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33 - Alexandre


Alexandre

Dimanche 30 juin

Oxford

— Il t'a laissé supprimer les photos ? Vraiment ?

J'étais bouche bée après que Jade m'eut raconté sa brève rencontre avec le photographe. C'était inhabituel, presque irréel.

— Oui, il m'a tendu son appareil sans que j'aie eu besoin de lui demander. J'ai ensuite supprimé toutes les photos, sans aucune autre question ni même un commentaire.

— Ça alors ! m'exclamai-je, toujours sous le choc. Et il voulait juste savoir comment ton année s'est passée ? Absolument aucune mention de nous, de moi, de la famille royale ?

— Absolument aucune.

— Rappelle-moi, comment a-t-il dit qu'il s'appelait ?

— Ben.

— Ben ? Pas de nom de famille ?

— Je n'ai pas vraiment eu envie de pousser ma curiosité jusqu'à ce point. J'étais juste soulagée qu'il ait tenu parole, et j'avais surtout envie de retrouver mon lit. D'ailleurs, si ça ne tenait qu'à moi, je retournerais faire un petit somme.

— Promis, on se couchera tôt aujourd'hui.

Jade m'adressa un sourire avant de reprendre le rangement et le nettoyage de sa chambre. Je l'aidai du mieux que je le pus, surtout pour la partie nettoyage, car je me voyais mal ranger ses affaires dans ses valises, c'était trop personnel. D'autant que la voir le faire était déjà suffisamment douloureux sans y mettre la main à la patte. Voir ses placards se vider au fur et à mesure de l'après-midi me rappelait que notre temps avant son départ était compté. Mon cœur se fissurait à chaque vêtement qu'elle repliait soigneusement avant de ranger dans l'une de ses valises. Je me demandais d'ailleurs ce qu'elle pouvait bien ressentir et à quoi elle pensait à cet instant précis. Elle devait avoir hâte de retrouver sa mère, sa cousine ou encore sa meilleure amie. Y avait-il aussi de la tristesse à l'idée de me quitter dans un coin de son cœur ? Cela était égoïste de ma part, mais je l'espérais un peu.

Moi, je l'étais. J'étais à deux doigts de la kidnapper et de m'enfuir loin de cette île. Trouver un coin perdu, y vivre à jamais sans penser à personne d'autre qu'à nous.

Si seulement tout ça était possible...

— J'ai bientôt fini, me fit-elle savoir en fermant le dernier tiroir de son bureau.

Je sortis mon téléphone de ma poche et envoyai un message à mon garde du corps pour le tenir informé de la situation. Nous avions convenu d'un plan afin d'essayer de nous échapper de l'enceinte du bâtiment sans trop nous faire voir, comme la première fois que nous nous étions enfuis pour le week-end.

— Tu es sûr que cela n'ennuie pas Lord Cavendish qu'on s'approprie à nouveau sa maison pour quelques jours ? me questionna Jade d'une voix gênée.

— Pas du tout, ne t'en fais pas. Lui et sa famille sont en vacances de toute façon. Et puis, c'est un échange de bons procédés.

— Que veux-tu dire par là ?

— J'ai convaincu grand-mère de faire une photo avec lui la prochaine fois qu'ils se retrouveront à un événement mondain. Après un tel exploit, Alastaire nous aurait laissé sa maison tout l'été si on avait voulu.

— Hum, ne me tente pas...

La tristesse. Je la ressentis dans sa voix et je me détestai d'avoir espéré, il y a quelques minutes à peine, qu'elle fut triste. Car maintenant que je le savais, cela me brisait d'autant plus le cœur. Je me tournai vers elle et fis quelques pas en sa direction. Jade me tournait le dos, rangeant ses dernières affaires dans sa valise. Je fis glisser mes mains sur sa taille tandis qu'elle se redressait. Ma tête était contre sa tête, ses mains désormais sur les miennes. Nous restâmes là quelques instants, avant que Jade ne pivotât et posât son regard sur le mien, un sourire forcé au visage.

— Qu'est-ce qui t'empêche de rester tout l'été ?

Je n'aurais pas dû poser cette question. C'était comme remuer le couteau dans la plaie, j'avais aussi cet espoir. Celui où elle dirait oui.

