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30 - Jade


Vu que c'est Pâques, vous avez droit à un petit chapitre aujourd'hui ;)


Jade

Samedi 11 mai, peu avant minuit

Londres

La journée était passée à une vitesse folle, et je devais bien avouer que je ne regrettai pas une seule seconde d'avoir accepté la proposition de Mila d'être venue dans sa famille. Ils avaient tout de suite su me mettre à l'aise et m'intégrer dans cette jolie ambiance emplie de rire et d'amour.

C'était une famille comme cela que je voulais.

La mienne n'était composée que de maman, Brooke et sa mère. Grand-père était mort et, quelques années plus tard, grand-mère avait suivi. Nous n'étions plus que quatre et, bien que nous étions soudées, j'aurais aimé avoir de grandes fêtes familiales ou simplement des journées passées ensemble, comme Mila et sa famille.

Je voulais au moins quatre enfants, et autant de chiens si cela était possible.

« Si cela était possible ». Cette phrase voulait dire tant de choses. Cette phrase me relevait un peu plus un futur que je peinais à bien distinguer. Un futur trouble. Il y avait moi, il y avait Alex, mais c'était un peu près tout.

Voir le mariage royal de la décennie, mais surtout le voir dans l'aspect le plus important de sa vie, m'avait permis de mieux comprendre son monde, ainsi que d'appréhender la collision de son monde avec le mien.

J'étais passée de l'émerveillement... à une tonne de questionnements. Et j'avais tout gardé pour moi, de peur d'être prise pour une véritable imbécile, inculte ou une personne naïve par toute la famille de mon amie.

J'avais tout gardé pour moi, mais une fois que nous fûmes seules, Mila et moi, dans sa chambre, je fus incapable de taire tout ce qui se passait dans ma tête depuis presque dix heures.

— Alors, vas-y, crache le morceau, lâcha-t-elle en croisant les bras. Ça fait des heures que je vois que tu te tortures l'esprit. Dis-moi à quoi tu penses. Dis-moi ce qui te fait peur.

— Pourquoi penses-tu que j'ai peur ? lui demandai-je d'une petite voix.

— Parce qu'il faudrait être carrément stupide pour ne pas avoir peur de tout ça. De la vie de dingue qu'Alex mène. Et, aux dernières nouvelles, Jade, tu es loin d'être stupide. T'es juste restée dans ta bulle ces derniers mois, mais là t'es en train d'en sortir et de réaliser ce qu'il est. Ce qu'il vit quotidiennement. Ai-je tort ?

Je hochai négativement la tête sans aucune hésitation. Mila était perspicace et je n'avais de toute façon aucune intention de lui cacher la vérité. S'il y avait bien une personne à qui je voulais parler, c'était à elle. Brooke, Maman ou encore Scarlett n'auraient pu comprendre aussi bien que Mila, qui était anglaise, et qui avait donc plus de connaissance sur le sujet qui m'inquiétait.

— Est-ce que tu te vois faire ta vie avec Alex ?

— Bien sûr que oui, Mila...

— Est-ce que tu te vois faire ta vie avec Alex, ici, en Angleterre, avec son mode de vie ?

J'ouvris la bouche, prête à réponde que oui, mais le mot resta bloqué en travers de ma gorge. Immédiatement après, je me sentis prise d'une haine incommensurable envers ma propre personne, et je fondis en larmes. Je cachai mon visage dans mes mains, incapable de contenir plus longtemps ce qui m'avait rongé toute la journée, et honteuse d'avoir hésité quant à l'avenir de mon couple.

— Oh, Jade, s'exclama Mila d'une voix brisée.

La seconde d'après, mon amie s'installa à mes côtés et me prit dans ses bras.

— Je te promets que je ne voulais pas te faire pleurer, je voulais juste t'aider, car tu avais l'air d'avoir besoin de parler.

J'étais bien incapable de lui répondre, et Mila dut le comprendre, car elle n'ajouta rien. Elle me laissa le temps de me remettre du raz-de-marée qui m'avait submergée sans crier gare. Une fois que je me sentis prête, je relevai doucement la tête, posai mon regard sur mon amie qui avait l'air tout aussi bouleversée de me voir dans un tel état, et je pris la parole.

— Alex est parfait, vraiment... Mais si lui est parfait pour moi, je ne sais pas si je suis parfaite pour sa vie. Pour son monde, sa famille, ce peuple. Il est fait pour moi, mais je ne suis pas sûre d'être faite pour lui, pour tout ça. C'est vrai quoi, Mila, je suis une étrangère dans ce pays. Je suis une Américaine, j'ai un prêt étudiant qui, même si je n'en parle pas, va m'angoisser dès que j'aurais eu mon diplôme. Je suis une roturière, Mila. Je ne connais rien à sa vie, au protocole, à ce peuple. Ils ne voudront jamais qu'une étrangère épouse l'un de leurs princes ! Et puis, il y a...

