La nécromancie
"La nécromancie est un art dit "noir", relevant des pratiques ancestrales. Souvent méprisé et craint, pour cause d'absence d'initiation, d'apprentissage et de connaissance sur le sujet. Un des derniers nécromancien reconnu, Julius Mitch (1659-1743), a jugé bon de rassembler les connaissances acquises durant les siècles dans ce domaine. Mitch décrit dans son livre Secrets de la vie et de la mort, la Nécromancie, de nombreuses pratiques, permettant de ramener les défunts à la vie, ou encore de rencontrer certains esprits. Parmi toutes les pratiques répertoriées, la plus utilisée reste le rituel du sang. Elle permet au sorcier de ramener un proche à la vie, à l'aide du sang du praticien.
"Pour cela, la préparation d'une mixture est nécessaire. Elle est composée de 100 g de pierre de lune, 50 ml de sang de licorne, et deux larmes de phénix. A cela s'ajoute deux gouttes de sang de la personne voulant ramener le défunt à la vie. Faire chauffer la potion sous un feu d'étoiles pendant deux heures, dans la nuit du vingt-et-unième jour du huitième mois. Verser par la suite le liquide obtenu sur la sépulture du mort, attendre que la mixture disparaisse. Pour finir, attendre que le corps de la personne sorte de la tombe.
"Précisons tout de même que ce rituel n'est pas à la portée de toutes personnes. Il nécessite une excellente maîtrise de la magie, malgré la facilité du protocole."
Harry déposa le livre sur l'herbe fraîche. La nuit était tombée, mais l'air chaud de la journée subsistait. À quelques mètres de là, un homme attendait, debout, regardant le sorcier sortir un bol et de divers boîtes de son sac. Draco n'en revenait pas. Jamais il n'aurait imaginé se trouver là, en compagnie de Potter.
Il s'agenouille, allume un feu. Se rapprochant d'Harry, il saisit bol et le suspend au dessus du brasier. Potter lit à voix haute la composition de la potion, pendant que lui ajoute un à un les ingrédients. "100 g de pierre de lune ; 2 larmes de phénix ". Il avait fallu près de six mois pour tous les rassembler. Il ne leur manquait plus que le dernier. Deux gouttes de sang. Deux chacun.
Draco se rapproche d'Harry, ses yeux aciers rencontrant les deux émeraudes. Ils étaient prêts. Rien ne les ferait reculer.
Draco retira le petit couteau suspendu à sa ceinture, et sans plus attendre, il le plaqua sur son poignet. La lame rouge scintillait sous la lumière lunaire, tandis que le sang s'échappait de son hôte. Harry attrapa une petite fiole, la colla sur le poignet du blond, et recueilli avec soin une petite quantité du liquide. D'un geste furtif de la main, Harry referma la blessure et fit asseoir son camarade dans l'herbe. Une fois que celui-ci eut reprit ses esprits, il empoigna le couteau et le tendit à Harry. Sans hésitations, le brun le saisit et la lame frappa une seconde fois la chair. Une vive douleur l'assaillit, se propageant le long de son bras. Mais Harry ne dit rien. Il se contenta d'offrir son poignet à Draco, afin que celui-ci puisse à son tour collecter un peu de liquide carmin.
Une fois la plaie refermée, ils saisirent méthodiquement les deux fioles, et ajoutèrent deux gouttes de chaque flacon dans la mixture. Celle-ci se mit à bouillir. A présent, il leur fallait attendre.
Draco était assis contre un arbre, un genou remonté contre son torse. Il tenait au bout du bras une petite photo. Là, deux garçons d'une douzaines d'années souriaient. L'un était brun. L'autre blond. Le plus grand des deux - le brun - avait son bras gauche passé autour des épaules de l'autre. Derrière eux, trois arbres broussailleux semblaient les attirer en leur sein. La forêt interdite. Draco soupira. Ce poids sur son cœur et dans sa gorge était revenu. Il n'avait jamais imaginé qu'une telle chose puisse se produire. Qu'un être humain puisse lui manquer a ce point. Mais il se ressaisit. Il était un Malfoy. Et Merlin sait qu'il ne devait surtout pas se laisser aller à de tels sentiments. Il devait garder la tête haute. Pour son fils. C'était essentiel...
