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27 - Un plan (presque) parfait




Je ne suis pas sorti de chez moi les jours suivants. Déjà parce que j'avais fort à faire pour mettre mon super-méga plan au point. Ensuite, parce qu'à chaque fois que je croisais le visage du maire sur ses affiches de campagne, je culpabilisais à mort.

Je devine que bon nombre d'entre vous se demande où sont passés mes projets de suicide et de voyage dans l'au-delà (je me dois d'être très clair à ce sujet : aucun dédommagement ne sera fait sur la base d'une quelconque « publicité mensongère » parce qu'aucune introspection psychédélique de mon âme et sur la vie après la mort n'aura été faite avant les deux cents premières pages).

Disons que, pour faire simple, la donne a changé et que je me retrouve désormais à jouer les anges gardiens — et si vous pensez que l'ordre vient de Là-Haut, vous n'êtes pas loin de la vérité.


Vous connaissez l'expression « faire table rase du passé » ? En gros, imaginez un obèse (les vrais fans, les puristes de la première heure sauront apprécier le jeu de mots), un mec dont les replis graisseux tremblotent en permanence comme un immense pudding de Noël ; le genre de gars tellement énorme que faire le moindre mouvement est déjà un exploit en soi. Cet homme pourrait d'ailleurs s'appeler Lipide ou Huile de Tournesol parce qu'on serait tenté de croire que ces mots ont été créés spécialement pour lui.

Bon, en réalité, il s'appelle Kylo Ren — ouais, comme le « méchant » de Star Wars. Pourquoi ? Parce que je me suis toujours dit que ce nom sonnait davantage comme le patronyme d'un Suédois avec un problème prononcé de masse pondérale qui aurait pris comme résolution pour la nouvelle année de se mettre à la zumba, plutôt que comme le nom du nouveau Dark Vador — et parce qu'avec ses cheveux graisseux et son air de cocker autiste, il ressemble davantage au neveu de Severus Rogue qui se serait pris toute une famille de Cognards dans la tronche plutôt qu'au fils des deux héros les plus badass de la saga de la Guerre des Étoiles.

En tout cas, Kylo Ren et ses trois cents kilos, ses divers problèmes dermatologiques, cardio-vasculaires et capillaires, pour ne citer qu'eux, s'est finalement rendu compte que faire vingt minutes de gym tonic avec « Despacito » en boucle tous les matins après avoir bouffé ses trois Big Mac en guise de petit-déjeuner, ce n'était pas vraiment la solution à son problème de surpoids.

Alors quand il s'est assis sur le bloc en béton qui lui servait de chaise, contemplant d'un air découragé la table recouverte d'emballages de fast food, il a eu une soudaine révélation.

— JE VAIS FAIRE TABLE RASE DU PASSÉ ! a-t-il hurlé.

Et, dans un geste large et puissant, il a jeté à terre tous ces symboles de la junk food. Avec effroi mais détermination il s'est juré d'avoir désormais une vie plus saine : manger des fruits et des légumes de saison provenant de producteurs locaux, ne consommer de la viande qu'une fois par semaine (et issue d'élevages respectant rigoureusement le bien-être animal), arrêter les boissons sucrées, les gâteaux et les sucreries, stopper le grignotage intempestif — en particulier devant la télévision — à toute heure du jour et de la nuit, faire davantage de sport et privilégier la marche à pied plutôt que d'utiliser son fauteuil électrique pour aller acheter son magazine porno favori au bar-tabac situé au coin de la rue.

Le cœur de Kylo Ren n'a pas supporté cette idée, bien trop audacieuse pour lui. Il s'est arrêté de battre alors que les derniers emballages imbibés de graisse n'avaient pas encore touché le sol. Kylo Ren est mort sur son bloc de béton, Flubber humain victime des dérives de la société de consommation et d'une gourmandise pathologique due à des années de privation dans sa jeunesse. Sa triste fin ne fit pas la une des journaux car les grands groupes de l'industrie agro-alimentaire firent pression pour étouffer l'affaire. On ne retint de cette histoire que ses derniers mots, devenus depuis cette célèbre expression : « faire table rase du passé » ; quant à J.J. Abrams il s'inspira de son nom, aperçu dans une obscure rubrique nécrologique, pour créer le nouveau méchant du Réveil de la Force.


#TrueStory.

— Barney Stinson


Tout comme ce malheureux Kylo Ren, j'ai décidé bien malgré moi de faire table rase du passé. De toute façon, on m'a clairement fait comprendre qu'on m'empêcherait de mourir par tous les moyens possibles et imaginables tant que cette histoire ne serait pas terminée. Et il semblerait que j'aie moins d'imagination qu'eux.


* * * * *


Après les révélations du Boss sur le maire, j'ai décidé d'interroger mon père à son sujet.

Bien m'en a pris.

— Quoi ? Le maire ? Tim ? Timothy Troussot ? s'est-il exclamé lorsque je lui en ai parlé.

— Tu le connais ? ai-je demandé, incrédule.

— Bien sûr, et pas qu'un peu, m'a-t-il dit en me faisant un clin d'œil entendu. C'était avant de rencontrer Flake...

