Chapitre 6
_ Il est pas un peu timbré ton cousin ?
_ J'y peux rien Tae, marmonna Hoseok dans son cellulaire, mais il est borné comme une mûle. Je ne savais même pas qu'être aussi têtu c'était possible. En tout cas je suis vraiment désolé pour notre sortie, je ne rentre pas avant deux semaines, enfin si Jungkook sait se ternir tranquille.
_ Ouais, t'inquiète, mais t'aurais pût appeler avant !
_ C'est que y'a pas beaucoup de réseau dans ce trou paumé, juste un peu dans les toilettes, mais on est six dans cette baraque et entre les appels pour le boulot des parents, les envies pressantes et les pétages de câble de mon cousin j'ai pas eu trop le temps...
_ Mouais... T'inquiète, t'es pardonné. Et vous allez faire quoi maintenant ?
_ Jungkook cherche absolument à rencontré le fils de M. Tuan. Mais avec Yoongi on a eut beau lui expliquer qu'il avait été interné en hôpital psychatrique à Busan, il n'y a rien à faire et ça fait deux jours qu'il cherche une solution...
_ Wow, c'est vraiment un téméraire ton cousin, t'es sûr que t'as pas été adopté ? Plaisanta le dit Tae.
_ Tae !! Râla Hoseok.
_ Oh ça va, je plaisante ! Bref, fait attention à toi quand même, c'est louche comme histoire...
_ Ouais t'inquiète au pire je fugue.
_ Avec ton sens de l'orientation ? Je préfère te savoir avec ton fou de cousin que paumé qu milieu de nul part !
_ M-...
_ HOSEOK !!! OUVRE J'AI UNE IDÉE !!! Cria le dit cousin depuis l'extérieur des toilettes.
_ Merde, souffla-t-il.
_ Ouais, bon courage Hoseokie ! Reste en vie s'il te plaît. Rit Taehyung à l'autre bout du fil.
Tae raccrocha laissant Hoseok en compagnie de son cousin totalement fou. Le plus âgé des deux dévérouilla la porte et à peine fut-elle ouverte que le noiraud le saisit par le bras et dévala les escaliers manquant à plusieurs reprises de faire chuter son cousin.
_ Jungkook lâche moi ! Et explique moi au lieu d'agir !
Mais Jungkook cherchait depuis deux jour maintenant comment rencontrer le fils de M. Tuan qui était, selon lui la seul personne à avoir vu l'Ange de la Mort de près. Et deux jours étaient beaucoup trop long pour le plus jeune qui avait besoin de savoir.
Il s'arrêta devant la porte de la maison voisine et enfonça la sonnette. Yoongi ouvrit la porte et Jungkook l'attrapa de son autre bras pour le traîner avec lui jusque dans le jardin de son grand père.
_ Attends ! Jungkook ! J'ai même pas fermé ma porte ! Protesta Yoongi.
_ On s'en fout de la porte ! Répliqua le plus jeune. J'ai eu une idée merveilleuse, une illumination, un coup de génie !!
_ J'ai peur quand ces mots sortent de ta bouche, avoua Hoseok.
_ J'ai acheté des tickets de bus pour Busan ! On part demain ! S'écria Jungkook. J'ai dit aux parents qu'on partait visiter la ville.
_ Mais on va aller à l'hôpital psychiatrique, je me trompe ? Demanda Yoongi.
_ Non, fit Jungkook avec un sourire qui montait jusque ses oreilles.
_ Mais comment tu veux qu'on aille voir un patient ? On a pas d'autorisation d'un psy ou d'un toubib ! On ne rentre pas dans un asile comme dans un super marché ! S'exclama Yoongi.
_ Si on arrive à y rentrer, je propose qu'on le laisse là bas, marmonna Hoseok.
_ Non, on en a pas, mais j'ai aussi pensé à ça : la deuxième façon d'entrée dans un asile c'est d'être un membre de la famille, expliqua le plus jeune ne prenant pas compte de la remarque de son cousin.
_ Et est ce qu'on est de sa famille ? Aucun de nous trois n'est Taïwanais si je ne me trompe, répliqua le mentholé.
_ Mais laissez moi finir bon sang ! S'énerva Jungkook. Si on ne fait pas partit de sa famille je vous propose d'en amener un membre avec nous !
_ Ok... Alors si je pige bien, tu veux proposer à Mme Tuan devenir avec nous voir son fils fou pour lui poser des questions sur la mort de son mari ? Récapitula Hoseok.
