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04 - Alexandre


Dimanche 27 janvier

Oxford

Alexandre

Si nous étions dans un film, il y aurait à coup sûr une musique qui m'accompagnerait. Une musique pleine de joie et d'amour digne de la dernière scène d'un film romantique.

Le romantisme. C'était un trait de personnalité que je n'avais jamais eu l'opportunité de vivre et d'utiliser jusqu'ici. Parce que jamais, jusqu'à maintenant, je ne m'étais senti de la sorte. Jade me donnait des ailes et je volerai jusqu'à la Lune pour lui en rapporter un bout si je le pouvais. C'était ça, être romantique. Couvrir l'autre de gestes d'affection et d'une tonne de cadeaux. Je voulais lui offrir un bouquet de fleurs par jour, lui faire visiter les plus beaux musées de toute l'Angleterre, la faire voyage aux quatre coins du Royaume-Uni. Si je n'étais pas prince, je crierais sur tous les toits ce que je ressentais pour elle.

Mais je ne le pouvais pas, au risque d'alerter tous les médias et faire éclater cette bulle qui nous enveloppait encore. C'était sûrement mieux ainsi, Jade risquerait de me prendre pour un fou si je faisais une telle chose. Je devais prendre sur moi et ne pas trop en faire. Être un prince, c'était déjà trop. Je ne devais pas être dans la démesure... Pas tout de suite en tout cas. Je pouvais y aller crescendo, jusqu'à cerner sa limite et ses besoins.

Je montai les marches deux à deux, les bras chargés de pâtisseries en tous genres, et extrêmement pressé de retrouver celle que j'avais laissée. Cependant, il n'y avait aucune panique, parce que j'étais certain de la retrouver. J'étais persuadé qu'elle ne partirait plus. Peut-être était-ce seulement ce que je voulais et non la réalité, car après tout je ne pouvais pas prédire l'avenir, mais je m'en fichais. J'étais confiant et heureux à cet instant et c'était tout ce qui comptait.

J'ouvris la porte de ma chambre avec un large sourire. J'aperçus Jade installée sur le lit avant de remarquer une autre personne dans la pièce, assise sur ma chaise de bureau. Une vague de panique me fit presque tomber à la renverse lorsque je reconnus ma grand-mère, la Reine Mère.

« Oh bordel » s'écria une voix à l'intérieur de moi, « bordel, bordel, bordel ».

— Je ne veux pas paraître gourmande, mais penses-tu qu'il y aurait assez de viennoiseries pour trois personnes au lieu de deux ? m'adressa grand-mère dans le plus grand des calmes.

— Oui, bien sûr. Bon.. Bonjour grand-mère, bégayai-je.

Je m'approchai d'elle et, après avoir déposé mon butin sur le bureau, la gratifiai d'une bise. Ces quelques secondes permirent à un tas de questions de naître dans mon esprit, telles que : depuis combien de temps était-elle arrivée ? Qu'avait-elle dit à Jade ? Et comment se sentait cette dernière ? Allait-elle prendre la fuite en prétextant une excuse ou allait-elle rester ? Comment devais-je gérer cette situation des plus inattendues ? Il me fallait prendre les devants et déterminer les variables qu'il me manquait.

— J'espère que je ne vous ai pas trop fait patienter... Tu es arrivée il y a longtemps ?

Je pensais avoir été plutôt rapide, mais quelques minutes suffisaient à créer une tout autre atmosphère et faire paniquer quelqu'un. Grand-mère me répondit qu'elle n'était pas là depuis très longtemps, cinq minutes tout au plus. Je m'écartai ensuite d'elle et reculai de quelques pas, élargissant ma vision : Jade à ma gauche et grand-mère à ma droite. Et maintenant ?

— J'imagine que vous vous êtes présentées l'une à l'autre...

— Tu es assurément très perspicace, mon chéri, me taquina grand-mère. J'avoue avoir été assez étonnée de tomber sur ta très belle Jade, mais elle-même était surprise de me voir, nous sommes un peu sur un même pied d'égalité. Je l'ai également complimenté sur sa beauté. Souhaites-tu que je te retrace la très courte conversation que nous avons eue toutes les deux ou la simple confiance que nous avions toi et moi pourrait suffire à te rassurer ? Tu es en train de te liquéfier sur place.

— Grand-mère ! m'exclamai-je d'une voix gênée, arrête s'il te plaît.

