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09 - Mary

En espérant que vous apprécierez ce nouveau point de vue ♥


          La Reine

Jeudi 7 février

Buckingham Palace, Londres

Jade Lawson avait été la première chose à l'ordre du jour. La seule qui comptait pour la mère que j'étais. Tous les autres dossiers « urgents », toutes les réunions programmées avaient eu du mal à capter toute mon attention. Le bonheur de mon fils avait été mis en danger, et l'était toujours. Bien que l'équipe avait réussi à convaincre le premier énergumène à ne pas vendre l'information, il était évident que le sort en était scellé. Si quelqu'un avait repéré la fumée, il était évident que d'autres avaient pu le remarquer aussi.

— Prévenez-le, avais-je dit à mon secrétaire particulier quelques minutes avant huit heures. Il pourra mieux la préparer s'il sait que c'est imminent. Il faut qu'il la prépare, c'est important... Il le sait probablement déjà.

« Il a déjà dû écrire tout un monologue dans sa tête pour le sortir le jour J » pensai-je avec une pointe de déception.

Mon cher fils était prévoyant, surtout lorsque cela concernait des personnes qu'il aimait. C'était indéniable qu'il aimait Jade. Edward me l'avait encore assuré après leur dernier rendez-vous.

— Il pense que c'est la bonne, m'avait-il dit quelques jours plus tôt. Non, pardon maman, laissez-moi rectifier : il est sûr que c'est elle, celle qu'il attendait depuis des années.

J'avais peur qu'Alex se fût fourvoyé, aveuglé par les premiers mois d'un amour envoûtant et innocent. J'avais encore plus peur que cela ne fût pas le cas. Tous mes gènes de maman priaient pour qu'il eût trouvé son bonheur. De ses peurs naissaient une interminable liste de questions dont l'une d'elles trouverait réponse dès aujourd'hui :

Était-elle assez forte pour supporter la première épreuve ? Pour voir s'envoler toute son intimité, sa vie privée ?

Bien que nous en fûmes habitués, ils nous arrivaient d'avoir besoin de souffler, de vouloir que cela s'arrêtât. Mais nous persistions, pour l'amour de cette institution et la fierté que les générations précédentes nous portaient.

Nous étions nés là-dedans. Jade risquait de trouver ça trop lourd à porter, de prendre la fuite.

Je ne pensais qu'à la potentielle réaction de la jeune femme lorsque, aux alentours de dix-sept heures, mon secrétaire particulier entra en hâte dans mon bureau, l'air grave et désolé.

— Ne me dites rien, Gabriel. Inutile de dire quoi que ce soit, je le vois sur les traits de votre visage que l'information a fini par sortir. Dépêchez-vous de prévenir son garde du corps. Si je ne peux l'avoir au téléphone, il faut absolument qu'il l'intercepte et lui annonce la nouvelle. Et dites au prince de m'appeler de toute urgence.

La voix de Gabriel ne se fit pas entendre une seule fois lors de ce bref entretien. À peine avais-je terminé de parler qu'il s'était éclipsé. La seconde qui suivit, j'avais le combiné du téléphone près de mon oreille, le cœur battant. Les tonalités se succédèrent jusqu'à tomber sur sa messagerie.

— Diantre ! fulminai-je en mettant fin à l'appel.

— Diantre ? répéta une voix, hilare. Est-ce le Premier ministre qui vient de refuser ton appel ?

Je relevai la tête et posai mon regard de maman inquiète sur le visage encore naïf de mon cher mari.

— Nous sommes dans une situation de crise, Peter. Il n'y a pas lieu de rire.

— J'avais bien cru voir ton secrétaire particulier descendre les escaliers deux à deux. Qu'il y a-t-il de si urgent pour mettre la vie de Gabriel en danger ? Tu devrais pourtant savoir qu'il a deux pieds gauches et que les marches peuvent lui être fatales, tenta-t-il de plaisanter.

— Il s'agit d'Alex. L'information sur Jade a fuité.

