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07 - Jade

Jade

Dimanche 3 février

Oxford

Le mariage royal. C'était la seule chose à laquelle je pensais ces derniers jours, depuis qu'Alexandre m'avait annoncé qu'on ne pourrait pas se voir le dimanche. Pour cause ? Un rendez-vous avec le tailleur royal pour les costumes sur mesure de lui et de son frère, le Prince Edward.

Je devais avouer que j'avais beaucoup de questions à ce sujet. Il y avait une partie de moi qui était émerveillée par la robe blanche. Je l'avais fait taire ces dernières années, à cause de la déception de mes dernières relations et des hommes en général, bien que grand-père était l'exception qui confirmait la règle... Et je comptais sur Alexandre pour venir s'ajouter à cette liste bien maigre d'exceptions.

Mon esprit savait qu'un bon nombre de nuages gris étaient prévus au programme et que, pour certains, il serait difficile de les éviter. Il faudrait passer par là et voir si, après la pluie et la tempête, se trouvait la lumière.... ou bien la fin du chemin.

C'était en partie pour contrer cette sombre hypothèse, mais aussi pour satisfaire ma curiosité, qu'en début d'après-midi je lâchai mes études et fis des recherches beaucoup plus légères. En à peine quelques minutes, je tombai sur YouTube et remarquai que le mariage des parents d'Alexandre avait été diffusé en direct dans le monde entier... et avait ensuite été uploadé sur la toile. J'avais hésité quelques secondes avant de cliquer sur ladite vidéo. Je trouvais qu'un mariage était si personnel que j'avais l'impression de faire irruption dans leur album de famille et leur voler d'aussi précieux moments. Je n'arrivais pas à me faire à l'idée qu'un nombre considérable de personnes les avaient regardés se marier. Quelle angoisse ! Quelle pression !

Pourtant, je finis par rassasier ma curiosité. Après tout, des millions de personnes l'avaient déjà visionné, je n'allais pas changer grand-chose à cet événement qui datait de plus de vingt ans.

La vidéo démarra sur une vue de Buckingham Palace, un samedi de printemps. Les présentateurs prirent la parole presque aussitôt, souhaitant la bienvenue à tous les spectateurs et spectatrices venus du Royaume-Uni, du Commonwealth et d'ailleurs. Puis, l'image changea et, durant plusieurs minutes, se concentra sur la ribambelle d'invités qui sortaient de leur voiture pour rejoindre le lieu de culte. Aucun des visages m'était familier. Était-ce parce que j'étais Américaine ? Les aurais-je tous reconnus si j'étais née ici ? Combien d'entre eux faisaient partie de la famille royale ? Combien d'entre eux étaient des nobles ? Et qui étaient les autres ?

Et puis, nouveau changement. Cette fois-ci, on voyait l'intérieur de l'Abbaye de Westminster (je remerciai d'ailleurs l'un des présentateurs de l'avoir mentionné), et une foule incroyable de personnes qui prenaient place sur les centaines de chaises. En réfléchissant à mon hypothétique mariage, je n'imaginais pas plus de vingt invités de mon côté de l'Église. Et encore, je me trouvai déjà généreuse. Est-ce que les futurs mariés connaissaient vraiment tous ces gens ? Ou est-ce que certains avaient été invités par courtoisie, par obligation ? J'imaginais qu'un mariage de cette envergure n'était pas qu'une cérémonie d'amour. Il devait y avoir tout un protocole et un tas d'obligations à respecter.

L'image changea à nouveau et montra un autre couple d'invités sortir d'une voiture. Cette fois, j'entendis des cris alors que la caméra montrait une foule de personnes qui se tenaient des barricades. Eux, apparemment, tous les Anglais les connaissaient. L'un des deux devait être très important, car la caméra revint sur eux et le suivit jusqu'à leur entrée dans l'Abbaye. Ils saluèrent les figures religieuses qui patientaient à l'entrée, traversèrent toute la bâtisse jusqu'à arriver au chœur. Ce ne fut qu'une fois qu'ils se furent assis que leur visage disparut.

D'autres invités sortirent des voitures, entrèrent dans l'édifice et trouvèrent leur place sans qu'aucun plus qu'un autre ne m'eut été familier. Cela dura plusieurs longues minutes jusqu'à ce que l'action se porta à nouveau sur Buckingham Palace. Une voiture en sortit et... mon téléphone se mit à sonner. J'étais si prise par mon visionnage (j'irai même jusqu'à dire analyse), que je ne pus m'empêcher de sursauter.

