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Chapitre 10 : Le premier secret

  Le dimanche matin, Ewen et Maggie avaient convenu de se retrouver à Hide Manor pour 8h. Alors qu'ils pensaient surprendre toute la famille au réveil, c'est plutôt eux qui furent surpris par la famille parfaitement réveillée.

« —Déjà là ? demanda Luc avec étonnement.

—Bonjour Monsieur de Linthe, l'ignora Ewen. On est matinaux (mensonge du détective qui avait généreusement râlé lorsqu'il avait été obligé de sortir de son lit après avoir différé une demi-douzaine de fois son réveil).

—Oui, bonjour. Que nous voulez-vous d'aussi bonne heure ?

—Nous venons simplement mener notre enquête.

—Je ne v...

—QUOI ?! hurla une voix de femme quelque part à l'autre bout de la demeure. »

    Luc devint soudain blanc comme un linge. Il se tourna vers les détectives en bégayant :

« —C'est... c'est ma femme. Je... Je vais voir ce qu'il se passe. Ça n'augure rien... rien de bon. »

    Et l'homme détala avec ses petites jambes en direction du hurlement. Mi-amusés, mi-intrigués, les détectives le suivirent.

    Les trois individus se retrouvèrent dans une véranda très lumineuse. Sur la partie de droite était installé un petit salon, tandis que sur la partie de gauche se trouvait de quoi partager un repas en petit comité. La pièce était très épurée, sans fioritures décoratives.

    Au centre de la véranda se trouvaient le lieutenant Messant et une Armelle qui écumait de rage. La femme d'affaire était en grande difficulté à se contenir, ce qui contrastait énormément avec ce qu'elle avait montré d'elle jusqu'à présent.

« —Qu'est-ce qui t'arrive Armelle ? demanda Luc en retrouvant une certaine assurance.

—La gendarmette vient de m'apprendre que nous avions interdiction de quitter le manoir tant que le meurtrier n'aura pas été retrouvé, lui répondit sa femme avec colère. Tu te rends compte, Luc ? Et si ces deux gamins (elle désigna Ewen et Maggie de la main) ne résolvent pas cette enquête rapidement, tu te rends compte de la catastrophe économique que cela représente pour nous ? Il était hors de question de reprendre des congés.

—C'est simplement pour éviter qu'une partie de votre famille s'envole pour Bordeaux où nous aurons du mal à leur remettre la main dessus en cas de besoin, expliqua calmement le lieutenant.

—Mais nous ? Nous pouvons partir, rentrer chez nous. Nous vivons tout près.

—C'est plus simple ainsi.

—Vous avez tout intérêt à être efficace, s'énerva Armelle à l'intention des détectives.

—Vous avez donc tout intérêt à collaborer et ne rien nous cacher, lui répondit une Maggie piquée au vif après s'être faite insultée de gamine. »

    Sans répondre, Armelle quitta la pièce avec un air de dédain. Affichant une fausse mine contrariée, Luc la suivit.

« —Ordre de Patron ? questionna Ewen au lieutenant quand ils se retrouvèrent seuls.

—Ordre de Patron, lui confirma cette dernière.

—Il n'a pas peur de se retrouver avec un nouveau cadavre sur les bras ? Parce que la dernière fois qu'il a ordonné une telle chose, on sait tous les trois comment ça s'est terminé.

—Visiblement, non. Il n'en a pas peur.

—Mouais. Du nouveau sinon depuis hier ?

—Non, rien du tout. On attend toujours l'autopsie du corps demain matin.

—Est-ce qu'on pourrait juste jeter un œil à l'endroit où il a été retrouvé ? demanda Maggie.

—Suivez-moi. »

    Les deux détectives furent alors emmenés à l'étage où l'on pouvait y trouver des chambres. Tout au bout d'un long corridor, une porte était ouverte mais l'accès en était barré par un cordon de sécurité mis en place par la police scientifique. À l'intérieur de la pièce, une femme en combinaison blanche était occupée à relever des empreintes sur une commode en bois. À la vue des nouveaux arrivants, elle releva le nez de sa tâche.

« —Bonjour Jeanne, lui lança le lieutenant. Je viens juste montrer la pièce aux détectives. Nous n'entrerons pas.

—Bonjour lieutenant, lui répondit la dénommée Jeanne. Aucun problème. Nous vous libérerons l'accès demain dans la journée.

—Tu as fait d'intéressantes trouvailles depuis hier ?

