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08 - Alexandre

Alexandre

Jeudi 7 février

Oxford

La bombe était arrivée ce matin. La première d'une très longue liste, je le savais. Mais la première avait une saveur très particulière, elle annonçait la fin d'une chose et le début d'une autre. En l'occurrence, de tout un tas de changements que j'avais essayé d'éviter jusqu'ici, et de sentiments divers tels que l'angoisse, la peur et la tristesse. C'était d'ailleurs cette dernière émotion qui m'avait envahie lorsque Craig m'avait appris la nouvelle, quelques minutes avant de rejoindre mon premier cours de la matinée.

J'avais du chagrin à l'idée que cette bulle dans laquelle Jade et moi nous nous sentions si bien fut sur le point d'éclater. Nous avions à peine eu droit à trois semaines d'insouciance et d'intimité. Et, en enlevant les cours et mon rendez-vous avec Edward, cela se réduisait qu'à quelques jours passés ensemble depuis que Jade m'avait donné une seconde chance.

Comment lui annoncer que sa vie allait changer ?

Indéniablement, j'avais été naïf. J'avais été plein d'espoir à l'idée d'avoir encore quelques mois devant moi ou ne serait-ce que quelques semaines. J'avais espéré pouvoir nous accorder plus de temps, pour être ensemble, pour profiter de ce temps passé, sans devoir faire attention. Sans qu'elle n'eût à subir l'ouragan des médias britanniques. Bien qu'ils ne fussent pas tous horribles et cinglants, l'humain avait tendance à se focaliser sur les mauvaises critiques que sur les bonnes. Les ragots faisaient vendre, pas les propos mielleux.

La colère m'avait envahi en second lieu. C'était surtout la peur qui parlait. La peur de la perdre, la peur que tout ce qui pouvait arriver à partir de maintenant puisse lui faire peur ou même pire, la blesser. J'étais effrayée de ce que pourraient bien créer les journalistes pour vendre leurs foutus papiers. Je ne craignais pas Jade eut pu me mentir sur un quelconque sujet, je lui faisais confiance. Mais je savais jusqu'où la presse à scandale pouvait aller. Il pouvait dénicher un affreux scandale sur une fille que Jade avait pu côtoyer à l'université, remonter assez loin dans son arbre généalogique pour trouver un parent qui aurait commis l'irréparable. Toute famille avait droit à son vilain petit canard, la famille royale n'en faisait d'ailleurs pas exception. Mais, à l'inverse de Jade, nous avions connaissance de notre très ancienne histoire et de la noirceur de certains de ses membres. Nous étions habitués à être passés au peigne fin, pas Jade.

J'aurais aimé avoir plus de temps pour la préparer à ça. Je n'aurais pas pu lui éviter cela. Même avec tous les efforts du monde, même en suppliant les éditeurs, ce que je n'avais d'ailleurs pas le droit de faire, jamais je n'aurais pu la protéger. Je n'avais aucun pouvoir sur la liberté de la presse.

Il allait falloir que je lui parle. L'information pouvait sortir à tout moment. Dans les semaines à venir, dans les jours seraient d'ailleurs plus probables. Si un étudiant avait vu la proximité entre Jade et moi, d'autres avaient pu le remarquer aussi. La couronne avait pu faire taire le premier de façon diplomatique, mais il y aurait toujours quelqu'un pour qui l'appât du gain serait plus important que toute autre chose. Cela me paraissait impensable de vendre la vie de privé de quelqu'un. C'était sûrement parce que j'avais toujours vécu sous le feu des projecteurs qu'il m'était impossible d'agir ainsi.

Assis sur le bord du lit, je regardai le sol d'un air perdu. Craig était près de la porte. La dernière fois que j'avais posé mon regard sur moi, il avait un sourire triste et le regard déterminé. Bien malgré lui, il était le porteur des mauvaises nouvelles.

— Êtes-vous sûr que cet étudiant ne parlera pas ? finis-je par lâcher d'une voix désespérée.

— Nous ne pouvons jamais être sûrs de rien, monsieur. C'est pour cela que la Reine vous conseille vivement de préparer miss Lawson à ce changement.

— C'est ce que je compte faire, j'aurais juste voulu...

Mes mots se perdirent tandis que j'étais trahi par une déception que je ne pus dissimuler.

— J'aurais aimé que vous ayez plus de temps aussi, monsieur, me partagea-t-il d'une voix peinée.

— Merci, Craig. Y a-t-il autre chose que vous vouliez me dire ?

— L'un des conseillers de Sa Majesté a suggéré de couper l'herbe sous le pied des journalistes en publiant un communiqué officiel du palais concernant votre relation avec miss Lawson. Mais la Reine a refusé cette idée, il lui semblait qu'il était encore trop tôt pour ce genre de communiqué.

— Maman a assurément raison, dis-je en acquiesçant. Je me vois mal dire à Jade que nous allons annoncer publiquement notre relation, cela fait à peine trois semaines que nous sortons à nouveau ensemble. C'est trop rapide, trop effrayant. Trop officiel pour les protocoles du palais.

— La Reine aurait dit quelque chose de similaire d'après le résumé que l'on m'en a fait.

— Qui d'autre est au courant ? En dehors de ses conseillers et de son secrétaire particulier ?

— Le chef de la sécurité et plusieurs gardes du corps, monsieur.

— Et dans la famille ?

— Je n'ai pas d'informations à ce sujet, mais il y a de fortes chances que Son Altesse Royale, le Prince consort, soit également au courant.

— Oui, cela me paraît logique. Et puis, je crois que je serai bien assez tôt qui apprendra la nouvelle dans la famille. Il ne faut pas que j'oublie de mettre mon téléphone sur silencieux durant les prochaines heures, je ne doute pas qu'Edward, Sophie ou encore grand-mère m'enverront un message dès qu'ils auront appris la nouvelle.

Craig approuva d'un signe de tête, sans rien ajouter. Il n'avait pas le droit de faire de commentaires sur les membres de la famille royale, rien de personnel en tout cas.

Je me levai et attrapai mon sac que j'avais laissé tomber au pied du lit quelques minutes plus tôt en apprenant la nouvelle.

— Il faut que j'y aille, je ne peux pas me permettre de rater des cours même si l'envie de me terrer dans cette chambre pour le reste de la journée est bien présente.

— Vous y arriverez, monsieur.

— Comme toujours, Craig. Je fais ça depuis des années maintenant.

Ce n'était pas pour moi que j'étais inquiet. C'était pour Jade. Comme arriverait-elle à gérer l'intrusion de la presse dans sa vie ? J'avais beau y avoir été habitué depuis ma plus tendre enfance, cela continuait à me gêner même si je ne disais rien. Cependant, pour elle qui n'avait jamais connu une telle attention, cela pouvait se révéler violent. Trop violent pour continuer. Peut-être se rendrait-elle compte que tout ça n'en valait pas la peine si elle perdait sa liberté et sa vie privée. C'était l'un des points qui me faisaient le plus peur depuis que je l'avais rencontrée. Peut-être même ma plus grande source d'angoisse, le côté « famille » ne posant aucun problème jusqu'ici.

Je quittai ma chambre, suivi de près par Craig. J'étais si absorbé par ma crainte et par ma future conversation avec Jade que je ne me rendis pas compte du trajet jusqu'à mon premier cours. Je ne réussis d'ailleurs pas à me concentrer suffisamment pour retenir le moindre concept énoncé durant ce dernier ni même pendant les suivants.

Le chemin jusqu'à chez Jade fut le moment le plus pénible. Mes jambes s'alourdissaient à mesure que j'approchais. Alors que j'entrais dans le bâtiment, prêt à monter les escaliers, la sonnerie de mon téléphone me sortir de ma torpeur. Perdu dans le fond de mon sac, je l'attrapai au moment où l'appel prit fin. Je compris ça comme un signe et ne pris même pas la peine de regarder qui avait tenté de me joindre, rangeant mon téléphone dans la poche de mon jeans. Je devais me concentrer sur Jade, je n'avais pas la tête à prendre un appel familial. Je n'avais pas besoin de conseils, je savais ce que je devais dire. Les entendre n'aurait fait qu'accentuer mon stress.

Je pris une profonde inspiration avant de monter les deux étages sans m'arrêter. Arrivé devant sa porte, j'eus un moment d'arrêt. Un moment de peur, de tristesse, d'anxiété. Je pris une nouvelle inspiration avant de toquer. Mon téléphone se mit de nouveau à sonner et cela m'irrita. Je m'en saisis à nouveau, bien déterminé à le mettre sur silencieux : je ne pouvais pas être dérangé par d'autres appels lors de ma conversation avec Jade. Je posai mes yeux sur l'écran alors que la porte de sa chambre s'ouvrit. J'eus le temps de reconnaître le nom de maman avant d'accorder toute mon attention sur celle que j'aimais. Il ne me fallut qu'une seule seconde pour comprendre que j'arrivais trop tard.