— Oh non, déjà ? s'exclama-t-il avec désespoir. Plus les années passent, plus ils sont impitoyables et rapides. Il faut absolument que tu essaies de le joindre.

— À ton avis, qu'est-ce que j'essayais de faire alors que tu arrivais ?

Peter passa au-dessus de ma petite pique pleine d'ironie et attrapa le combiné tout en indiquant le numéro. Cependant, il fut aussi malchanceux que moi et tomba sur la messagerie de notre fils.

— Ce sera à Craig de lui annoncer, finis-je par dire d'une voix pleine de dépit. Il est sûrement en train de le faire, nous devrions avoir de ses nouvelles dans les minutes qui suivent. Il est donc inutile de le harceler, ajoutai-je en remarquant le regard appuyé de Peter sur le téléphone.

— Je n'allais rien en faire ! se défendit-il d'un air faussement choqué.

— Tu es le plus pitoyable menteur que je connaisse, mon amour.

— Je suis également le plus impatient des pères, avoua-t-il dans un soupir désemparé.

— Nous devrions avoir rapidement des nouvelles de...

Avant même d'avoir pu terminer ma phrase, Gabriel entra à nouveau dans le bureau. Cette fois-ci, son air désolé avait laissé place à un sourire embêté.

— Qu'il y a-t-il, Gabriel ? Est-ce que Jade et Alexandre vont bien ?

— Je crains de ne pas avoir de réponses à vous apporter à ce sujet, Madame.

— Que voulez-vous dire ?

— Eh bien, le garde du corps de Son Altesse Royale, le Prince Alexandre, a su l'intercepter juste devant la porte de Miss Lawson. Il lui a également fait savoir que Votre Majesté souhaitait lui parler au plus vite...

Gabriel hésita, ce qui me rendit d'autant plus nerveuse.

— Qu'a répondu le prince ? le questionnai-je d'un ton empressé. Allez-y, Gabriel, crachez le morceau. Plus vite il est sorti, plus vite vous pouvez reprendre votre souffle.

— D'après ce que l'on m'a reporté... Monsieur aurait fait savoir que vous rappeler n'était pas sa priorité, mais qu'il le ferait dès qu'il le pourrait. Il est ensuite rentré dans la chambre de Miss Lawson.

— Ah ! s'esclaffa mon mari avec étonnement.

Je lui jetai un regard empli de désapprobation, peu encline à rire au vu de la situation. Mon cher fils était, assurément, dans une situation des plus délicates et je n'étais pas d'humeur à prendre tout cela à la légère. Il en dépendait de son bonheur.

— Veuillez m'excuser, chérie. Gabriel, je pense que vous pouvez disposer. La Reine et moi avons besoin d'un moment seul à seule.

— Très bien monsieur, acquiesça-t-il avant d'incliner légèrement la tête vers moi. Madame.

Sur ce dernier mot, il fit demi-tour et ferma la porte derrière lui d'un pas pressé. Peter, quant à lui, contourna mon bureau et s'installa face à moi, m'adressant un sourire qui se voulut rassurant. Mais comment l'être ?

— Je pense que ça ira, tu sais, finit-il par me dire après trente longues et pénibles secondes de silence.

— Tu ne peux pas en être sûr.

— Comme tu ne peux pas être sûre du contraire, me fit-il remarquer. Mais, contrairement à toi, j'ai un argument pour te prouver que mon hypothèse est plus probable de se réaliser que la tienne.

— Ah bon ? Et quelle est-elle ?

— Si Jade ne se sentait pas à la hauteur de gérer une relation avec un Prince, je ne pense pas qu'elle aurait donné une seconde chance à Alex. Elle serait restée en retrait, bloquée par la peur.

— Peut-être, consentis-je un instant avant de me rétracter, mais tu sais très bien que l'humain n'est pas le plus réfléchi lorsqu'il est amoureux. Il y a aussi des chances qu'elle se soit sentie pousser des ailes, mais que ces dernières brûlent trop vite.

