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11 - Alexandre


Alexandre,

Jeudi 7 février

Oxford

J'atterris dans le couloir, angoissé comme jamais. Quelques secondes plus tôt, pourtant, Jade avait réussi à me soulager un peu de toutes mes peurs, en particulier de celle de la perdre. Mais voilà, maintenant j'allais devoir passer un coup de fil important à une mère qui, je le savais, rencontrerait des difficultés à me cacher son anxiété. J'ignorai si j'étais capable de gérer la sienne et la mienne sans m'effondrer. Je voulais revenir dans la chambre de Jade dans le même état d'esprit que j'avais en la quittant : plein d'espoir.

Le couloir était désert à cet instant, mais je n'avais aucune certitude qu'il lui resterait encore longtemps. À tout moment, quelqu'un pouvait sortir de sa chambre ou bien la rejoindre et me croiser. Cela ferait encore des potins à raconter et il valait mieux en donner le moins possible à la presse. C'est poussé par cette pensée que je déverrouillai le téléphone et rappelai le dernier numéro. Sans grande surprise, mon interlocutrice décrocha à la première sonnerie.

— Alex ? s'exclama-t-elle le souffle court.

— Qui veux-tu que ce soit d'autre, maman ? tentai-je de plaisanter avec un sourire conscrit.

— Il refuse ton appel et maintenant il tente de plaisanter, ça, c'est mon garçon.

La voix de papa était un peu moins proche. Il devait probablement être installé de l'autre côté du bureau, le téléphone posé sur ce dernier en mode haut-parleur. Au moins, je n'aurai pas à tout expliquer une seconde fois.

— Dis-moi comment cela s'est passé, s'empressa-t-elle de dire en ignorant totalement papa.

— Tout va bien, maman.

— Tout va bien ? répéta-t-elle d'une voix incrédule. Qu'entends-tu par là ? Essaies-tu de nous rassurer ? Ou est-ce que ça s'est vraiment bien passé ?

— Je te promets que tout va bien, maman. Vous avez sans doute cru qu'elle allait s'enfuir, moi aussi d'ailleurs, mais ce n'est pas le cas.

— Cela aurait été une réaction logique, indiqua papa. Dis-nous, est-ce qu'elle va bien ? Comment a-t-elle réagi à la nouvelle ?

— Avec... choc, je dirai. C'est la première fois qu'elle vit cette situation, alors j'imagine que ça fait également partie des réactions logiques.

— Je suis contente qu'elle...

Maman s'arrêta dans sa lancée, peut-être coupée par un geste de papa, ou bien par ses propres pensées. Je m'apprêtai à lui demander de poursuivre, mais papa fut plus rapide que moi.

— Rejoins-la, Alex. Elle va avoir besoin de toute ton attention et ton soutien ces prochains jours. Nous nous chargeons d'expliquer à la famille comment cela s'est passé.

Papa venait de m'ôter un poids monstre de mes épaules. J'allais pouvoir profiter du temps que j'aurais dû allouer aux appels familiaux à Jade. Je n'avais d'ailleurs pas la force de leur expliquer ou de ressentir tout leur stress. Je devais gérer le mien ainsi que celui de Jade qui se manifestera sans l'ombre d'un doute. Je ne connaissais personne qui était capable de gérer la pression de média de façon constante, encore moins lorsque l'on n'y avait jamais été confronté auparavant. Je ne voulais pas manquer de confiance envers elle, mais je ne pouvais pas prétendre que tout irait pour le mieux. C'était stupide et naïf. Anticiper était la chose la plus intelligente et utile que je pouvais faire à cet instant précis. La rejoindre l'était également, c'est donc ce que je fis après avoir glissé le téléphone dans ma poche.