— Alex, dit-elle d'un soupir. Si je ne rentre pas dans quinze jours... Si... si je reste encore à tes côtés, je ne rentrerais jamais. Et, il faut que je rentre. Toute ma vie est là-bas... enfin, presque tout.

Jade baissa les yeux tandis qu'elle posait ses mains sur mon torse, puis son front. Je déposai un baiser sur son crâne, sans rien ajouter, même s'il y avait mille choses que j'aurais voulu lui dire à cet instant précis. Des choses qu'il était encore trop tôt pour dire ou insinuer.

Je ne pouvais pas lui demander de venir vivre avec moi ni même de lui demander sa main, là, maintenant. C'était trop précipité, trop fou, trop inconscient. Je n'en fis donc rien, ravalant mes larmes et mes folles envies, et la serrant tout contre moi avec l'espoir vain que le temps s'arrêterait pour nous laisser profiter de cet instant un peu plus longtemps.

— Je t'aime tellement, émit-elle d'une petite voix timide.

Nous nous l'étions dit plusieurs fois ces derniers mois, à chaque fois que nous étions ensemble nous nous avions notre amour comme si c'était la première fois. Mais cette fois, c'était différent, car c'était la tristesse qui nous encerclait dans ce moment. C'était comme si les quinze jours que nous avions devant nous étaient déjà terminés et que Jade s'apprêtait à prendre son avion. Imaginer ce moment était très dur à gérer.

— Je t'aime, Jade.

J'essayai de me montrer fort, car je ne voulais pas qu'elle ressentît ma propre émotion. Je voulais profiter de ces deux prochaines semaines ensemble, pleinement, sans me soucier de ce qui arriverait le dernier jour. Je voulais que notre ciel soit bleu tout du long avant l'arrivée de l'orage.

Je fis glisser l'une de mes mains jusqu'à sa joue et Jade releva la tête sans attendre. Ses grands yeux verts croisèrent les miens et son sourire retrouva toute sa joie et sa lumière. Je l'embrassai ensuite. Comme si c'était la première fois, et comme si c'était la dernière fois.

— J'ai hâte de passer ses prochains jours avec toi.

Si elle savait à quel point j'avais hâte, moi aussi. Nous allions être rien qu'elle et moi pendant presque une semaine avant de prendre la direction du palais d'Holyrood, pour rencontrer ma famille. Je savais que Jade serait bien accueillie, pourtant j'appréhendai un peu. Je ne préférais même pas imaginer dans quel état de stress elle allait être à l'approche du jour j. Je savais à quel point cela comptait pour elle de réussir cette étape de notre relation, et de le faire avec le respect le plus total du protocole. Et bien que j'avais accepté de l'aider, je savais que ce foutu protocole serait jeté à la poubelle à peine quelques minutes après notre arrivée. J'allais pouvoir compter sur la joie et spontanéité de Sophie pour ça.

Jade m'embrassa sur la joue avant de se remettre à la tâche. Moins d'une minute plus tard, elle reprit la parole.

— Bon, ça y est... Je crois que tout est bouclé.

Je n'en attendis pas plus pour envoyer l'information à Dany. Jade refit ensuite un tour de la chambre, avant que Dany ne frappât à la porte quelques minutes plus tard. J'allais lui ouvrir sans attendre.

— Bonjour Dany !

— Bonjour Monsieur, Mademoiselle Lawson, ajouta-t-il en voyant Jade derrière moi.

— Tout est prêt. Jade, ta clé ?

Je me tournai vers elle et elle fit quelques pas vers nous. Elle extirpa de la poche de son jean la clé de sa chambre qu'elle tendit à Dany après une brève seconde d'hésitation. Si j'avais moi-même déjà quitté ma chambre, et cela m'avait fait un pincement au cœur, je ne pouvais pas imaginer ce que devait ressentir Jade. Elle qui n'était restée que neuf mois ici, elle qui avait toujours su qu'elle quitterait le pays... j'avais rendu tout ça plus difficile, j'en avais conscience.

— La voiture vous attend déjà à l'entrée principale, monsieur. Il reste un ou deux photographes, mais les autres ont déserté vers l'entrée ouest il y a quelques instants.

Je n'étais pas satisfait, mais je ne pouvais pas prétendre que nous pourrions prendre la fuite aussi facilement que la dernière fois. Une partie importante des étudiants quittaient leurs chambres depuis une semaine, la presse savait que ce n'était plus qu'une question de temps avec que nous fîmes de même. Il était évident que toutes les sorties devaient être couvertes.

— On va peut-être tomber sur ton pote Ben, m'adressai-je à Jade avec un rire. Tu penses que je pourrais aussi lui faire supprimer ses photos si je réponds à l'une de ses questions ?

— Aucune idée, mais tu pourras toujours essayer si on le croise, plaisanta-t-elle.

Jade se saisit de son sac à dos tandis que je me tournai vers Dany.

— Essayez de vous renseigner sur un certain Ben, lui murmurai-je. Apparemment, c'est un photographe. Il a sûrement déjà pris Jade en photo.

— Que dois-je faire lorsque je l'aurais trouvé ?

— Rien de particulier pour le moment, je veux juste savoir qui est ce type.

Son intervention n'était pas commune et cela m'intriguait. Peut-être était-ce exactement ce que ce type recherchait : mon attention. J'allais lui donner, sans pour autant qu'il en fût conscient. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais faire des informations que trouverait Dany, j'avais juste besoin d'en savoir plus, pour la protéger.

— Allons-y, émit Jade avec le sourire. Si on ne part pas très vite, je risque de prendre racine dans cette chambre et ne jamais la quitter.

« J'aimerais juste que tu ne quittes jamais l'Angleterre » pensai-je en lui adressant un sourire. J'attrapai ensuite mon propre sac à dos avant de me tourner vers mon garde du corps.

— A toute à l'heure, Dany.

— Monsieur, Mademoiselle.

Dany nous adressa un signe de tête alors que nous quittâmes la chambre de Jade. Main dans la main, nous descendîmes les escaliers jusqu'à arriver dans le hall d'entrée où je m'arrêtai.

— J'ai failli oublier !

Jade me lança un regard interrogateur alors que je fis glisser mon sac à dos de mon épaule et que je l'ouvris. J'en sortis deux casquettes et deux paires de lunettes.

— C'est pas ça qui nous fera passer incognito, je sais. Mais au moins ils ne verront pas toutes nos expressions faciales avec ça. Qu'en dis-tu ?

— J'en dis qu'on n'a rien à perdre.

Sur ces mots, Jade attrapa sa panoplie et s'en vêtit sans attendre. Elle me lança ensuite un grand sourire et la voir aussi joyeuse me réconforta. La presse pouvait être impitoyable et intrusive, mais Jade arrivait à gérer la situation avec un tel sang-froid que j'en étais admirative.

— Alors, comment je suis ?

— Sublime, comme toujours.

— Je me demande ce que tu vas dire lorsque tu verras la robe que j'ai achetée pour rencontrer ta famille.

— Jade, je t'avais dit de ne pas dépenser de l'argent pour ça !

— Alex ! Combien de fois allons-nous avoir cette discussion ? Je n'allais quand même pas me présenter à la Reine d'Angleterre en jeans et baskets enfin !

Bon, d'accord, elle marquait un point. Mais je refusai de le lui accorder : je mis à mon tour lunettes de soleil et casquette avant de lui tendre à nouveau la main.

— Allons-y, j'ai vraiment hâte de retrouver notre cottage.

— Notre cottage ? répéta-t-elle amusée. Es-tu en train de m'annoncer qu'en fait tu l'as acheté ?

— Ne me tente pas.

— Qui tente l'autre maintenant ?

Jade avait un sourire en coin. Celui qui me donnait envie de l'embrasser, là, maintenant. J'avais du mal à résister à un tel sourire ravageur, mais j'avais conscience que la voiture m'attendait et que nous serions bientôt dans un endroit qui serait plus propice à ce genre de rapprochement. Je me retiens donc de lui déposer un baiser alors qu'elle fit glisser sa main dans la mienne et que je repris possession de mon sac. Ensuite, nous sortîmes et une dizaine de minutes plus tard, nous quittâmes Oxford. 

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