Harry s'approcha sans un bruit. Il ne devait en aucun cas troubler l'état de méditation de Draco. Il connaissait le masque que ce dernier s'évertuait à préserver. Il ne le voyait que trop bien. Ce masque dur et froid. Qui cachait bien plus de chose que quiconque puisse imaginer. Draco avait besoin de soutien. Jamais il ne l'avouerai, mais l'épreuve que tous deux traversaient était trop éprouvante pour être affrontée seul. Alors, Harry s'assit à côté de Draco. Celui-ci ne le repoussa pas. La photo était toujours nichée au creux de son poing trop crispé. Harry avait les yeux humides. Il connaissait cette image, pour l'avoir contemplée des heures durant. Harry avait la gorge sèche. Il ne pouvait quitter des yeux le papier coloré.
Le temps passait. La potion bouillonnait doucement au fond du bol. Le feu projetait l'ombre des arbres broussailleux contre le sol. Derrière l'arbre sur lequel étaient appuyés les deux hommes, se dessinait l'ombre d'une sépulture. Le marbre blanc reflétait sous la lumière nocturne.
Les deux heures passèrent et la mixture prit la forme demandée. Les deux hommes déversent lentement le contenu du bol sur le marbre. Luisante dans la nuit, elle finit par disparaître, comme aspirée par la pierre. Retenant leur souffle, Harry et Draco attendirent, l'espoir brillant dans leurs yeux trop ouverts. Ils attendirent, mais rien ne vient. Les minutes passent. Et le marbre reste nu. Vidé de tout ce liquide versé précédemment. Harry a mal dans sa main, et Draco a des sanglots dans sa gorge. Leurs yeux mouillés laissent tomber de l'eau salée. La nuit s'en va, et le soleil perce derrière les collines. C'est un beau matin, mais les deux hommes, debout devant le marbre l'ignorent.
La nuit reste autour d'eux, alors que le jour est là. S'arrachant à la vision de la sépulture, les deux hommes se détournent. Le visage fermé de toutes émotions. Ils partent, sans se retourner, vers la diligence qui les attend près de la grande porte. Et Malfoy, la main dans sa poche, serre à se faire mal le petit cliché coloré. Et les mots de la vieille McGonagall, assise sur son siège directorial, qui tournent dans sa tête. "Rien ne pourra jamais plus les séparer. Ils sont unis. Dans la vie comme dans la mort." Et la diligence part, tirée par les deux chevaux de la mort.
Plus loin, à la lisière de la forêt, se tenaient deux formes. En s'approchant un peu, on peut les voir sourire, cachés derrière un large tronc. Leurs peaux translucides, devenant presque invisibles dans l'ombre des arbres, laissent tout de même deviner leurs mains qui s'effleurent. Le plus grand, brun aux yeux verts, regarde le second, blond, qui fixe la diligence, d'un air triste. Entourant les épaules du plus petit, Albus fit lever le menton de son compagnon, et le regarda intensément. L'échange fut bref, mais le visage de Scorpius sembla retrouver confiance, et la tristesse disparut de ses traits. Un sourire naissant se dessina sur ses lèvres. Albus, d'un geste lent, l'attira contre lui, et caressa les cheveux de son ami. Un moment passe, et la voix chuchotée de Scorpius murmure, le visage contre l'épaule de l'autre. "Pour toujours, n'est-ce pas ?" Resserrant son étreinte, Albus hoche la tête.
Soupirant calmement.
Pour toujours...
Et il regarde le ciel.
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