J'attrapai mon téléphone sans attendre et remarquai qu'il s'agissait d'Alex. J'eus soudain une vague de panique qui m'envahit. Et s'il me demandait ce que je faisais ? Je me voyais mal lui répondre que j'étais en train de visionner le mariage de ses parents. Qu'allait-il donc pouvoir penser si je lui avouai ? Il risquait de se faire tout un tas d'idées, et c'était à cause de ma foutue curiosité.

Non, je ne pouvais décemment pas lui dire ce que j'étais en train de faire... Et à force de paniquer, l'appel prit fin. L'heure réapparut sur mon écran, il était presque seize heures. Était-il déjà sur le chemin du retour ? Peut-être qu'il m'appelait simplement pour savoir s'il pouvait passer.

J'avais vraiment l'impression d'avoir pénétré dans l'intimité de sa vie de famille, c'était vraiment étrange. C'était publique, mais... le Alex que je connaissais n'était pas la figure publique pour moi, c'était... mon Alex, en quelque sorte. Et m'informer via Internet sur sa vie et celles de ses proches, c'était déroutant. Cela me faisait réaliser un peu plus ce qu'il était et ce qu'il représentait. Je n'en avais pas encore été témoin de mes propres yeux, c'était donc parfois encore un peu irréel.

Mon téléphone sonna une nouvelle fois. Cette fois-ci, je n'attendis pas une seule seconde et décrochai aussitôt.

— Salut ! chantonnai-je.

— Tu m'as l'air de bien bonne humeur dis donc, il s'est passé quelque chose ?

— Oui !

— Ah ?

— J'entends ta voix, tout simplement.

Je n'avais pas besoin de le voir pour savoir qu'il venait de sourire, ses quelques secondes d'hésitation me le firent comprendre.

— Alors, ça s'est bien passé ? le questionnai-je toujours curieuse.

— Oui, très bien. Aussi bien que cela pouvait se passer. Les moments entre frères se font de plus en plus rares, à cause, entre autres, de l'université. Ça m'a fait du bien.

— Je suis vraiment contente pour toi. Tu vas faire quoi du reste de ta journée ?

— Je me disais que si tu n'étais pas trop occupée...

Alex laissa sa phrase en suspens. Il devait sûrement s'attendre à ce que je prisse la parole rapidement, le confortant dans son idée qu'il pourrait passer. Mais j'aimais le taquiner, alors je le laissai patienter, faisant mine de réfléchir en laissant un « hum » s'échapper d'entre mes lèvres. Au bout d'une dizaine de secondes, aussi longues pour lui que pour moi, je finis par accéder à sa demande en tentant de cacher mon enthousiasme.

J'avais réussi à passer au-dessus de ma peur de cette histoire, provoquée à la fois par mes précédentes relations amoureuses et par ce qui s'était passé personnellement avec Alex. Mais, parfois, je continuai à me bloquer et à calmer un peu mes ardeurs, mes sentiments pour lui et mes envies. Je ne voulais pas trop en faire ni trop en montrer. Une partie de moi craignait d'être à nouveau déçue. Se pourrait-il, qu'un jour, cette voix finisse pas se taire ? Serait-ce avec Alex ?

Tout en moi l'espérait, et était effrayé par ce que je ressentais pour lui. Par ce qui m'animait.

Je me perdais dans mes doutes et mes peurs un bon bout de temps. Jusqu'à son arrivée à vrai dire, durant presque une heure. Lorsque mes yeux se posèrent sur son visage, tout disparut aussi simplement que cela était venu. Son sourire chassait tous les doutes que je pouvais avoir quant à notre avenir. Ses baisers annihilaient toutes les peurs qui, alors, me paraissaient infondées. Je me sentais idiote l'espace d'une seconde avant d'être envahie par une plénitude que je n'avais jamais ressentie auparavant. J'avais la sensation de flotter dans les airs, d'être légère.

— Salut, me dit-il d'une voix douce après s'être écarté.

— Salut, répétai-je sur le même ton.

— J'ai encore eu droit à un petit interrogatoire, m'apprend-il d'un rire. Heureusement, Ed n'est pas aussi têtue que notre jeune sœur. Par contre, c'est une vraie pipelette. Là où Sophie peut garder un secret, Ed paniquerait trop et irait tout répéter à l'un de nos parents.