— Jade, stop, me pria-t-elle de faire d'une voix ferme. Tu vas me donner une migraine épouvantable, et tu vas beaucoup trop vite pour moi. Un argument à la fois, d'accord ?

Je hochai la tête, me retenant d'ajouter de nouveaux points à une liste qui se rallongeait au fil des minutes.

— Bon, reprit-elle après une profonde respiration, on va y aller étape par étape, d'accord ? Première chose très importante : tu t'en fous du peuple, d'accord ? Ils n'ont clairement pas leur mot à dire dans votre relation. Les premiers que ça regarde, c'est Alex et toi, et c'est tout. Ensuite, tu as parlé de sa famille. Tu crois qu'ils ne vont pas t'accepter ? Tu as déjà rencontré sa grand-mère non ?

— Oui, mais c'était très furtif, on a à peine eu le temps de parler que...

— Je m'en fous de ça, Jade. Elle t'a appréciée, Alex te l'a dit. Quant aux autres membres, la seule personne qui doit t'accepter, c'est la Reine. C'est elle la cheffe de famille, et c'est elle qui donne les ordres dans l'institution. Et je crois que tu n'auras pas grand-chose à faire pour la convaincre à ce niveau-là, et tu sais comment je le sais ?

— Non, mais tu vas me le dire ?

— Parce que si ça posait un problème qu'Alex sorte avec une roturière américaine... et bien, j'imagine que la Reine aurait déjà fait savoir à son fils que ce n'était pas une bonne chose, et donc vous ne seriez pas ensemble. Et est-ce qu'Alex t'a déjà mentionné qu'un membre de sa famille a le moindre doute ? La moindre réserve ? La moindre question ?

— Non, pas que je me souvienne...

— Donc, voilà. Tu ne dois pas te soucier d'Alex, ni du peuple, ni d'aucun membre de sa famille. La seule chose que tu dois déterminer, c'est si tu es prête à quitter ta vie. À tout abandonner.

— Qu'entends-tu par « tout abandonner » ?

J'étais restée dans ma bulle trop longtemps. Désormais, je voulais tout savoir. Je voulais connaître tous les aspects de cette vie qu'était la sienne. Je voulais savoir si je pourrais, un jour, avoir la même.

— Ton pays, ta nationalité, ta famille, la carrière que tu comptais entreprendre, et ta voix.

— Ma... Ma voix ? Que veux-tu dire par là ?

— La famille royale est apolitique. Ils n'ont pas le droit de donner leur opinion sur des sujets qui touchent, de près ou de loin la politique. Je ne connais pas exactement la limite, mais, par exemple, tu ne pourrais pas critiquer publiquement les décisions des politiciens, les nôtres ou ceux de n'importe quels pays. Les royaux doivent être neutres, constamment.

Mila n'ajouta rien, probablement pour me laisser le temps d'assimiler cette information. Le temps aussi de réfléchir, d'apaiser ce tourment de question qui m'embrouillait la tête. Le cœur, lui, vibrait toujours d'amour et n'avait aucun doute quant à ce que je ressentais pour Alex.

— Je l'aime tellement, Mila. Je l'aime tellement... C'est juste que sa vie est tellement différente de la mienne. J'ai du mal à expliquer, mais tout est si... énorme en comparaison de mon quotidien. Tout est plus grand et, dans un sens, plus effrayant aussi. Je serais incapable de faire ma vie avec une autre personne. Je me demande juste si je suis assez forte pour...

Mes interrogations à voix haute furent interrompues par la sonnerie de mon téléphone. Non pas par la vibration qui, dans ce cas, n'aurait pas tellement attiré mon attention. C'était bien une sonnerie et cela me fit tiquer : il n'y avait que deux personnes qui m'appelaient : Mila et Alex. Comme la première était avec moi, il devait s'agir d'Alex. Cependant, cela me paraissait bizarre, car il m'avait prévenu qu'il ne serait pas joignable avant demain matin, car il serait trop pris par le mariage. Je me levai après une brève seconde d'hésitation, attrapai mon téléphone dans le fond de mon sac et posai mon regard sur l'écran.

— C'est un numéro masqué, informai-je Mila.

— Donne-le-moi, dit-elle en tendant la main. Si c'est un gros lourd qui aime faire des blagues, je vais lui faire sa fête.

Je lui donnai mon téléphone, peu encline à répondre moi-même. Mila décrocha aussitôt, ouvrit la bouche, prête à incendier son interlocuteur. Cependant aucun son n'en sortit.

— Alex ? dit-elle au bout de plusieurs secondes. Oui, c'est Mila... Oui, elle est avec moi. Désolée, on t'a pris pour un idiot qui s'amuse à faire des blagues, alors elle a préféré que je te réponde... Oui, bien sûr, je te la passe.

Mila me tendit le téléphone et je m'en saisis sans attendre. Je n'attendais pas ses nouvelles avant demain matin, et je pris ça comme un signe. C'était comme s'il avait entendu mes doutes et mes peurs, et qu'il venait me réconforter.

