraissait parfait à Sa Majesté pour ne pas en profiter.

— Oui, elle a raison, le temps est radieux.

Je jetai un œil de l'autre côté de la voiture et vis que Jade venait d'en sortir, en jetant un œil timide à l'autre valet qui venait de lui ouvrir la portière.

— Pas de drames à déclarer ? interrogeai-je Dean avec espoir et discrètement.

— Aucun, monsieur. Ils sont tous d'excellente humeur. Une journée idéale, monsieur.

— Parfait, merci, Dean.

Je lui tendis ensuite les clés de la voiture avant de tendre la main à Jade qui arrivait à ma hauteur. Elle s'en saisit sans attendre, je dirai même qu'elle m'agrippa avec une force inégalée jusqu'à présent. Nous fîmes ensuite quelques pas vers l'entrée, tandis que je l'observai avec appréhension. Sur son visage se dessinait un mélange d'émotion : de l'angoisse, bien entendu, de la timidité, et de l'admiration pour la demeure dont elle découvrait seulement l'extérieur.

— Ils nous attendent sur la terrasse. Tu vas voir, les jardins sont magnifiques.

— Oui... Oui. Mais, pourquoi tu as dit ma chambre juste avant ? Pourquoi pas notre chambre ?

— Officiellement, nous ne sommes pas mariés, donc nous n'avons pas la même chambre. Une règle stupide qui fait partie du protocole, et qu'Edward a bien entendu enfreinte avec Cécilia. Je compte faire pareil cette nuit en m'extirpant de mon lit pour rejoindre le tien.

— Tu as intérêt, je ne suis pas sûre de réussir à dormir si je suis seule dans un lit immense, qui sera lui-même dans une chambre tout aussi immense.

— Je te promets que je ne te laisserai pas seule une seule minute, je serai toujours à tes côtés et tout se passera...

— Wow ! s'exclama-t-elle.

Jade mit sa main devant sa bouche alors qu'elle s'arrêta et s'éloigna de moi de quelques pas, elle fit ensuite un tour sur elle-même, doucement, regardant le hall d'entrée où nous nous trouvions à trois cent soixante degrés.

J'avais toujours eu l'habitude de vivre dans ces demeures. Les immenses, resplendissantes et incroyables résidences de la couronne d'Angleterre où peintures, sculptures, argenterie et tout un tas d'objets en or, en argent ou encore ornés de pierres précieuses décorer chacune des différentes pièces. J'oubliai parfois à quel point cela pouvait paraître incroyable aux yeux d'une personne lambda. À que point le moindre des objets que je côtoyais tous les jours avaient une histoire et une valeur comme nulle autre pareille.

— Je vais m'y faire, me murmura-t-elle sans conviction. Ce ne sont rien que des maisons qui sont remplies d'employés et d'objets historiques. Tout va bien, je suis totalement zen, je gère, ajouta-t-elle avant de prendre une profonde respiration. Il n'y a rien d'étrange dans tout ça.

Je ris, parce que je ne trouvai rien d'autre de mieux à faire face à sa réaction, face à ses yeux qui s'illuminaient. Je m'approchai d'elle alors qu'elle baissait son regard vers moi après avoir admiré des tableaux qui se situaient sur les murs. Je fis glisser mes mains sur ses joues et déposa un baiser sur ses lèvres. C'était la première fois que nous étions restés aussi longtemps sans nous embrasser, et c'était ma dernière occasion de le faire avant un moment. Je me voyais mal l'embrasser devant ma famille, Jade était suffisamment stressée comme ça pour la mettre encore plus mal à l'aise. Alors, je profitai de cet instant où il n'y avait qu'elle et moi... Tout du moins, c'était ce que je pensais. 

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