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Chapitre 19 : Second drame, le sixième secret

« —Papy savait pertinemment que vous vous cachiez tous sous de faux-semblants, continuait de s'égosiller Candice que personne n'osait interrompre. Il était en train de révéler vos mensonges et, comme par hasard, il trouve la mort. Qu'aviez-vous de si grave à cacher pour avoir eu besoin de le réduire au silence ? »

   Personne ne répondit à l'adolescente. Personne n'osait se regarder dans les yeux. Si certains fulminaient, d'autres affichaient une mine honteuse ou attristée.

« —Les masques étaient en train de tomber, et c'était insupportable pour vous de vous voir chuter de votre piédestal. Mais à cause de ce meurtre, l'enquête continue, et tout finira quand même par remonter à la surface.

—Exactement. »

   D'un apparent calme olympien, Mathias, qui venait d'interrompre le flot continu de paroles de sa cousine, s'était lentement levé de sa chaise. Dans un geste égal, il glissa sa main sous sa veste d'aviateur et, figeant le reste de sa famille de stupeur, en sortit un révolver qu'il pointa, bras tendu, sur Norman.

    Guidé par un réflexe professionnel, très soigné dans le geste, Ewen se leva d'un bond en renversant la lourde chaise en chêne et en cuir sur laquelle il était assis, dégaina son arme à son tour, et visa Mathias.

« —Posez votre arme immédiatement, ordonna le détective en prenant soin d'articuler chacune de ses syllabes. »

   Un coup de tonnerre plus fort que les précédents résonna dans la salle à manger, tel un coup de feu. Presque immédiatement après, les plombs sautèrent et la pièce fut plongée dans la pénombre. La scène devint alors fantomatique. Le décor monochrome rendait l'ambiance plus étouffante encore.

« —J'ai dit, posez votre arme immédiatement, réitéra Ewen qui commençait à sentir son corps être envahi par la tension environnante.

—Pas tant que je n'aurais pas abattu cette fouine, répondit Mathias sans lâcher sa cible des yeux.

—Ne m'obligez pas à tirer. Coopérez, ce sera plus simple pour tout le monde.

—Ma chère sœur sait-elle au moins que tu ne t'appelles pas réellement Norman ?

—Bien sûr que je le sais ! lança Eugénie dans un implorant hurlement. Arrête tes conneries Mathias. Écoute Monsieur Mercier et lâche ton arme. Tu peux encore revenir en arrière. Ne te laisse pas accuser d'un second meurtre.

—Je n'ai pas tué papy. Et ça ne me dérange pas de retourner en prison, surtout pour réduire au silence cet homme qui en sait bien trop sur moi. En plus, j'aurais un traitement de faveur là-bas. Je le sais déjà.

—Tu racontes n'importe quoi !

—Alors c'était donc là que tu étais pendant tout ce temps ? sanglota Bernard qui voyait sa famille éclater sous ses yeux impuissants.

—Oui. D'avoir entendu toute ma vie que je ne suis qu'un bon à rien qui tournera mal, j'ai fini par y arriver. Sauf que je ne considère pas avoir mal tourné. Au contraire, je pense être en train de particulièrement réussir ma vie.

—Tu délires complètement, pleurait Eugénie qui s'accrochait au manteau de son frère debout à côté d'elle, comme elle pouvait s'accrocher à l'espoir qu'il lui restait qu'il ne tire pas. On peut encore t'aider Mathias, tu peux t'en sortir. On reste ta famille, on t'aime. Pose cette arme, je t'en supplie.

—J'ai une mission. Il en a découvert beaucoup trop, et pas seulement sur moi. Je dois l'empêcher de parler.

—Il ne dira rien, on te le jure ! Épargne-le Mathias, je te l'implore.

—Je m'en fiche de tes états d'âme, Eugénie. Tu ne sais pas ce que c'est. Toi tu as toujours été l'enfant parfaite, celle qui accepte de marcher dans les pas de sa mère. La brillante médecin. À toi de souffrir. »

   Tout au long de la conversation, Norman-Stanislas était resté assis sur sa chaise, bras levés au-dessus de sa tête, ne laissant filtrer aucune émotion. Intérieurement, son monde s'effondrait. Il savait que Mathias allait tirer et que personne ne pourrait l'en empêcher.

   Il voulait serrer Eugénie dans ses bras une dernière fois, mais s'il tentait le moindre mouvement, il serait abattu sur le coup. Il ne voulait pas gâcher le peu de temps qu'il lui restait, et profiter de chaque seconde de sursis qui lui était accordée. Au milieu de toutes ces ombres figées par la stupeur, Stanislas essayait de profiter de ses derniers instants auprès de son aimée et de sa famille.

