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Chapitre 16 : Le cinquième secret

Il s'agissait du 4ème jour d'enquête pour Ewen et Maggie. Ils arrivèrent de bonne heure à Hide Manor en ce doux mardi matin de septembre. La rosée illuminait le gazon du parc, lui donnant un aspect féérique grâce aux mystiques teintes du soleil levant.

Au-delà de ce paysage enchanté, des gros nuages noirs pouvaient pourtant être aperçus au loin. Si la journée commençait bien d'un point de vue météorologique, d'ici quelques heures, il en serait tout autre.

Faisant fi du temps, les deux détectives pénétrèrent dans le manoir d'un pas décidé. La bâtisse était calme. La plupart de ses habitants dormait encore. Seuls étaient réveillées Francine et Armelle qui déjeunaient silencieusement dans la salle à manger.

Armelle, déjà toute pimpante, salua autoritairement les détectives sans se formaliser davantage de leur présence. Francine, encore en robe de chambre, dit bonjour aux nouveaux arrivants par politesse, mais elle leva à peine les yeux sur eux. Elle avait le teint pâle et de gros cernes sombres l'accusaient d'une sévère dette de sommeil. Elle n'avait plus grand-chose à voir avec la femme qu'ils avaient rencontrée quelques jours plus tôt.

« —Bon, fit Armelle en reposant sa tasse de café désormais vide, je vous laisse. Si vous me cherchez, je suis dans le bureau du premier étage, en train de travailler. »

Sans laisser le temps à personne de répondre, elle quitta la pièce de son pas décidé et son port altier. C'est seulement après cette petite scène que Francine se décida à poser son regard sur les détectives. Un regard plein de détresse.

« —Vous me cherchiez ? demanda cette dernière sur un ton fantomatique.

—Pas spécialement, lui répondit Ewen un instant désarçonné. Pourquoi ? On devrait ?

—Vous avez tourné autour de mon mari, mon beau-frère, mes enfants, et mon gendre. Je me suis dit que ce serait maintenant mon tour.

—Alors dites-nous tout ce qu'on devrait savoir.

—Je ne sais rien de plus que depuis la dernière fois où nous avons échangé.

—Vous mentez, l'attaqua Maggie sans prendre de pincettes. »

Ewen ne montra pas sa surprise, et Francine soupira.

« —Oui, finit-elle par lâcher avec un second soupir. »

Les détectives respectèrent un instant de silence afin de laisser à la pneumologue le temps de trouver l'énergie nécessaire pour leur avouer ce qu'elle savait. Malheureusement, Maggie s'aperçut trop tard de leur erreur. Francine ne cherchait pas du courage. Elle cherchait un mensonge. C'est un léger changement dans l'attitude de leur suspecte qui mit la puce à l'oreille de la jeune femme. Le regard de Francine avait évolué. Il avait retrouvé sa lueur.

« —J'ai appris que mon mari devait d'importantes sommes d'argent à mon père, dit-elle avec sa douceur naturelle.

—Nous le savions déjà, lui avoua Ewen agacé de n'avoir rien appris et gêné de le lui avoir dissimulé. »

Maggie ne dit rien. Elle se contenta de fixer la douce Francine. Cette femme, sûrement profondément gentille, portait en elle de trop grandes souffrances pour pouvoir vivre sereinement. Elle cachait un secret qui lui faisait du mal. Mais ce secret, était-il le sien ou celui de l'un de ses enfants qu'elle avait découvert suite au meurtre de son père, et qu'elle voulait protéger coûte que coûte ?

« —Vous pensez que votre mari a quelque chose à voir avec le meurtre de votre père ? la questionna finalement la détective afin de tenter de la piéger dans son mensonge.

—Oh non ! se précipita de répondre une Francine visiblement véritablement horrifiée par cette éventualité. Ce n'est pas un motif suffisant. Et puis surtout, Bernard serait incapable de faire du mal à une mouche.

—Nous avons pourtant vu la facture que lui a dressée votre père, insista Maggie. Elle était très élevée.

—Oui, il me l'a faite voir. Mais je peux vous assurer que ce montant n'est pas insurmontable pour nous.

—Alors pourquoi ne pas vous en être sortis par vous-mêmes ?

—Parce que mon mari a sa fierté. Il n'a pas voulu m'avouer qu'il était en difficulté. Il a toujours beaucoup complexé car il lui a souvent été renvoyé qu'il m'était inférieur. C'est le statut de médecin qui veut ça. C'est ridicule, mais c'est encore beaucoup trop ancré dans la société. »

Ça se tenait.

« —En quoi cela vous tracasse-t-il donc que votre mari ait autant emprunté à votre père ? insista Maggie.

—Je suis profondément triste que notre couple en soit arrivé là, lui répondit Francine affligée. Je ne pensais pas que Bernard souffrait autant. »

Francine n'alla pas plus loin. Elle n'en dira pas plus. Après avoir salué les détectives, elle quitta la chaleureuse salle à manger.