Il a soupiré et est allé regarder dehors, si à tout hasard son Flake-sucre-d'orge ne serait pas là, un bouquet de fleurs à la main, tout sourire et tout pardon.

Mais non.


(Non, mon père n'est pas un incurable romantique — c'est juste un gros con).


— Tu peux m'en dire un peu plus sur les... habitudes de Troussot, ce qu'il aime et tout ? ai-je demandé une fois qu'il a eu fini de sécher ses larmes avec le rideau de la salle à manger.

Mon père m'a jeté un étrange regard.

— Pourquoi ? Tu as l'intention de...

Il n'a pas terminé sa phrase mais son geste a été très explicite.

— Non ! me suis-je exclamé, soudain confus et embarrassé. C'est juste que... je rends service à l'inspecteur Armstrong... tu sais, pour une enquête.

— Aaaah ! a fait mon père. Tu es une sorte d'espion, c'est ça ?

— C'est ça, me suis-je empressé de répondre. Mais tu comprendras que je ne peux rien te dire... tout ceci est top secret.

Les mots magiques.

Mon père s'est raidi, limite au garde-à-vous.

— Que veux-tu savoir ?

— Bah, tu sais, le genre d'homme qui lui plaît, les endroits où il aime sortir... ce genre de choses, quoi.

Senior a hoché la tête d'un air entendu puis m'a lancé un sourire qui m'a extrêmement mis mal à l'aise.

— Pour ce qui est du genre d'homme qu'il affectionne, tu pourrais convenir... s'il a revu ses exigences à la baisse, bien entendu.

J'ai soudain compris le sens de son sourire carnassier.

— Quant aux lieux qu'il aime fréquenter, a-t-il ajouté, il y a le Pumba ; c'est là où nous nous sommes rencontrés — les toilettes en gardent encore des traces...

J'ai eu une brusque envie de vomir.

— Mais c'était avant qu'il soit maire, a-t-il dit. Donc, aujourd'hui, je pense qu'il préfère aller dans des lieux plus discrets, comme le Crystal. Très sélect, comme club, très privé.

Il a passé sur ses lèvres une langue gourmande, comme s'il se rappelait quelque souvenir particulièrement agréable.

— Oui, a-t-il conclu, si tu dois le trouver quelque part, ce sera bien là-bas.


* * * * *


Quelques jours ont encore passé. Le plan imaginé a commencé à se mettre lentement en place.

Ces quelques jours ont d'ailleurs été très longs, très fastidieux et d'un ennui mortel. On pourrait croire que mettre au point un plan pour tuer quelqu'un a quelque chose d'horriblement excitant, puisque c'est horriblement illégal et moralement répréhensible.

En réalité, c'est tout le contraire. À chaque fois que je franchissais une étape, je me retrouvais confronté à une montagne de problèmes à résoudre et d'ennuis à éviter. Je ne devais absolument rien laisser au hasard.

Le plus compliqué a été de tout expliquer à Skull. Pour lui, un (très) bon plan se résumait à : on arrive, on tue le mec, on repart (en tuant éventuellement d'autres mecs au passage). Au départ, il voulait absolument faire à sa façon mais le Boss lui a rapidement rappelé que si quelqu'un, entre lui et moi, avait un semblant de cerveau, c'était moi — j'ai pris ça comme un compliment. Donc, on faisait comme j'avais dit, à savoir : on arrive, on emmène le maire dans les toilettes de la boîte (sans que personne ne s'en aperçoive), on fait ce qu'on a à faire, et on repart, en évitant de tuer d'autres personnes au passage — Skull a été passablement déçu à cette idée.

Simple et efficace, non ?

Je me suis rendu tous les soirs de la semaine au Crystal afin de repérer les lieux. L'avantage de travailler pour le Boss, c'est que la moitié de la ville lui appartient. J'ai donc pu entrer sans problème dans le night-club très sélect.

Au bout du troisième soir, j'ai enfin vu le maire. Il se tenait dans une sorte de petite alcôve, à l'écart, entouré de deux gorilles entièrement poilus sauf, assez paradoxalement, sur le sommet du crâne. Pour éviter d'être reconnu, il portait une immense paire de lunettes de soleil qui lui bouffait presque tout le visage (pourra-t-on un jour m'expliquer l'intérêt de porter des lunettes de soleil dans une boîte de nuit ? Ou au cinéma ? Ou lors d'un défilé de mode ? Je ne comprends pas, ça me dépasse).

Je n'avais pas pensé que le maire emmènerait avec lui ses gardes-du-corps, mais Skull a eu une idée de génie et le problème a été résolu.

On a finalement décidé d'avancer notre opération d'un jour parce qu'on s'est rendu compte qu'après le meeting, le maire allait sûrement passer la soirée avec sa femme — oui, il faut bien sauver les apparences, surtout face aux électeurs les plus conservateurs.

Nous étions fins prêts. Mon plan était parfait. Sans la moindre faille.

J'avais juste oublié un petit détail qui allait complètement changer la donne.

Mon père.












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Désolé, mais je déteste "Despacito" - c'est pour ça que je l'ai mise en média.

Histoire que je ne sois pas le seul à souffrir...

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