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Chapitre 27 : Les aveux - Neuvième et dixième secrets

   Pour la première fois depuis le début de leur conversation, Francine posa son regard plein de larmes retenues prisonnières sur la détective assise à côté d'elle. Derrière l'émotion, Maggie put apercevoir de la reconnaissance. Une reconnaissance d'être enfin libérée d'un fardeau beaucoup trop lourd à porter depuis de trop nombreuses années.

« —Vous aviez finalement compris, dit Francine qui permit à une larme de prendre sa liberté.

—Oui, lui répondit Maggie. Juste avant de venir vous voir, en discutant avec votre mari.

—Il doit être mort d'inquiétude.

—Vous aviez besoin d'être seule, je suis sûre qu'il le comprendra.

—Mon père a laissé une lettre. Il savait ce qui allait se passer, il a pris les devants. »

    Alors, Francine lâcha la corde de sa balançoire, et Maggie put apercevoir une feuille de papier au creux de sa main. La lettre d'adieux avait visiblement été malmenée. Contrairement à ce à quoi elle s'était attendue, Francine ne la lui confia pas.

« —Je pense la détruire, lâcha-t-elle sur un ton neutre.

—Ne faites pas ça, lui répondit Maggie calmement. C'est ce qui permettra de vous innocenter.

—Je ne sais pas si je le veux vraiment.

—Je pense que votre peine a déjà été purgée avec toutes ces longues années de souffrance. »

   Francine sourit, d'un sourire sincère. Entre temps, Ewen s'était appuyé sur l'inconfortable portique, bras croisés, attendant que la magie de sa collègue opère.

« —Votre fille a besoin de tout votre soutien, insista Maggie.

—Je n'ai plus envie de me battre. Ni contre moi-même, ni pour quelqu'un d'autre.

—Et pourtant il le faudra. »

   Cette dernière phrase, ce n'était pas Maggie qui l'avait prononcée. Ni Ewen. Tous trois se retournèrent en direction de la nouvelle venue.

   Armelle se dirigeait vers le petit groupe. Si sa voix restait autoritaire, son pas l'était nettement moins. Maggie se leva pour lui laisser sa place sur la balançoire. La cadette s'y installa sans se faire prier.

    Le tableau qu'offrait cette scène était particulièrement touchant. Les deux sœurs étaient assises côte à côte, se balançant doucement au centre d'une clairière où elles avaient sans doute passé quelques-uns de leurs meilleurs moments.

    Le silence régnait. Un silence qui ne se troublait pas, qui devait être traité avec respect. Maggie ferma à demi ses yeux, et elle se laissa porter par la nostalgie ambiante. À côté d'elle, ce n'étaient plus deux femmes d'âge mûr qui se balançaient, mais deux petites filles. Ces deux petites filles riaient aux éclats, poussées chacune leur tour par une mère qui débordait d'amour.

    Les oiseaux piaillaient. Les papillons papillonnaient. Une douce odeur de fleurs régnait dans l'air, portée par une petite bise. Et pourtant, dans ce merveilleux tableau, il y avait un loup.

   À l'ombre des arbres, beaucoup moins imposants dans le passé que dans le présent, mais tout de même assez denses pour cacher un humain, se tenait celui qui ferait basculer leurs vies à jamais. Il guettait cette scène, écœuré de ne pas en faire partie. Il n'était jamais invité à venir se promener avec elles. Alors il se contentait de les suivre, et de vivre par procuration ces instants de bonheur.

    Arthur de Linthe, celui qui n'arrivait pas à aller bien.

   Quand le temps le leur permettait, Marie-Jeanne de Linthe emmenait ses deux filles, Francine et Armelle, se promener dans leur petit coin de paradis. L'ambiance à la maison était morose. Le patriarche subissait sa carrière d'avocat. Il rêvait d'écrire, de publier ses romans. Mais il avait trop peur qu'ils reçoivent de mauvaises critiques et qu'il n'arrive jamais à s'en relever à cause de son estime de lui-même vacillante.

    Voir sa femme et ses filles passer d'aussi bons moments sans lui, mais surtout, pour s'échapper de lui, le rendait fou de rage. Il voulait être le parent aimé. Il voulait être celui que ses deux petites prendraient par la main pour l'emmener se faire pousser sur la balançoire.

   Un soir, après des années à ruminer et à s'enfoncer dans un abîme sans fond, Arthur de Linthe avait pris sa décision. Alors qu'il voyait sa femme prendre son traitement pour son infection chronique des sinus qui lui causaient des migraines atroces, il sût.

  À une époque où il était plus aisé de se procurer toutes sortes de traitements, Arthur de Linthe récupéra quelques boîtes de ciprofloxacine supplémentaires. Et chaque jour, il donnait une dose en plus à sa femme dans son verre ou son repas.

   Jusqu'à l'AVC.

   Ce qu'il ne savait pas, c'était qu'une petite fille l'avait vu piler les gélules et les glisser dans le verre de jus pressé qu'il apportait à sa femme, dans un geste tout attentionné. Cette petite fille lui en voudrait alors toute sa vie, et même après.

   Quand Marie-Jeanne fut terrassée par un rythme cardiaque anarchique, causant son AVC, la petite fille comprit. Elle comprit instantanément que c'était leur père qui venait de les priver de leur mère. Leur mère adorée, tuée par leur père instable, jamais heureux, tout le temps triste.

   C'était le neuvième secret.

   Le secret d'Armelle.

   Après le décès de sa femme, Arthur pensait qu'il irait mieux. Enfin, il serait adoré par ses petites filles. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que, finalement, sa femme lui manquerait. Elle lui manquerait horriblement.

    Marie-Jeanne.

    Celle qui l'avait accepté malgré la dépression qui le rongeait un peu plus chaque jour, mais qui était un énorme tabou dans les années 70. Celle qui l'avait toujours soutenu et fait en sorte que leur famille reste unie malgré la maladie. Celle qui lui avait donné ces deux magnifiques petites filles.

    Et parmi ces deux magnifiques petites filles, il y avait son sosie.

    Francine.

    Pris dans un tourbillon de folie, au-delà de la dépression, Arthur de Linthe commis alors l'irréparable. Il érigea Francine à la place de sa femme.

    La douce et timide Francine.

    C'était le dixième secret.

« —Et j'ai dû vivre avec ça. »

    Armelle et Francine venaient de raconter le récit de leur vie aux deux détectives. Les femmes, toujours assises sur la balançoire, se tenaient fermement, mais délicatement, la main. Des larmes ruisselaient le long de leurs joues sans s'arrêter. Elles venaient de permettre à leurs larmes, comme à leurs souvenirs, de s'échapper enfin.

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