Lorsque j'ouvris la porte, la voix de Jade envahit chaque centimètre carré de mon être. Elle était là, dos à moi, ses cheveux auburn redressés dans une queue, me laissant tout le loisir d'apercevoir sa nuque. Le téléphone à son oreille, elle se mit à rire et à taquiner son interlocuteur. Probablement une interlocutrice, vu le nombre de femmes dans sa vie. Je fis un pas vers elle sans la lâcher du regard. Le plancher craqua légèrement, ce qui la fit tourner légèrement le visage et me permit de voir ses lèvres s'étirer dans un rictus de bonheur. Elle souriait.

« Elle souriait », répéta une voix soulagée dans ma tête.

Jade retrouva sa position initiale et, le téléphone toujours collé à son oreille, je l'entendis dire au revoir à la personne à l'autre bout du fil : sa mère. À peine eut-elle raccroché que je me trouvais déjà derrière elle, déposant mes mains sur ses hanches. Je les fis glisser jusqu'à son ventre, les nouant ensuite, mes bras entourant sa taille. Mes lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres de sa nuque dégagée, mais je résistai à la tentation de la couvrir de baisers, de la couvrir d'amour et de caresses.

— Est-ce qu'elle va bien ? me questionna-t-elle dans un chuchotement.

— Oui, tout va bien.

La question de Jade était portée sur maman. Ma réponse englobait tout. Malgré le choc et l'impressionnant raz-de-marée qui n'allait pas tarder à nous submerger, à cet instant précis tout allait bien. Car elle était toujours là. Tant qu'elle serait là, tant que nous serions tous les deux là l'un pour l'autre, tout irait bien. Elle était la lumière qui m'avait sorti du brouillard. Quand bien même cette métaphore était naïvement trop romantique, c'était la vérité. Elle était ma vérité, celle du premier amour qui me bouleversait, qui surpassait tout. Elle était tout.

Ed m'aurait sûrement ri au nez s'il était capable de lire dans mes pensées. Il m'aurait sûrement dit que j'en faisais des tonnes, que c'était trop rapide pour savoir une telle chose, qu'il fallait laisser du temps aux relations pour être sûr.

Mais c'était faux. Comme grand-mère le disait souvent : « Quand on sait, on sait ». Jade était l'évidence même. Elle était tout ce dont j'avais rêvé. Elle était chacun de mes rires, chacun de mes sourires, chacun des battements de mon cœur.

Elle m'avait bouleversé. Tout cet amour que je ressentais à chaque seconde me paraissait presque irréel tant il était fort, tant il court-circuitait tout autre sentiment. Il les supplantait. À un tel point que ma bouche s'ouvrit, prête à franchir un pas... Mais Jade se retourna à ce moment-là et, quand mes yeux s'ancrèrent dans les siens, ces mots restèrent bloqués en travers de ma gorge.

— Tu es sûr que tout va bien ?

Jade déposa sa main sur ma joue gauche, l'air inquiet. Pourquoi l'était-elle si subitement ?

— J'en suis certain. Tout ce que je veux, c'est que tu sois bien. Alors, j'ai besoin que tu me fasses une promesse.

— Laquelle ?

C'était à mon tour de déposer ma main sur sa joue d'un geste plein de tendresse. Du bout de mon pouce, je la lui caressais et, l'espace d'un instant, je la vis fermer les yeux et profiter de ce moment. Mais elle revint à elle sans me quitter des yeux cette fois, attendant sa réponse.

— Promets-moi d'être franche avec moi, de me parler de ce qui ne va pas, de m'appeler au moindre problème. À n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Je veux être là pour toi à tout instant. Je n'ai pas envie que tu traverses une seule seconde de ce qui peut se produire toute seule.

— Alex...

— Promets-le-moi, s'il te plaît.

-— Je le promets. Mais alors tu dois me promettre de tout me dire, toi aussi. Ce n'est pas du jeu si ça ne va que dans un sens.