« —Tu crois que je n'ai pas remarqué votre petit jeu ? demanda Mathias à sa sœur. C'était bien avec lui que je me suis disputé hier. Je l'ai déjà menacé, je l'ai averti qu'il n'avait pas intérêt à révéler quoi que ce soit. Mais je ne peux pas prendre ce risque de le laisser vivant. J'ai donc pris ma décision. Il mourra.

—Tu as perdu la raison, Mathias, lâcha rageusement Eugénie entre ses larmes.

—Depuis fort longtemps, j'en ai bien peur. »

   Et le coup de feu partit.

   Instantanément suivi d'un deuxième.

« —STAN ! hurla Eugénie en se jetant par-dessus la table, brisant tout ce qui se trouvait sur son passage, pour atteindre le corps de son petit-ami. »

    Alors que tous s'attroupèrent autour du détective mourant afin de lui prodiguer les premiers soins, Maggie, de son côté, appela une ambulance. Ewen, quant à lui, se précipita sur Mathias qu'il avait atteint au poignet gauche, celui qui tenait l'arme qui avait tiré le premier coup de feu.

« —C'est trop tard, lâcha Mathias en regardant le détective droit dans les yeux avec un sourire dément et un regard pas plus sain. »

   Sans épargner son poignet déchiqueté par la balle, Ewen immobilisa l'assaillant. Cette fois au téléphone avec Patron, Maggie s'approcha de son binôme. Elle essayait tant bien que mal de décrire la situation improbable dans laquelle ils se trouvaient.

« —Non, dit-elle dans l'appareil. Il semble aller bien, mais il ne pourra sûrement plus se resservir de sa main un jour. C'est un vrai hachis de tendons. »

   Puis, la détective se dirigea vers l'attroupement de l'autre côté de la table qui marquait symboliquement une frontière entre le paradis et l'enfer. La scène qui se déroula alors sous ses yeux lui pinça le cœur.

   Stanislas avait été touché au thorax. Il respirait avec difficulté, ses poumons se remplissant et se vidant à un rythme anarchique. Un léger sourire mélancolique sur les lèvres, il ne quittait pas Eugénie du regard. Désespérée, la jeune médecin tentait de compresser la plaie béante, tout en le suppliant de rester en vie, de ne pas l'abandonner.

« —Ne nous fait pas ça, l'implorait-elle. Reste avec nous. Bas-toi. Sois plus fort que lui... »

   Dans un geste tout maternel, Francine décala sa fille sur le côté et prit son relais. La pneumologue avait, elle aussi, compris que Stanislas ne s'en sortirait pas. Elle voulait permettre à sa fille de passer les derniers instants avec son amour mourant sans qu'elle ait à se soucier du sang qu'il continuait à perdre en grande quantité.

« —Quelqu'un a appelé une ambulance ?! paniqua la jeune femme en scrutant chaque personne tour à tour.

—Oui, lui répondit Maggie. Ils arrivent.

—Tu sais très bien que c'est déjà trop tard, chuchota Stanislas avec son sourire toujours aux lèvres.

—Non non non non non. Tu es un battant, tu t'es déjà fait tirer dessus, et tu t'es relevé. Tu vas recommencer, tu vas te relever.

—Il m'avait éraflé l'épaule, pas éclaté un poumon.

—STAN ! »

   En voulant pouffer, Stanislas perdit momentanément connaissance avant de revenir à lui, nettement moins souriant. Il se sentait partir.

« —Reste avec nous, le supplia Eugénie.

—Dis-leur, fut la réponse mystérieuse de l'homme qui se mourait dans ses bras. Je veux être là, je veux voir leurs têtes.

—Et tu les verras, mais là ce n'est pas le moment.

—Si ce n'est pas maintenant, ce sera sans moi.

—Non non non...

—Sors de ton déni, sinon tu le regretteras plus tard. »

   Eugénie pleurait à chaudes larmes, les épaules se levant et se rabaissant à un rythme beaucoup plus régulier que la poitrine de son grand amour qui avait toutes les peines du monde à rester accroché à la vie. Alors, sans le quitter des yeux, et sans cesser de pleurer, elle lâcha en un souffle :

« —Je suis enceinte. C'était ça mon secret. »

   Francine relâcha définitivement la pression qu'elle exerçait de moins en moins intensément sur la poitrine de Stanislas, et elle prit sa fille dans ses bras avec douceur. Toutes deux pleuraient.

    Et alors que les nuages poursuivaient leur route et que les faibles rayons du soleil pénétrèrent dans le manoir, dans un calme absolu, le sourire revenu sur le visage de Stanislas se figea définitivement. Ses forces l'avaient quitté, entraînant sa vie avec elles.

   Il était mort.

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