« —On fait quoi maintenant ? questionna Ewen après quelques secondes de flottement. »

Maggie n'eut pas le temps de réagir que la réponse entra dans la pièce. Norman ne cacha pas sa surprise de se retrouver face aux détectives alors qu'il pensait juste prendre son petit-déjeuner.

« —Bonjour, lança-t-il simplement. »

Ewen et Maggie lui répondirent non sans dissimuler leur joie de le croiser.

« —On va vous tenir compagnie pour le petit-déjeuner, l'informa Ewen. Vous n'y voyez pas d'inconvénient ?

—J'imagine que non.

—Parfait ! »

Norman s'assit à l'extrême opposé des deux détectives. C'est sous leur regard qu'il garnit une tranche de pain aux céréales d'une fine couche de confiture d'airelles. Pourtant, il ne semblait pas du tout être mal à l'aise.

« —Peut-être qu'un jour vous comprendrez que je n'ai rien à voir avec toute cette histoire, fit-il en prenant une petite bouchée de sa préparation, et que ce jour-là, je pourrai enfin reprendre un petit-déjeuner tranquillement.

—Ça irait plus vite si vous nous dévoiliez directement ce que vous nous cachez depuis le début, lui répondit sévèrement Ewen. »

Norman ne rajouta rien. Il croqua une nouvelle fois dans son pain, un sourire en coin sur le bord des lèvres.

« —Nous sommes au courant que Mathias a fait de la prison, lui lâcha Ewen. »

Le sourire de Norman s'agrandit légèrement.

« —Bien, répondit ce dernier. Très bien, même. Mais vous en avez mis du temps.

—Vous êtes aussi détective, n'est-ce pas ? demanda soudain Maggie.

—Encore mieux. »

Norman posa sa tranche de pain à moitié consommée sur la table.

« —Suivez-moi, leur dit-il en se levant après s'être sommairement nettoyé la bouche à l'aide d'une serviette en papier. Ici, les murs ont des oreilles. Si nous nous baladons dans le parc, nous risquons déjà moins d'être surpris par quelque indiscret.

—Vous ne terminez pas votre petit déjeuner ? lui demanda Ewen.

—Non, je mangerai au calme plus tard, quand vous m'aurez laissé plus de libertés. »

Les détectives suivirent leur collègue dehors. Il les emmena arpenter la pelouse encore mouillée de rosée. Quelques pas suffirent à faire regretter à Maggie d'avoir opté pour ses tennis en toile avant de partir de chez elle.

« —Que voulez-vous savoir ? leur demanda Norman après s'être assuré que personne ne pouvait se trouver près d'eux.

—Tout ! s'empressa de lui répondre Ewen fasciné de croiser un collègue détective.

—C'est vaste. Mais pourquoi pas. Commençons par le commencement. Je ne m'appelle pas Norman Laluthe. Je me présente donc à nouveau, je suis Stanislas Boivin. J'exerce le métier de détective privé depuis une demi-décennie. J'ai commencé sur Toulouse, avant de monter ma propre agence sur Bordeaux. »

Ewen et Maggie l'écoutaient avec une grande curiosité mélangée à beaucoup de respect.

« —J'ai été embauché par Eugénie Bailleul il y a 6 mois de cela, poursuivit-il sur son ton naturellement très posé. Elle voulait savoir ce qu'était devenu son frère. En même pas 24h, l'affaire était dans le sac.

« Lorsque Mathias est réapparu, il avait déjà son projet professionnel secret en tête. Mademoiselle Bailleul m'a alors de nouveau contacté afin que je mène l'enquête à ce propos. Elle avait peur qu'il retombe dans de sales combines.

—Avait-elle tort ? le questionna Maggie qui avait toutes les peines du monde à cacher son agacement de sentir ses chaussettes s'imbiber de l'eau gelée de la rosée matinale.

—Malheureusement, non.

—Comment ça ?

—J'y viens, j'y viens. Si Mathias Bailleul semble avoir laissé tomber le trafic de drogues, il n'a pas fini de tremper dans les magouilles. Il serait en train de monter une entreprise d'adultération de produits.

—De quoi ? demanda Ewen perplexe.

—L'adultération de produits est l'ajout de produits de moindre valeur à des produits plus coûteux, et vendre le tout à un prix exorbitant. En mentant sur la marchandise bien sûr.

—Et maintenant que vous avez trouvé ça, pourquoi l'espionnez-vous encore ? tenta de comprendre Maggie. Surtout ici, et en vous faisant passer pour son beau-frère ?

—Parce que l'adultération de produits n'est que la face immergée de l'iceberg. J'ai eu beaucoup de mal à mettre la main sur cette nouvelle histoire frauduleuse car il falsifie nombre de ses documents grâce au piratage informatique et à l'usurpation d'un grand nombre d'identités.

—Décidément, soupira Ewen, il a tous les vices celui-là.

—Ce n'est pas le plus inquiétant. »

Stanislas laissa planer un petit suspens. Il paraissait déjà beaucoup plus sympathique aux yeux des deux détectives.

« —Je crois qu'il a intégré une mafia largement installée en Gironde. »

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