Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

17 - Freud avait tout compris





— Vous avez tenté de vous suicider plusieurs fois. Ça n'a pas réussi. Pourquoi ?

— Parce que je suis malchanceux en plus d'être un raté, j'imagine.

— Les tentatives de suicide sont généralement des appels à l'aide.

— Comment vous en êtes arrivée à cette conclusion ? Ça n'a pas dû être facile de demander leur avis à ceux qui ont réussi leur coup.

— Ce n'est pas parce que vous dites vouloir vous suicider que vous en avez réellement envie. C'est une façon, pour de nombreuses personnes, de se faire remarquer.

— C'est un peu extrême comme méthode, vous ne croyez pas ?

— J'en conviens.

— Si vous en convenez, vous devriez aussi être d'accord que votre hypothèse repose sur des personnes qui en réalité ne souhaitent pas se suicider mais veulent juste qu'on leur accorde un peu d'attention. Mais pour celles qui ont réussi, il se peut et il est même fort probable qu'elles en avaient rien à foutre de vos théories merdiques et que tout ce qu'elles voulaient, c'était en finir une bonne fois pour toutes.

— Vous êtes dans le déni et je le comprends parfaitement. Mon rôle est de vous aider à surmonter cette étape pour pouvoir continuer à avancer.

— C'est vrai, vous voulez m'aider ?

— C'est mon vœu le plus cher.

— Dans ce cas, pourquoi vous ne m'aideriez pas à crever, une bonne fois pour toutes ?

— Vous êtes en colère. C'est bien, nous progressons dans les étapes du deuil.

— Du deuil ?

— Bien sûr. Vous devez faire le deuil de votre ancienne vie.

— Pardonnez-moi, mais c'est complètement stupide ce que vous venez de dire. Vous êtes réellement psy ? Ou vous avez eu votre diplôme dans une pochette surprise ?

— Vous pouvez manifester votre colère verbale à mon encontre tant que vous voudrez. Ça ne me dérange pas.

— Moi, ce qui me dérange, c'est votre psychologie de comptoir. Écrivez dans votre foutu rapport que je suis maniaco-dépressif, que je suis un sociopathe pervers et narcissique, ou que je suis mentalement déglingué, mais s'il vous plaît, finissons-en.

— Êtes-vous en train de négocier avec moi ? Êtes-vous prêt à ce que je recommande qu'on vous enferme à vie dans un hôpital psychiatrique, juste pour pouvoir vous débarrasser de moi ?

— Ouais.

— Merveilleux. Nous venons de franchir une étape supplémentaire du deuil.

— Vous êtes une vraie casse-bonbons, vous le savez ?

— Vous devriez arrêter de prendre ce ton cynique, cela ne vous sied guère. Considérez ce que je viens de dire, ne serait-ce que deux secondes, et vous verrez que j'ai raison.

— Pour info, plus personne ne dit « ne vous sied guère ».

— Cessez de faire l'enfant. J'essaie vraiment de vous faire comprendre que vos tentatives ratées ont été à chaque fois une occasion de repartir à zéro, de revoir vos priorités, de vous consacrer à ce qui est réellement important dans la vie. Peu de gens ont eu cette chance — et vous, vous l'avez eu cinq fois !

— Vous appelez ça de la chance ?

— Êtes vous croyant ?

— Pourquoi cette question ?

— Croyez-vous en quelque chose ?

— Je ne sais pas... et dans tous les cas, je crois pas que je vous le dirais.

— À votre place, je commencerais sérieusement à me dire que quelqu'un souhaite me garder en vie à tout prix.

— Vous pensez réellement tout ce que vous dites ou on vous paye au nombre de conneries que vous débitez à la seconde ?

— Vous ne vous êtes jamais posé cette question ? De cette chance miraculeuse d'avoir réchappé cinq fois à la mort ?

— ...

— Qu'en pensez-vous ?

— Je pense surtout que vous commencez à être à court d'arguments si vous utilisez la carte « mystique et spiritualité ».

— On ne devrait jamais avoir à argumenter sur nos raisons de rester en vie.

Le Docteur Betrüger a croisé ses jambes fripées en mode Basic Instinct. Derrière ses petites lunettes rondes, elle m'a lancé un regard reptilien qui n'augurait rien de bon.

— Un article vous concernant a récemment été écrit, a-t-elle soudain déclaré en sortant de son sac la page déchirée d'un journal. « Un jeune homme rate sa quatrième tentative de suicide. » Je trouve le titre un peu racoleur, pas vous ?

Je n'ai pas répondu.

— Permettez-moi de vous le lire, a continué le Docteur Betrüger. Vous allez trouver ça extrêmement instructif et éclairant.

