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34 - Jade


Toutes mes excuses pour l'attente, j'étais en pause

 Jade

Lundi 1er juillet

Quelque part entre Oxford et Northampton

— J'aime tant cet endroit, murmurai-je aux anges.

Je tournai la tête vers Alex qui, après quelques secondes d'observation du plafond, revint à lui et pivota vers moi. Il m'adressa un sourire avant d'embrasser mon front, puis hocha la tête, comme pour me signifier qu'il ressentait la même chose.

— J'aimerais que le temps s'arrête, me confia-t-il ensuite. J'ai l'expression qu'on a quitté Oxford il y a deux heures, alors que nous sommes ici depuis vingt-quatre heures. Le temps passe trop vite quand je suis avec toi. À défaut de l'arrêter, j'aimerais pouvoir le ralentir, ne serait-ce qu'un peu. J'ai l'impression que cette semaine va passer en un claquement de doigts, et je ne suis pas prêt pour ça.

— Je sais... Je ne me sens pas prête non plus.

Alex parlait de notre éloignement, ce qui était aussi mon cas, mais mes craintes étaient plutôt tournées vers l'événement le plus proche : à savoir, la rencontre avec sa famille. Et Alex l'avait bien compris.

— Tu veux qu'on annule ?

— Non, cela ne sert à rien. J'aurais toujours peur, même si on repoussait ça dans deux mois ou dans un an. Je suis terrifiée à l'idée qu'il ne m'apprécie pas. Je... Je t'aime tellement Alex, je veux vraiment que tout se passe bien.

— Tout se passera bien, je le sais. Je le sens, j'en ai l'intime conviction. On va passer un week-end merveilleux tous ensemble. Je te promets que toutes tes craintes vont se dissiper en l'espace de quelques minutes lorsqu'on sera là-bas. Fais-moi confiance, d'accord ?

J'acquiesçai d'un signe de tête, bien qu'en ayant toujours quelques doutes. Ces derniers ne pourront que se dissiper une fois le moment passé. Mais j'étais un peu plus sereine, car Alex l'était. Il ne doutait pas une seule seconde et il les connaissait bien mieux que moi, je devais donc apprendre à être plus confiante, envers lui, mais aussi envers ma propre personne. Je pensais être quelqu'un de bien, Alex avait donc raison : je ne devrais pas m'inquiéter outre mesure... Je devais juste... eh bien, ne pas trop penser au poids de la couronne pour le moment.

— Nous devrions sortir de ce lit, suggérai-je à demi-mot. Il a l'air de faire tellement beau dehors, ce serait dommage de ne pas en profiter, au moins quelques heures.

— Oui, tu as raison, et puis on sera vite de retour dans le lit.

— Ah oui ? Et pourquoi dis-tu ça ? le questionnai-je, amusée.

— Je ne pensais pas à ça ! se défendit-il très sérieusement. Je disais ça parce qu'il est déjà dix-sept heures.

— Dix-sept heures ? Déjà ? Moi aussi, j'aimerais que le temps s'arrête... Je pensais qu'il était à peine quatorze heures. Comment le temps a-t-il pu s'écouler aussi vite ?

— Tu sais bien qu'il s'écoule plus vite quand on s'amuse, non ?

Alex lâcha un rire avant de m'embrasser sur le front et de quitter le lit. Nous prîmes ensuite une douche rapide avant d'enfiler les premiers vêtements qui nous passèrent sous la main et de rejoindre l'extérieur... Avec un paquet de biscuit en guise de compagnon pour mon estomac.

— Donc, il y aura bien tes parents, ta grand-mère, ta sœur, ton frère et son épouse. C'est bien ça ?

Alex approuva d'un signe de tête, le sourire aux lèvres. Cela ne faisait que dix fois que je lui posai cette question, et qu'Alex y répondait sans sourciller. Il comprenait que j'avais besoin de tout récapituler.

— Et personne d'autre ?

— Eh bien, hormis la ribambelle d'employés du palais, non. Pourquoi, tu pensais que j'allais inviter d'autres personnes ? N'es-tu pas déjà suffisamment angoissée ?

— Si... non, enfin... Si, je suis suffisamment angoissée. C'est juste qu'il y aura la mère de ta mère, enfin, ta grand-mère maternelle, mais je n'ai pas beaucoup d'informations concernant ton autre grand-mère... et ton autre grand-père. Tu n'en as parles pas beaucoup, alors je me demande si... si tu t'entends bien avec eux. Et là, je m'en veux un peu d'avoir lancé le sujet, parce que je me dis que tu ne voulais peut-être pas en parler et que...

Alex s'arrêta et comme je lui tenai la main, cela me fit stopper net dans ma démarche, mais aussi dans mes paroles. Je me tournai ensuite vers lui, le regard hésitant.

— Jade, tu peux me poser toutes les questions que tu veux. J'ai envie que tu saches tout de moi. Je ne veux pas que tu aies peur qu'on parle de certains sujets, j'aimerais qu'on soit les plus transparents possible, toi et moi. D'accord ?

J'acquiesçai d'un signe de tête alors que nous reprîmes notre balade.

— Je m'entends bien avec eux, me confia-t-il. Mais comme ma grand-mère maternelle fait partie intégrante de l'institution, j'ai toujours passé beaucoup plus de temps qu'avec les parents de papa. Ils vivent en Écosse et sont rarement en Angleterre, sauf pour les grandes occasions. J'essaie de leur rendre visite quand j'ai un moment, mais j'ai tant de choses à gérer qu'il peut se passer un long moment sans que je les voie. Et puis, malgré l'amour que je leur porte, je dois avouer qu'ils sont parfois un peu froids. C'est horrible à dire, mais ils ne me manquent pas autant que mon autre grand-mère, que je vois pourtant plus souvent. Je ne suis pas attaché de la même manière... Est-ce que tu trouves ça horrible ?

— Non, pas du tout. Tu ne peux pas avoir le même amour ou la même relation avec tes deux grands-mères. Ca dépend de plusieurs facteurs, pas que du sang. C'est comme Scarlett et moi. Je la considère comme ma sœur alors qu'on n'a aucun ADN en commun, qu'on n'a pas grandi ensemble.

— Oui, tu as raison. Mais parfois, je culpabilise un peu de ne pas avoir la même connexion que celle que j'ai avec ma grand-mère maternelle. Je me dis que, peut-être, si je fais des efforts, ça pourrait changer ?

— Tu sais, une relation, ça va dans les deux sens. Est-ce qu'ils en font ?

Nous continuâmes à marcher et je tournai la tête vers lui. Alex sembla en pleine réflexion et je lui laissai le temps de répondre à ma question, le cœur un peu triste pour lui.

— Pas vraiment, finit-il par admettre. C'est toujours moi qui appelle en premier, qui envoie des messages pour prendre de mes nouvelles. Ils étaient au mariage, bien évidemment, mais ils ont passé plus de temps à parler à d'autres personnes que leurs petits enfants. Ou même leurs enfants.

— Ton père a le même genre de relation que toi avec eux ?

— Oui, ils ne sont pas très proches. Je ne l'avais jamais vraiment remarqué jusqu'à maintenant. Papa parle rarement d'eux. C'est dur à dire, mais j'ai parfois l'impression qu'ils n'existent pas. Je ne perçois pas vraiment ce manque et... oh, Jade, je suis désolé.

Je fronçai les sourcils tandis que je m'arrêtai et lui lançai un regard interrogateur.

— Pourquoi t'excuses-tu ?

— Parce que... j'ai l'impression d'être insensible. Je suis sûre que tu donnerais tout pour passer ne serait-ce qu'une heure avec ton grand-père, alors que moi je...

— Alex, tu n'as pas à t'excuser parce que ta relation avec tes grands-parents est différente de celle que j'avais avec mon grand-père. Tu ne devrais pas te forcer à faire des efforts avec tes grands-parents à cause de ma situation. On ne devrait jamais se forcer à quoi que ce soit dans la vie ni avec qui que ce soit.

— Tu as raison, soupira-t-il d'aise. Merci.

— Merci ? Pour ?

— D'être toujours là. D'être une oreille attentive et bienveillante. Merci de ne pas me juger, merci d'être là malgré tout ce que je suis. Merci de ne pas t'être enfuie, d'être restée. De rester chaque jour. De m'avoir choisi. Moi et ma vie de folie.