— Très bien, je me tais, soupira-t-elle avant de s'adresser à Jade d'une voix complice, il doit beaucoup vous apprécier ma chère, je ne l'ai jamais vu dans un tel état.

— Grand-mère ! répétai-je de plus en plus mal à l'aise. Tu aurais pu me prévenir que tu passais, j'aurais pu... J'aurais...

— Oui ? Qu'aurais-tu fait, Alexandre ? Je parierai que tu aurais demandé à Jade de prendre ses jambes à son cou. Est-ce que je fais si peur que ça ? questionna-t-elle la principale intéressée.

— Oh non, absolument pas, madame ! À vrai dire, je vous trouve même plutôt drôle.

Grand-mère afficha un sourire assez fier tandis que mon regard passa sur le visage de deux des femmes les plus importantes dans ma vie. J'avais bien l'impression de m'être fait du souci pour rien : Jade ne me paraissait pas du tout mal à l'aise quant à la présence de grand-mère, du moins ce n'était pas l'impression qu'elle me donnait. Je fus soulagé... un peu, mais pas totalement.

— Merci beaucoup, Jade. Ainsi vous savez de qui Alexandre tient son humour. Bon et bien, si nous mangions un bout ? Vous devez être affamés tous les deux. Allez, servez-vous.

J'invitai Jade, d'un geste de la main, à se servir la première. J'étais encore un peu trop tendu pour arriver à manger quoique ce fut. Après qu'elles eurent toutes deux choisi leur petit-déjeuner, je me forçai à faire de même, de peur de me prendre une autre remarque de ma grand-mère tant adorée. Nous commençâmes à manger et l'invitée surprise reprit la parole, cette fois-ci pour me demander des nouvelles de mes examens. J'appréciais qu'elle ne cherchât pas à en savoir plus concernant Jade. Mais, encore une fois, j'ignorai ce qu'elles s'étaient dites durant mon absence. Que savait-elle ?

Après que j'eus répondu à ces questions, grand-mère s'empressa de questionner Jade sur le même sujet. Elle fut très à l'écoute de ses réponses et s'enquit de lui poser d'autres questions en lien avec ses études. Jade, le sourire aux lèvres, s'empressa de satisfaire la curiosité de grand-mère. La conversation les passionnait tant toutes les deux, qu'elles m'oublièrent presque le temps de quelques minutes. Grand-mère était très intéressée sur le choix d'étude de la femme que j'aimais, d'autant qu'elle avait elle-même une passion pour l'Histoire.

Le courant avait l'air de passer entre elles et j'étais immensément heureux et reconnaissant envers grand-mère. Je ne ressentais aucune animosité ni jugement dans sa voix à l'égard de Jade. Cela ne m'étonnait pas vraiment : elle savait l'importance qu'avait cette jolie et intelligente Américaine dans mon cœur. Elle avait même été de son côté quand je lui avais tout raconté.

— Je ne vais pas tarder à reprendre la route, annonça grand-mère d'une voix faussement fatiguée. Je supporte de moins en moins les longs trajets. Il va me falloir la journée pour m'en remettre.

— Je suis content que tu sois passée, lui dis-je sincèrement.

Certes, ça n'avait pas été le cas, pas tout de suite. Mais maintenant que j'avais assisté à leurs premiers échanges, je me disais que c'était peut-être une bonne chose : cette entrevue inattendue et imprévue pourrait peut-être rassurer Jade sur certains doutes qu'elle avait. Et puis, le jour où elle rencontrera le reste de la famille, cela sera déjà un membre en moins à devoir impressionner, avec lequel faire la connaissance.

— Et moi je suis très contente que ce soit Jade qui m'ait ouvert, s'adressa-t-elle à elle. Je vais vous laisser maintenant.

Grand-mère se leva avant de se diriger vers Jade qui venait de se mettre debout. Elle posa ensuite sa main sur sa joue, les traits joyeux.

— Jade, ce fut un plaisir de pouvoir vous rencontrer.

— Plaisir partagé, répondit cette dernière avec une légère pointe d'émotion dans sa voix.

Grand-mère se tourna ensuite vers moi et réduisit l'espace qui nous séparait. Elle m'embrassa ensuite tendrement la joue avant d'ajouter, d'un murmure au creux de mon oreille.

— J'espère qu'elle ne fuira plus cette fois. Je l'aime bien.

Elle me fit ensuite un clin d'œil et adressa un petit geste de la main à Jade avant de rejoindre la porte et de partir. Une fois à nouveau seuls dans la pièce, nous nous regardâmes d'un sourire gêné.

— Est-ce que ça va ? lui demandai-je avec inquiétude. Je te promets que j'ignorai totalement qu'elle devait venir, elle ne m'en avait rien dit. Sinon je ne t'aurais pas demandé pour rester, je ne t'aurais pas imposé cette situation.

Pendant que je parlais, Jade s'était rapprochée de moi et m'avait pris la main. Avec celle qui lui restait, elle caressait à présent ma joue.

— Alex, je le sais. Elle-même me l'a dit avant que tu arrives. Respire, s'il te plaît. Je ne veux pas que tu t'évanouisses, car je serai bien incapable de te soulever pour te remettre dans le lit, finit-elle sur un ton plaisantin.

Nous échangeâmes un rire avant que Jade m'embrassât furtivement sur la joue. Puis, elle se saisit d'une deuxième pâtisserie et retrouva le lit.

— Et puis, j'ai moi-même besoin de reprendre mes esprits. Ce n'est pas tous les jours que j'ai la chance de rencontrer une reine, qui est en plus un membre de ta famille. Même si elle a été très gentille avec moi, ça reste quand même beaucoup à encaisser. Je suis sûre que ma révérence a été absolument affreuse, mais ta grand-mère a eu la politesse de n'en faire aucune remarque.

— Ta révérence ? Tu lui as fait une révérence ? m'étonnai-je avec fierté.

— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Je ne devais pas lui en faire une ? s'inquiéta-t-elle.

— Si, c'est le protocole, mais elle ne t'en aurait pas tenu rigueur si tu ne lui en avais pas fait. Elle sait que tu viens d'un pays qui n'a pas de royauté, elle ne s'attend donc pas à ce que tu connaisses le protocole, l'étiquette, les titulatures, tout ça.

— À t'entendre, ça m'a l'air bien complexe.

— Pour moi, ça ne l'est pas. J'ai appris tout ça dans mon éducation, c'est donc une seconde nature. Mais pour quelqu'un de l'extérieur, ça peut paraître un peu compliqué de retenir tous ces petits gestes qu'on doit faire ou ne pas faire. Mais ça s'apprend, comme pour tout.

— Je me demande... Si tu es prince, à qui dois-tu faire la révérence ? Il ne doit pas y avoir beaucoup de personnes qui se trouvent au-dessus de toi, n'est-ce pas ?

— C'est exact, il n'y en a que trois en fait : la Reine Mère, la Reine et le Prince consort.

— C'est-à-dire ta grand-mère, ta mère et ton père ?

J'approuvai d'un signe de la tête. Cela me faisait encore tout drôle de pouvoir lui parler de tout ça et d'expliquer ma vie royale à une personne qui n'y connaissait pas grand-chose. Pour une fois, je pouvais vraiment tout raconter sans supposer que mon interlocuteur savait déjà tout. C'était une vraie discussion, en somme.

— Et pas à ton frère ? poursuivit-elle d'un air concentré.

— Techniquement oui, mais cela n'arrive pratiquement jamais. La révérence doit être faite la première fois que l'on voit la personne, en disant bonjour par exemple, et comme je vois plus souvent mon frère en privé et qu'il ne tient pas à ce que j'abaisse la tête en le voyant, c'est donc assez rare que je le fasse. Lorsqu'il sera roi, je ne pourrais esquiver le protocole même pour son bon vouloir.

Et j'espérais que cela fut le plus loin possible, car son accession au trône ne pouvait signifier qu'une seule et unique chose : la mort de notre mère. Je n'étais pas prêt à vivre dans un monde où elle n'existait plus. Je ne le serai jamais.

— Je ferai mieux de retrouver ma chambre.

— Oh..., laissai-je échapper avec tristesse.

— Juste le temps de me changer et de prendre mes affaires, ajouta-t-elle d'un sourire en coin. Et puis, si tu n'as rien de prévu, je peux revenir et on peut passer la soirée ensemble. On pourra faire semblant de travailler. C'est plus drôle à deux que seul, non ?

Je fus soulagé de savoir que nous ne serions pas séparés bien longtemps. J'approuvai sa proposition d'un signe de tête. Jade partit quelques minutes plus tard. 

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