Je m'installai au bord du lit en buvant ses paroles. J'adorai l'écouter parler de sa famille, en particulier de sa relation avec sa sœur et son frère. Je n'avais pas eu la chance de vivre ce genre de relations, alors c'était agréable de voir à quel point les siennes lui apportaient à ce point du bonheur. Je n'y ressentais aucune rivalité, comme cela pourrait être le cas dans de telles circonstances. Alex était admiratif de son frère et se plaisait à le chambrer, bien qu'il ne fût pas dans la pièce. Il était aussi protecteur envers sa sœur, sans pourtant être trop intrusif. C'était du moins ce que je percevais de leur relation par ses histoires et ses mots.

Alex se débarrassa de son manteau qu'il posa avec délicatesse sur ma chaise de bureau, tout en continuant à parler. Il prit ensuite place à mes côtés et se tut, l'air désolé.

— Qu'est-ce qu'il y a ? l'interrogeai-je d'une voix inquiète.

— Je viens de me rendre compte d'une chose horrible...

— De quoi tu parles ?

— Moi aussi, je suis une vraie pipelette quand je suis lancé !

Ma brève seconde d'affolement s'estompa alors que le rire d'Alexandre envahit toute la pièce. Je ris à mon tour, en hochant la tête. Néanmoins, je ne pouvais pas l'en blâmer. Je savais que je pouvais également être un vrai moulin à paroles lorsque j'étais lancée sur certains sujets ou que je baissais ma garde. Ce qui arrivait souvent après minuit. Pour une raison que je ne comprenais pas (et que je n'avais pas cherché), toutes mes barrières s'effondraient la nuit venue. Tous les mots sortaient sans réfléchir. Je finissais d'ailleurs souvent par regretter certaines de mes révélations lorsque le soleil se levait à nouveau.

— J'adore ça chez toi, tu sais ?

— C'est vrai ? dit-il d'une voix pleine d'espoir.

— Bien sûr que c'est vrai. Quel serait l'intérêt de te mentir sur ça ? Non, vraiment, j'adore ça. Les conversations les plus intéressantes que j'ai pu avoir dans ma vie, c'était avec des personnes qui parlaient librement et qui disaient tout ce qu'elles pensaient. Et puis c'est plus facile pour d'apprendre à te connaître maintenant. Avant... eh bien, j'avais remarqué que tu mettais parfois une ou deux secondes avant de répondre. Cela peut paraître très court, voire imperceptible, mais je l'avais ressenti. Là tu sembles libéré d'un poids. J'aime bien te voir comme ça.

— C'est parce que je peux être pleinement moi-même avec toi maintenant. Je n'ai plus besoin de peser chacun de mes mots, par peur de t'effrayer... Du moins, pas chacun de mes mots.

— Tu as encore peur de me dire certaines choses ?

— Oui, peut-être. Je veux dire, j'ai beau être né dans ce milieu, dans cette famille, j'ai conscience que cela peut être impressionnant. Je sais que ça peut engendrer certaines pensées, certains sentiments, comme de la pression par exemple. En parlant avec Ed, tu m'as fait penser à Cécilia, sous certains aspects.

— Lesquels ?

— Par rapport au fait qu'elle ne voulait pas sortir avec Ed parce qu'il fait partie de la famille royale. Mais je me suis rendu compte que les ressemblances s'arrêtaient bien assez vite.

— Pourquoi dis-tu ça ?

— J'ai compris que Cécilia refusait de voir Ed parce qu'elle connaît ce milieu. Elle est fille de noble, elle a toujours été bercée dedans. Elle a mis du temps à s'avouer ses sentiments, parce qu'elle savait. Mais toi, tu es partie parce que tu ne savais pas qui j'étais. Peut-être aussi parce que tu ne savais pas ce que cela impliquait.

Même si je ne voulais pas me l'avouer, Alex avait raison. Je ne savais rien et ça m'avait fait peur. J'avais essayé d'imaginer, durant notre laps de temps séparé, ce que cela pouvait bien dire ou induire dans ma vie. Mais sur quoi aurais-je pu me baser ? Les contes de fées irréalistes ou les idées reçues souvent fausses ?

— J'aime te parler de ma famille, reprit-il d'un sourire rêveur. Je pourrais le faire pendant des heures. Je pourrais tout te partager, mais parfois je pense à ces choses qui pourraient te faire fuir. J'y pense bien malgré moi. Je voudrais juste profiter de tout ce qu'on vit en ce moment. Et une voix dans ma tête est en train de me dire que je devrais peut-être m'arrêter de parler. Que je ne devrais pas te dire tout ça. Que je ne devrais pas trop réfléchir. Que je devrais faire comme lors de ma précédente relation. Mais tout est différent et si je m'inquiète de toutes ces choses, c'est parce que je me projette. Et si je me projette, c'est parce que je tiens énormément à toi, Jade.

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