Elle a lissé la feuille aussi froissée que sa peau, a rehaussé ses lunettes sur son nez de corbeau et a commencé à lire :

— « La nuit dernière, un jeune homme d'une vingtaine d'années a tenté de mettre fin à ses jours pour la quatrième fois consécutive dans une chambre de l'hôtel Mondor, qui avait récemment été pris au cœur d'un important scandale concernant une intoxication massive par des E. coli tueuses d'origine fécales dans de la viande de cheval servie et présentée sous la forme de lasagnes végétariennes (retrouvez tous les détails de l'affaire dans notre article du vingt-trois septembre dernier, « La cuisine mortelle de l'hôtel Mondor ne fera pas de vous des étalons »). Interrogé à propos d'un possible lien entre cette tentative de suicide et la viande de cheval, le gérant de l'hôtel n'a pas souhaité répondre à nos questions. »

— Je n'ai jamais rien entendu d'aussi crétin.

— Je suis bien d'accord avec vous. Mais le meilleur reste à venir : « D'après une source fiable travaillant au département de la police mais préférant rester anonyme, le jeune homme — que nous désignerons par ses initiales T. D... »

­— T. D. ? Il n'y a aucune lettre de bonne ! Vous êtes sûre que cet article parle de moi ?

— Vous en connaissez beaucoup, vous, des gens qui vont se suicider pour la quatrième fois au même endroit où vous vous êtes tiré une balle ?

— C'est vraiment un article de merde...

— Je n'ai jamais prétendu le contraire. Mais je vous ai dit que le meilleur était à venir : « ... le jeune homme — que nous désignerons par ses initiales T. D. — avait tenté par le passé de se tuer en passant une nuit entière dans la chambre froide du restaurant où il travaillait en tant que serveur, puis en voulant se jeter sous les roues d'un train et enfin en essayant de s'ouvrir les veines. »

— Je n'ai jamais fait ça ! Est-ce qu'il y a une seule chose de vrai dans cet article ?

— J'ai bien peur que non. Écoutez donc : « Pour sa quatrième tentative de suicide, T. D. s'est servi d'un pistolet. Selon notre source, l'arme avait déjà été utilisée auparavant dans une série de meurtres barbares et particulièrement atroces qui avait à l'époque choqué l'opinion publique (plus de détails sur les meurtres du Démembreur dans notre numéro spécial « Les cinquante serial killers les plus terrifiants de notre siècle », à paraître le mois prochain).

Jeff Bundy, emprisonné depuis plus de trente ans pour ces meurtres — dont celui de son père, le pasteur Charles Bundy longtemps soupçonné de pédophilie —, a toujours clamé son innocence. 'Ces nouveaux éléments devraient relancer l'enquête et permettre la réouverture du dossier', a affirmé Maître Raven, l'avocat de Jeff Bundy, lors d'une conférence de presse tenue hier matin devant des journalistes du monde entier. 'Il ne fait nul doute à mes yeux que cette nouvelle découverte est la preuve définitive ­— en plus des innombrables autres pièces à conviction présentées lors du procès ­— que mon client n'est pas l'auteur de ces actes barbares dont on l'a si injustement accusé pendant de trop nombreuses années.'

Maître Raven, qui accuse le système exécutif et judiciaire de collusion avec les médias dans son dernier livre 'Avocat : un métier de légumes', a par ailleurs laissé entendre que le tueur ne pouvait être que le possesseur de l'arme.

T. D. est-il le Démembreur ? L'inspecteur John Coltrane, chargé de l'enquête, s'est pour l'heure refusé à tout commentaire. »

Le Docteur Betrüger a soigneusement plié l'article qu'elle a rangé dans son sac à main excessivement cher (entendre par là qu'avec le prix de ce sac elle pourrait nourrir la moitié de la Somalie pendant plus d'un an), puis a déclaré d'une voix étrangement calme :

— Vous nous avez caché que vous étiez un tueur en série, Robert.





----------------------------------------

Salut !

Voici un nouveau chapitre totalement inédit, qui n'avait pas été écrit il y a 6 ans lorsque j'ai commencé cette histoire (contrairement aux 15 précédents ^^)

Ce chapitre, tout comme le précédent et le suivant, est fondamental dans l'évolution de l'intrigue... (comme j'avais pu l'écrire dans le chapitre 16) ;)

Pour avoir discuté avec certains d'entre vous, je me suis rendu compte que vous étiez des lecteurs et lectrices fantastiques, aussi fous que moi, et peut-être autant que Bobby, Skull et Karma pour les plus gratinés d'entre vous :D

Ne changez rien !

N'oubliez pas de voter et de partager l'histoire avec toutes les autres personnes qui partagent le même grain de folie que nous ;)

Passez de bonnes vacances !

Thomas

PS : arriverez-vous à trouver toutes les erreurs et incohérences dans l'article lu par le Docteur Betrüger ? 😉

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro