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Chapitre 17 : La tempête se rapproche

Stanislas avait débité sa dernière phrase en articulant minutieusement chacun de ses mots. Mathias était en train de devenir un mafieux. Si Arthur de Linthe avait découvert ce secret, il était fort probable que ce soit son petit-fils qui avait mis fin à ses jours.

« —Eugénie Bailleul est-elle au courant de tout ça ? lui demanda Maggie qui fut soudain prise d'une panique naissante à l'idée que la jeune femme courait sûrement un immense danger.

—Pas vraiment, lui répondit Stanislas qui ne la rassura pas du tout. Je lui ai fait savoir que j'avais mis le nez dans un trafic à plus grande échelle que celui pour lequel il était tombé. Je lui ai aussi expliqué que j'étais en difficulté pour en apprendre davantage à son propos. Mais je ne lui ai pas dit que la mafia avait mis le grappin sur son frère pendant sa détention.

—Qui a eu l'idée de monter ce faux couple ?

—C'est elle qui m'a spontanément proposé cette supercherie quand elle a compris que j'avais besoin de devenir encore plus proche de son frère. Jamais je ne propose ce genre de... d'expérience, à mes clients.

—Vous n'aviez pourtant pas l'air d'être dans une démarche de faire copain-copain avec lui.

—Évidemment ! Je ne voudrais pas éveiller les soupçons. Je le laisse venir vers moi plutôt que l'inverse.

—Vous pensez qu'il ne vous a vraiment pas grillé ?

—J'espère bien que non. »

Stanislas grimaça.

« —Mathias est un homme très autocentré, reprit-il. Je compte sur cela pour qu'il ne s'occupe pas suffisamment de moi au point de faire ses petites recherches. Mais je ne peux être sûr de rien. Et ce rôle d'homme distant me permettait aussi de ne pas trop jouer au couple avec Eugénie. »

Un sourire traversa le visage du trentenaire.

« —Quitte à être dans la confidence, dit-il sur un air rayonnant cette fois, ce n'est plus tout à fait un mensonge, ce couple. Nous nous sommes laissés prendre à notre propre jeu. »

Maggie fut attendrie par cet homme finalement si simple.

« —Les parents d'Eugénie et Mathias sont-ils au courant de votre secret ? demanda la détective.

—Non, lui répondit Stanislas avec hésitation. Je ne pense pas. Je crois qu'ils ont des doutes sur moi, mais ça s'arrête là. »

  Il marqua une courte pause avant de reprendre :

« —En revanche, son grand-père était au courant. Elle le lui avait dit. Elle était assez proche de lui. Et elle était aussi très excitée à l'idée de lui présenter un détective privé. Quant à moi, j'ai été flatté de faire sa connaissance. Je suis un immense fan de ses romans. Dommage que nous n'ayons pas vraiment pu échanger. Je suis profondément triste de me dire qu'il n'y aura plus jamais d'aventures de Maître Vannier.

—Comme je vous comprends, soupira Maggie. »

Un nouveau moment de silence s'installa entre les trois détectives. C'est Ewen qui le rompit :

« —Mais du coup, c'était votre secret ou celui d'Eugénie Bailleul que vous venez de nous dévoiler ?

—C'était mon secret.

—Comment vous pouvez en être sûr ? lui demanda Maggie.

—Parce que je connais son secret.

—Vous nous le partagez ?

—C'est quand même plus rigolo quand vous cherchez par vous-mêmes. Et puis, il faut bien que vous justifiez votre salaire. Sur ce, j'ai un petit-déjeuner à terminer. »

Après avoir pouffé une dernière fois, Stanislas s'éloigna des deux détectives en reprenant peu à peu son rôle du très introverti Norman. Si bien que, une fois de retour dans Hide Manor, personne ne pouvait à nouveau soupçonner qu'il était en réalité un homme avenant, joyeux, mais surtout amoureux.

« —On fait quoi maintenant ? demanda Ewen à sa collègue. On continue à le cuisiner pour qu'il nous livre le secret de sa chérie ?

—Non, lui répondit Maggie. On a eu ce qu'on voulait de son côté, donc on le laisse un peu tranquille.

—Il nous reste quoi comme secrets ?

—Je pense qu'il nous reste celui d'Eugénie, d'Armelle, de Francine, et peut-être de Candice. »

Au loin, le tonnerre gronda.

« —On rentre ? proposa Ewen. Je n'ai pas envie de me prendre une grosse averse sur la tronche.

—Excellente idée, approuva Maggie qui avait les pieds complètement trempés et glacés par cette fichue rosée. »

C'est côte à côte, mais silencieusement réflexifs, que les deux détectives retournèrent à leur tour à Hide Manor. À peine avaient-ils franchi la porte d'entrée de la grande demeure, que les premières petites gouttes de pluie commencèrent à tomber du ciel qui adoptait peu à peu une menaçante teinte grisâtre.

