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32 - Un plan foireux




Nous avions à peine passé la porte des toilettes que celle-ci s'est refermée derrière nous dans un claquement sec.

Le maire et moi nous sommes retournés comme un seul homme, pour découvrir l'auteur du vacarme.

Skull, évidemment. Qui croisait les bras.

« Aïe », ai-je pensé - quand il adopte cette posture, quelqu'un va généralement passer un mauvais quart d'heure ; savoir que c'était le maire qui risquait d'en faire les frais n'arrangeait pas mes affaires.

Tim Troussot, qui semblait ignorer tout du terrible drame sur le point de se jouer (et dont il était le principal intéressé), a arboré un sourire enfantin et s'est exclamé :

- Fallait dire que vous vouliez faire un plan à trois !

Je n'ai pas eu le temps de prendre pleinement conscience du sens de sa phrase. Skull m'a devancé, avec sa manière brute, franche et crue, dénuée de toute subtilité :

- Toi as le maire baisé ?

Troussot a ouvert de grands yeux ronds. J'ai hoché la tête en signe de dénégation, profondément gêné.

- D'accord, a dit Skull.

Jamais je n'ai autant eu peur qu'à l'annonce de ce simple mot. Le maire aussi, aurait dû avoir peur. Mais il n'a pas eu le temps de réagir. Moi non plus.

Skull s'est brusquement penché vers lui et a refermé les deux énormes battoirs qui lui servent de mains autour de sa tête. Il y a eu une sorte de « Pop ! » étouffé et le maire s'est effondré à nos pieds.

- Attends ! ai-je crié en le voyant lever une nouvelle fois la main. On doit l'emmener, on ne peut pas faire... ça, là... Tout le monde m'a vu entrer dans les toilettes avec lui, tu comprends.

J'ai regardé autour de moi, dans l'espoir de voir apparaître une miraculeuse sortie de secours qui nous aurait permis de nous échapper en toute discrétion.

- Merde ! ai-je craché en sentant la panique m'envahir.

Si je ne m'occupais pas du maire maintenant et le laissais repartir, Little B. allait m'écorcher vif, au propre comme au figuré. Et si je faisais en sorte que le maire passe de vie à trépas dans ces toilettes glauques et miteuses, j'étais raisonnablement certain que c'était ses gorilles de l'autre côté de la porte qui allaient m'écorcher vif.

- On transporter le va dehors, a suggéré Skull.

- Il n'est clairement pas en état de marcher, ai-je fait remarquer, non sans une certaine irritation.

- Lui croire fait malade, a dit Skull en haussant les épaules.

J'ai regardé le maire dont la tête baignait dans une flaque d'eau (du moins, je l'espérais pour lui), puis ses lunettes qui avaient valsé à l'autre bout de la pièce sous la violence du coup.

Je me suis dit qu'entre un plan foireux et pas de plan du tout, il n'y avait guère de différence. Mais des vies étaient en jeu et je n'avais pas le choix.

Alors on l'a fait.


* * * * *


Dans l'obscurité, parmi la masse des danseurs, l'idée complètement folle de Skull ne m'a pas paru si absurde que ça après tout.

Mon néandertalien de frère soutenait le maire qui dodelinait joyeusement de la tête, ses lunettes vissées de travers cachant ses yeux fermés.

Je suivais prudemment le sillon créé par Skull au milieu de la foule, vérifiant nerveusement autour de moi que les gorilles de Troussot n'allaient pas surgir brusquement de nulle part et se jeter sur nous.

Nous avons fini par sortir de la boîte de nuit, en empruntant la porte de service, sans rencontrer le moindre obstacle.


C'était trop beau pour être vrai.


Nous nous sommes retrouvés dans une petite cour sombre, là où j'avais garé ma voiture. Un unique lampadaire y projetait une lumière blafarde. Skull, qui transportait désormais le maire sur son épaule comme un vulgaire sac à patates, a pris un gros machin dur et difforme et l'a lancé en direction du lampadaire. Il y a eu un bruit de verre brisé, de lumière qui grésille en s'éteignant, et nous nous sommes retrouvés dans le noir complet.

- Skull, je ne suis pas un chat, ai-je fait remarquer en triturant mes clés de voiture.

- Je sais, a-t-il répondu.

- Alors pourquoi as-tu bousillé ce putain de lampadaire ? Je ne vois pas dans le noir, figure-toi, et impossible d'ouvrir cette putain de bagnole, JE NE TROUVE PAS LA PUTAIN DE SERRURE !

J'ai terminé ma phrase en criant, et en me faisant simultanément cette réflexion : que si j'avais eu un emploi stable (et que je n'avais pas renversé de soupe sur cette abominable grosse dame), j'aurais pu changer le cercueil ambulant qui me sert de voiture pour une plus moderne avec ouverture à distance et « twit-twit ! » intégré ; et, que si j'avais eu un emploi stable, rien de tout ceci ne serait arrivé et je ne serais pas plongé dans cette horrible merde noire jusqu'au cou.

Le temps de cette profonde réflexion n'a pas dû me prendre plus d'une seconde ; cela a suffi à Skull pour défoncer la vitre-conducteur, débloquer la porte, l'ouvrir et se tourner vers moi :

- Voilà.


* * * * *


Dix minutes plus tard, nous roulions. Vite. Très vite. Pas assez cependant pour semer la police si elle décidait de nous prendre en chasse pour excès de vitesse (mais c'était vraiment le cadet de mes soucis).

- Où on va ? a demandé Skull.

J'ai écarquillé les yeux. C'est moi ou Skull venait de prononcer une phrase à peu près correcte ?

- Où on va ? a-t-il répété avec insistance.

- Dans une planque sûre, où personne ne pourra nous trouver, ai-je répondu d'un air détaché.

Skull est retombé dans un profond mutisme, et j'en ai déduit que ma réponse avait dû le satisfaire - sinon, il n'aurait pas hésité à se jeter sur moi, quitte à ce que nous ayons un accident de voiture. Il en serait probablement sorti indemne, de toute façon. Moi, c'est moins sûr.

Lorsqu'il a tourné la tête, j'ai aperçu une croix gammée tatouée sur sa nuque. J'ai frissonné.

- Skull, tu es vraiment allé en Allemagne pour tenter de retrouver le corps d'Hitler ? ai-je fini par demander.

Pour toute réponse, j'ai eu droit à un regard vide et dénué de toute expression (à traduire en langage skull par : « Mais où es-tu allé chercher une idée pareille ? »)

- Il faut vraiment que j'arrête de croire tout ce que raconte Karma, ai-je marmonné.

Le silence est retombé dans la voiture. Même le maire, dans le coffre, ne pipait mot - en même temps, le coup de Skull aurait suffi à assommer un hippopotame enragé.

Le tatouage de Skull continuait à me narguer. N'y tenant plus, j'ai fini par lui poser la question qui me brûlait les lèvres depuis pas mal d'années :

- Dis-moi, Skull, qu'est-ce que tu trouves de bien aux Nazis ?

- Nazis ? a-t-il répété d'un air surpris.

J'ai soupiré. Les longues conversations complexes et philosophiques avec Skull n'avaient jamais été mon fort. Jusqu'à très récemment, les seuls mots que j'avais échangés avec lui avaient été « Salut ! », « Non, je n'ai pas d'argent », « S'il te plaît, ne me frappe pas ! » et « Ça veut dire quoi, grumpf ? »

- Le tatouage que tu as au cou, ai-je dit. C'est le symbole nazi - tu sais, Hitler, la Seconde Guerre mondiale, l'Holocauste, le mal absolu...

- Non, non, a-t-il dit. Pas nazi. Ça, svastika. Porte-bonheur.

J'ai jugé inutile de le contredire. À mon avis, le mec qui lui avait fait le tatouage ne devait pas connaître un mot aussi complexe que svastika.

- Qui t'a fait ça ?

- L'homme en Allemagne. Il cinquante voulait milles euros pour manger tes cou...

- Je me souviens, l'ai-je vivement interrompu, encore horrifié par cette idée.

Ce qui a mis un terme à notre conversation.

Et à notre voyage.

- On est arrivé.











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Salut !

Voici la suite des aventures de Bobby !

Merci pour votre patience et votre fidélité !

Passez de très belles vacances !


Thomas :)

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