— Alex ? dis-je d'une petite voix. Est-ce que tout va bien ? Ne devrais-tu pas être en train de danser ? Ou d'être avec ton frère ?

— Disons que je me suis fait éjecter de son mariage ?

— Quoi ? Comment ça ?

L'inquiétude m'avait gagné, mais Alex éclata de rire aussitôt, et cette fois-ci c'était surtout l'incompréhension qui m'envahissait.

— Est-ce que tu veux bien sortir de la maison ?

— Sortir de la mai...

Mes mots se perdirent tant la situation était irréelle.

— J'avais bien dans l'idée de jeter des petits cailloux à ta fenêtre, mais j'ignorais où était la chambre de Mila. Cela aurait été un peu étrange si j'avais réveillé ses parents et qu'ils m'avaient surpris, ajouta-t-il toujours dans un rire.

Mila me jeta un regard interrogateur, me priant silencieusement et d'un geste de la main d'expliquer ce qui était en train de se passer.

— Jade ? Tu es toujours là ?

— Je... Oui. Tu es vraiment en bas ?

— Pourquoi te ferais-je sortir sinon ? Combien de temps vas-tu me faire patienter ? On est en mai, en pleine nuit, en Angleterre, il ne fait donc pas spécialement chaud à cette heure-ci.

— Je... j'arrive.

— Super et dis à...

Alex n'eut pas le temps de terminer sa phrase que, déjà, j'avais raccroché. Il me fallut quelques secondes pour réaliser qu'il était de l'autre côté de ses murs, à m'attendre. Et ce fut au tour de la panique de prendre le pas sur toutes mes autres émotions. Alors que Mila me priait de lui expliquer ce qui se passait, je m'avançai avec hâte vers le miroir de sa coiffeuse pour voir l'état de la catastrophe.

— Ca se voit que j'ai pleuré, non ? interrogeai-je mon amie avec désespoir.

— Pas vraiment, non... Il fait noir dans la rue, il ne remarquera rien. Donc, il est là ? Dans ma rue ? Devant la maison de mes parents ? Ils vont faire une crise cardiaque quand ils vont apprendre ça.

Je me tournai vers elle avec de gros yeux, et Mila n'attendit pas une seconde plus pour me promettre de ne rien leur dire. Avec toujours le téléphone dans la main, je m'approchai de la porte de sa chambre et l'ouvris en toute discrétion. Je jetai ensuite un œil au couloir qui, à première vue, semblait calme. Mila se colla ensuite à moi, sûrement pour s'assurer que personne ne pouvait nous entendre.

— Les escaliers grincent un peu, m'informa-t-elle dans un murmure. Alors on va marcher tout doucement, sur la pointe des pieds.

Je me tournai vers elle et approuvai d'un signe de tête avant d'ouvrir la porte et de faire un premier pas dans le couloir. Une dizaine de secondes plus tard, nous nous retrouvâmes en haut des escaliers que nous entreprîmes de descendre le plus silencieusement possible. À chaque fois que l'une de nous faisait grincer l'une des marches, nous nous figeâmes quelques secondes avant de recommencer. Si bien que descendre la quinzaine de marches nous prit une bonne minute, alors que d'ordinaire cela nous aurait demandé moins de dix secondes de notre temps.

Nous nous retrouvâmes ensuite dans le hall d'entrée, où je me saisis de ma veste qui était accrochée au portemanteau avant de l'enfiler.

— Est-ce que je suis censée t'attendre ou bien tu es de retour dans dix minutes ? me demanda-t-elle toujours d'une petite voix ? Il t'emmène avec lui ou il a juste fait tout ce trajet pour t'embrasser ?

Pour toute réponse, je haussai les épaules : Alex n'avait pas donné plus de détails quant à ses plans. Je ne connaissais que sa localisation et je devais bien avouer que la surprise de sa venue m'avait ôté de toute envie de lui faire subir un interrogatoire sur son intention... je lui avais même raccroché au nez !

Mila s'approcha de la porte après avoir attrapé les clés. Elle l'inséra dans la serrure avant de se tourner vers moi.

— Toute à l'heure, prit-elle la parole avec assurance, tu te demandais si tu serais assez forte pour tout ça. Sans aucune hésitation, je te répondrais que oui. Tu es assez forte pour entreprendre tout ce que tu veux, Jade. La seule chose que tu dois décider, c'est quelle vie tu veux avoir. C'est peut-être un peu tôt pour décider, car ça ne fait que quelques mois que vous êtes ensemble. Mais tu n'as pas de raison de douter. Parce que tu peux être ce que tu veux. C'est à toi de choisir, pas aux autres. Et qu'importe ton choix, tu pourras toujours compter sur moi. Mais en attendant d'être face à ce dilemme, il n'y a qu'une seule chose sur laquelle tu dois te concentrer : profiter de chaque moment de bonheur que tu auras avec lui. Aie confiance en lui, mais, surtout, aie confiance en toi.



Et on se retrouve déjà demain pour un autre chapitre ;)

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