J'acquiesçais d'un sourire, lui promettant. Mais une partie de moi commençait à s'inquiéter par le mot qu'elle avait employé. « Jeu ». J'étais anxieux à l'idée qu'elle ne réalisât pas réellement ce qui l'attendait. Elle ne pouvait pas le faire avec exactitude, c'était évident. Mais était-elle en train de minimiser ce qui pouvait se produire ? Non, ce qui allait probablement se produire. La plupart des gens craignaient la nouveauté, l'inconnu, l'intrusion dans leur vie privée. Jade avait l'air d'être presque passée à autre chose, et cela beaucoup trop vite. J'essayais de comprendre ce qui pouvait bien se passer en elle. Était-ce une façon de se protéger ?

Aujourd'hui, tout allait bien. En revanche, rien n'était sûr pour demain. Il n'y avait pas que les paparazzis et les journaux à scandales dans l'équation. Il y avait tout le monde désormais. Chaque personne qui la croiserait aurait été une réaction à son égard maintenant. Elle n'était plus une simple étudiante ou une étudiante étrangère. Elle était la petite amie d'un des deux princes anglais et du deuxième héritier de la couronne. Ma future belle-sœur était passée par là, en ayant déjà quelques connaissances de base et en faisant partie de la noblesse du pays. Elle ne l'avait pas très bien vécu et ça avait failli mettre fin à leur relation dès les premiers mois après la découverte. Alors je n'osais imaginer ce que Jade allait bien pouvoir penser...

Tout allait bien, jusqu'à ce simple mot qui réveillait en moi tous les doutes que je pensais avoir laissés dans ce couloir. Un mot et mes angoisses reprirent possession de moi.

— Il y a des choses que je dois t'expliquer, il faut que je te prépare à...

— Alex, chut, me pria-t-elle de faire en posant sa main sur ma bouche. Je sais que tu veux me prodiguer une tonne de conseils et m'expliquer en détail tous les scénarios possibles, mais ce n'est pas nécessaire. Pas ce soir, s'il te plaît. Je veux juste profiter de ta présence. On en parlera demain après mes derniers cours de la semaine, c'est promis.

« Demain il sera trop tard ». Demain, dès qu'elle sortira de sa chambre, dès qu'elle croisera la moindre personne, elle fera déjà face à ce changement dans sa vie. Elle verra les gens la regarder différemment, parler en la regardant, peut-être même tenter d'entrer en contact avec elle.

— Je veux juste qu'on soit Alex et Jade ce soir, reprit-elle d'une voix tendre. Juste une jeune femme et un jeune homme, comme au début. Entre les murs de cette chambre, rien n'a changé, nous sommes toujours les mêmes. Tu es toujours cet Anglais qui...

Jade s'arrêta brusquement de parler et même de me regarder. Elle baissa quelque peu son visage et retroussa ses lèvres d'un air gêné. C'était comme si les mots qui étaient restés bloqués dans ma gorge lorsqu'elle s'était tournée vers moi étaient du même calibre que ceux qu'elle avait laissés en suspens. Il était parfois difficile de dire ce que l'on avait sur le cœur. Par crainte que l'autre personne ne ressentît pas la même chose, par peur de paraître ridicule, par lâcheté aussi parfois. S'ouvrir à l'autre, c'était la laisser entrer. C'était l'impossibilité de faire marche arrière. C'était lui donner le pouvoir de tout détruire aussi. C'était lui octroyer une part importante dans notre vie, dans notre cœur. C'était effrayant de ne pas être maître de son propre bonheur. Angoissant de ne pas savoir si elle serait toujours là, si je pourrais toujours voir ce sourire si particulier qu'elle arborait lorsqu'elle me regardait.

Aimer, c'était tout risquer. Mais n'y avait-il pas plus beau risque dans la vie ?

Je m'approchais un peu plus d'elle et exerçait une légère pression sur son menton de sorte qu'elle releva la tête.

— Je ne sais pas quelle était la fin de ta phrase. Et je ne veux pas te forcer à me la dire. Mais sache que pour moi, au-delà d'être l'Américaine qui m'a coupé le souffle ce fameux soir à ce pub, ou d'être cette étudiante passionnante et passionnée, cette jeune femme au rire le plus exquis que je n'ai jamais entendu ou cette âme si radieuse, tu es le début. Tu es le début, Jade. 

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