—Il y a beaucoup d'empreintes. Mais je ne pense pas que nous en trouverons qui sortent de l'ordinaire. Évidemment, nous n'avons pas de sang. Pas non plus de fibres ou cheveux qui interpellent. Non, je pense que le plus intéressant ressortira à l'autopsie.

—Je pense aussi. »

   Jeanne retourna à son recueil d'empreintes avec sa poudre noire et son pinceau tandis que les détectives s'approchèrent de la porte pour jeter un œil à la chambre. Sans autre fantaisie qu'un somptueux lit à baldaquin, c'était une pièce tout ce qu'il y avait de plus banal. Des meubles en bois vernis, une chaise supportant une petite pile de vêtements, sûrement ceux qu'Arthur de Linthe s'apprêtait à porter s'il n'avait pas été tué, et une bibliothèque avec de magnifiques ouvrages, sans doute les préférés de l'auteur. Voilà comment se composait cette chambre.

    À côté de la chaise se trouvait toutefois une porte qui devait donner sur une salle de bain ou un dressing, mais les détectives n'y avaient pas accès pour le moment. Ça attendra demain si vraiment leur curiosité les y poussait.

    La lieutenant s'excusa et dû quitter les détectives sans préciser la raison de son départ.

« —On fait quoi maintenant ? demanda Ewen à sa collègue.

—Aucune idée, lui répondit Maggie. On pourrait... »

    *BOUM*

« —Ça vient de la pièce à l'autre bout du couloir, lança la détective qui se dirigeait déjà dans la direction du bruit. »

   Ewen sur ses talons, les deux compères arrivèrent en quelques enjambées au bout dudit couloir, avant que ce dernier ne forme un coude et ne continue plus loin dans les profondeurs du manoir. Le détective frappa à la porte. C'est Bernard, le teint écarlate, transpirant et essoufflé, qui vint leur ouvrir.

« —Ce n'est rien ! se précipita-t-il de dire.

—Laissez-nous en juger par nous-mêmes, lui répondit Ewen en forçant le passage pour s'immiscer dans la chambre. »

   La pièce était plus décorée que celle dont ils venaient de s'éloigner. Des tableaux représentant le manoir sous différents angles ornaient les murs de la chambre. Des poteries artisanales étaient fièrement exposées sur des piédestaux assortis au reste du mobilier. Et l'un d'eux était vide avec, à ses pieds, des centaines de morceaux d'argile cuite.

« —Voilà, lâcha Bernard exaspéré, vous avez vu ? C'est juste un gros vase que j'ai fait tomber. Je m'en veux énormément car c'est ma femme qui l'a fait. Vous savez tout, vous pouvez maintenant partir s'il vous plaît ?

—Comment avez-vous fait pour le faire tomber ? demanda Maggie qui avait du mal à imaginer la façon dont le maladroit homme pouvait avoir bousculé un aussi gros vase à en croire les morceaux étalés au sol.

—Je l'ai accroché en passant.

—Pourquoi vous passiez aussi près ? Vous aviez tout l'espace nécessaire pour l'éviter.

—Je ne sais pas, une habitude. J'ai besoin d'être seul pour ramasser les morceaux à présent.

—On va vous aider, lança la détective en se penchant sur l'argile brisée. »

    Bernard blêmit.

« —Ça vous dérange ? le questionna Ewen soupçonneux.

—Non, répondit précipitamment le malheureux. Je suis juste gêné que vous m'aidiez. Je peux...

—Oh ! lança théâtralement Maggie. Ce n'est rien, il n'y a pas à être gêné. »

   Alors que la détective reposait les morceaux de la poterie qu'elle tenait dans sa main sur le piédestal, elle constata que le meuble était anormalement creux. Elle se mit alors à le palper sous tous les angles.

« —Vous pouvez toujours essayer, lança Bernard, je viens d'en faire le même examen que vous, et ce meuble est toujours aussi fermé qu'au départ. »

    Maggie l'ignora et continua son inspection du meuble sous les yeux à la fois amusés et interrogateurs de son collègue.

« —Ça va ? lança une voix de femme derrière la porte refermée.

—Oui, répondit Bernard. J'ai renversé ma table de nuit, ce n'est rien. Surtout, ne va pas affoler ta mère. Tout va bien.

—D'accord. Fait attention papa. »

    Bruit de pas qui s'éloignent.

    Après de longues minutes de recherche, Maggie se redressa et se mit à le contempler avec sérieux.

« —Tu cherches quoi exactement ? lui demanda Ewen.

—Qu'est-ce qui vous a amené à chercher précisément ici ? l'ignora Maggie en s'adressant à Bernard qui attendait assis sur son lit.