Je caressai sa main avec mon pouce tandis que je me postai face à lui. Je fis glisser mes bras autour de sa nuque et approchai mon visage un peu plus du sien.

— Je t'aime Alex. Je t'aime toi, et j'apprendrai à connaître et à aimer toute ta vie. J'ai juste besoin de temps pour m'accommoder à tout ça.

— Je te laisserai tout le temps qu'il faut, et je t'apprendrai tout ce qu'il faut savoir.

— En parlant de ça, émis-je avec un sourire en coin.

Je m'écartai ensuite de quelques pas. J'avais réussi à mettre la rencontre avec sa famille dans un coin de ma tête, mais maintenant qu'il me proposait son aide, c'était assurément le bon moment pour me replonger dans mon apprentissage.

— Très bien, dit-il en levant les yeux au ciel. Par quoi veux-tu commencer ?

— Ce serait plutôt à toi de me dire ce qui manque à mon éducation. Comme suis-je censée te questionner sur quelque chose que j'ignore ? La seule chose que je pense savoir, c'est comment faire la révérence et comment m'adresser aux différents membres de ta famille, selon leur rang.

— Ce qui est, en fait, déjà nonante pour cent du travail.

— Alex ! Je suis certaine qu'il y a une tonne de petites choses que je dois savoir, comme l'étiquette quand on est à table.

— Ma mère ne va pas refuser notre relation simplement parce que tu prends la mauvaise fourchette.

— C'est évident. Mais si je prends les bonnes fourchettes, si je dis la bonne chose, si je n'enfreins l'une de vos règles, tu sais ce que ta famille pourrait penser ? Il pourrait se dire : « Ouah, regardez Jade ! Elle a fait des recherches, elle s'investit dans sa relation, c'est pas une énième Américaine gourde et ignorante ».

— Tu es très gentille avec tes compatriotes, éclata-t-il de rire.

— Je sais ce que vous pensez des habitants de mon pays, nuance. Et je suis déterminée à vous faire changer d'avis à ce sujet, et à me faire accepter par toute ta famille. Pas seulement pour ma personnalité, mais aussi pour le respect que j'ai envers eux et l'effort que j'aurai mis ces derniers jours pour leur façon de vivre.

Alex s'arrêta de rire et se mit à me sourire tout en observant avec douceur et bienveillance. Je croisai les bras autour de ma poitrine en le défiant du regard, curieuse de savoir ce qui pouvait se passer dans sa tête.

— Jade, prononça-t-il avec amour. Si mes parents avaient simplement entendu tout ce que tu viens de dire à propos de la monarchie, ils seraient tombés amoureux de toi comme je l'ai fait. Et c'est ce qui va se passer, j'en suis persuadé. Et je vais t'aider. Pas pour être certain que ça arrive, mais simplement pour t'apporter mon soutien. Je sais qu'ils n'ont pas besoin de ça, mais apparemment ça te tient vraiment à cœur, alors nous allons étudier tout ça. Par quoi veux-tu commencer ? Tu veux me montrer cette merveilleuse révérence que Mila t'a apprise ?

Je fronçai les sourcils tout en regardant l'endroit où je me trouvai : cette forêt. Je déclinai ensuite la proposition d'Alex avant de lui donner de plus amples explications.

— Je ne suis pas sûre que le terrain est très approprié pour une telle performance. Je me suis surtout entraînée sur un terrain lisse, ça me paraît un peu risqué.

Alex éclata à nouveau de rire, puis il me tendit sa main et me proposa de continuer un peu notre promenade avant de rentrer et de nous mettre au travail. J'acceptai volontiers, soulagée de ne pas m'y mettre tout de suite et de pouvoir profiter encore de quelques instants d'insouciance en sa compagnie avant d'être envahie par un léger stress qui se transformerait au fil des jours en une source d'angoisse que je peinerai à calmer.

Pour le moment, il n'y avait rien d'autre qui comptait. Il n'y avait que lui, l'instant présent et ce lien si unique qui nous liait l'un à l'autre.

Ces derniers mois m'avaient appris une chose. Une simple chose qu'on oubliait trop souvent : l'instant présent. Ce cadeau si précieux qu'on gâchait trop souvent à cause des regrets et des doutes. 

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