« Peut-être que c'est autre chose » espérait une voix pleine d'espoir.

Tout espoir s'évanouit lorsque j'entendis quelqu'un monter les escaliers d'un pas pressé, courant sûrement. Quelques secondes plus tard, les traits durs et inquiets de Craig apparurent au bout du couloir.

L'appel de maman, l'arrivée inattendue de mon garde du corps, mais, surtout, le sourire crispé de Jade. Tout ça n'était pas que des coïncidences. La bulle était en train de se fissurer, prête à éclater.

— Monsieur, m'adressa Craig. La Reine veut...

— Quand est-ce que ça a été publié ? l'interrogeai-je sans lâcher Jade du regard.

— Il y a sept minutes, monsieur.

— Qui ?

— Le Daily Inside, sur leur site Internet.

Je levai les yeux au ciel, peu surpris. Bien que je ne portais pas la presse dans mon cœur, je devais avouer que certains étaient pires que les autres. Le Daily Inside en faisait partie.

— Monsieur, reprit Craig d'une voix hésitante, la Reine souhaite vous parler.

— J'ai autre chose à faire en priorité, Craig. Dites-lui que je la rappellerai quand je le pourrai.

Jade eut l'air surprise par mes derniers mots. Elle écarquilla des yeux et ouvrit la bouche, mais elle s'abstint. Avant que Craig n'eût pu reprendre la parole, j'étais entré dans la chambre de Jade, fermant la porte derrière moi. J'étais désormais au milieu de la pièce, alors qu'elle se tenait près de la sortie, toujours silencieuse. Je n'avais pas encore entendu sa voix aujourd'hui et j'étais paniqué d'entendre le ton qu'elle prendrait et les premiers mots qui sortiraient. Si, toutefois, elle prenait la parole un jour, car elle ne disait toujours rien. Elle semblait très perdue, ce qui était, de loin, une réaction normale.

— Est-ce que tu veux t'asseoir ? lui proposai-je d'une toute petite voix.

Encore une fois, Jade ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Elle se contenta de hocher négativement la tête avant de se gratter le front. Je m'étais préparé à lui annoncer que ça allait arriver... c'était indéniablement trop tard et j'avais été pris « par surprise » par la rapidité avec laquelle la nouvelle avait été annoncée. Encore une fois, j'avais été stupide de penser que nous aurions au moins eu droit à quelques jours supplémentaires de répits.

— Est-ce que tu veux que je m'en aille ?

— Bien sûr que non ! s'indigna-t-elle avec force.

Enfin ! Sa voix ! Je l'entendais après une longue et pénible minute de silence. Quel soulagement  ! Même si elle était un peu énervée par ma proposition, j'éprouvais beaucoup de joie, de par sa réaction, mais aussi par sa réponse. Elle ne voulait pas que je parte.

— J'ai juste besoin de retrouver mes esprits, reprit-elle un peu plus calmement.

— Oui, je comprends.

Elle n'avait pas l'air de m'en vouloir ni d'être en colère contre moi. Bien que de mon côté, j'étais furieux qu'elle se retrouvât dans cette situation, une partie de moi était soulagée de ne pas avoir été mis à la porte. C'était une des hypothèses que j'avais envisagées, pour laquelle je m'étais préparé. J'avais conscience que c'était beaucoup pour elle. Que je lui demandais beaucoup. Si elle décidait de poursuivre, cela risquait d'arriver encore.

Jade s'approcha de moi et déposa un baiser sur ma joue avant de rejoindre son lit et de se laisser tomber dedans. Le regard perdu sur le plafond de sa chambre, elle resta ainsi sans bouger quelques minutes, durant lesquelles je m'assis à ses côtés sans un mot. Elle n'était pas prête à parler, à me dire ce qu'elle ressentait, et ce n'était pas à moi de la forcer. Ma langue était absente, alors ma main prit le relais et trouva le chemin jusqu'à ses cheveux que je caressais, jusqu'à ce qu'elle prit la parole. Ses mots me broyèrent de l'intérieur.

— J'ai peur, Alex.

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