—Le rôle que m'a écrit mon beau-père hier soir, lui répondit ce dernier.

—C'est-à-dire ?

—Comme à chaque fois, nous ne recevons pas seulement une fiche de personnage à nous approprier. Nous avons aussi des instructions plus ou moins claires à suivre dans une temporalité plus ou moins déterminée.

—Je peux voir cette fiche s'il vous plaît ?

—Non, répondit fermement Bernard du tac-au-tac.

—Comment ça ?! demanda spontanément la détective qui ne s'était pas attendu à cette réponse.

—Une fois que nous l'avons lue et retenue, nous devons la brûler dans la cheminée. Vous ne retrouverez aucune feuille de personne. C'est pour éviter qu'elles soit lue par autrui, et que l'enquête soit gâchée. Ça protège de la tricherie.

—Alors expliquez-moi les instructions qui vous ont été données. »

     Bernard soupira.

« —De toute façon, lâcha-t-il, je pense que je n'ai plus le choix.

—Je le pense aussi, l'encouragea sévèrement Maggie.

—Mon beau-père m'a écrit qu'il fallait que je trouve la facture en premier et qu'elle se trouvait sous le colosse d'argile. Voilà.

—La facture ? Quelle facture ? »

    Bernard haussa les épaules. Soudain, Maggie se jeta de toutes ses forces sur le piédestal afin de le renverser.

« —Sinon tu aurais pu me demander mon aide, lui lança Ewen avec sarcasme.

—Au moins maintenant, lui répondit la détective, on sait où se trouve la facture. »

    Sous le meuble en bois se trouvait une petite trappe destinée à faire passer un câblage électrique pour illuminer la structure. Ici, cette installation était inutile. Pourtant, la petite porte avait été ouverte récemment. La détective l'ouvrir à son tour, y inséra sa main, et en ressortit un papier plié en quatre.

     Livide, Bernard s'approcha d'elle. Ewen en fit de même. Maggie déplia alors la feuille et ils purent découvrir un tableau rempli de chiffres et de lettres. Des dates, des tarifs, des lieux... Il leur fallut un moment avant de comprendre de quoi il retournait.

« —Je crois que nous avons retrouvé votre facture, fit Maggie en scrutant attentivement chaque réaction du principal concerné. »

     Bernard ne dit rien et se contenta de poser les yeux sur la feuille sans vraiment la regarder.

« —Vous nous expliquez ? l'encouragea la détective.

—Je dois beaucoup d'argent à mon beau-père, lâcha-t-il en un souffle.

—Pour quelles raisons ?

—Comme je vous l'ai dit hier, nous avons dû faire face au mildiou il y a deux ans. Il a anéanti mes récoltes. Là où je vous ai menti, c'est que, depuis, ça ne marche plus très bien pour moi.

    « Je suis malade. Très malade. Je ne peux pas m'empêcher de jouer à des jeux d'argent et je perds très gros. Je n'ai plus une économie de côté depuis bien des années. Je vis avec la rentabilité de mon vignoble, mais depuis que les parasites ont ravagé mes pieds de vigne, c'est un enfer financier. Je me suis donc tourné vers mon beau-père pour qu'il m'aide. Et plusieurs fois. Et pour de grosses sommes que vous voyez-là.

—Votre femme est au courant ?

—Mon dieu, non ! Nous avons chacun notre compte que nous gérons chacun de notre côté. Nous sommes mariés sous contrat pour ne pas que le vignoble familial parte entre d'autres mains si jamais je venais à me séparer de Francine. C'était, au départ, pour protéger mon bien, mais ça la protège, elle, finalement.

—Vous devez donc quelques 1 278 000€ à  votre beau-père.

—C'est ça.

—Il vous les réclamait souvent ?

—À chaque fois que nous nous voyions. Il ne se gênait pas non plus pour me faire la morale.

—Il n'avait pas vraiment tort.

—Je sais... »

   Bernard était visiblement honteux de la situation. Il fixait le sol, ses pieds, les meubles, tout pour ne pas croiser le regard des détectives.

« —Vous avez donc un sacré mobile pour vouloir le faire taire à jamais, lui fit remarquer Maggie.

—Je le sais aussi... soupira un Bernard larmoyant. Mais je vous promets que je n'ai rien à voir avec sa mort. Je suis beaucoup trop lâche pour en arriver-là.

—C'est ce que nous verrons. »

    Facture en main, Maggie quitta l'endetté, Ewen sur ses talons.

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