Dans le hall d'entrée, Philipe le majordome s'appliquait à lustrer une magnifique sculpture en marbre rose représentant un cavalier sur son cheval cabré. Il salua les détectives qui venaient de faire leur apparition.

« —Vous faites bien de rentrer, leur dit-il. D'ici une petite heure, nous serons sous le vent, la pluie et l'orage. Drôle de garçon ce Norman, vous ne trouvez pas ?

—Il est particulier, en effet, lui répondit Maggie.

—Votre enquête avance ?

—Doucement, mais sûrement.

—Ils sont tous suspects, n'est-ce pas ?

—Que savez-vous de tout ce qui se trame ici ? »

Dans un mouvement qui trahissait son grand âge et sûrement un début d'arthrose, il se redressa, déposa son chiffon microfibres près de la statue, et fit face aux détectives.

« —Suivez-moi, lâcha-t-il tout simplement. »

Sans attendre de réponse de leur part, Philippe se dirigea vers le couloir menant à la cuisine, la buanderie et le cellier. Il n'entra toutefois pas dans l'une de ces pièces. Il ouvrit la quatrième porte, celle de sa chambre.

La pièce possédait une belle superficie, mais l'accumulation d'objets en tous genres rendait l'atmosphère plutôt étouffante. Toute une vie de souvenirs était entassée sans logique apparente dans cette chambre au lit simple.

« —Veuillez excuser le bazar, leur dit le majordome. Je passe mes journées à ranger ce manoir de la cave au grenier, le soir, j'aime me retrouver au milieu de tout ce désordre. Mon désordre.

—Vous vivez ici depuis votre embauche ?

—Bien sûr que non. Je vis ici depuis mon divorce il y a 22 ans de cela. J'ai été mis à la porte par ma femme, alors Monsieur de Linthe a eu l'extrême gentillesse de transformer sa remise en chambre à coucher. Tous les bibelots que vous voyez là, ce sont autant de souvenirs que j'ai pu assembler tout au long de ma vie. Voyages, naissances, mariages... Tout est ici. »

Les détectives scrutèrent attentivement la pièce, le regard se posant sur chacun de ces objets. Un mini-colisée en plâtre, des chaussons de bébé au tissu délavé, des cartes de remerciement en tout genre, une flûte traversière hors d'usage, des livres écornés tellement ils ont été lus et relus, un tableau de trois bambins peint à la main, et tout un tas d'autres souvenirs était amoncelé dans cette pièce.

Philipe dégagea deux chaises en osier et invita les détectives à s'y asseoir. Lui, il prit place sur le bord de son lit, faisant attention à ne pas défaire ses draps parfaitement tendus.

« —Cela fait très longtemps que Monsieur de Linthe préparait cette petite soirée, commença-t-il les yeux posés dans le vide. Il me parlait très souvent de cette murder party où de nombreux secrets éclateraient, où sa famille arrêterait enfin de jouer les faux-semblants.

—Il était en conflits avec sa famille ? le questionna Ewen.

—Pas tous, heureusement. Il était particulièrement attaché à ses deux petites-filles. Et il avait une profonde tendresse pour ses deux filles, même s'il leur en voulait qu'elles ne lui prêtent pas davantage d'attention.

—Mais pour ses gendres, son petit-fils et son frère... ?

—Il les haïssait au plus profond de son âme. Il les voyait comme des personnes véreuses. Et l'ancien avocat qui sommeillait toujours au fond de lui n'arrivait pas à les apprécier.

—Vous connaissez tous leurs secrets qu'il s'apprêtait à dévoiler ?

—Non, il ne m'a pas mis dans la confidence. Pour me protéger.

—Alors il savait qu'il allait mourir ?

—Il l'a évoqué comme une éventualité.

—Et vous n'avez rien fait pour le protéger ?

—Il me l'a formellement interdit. »

Les détectives étaient ébahis.

« —Pouvez-vous au moins nous dire combien de secrets nous recherchons s'il vous plaît ? lui demanda Maggie.

—Bien sûr. Il y en a dix en tout à trouver. »

Les détectives firent un rapide calcul mental. Ils avaient celui de Bernard, Mathias, Luc, Norman-Stanislas, et Jean-Jacques. Ils en étaient donc à la moitié. Il devrait alors leur rester celui d'Armelle, de Francine, d'Eugénie, de Candice, et de qui ?

Voyant leur mine perplexe, Philipe se sentit obligé d'apporter quelques précisions :

« —Je vais vous donner un dernier indice sur les secrets qu'il vous reste à découvrir. »

Il marqua une pause durant laquelle il prit une grande inspiration qui le gonfla d'air et de courage.

« —Monsieur de Linthe s'apprêtait aussi à dévoiler son plus grand secret qui est intimement lié à ceux de ses deux filles. Lorsque vous en aurez trouvé un, les deux autres seront une évidence. »

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