— Grand Dieu, Mary ! Sois un peu plus positive et optimiste. As-tu oublié ce que l'on pouvait faire par amour ? Ce que l'on pouvait endurer pour être avec la personne que l'on aime ? Je pense que nous devons espérer que tout cela se passe bien. Que cela soit la bonne pour Alex.

— Oh, mais d'après Alex, c'est la bonne. Il en est persuadé.

Mon cher et tendre me lança un regard interrogateur, haussant les sourcils et se penchant vers moi, avide d'une explication. Je ne me fis pas prier pour lui faire part de ma dernière conversation avec Edward.

— Il m'a dit qu'il ne l'avait jamais vu aussi heureux. Aussi apaisé. Aussi léger, conclus-je mon débriefing avec espoir. Alors oui, je vais essayer d'être un peu plus optimiste, mais il m'est difficile de l'être quand le bonheur de notre fils réside entre les mains d'une inconnue, mais aussi d'une étrangère.

— Tu penses que sa nationalité peut poser problème ? m'interrogea-t-il avec surprise.

— Non, pas sa nationalité. Son manque de connaissance. Elle est américaine, Peter. Elle risque d'aller de déconvenues à déconvenues.

— Ou peut-être qu'elle te surprendra, chérie.

L'optimisme de mon mari avait toujours été une source de jalousie. J'enviais sa faculté à croire à la plus belle des hypothèses, à opter pour la fin heureuse. J'en étais bien incapable et j'ignorai pourquoi. Avais-je acquis ce pessimisme à la naissance ou était-il apparu lorsque j'avais pris mes fonctions de Reine ? Je n'aurais su le dire.

Durant les vingt-cinq minutes qui suivirent, Peter tenta de me rassurer, mais j'avais les nerfs à vif. Chaque minute sans entendre Alex faisait naître un nouveau scénario. La plupart, comme à l'accoutumée, se finissaient mal. J'étais d'ailleurs en plein milieu d'une scène de dispute lorsque le téléphone se mit à sonner. Peter et moi nous lançâmes dessus, mais étant la plus proche, j'eus l'honneur de décrocher.

— Alex ? criai-je presque.

— Non, ma chérie, c'est ta mère, rectifia l'interlocutrice. Bien que j'ai moi-même tenté de joindre mon petit Alexandre. Le fait que tu attendes également de ses nouvelles m'inquiète. Sait-il où il est ?

— Il est avec elle, maman. J'attends qu'il m'appelle, vois-tu...

La Reine mère lâcha un « ah », visiblement vexée par mon sous-entendu. Mon stress de maman m'avait fait manquer de tact auprès de la mienne, mais la peur de rater l'appel d'Alex était plus fort que les politesses d'usage.

— Crois bien que je t'appellerai dès qu'il aura daigné m'accorder un coup de fil, ajoutai-je pour tenter d'apaiser la situation. Peut-être devrais-tu joindre tes autres petits-enfants ?

— Très bien, ma chère fille, je vais faire le hibou et leur interdire de déranger leur mère. Tu as l'air particulièrement occupée.

— Mam...

Avant d'avoir pu ajouter une seconde syllabe, elle avait raccroché. Mon attention se porta à nouveau sur Peter, l'air effaré.

— Viens-tu d'envoyer balader ta mère ? demanda-t-il d'une voix étonnée.

— Pete, ne fais aucun commentaire, par pitié.

Peter leva légèrement les mains, un sourire en coin, et n'ajouta rien. Évidemment, après plus de vingt-cinq ans de mariage, je n'avais pas besoin qu'il parlât pour savoir ce qu'il se tramait dans sa tête. Il devait sûrement être en train de rire, se promettant d'expliquer cette anecdote à nos enfants dès qu'il les verrait.

À peine eus-je le temps de reprendre mon souffle que la sonnerie se fit de nouveau entendre. Cette fois-ci, je jetai un coup d'œil au numéro qui s'affichait avant de décrocher.

C'était bien Alex. Enfin. 

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