_ C'est plus ou moins ça, en fait je pensais plutôt à sa soeur...
_ Pourquoi sa soeur ? Demanda Hoseok.
_ Tu la connais ? Demanda le noiraud à l'attention de Yoongi.
_ Oui... enfin juste de vue, elle a le même âge que toi Hoseok.
_ Parfait, marmonna le plus jeune, je pense qu'elle acceptera plus facilement si c'est sa soeur, elle a le même âge que nous.
_ C'est pas une question d'âge Jungkook, mais de traumatisme ! Répliqua Yoongi. Peut être que la fille Tuan est beaucoup plus touchée par la perte de son père que sa mère, tu n'en sais rien !
_ Je saurais trouver les arguments pour la convaincre, insista le noiraud.
Un soupire défaitiste passa les lévres du plus âgé. Il savait déjà que c'était peine perdue, que Jungkook ferait tout pour parvenir à ses fins, avec ou sans eux. La différence était que sans eux, Yoongi ne pourrait pas garder un oeil sur son dongsaeng et il pourrait lui arriver quelque chose, personne ne le saurait.
***
Une petite clochette résonna dans la pièce quand Jungkook poussa la porte de la mercerie. La boutique s'étalait tout en longueur. À leur droite se trouvait un comptoir avec une caisse et un grand nombre de fils à canevas. Dans le fond il y avait plus de tissus en tout genre, à motif, sans, colorés, unis, fins, épais, en velour, jean, laine ou coton, un grand bac contenant diverses pelottes de laines. Sur un étalage à gauche dans le fond de la pièce se trouvaient toute sorte de rubans colorés en satin ou en d'autres matières ainsi que de la dentelle. En face du comptoir se trouvaient différents bontons placés dans de petits tubes. Derrière le comptoir, encadrant une porte donnant sur l'arrière boutique se trouvait un grand nombre de kit de broderie ou de canevas.
Une jeune fille sortit par cette porte et les salua :
_ Bonjour, que puis-je faire pour vous ? Demanda-t-elle.
Les trois garçons devinèrent à son petit accent Taïwanais qu'il s'agissait de la fille Tuan. Elle était vraiment jolie, une fine taille, des grand yeux noir et de long cheveux noir eux aussi tombant dans son dos et sur ses épaules couverte par un chemisier blanc.
Jungkook prit les devant et se précipita vers le comptoir :
_ Bonjour. Comment tu t'appelles ?
_ Si c'est pour avoir mon numéro c'est non, répliqua-t-elle séchement.
_ Hein ?
Décidément Jungkook ne semblait pas avoir l'art et la manière d'aborder une fille.
_ Non ! Non ! Je ne te drague pas, assura le noiraud, je veux juste savoir quelques trucs sur ta famille.
La jeune fille parut troublée et demanda, méfiante :
_ T'es pas d'ici toi, je t'ai jamais vu. Tu viens d'où ? Tu es qui ?
_ Je m'appelle Jeon Jungkook, et lui c'est Jung Hoseok, mon cousin, on vient de Séoul et on est les petits-fils de Jung Jungwoo. Et le vert c'est Min Yoongi mais lui il vit ici.
_ Je vois... Et toute mes condoléances pour votre grand père... Je ne le connaissais pas trop mais Mme Jung passait souvent à la mercerie pour ce réapprovisionner en matériel de couture... Et moi c'est Tuan Tzuyu.
_ En fait, commença Jungkook hésitant, on voudrait te parler de ton père... On... Comment dire ? On aimerait savoir ce qui lui est arrivé, vraiment...
Tzuyu poussa un soupire triste en se rappelant à quel point la période du deuil de son père avait été difficile. Pas seulement pour elle, mais aussi pour sa mère qui avait perdu non seulement son mari mais aussi son fils, qui était comme mort à l'intérieur.
_ Je ne veux pas trop parler de ça ici, dit la Taïwanaise en replaçant une de ses mèches de cheveux derrière son oreille, si vous voulez bien passer derrière le comptoir...
Ni une ni deux, Jungkook se précipita vers la jeune fille suivit par Yoongi et Hoseok qui faisaient preuve d'un peu moins d'entrain.
Elle poussa la porte qui menait à l'arrière boutique et tomba directement dans une petite cuisine toute simple aux meubles blanc et jaune pâle. Elle invita les trois garçons à s'asseoir autour de la petite table ronde recouverte d'une fine nappe blanche.
_ Ne faite pas trop de bruit s'il vous plaît, ma mère se repose à l'étage... Vous voulez quelque chose à boire ? Demanda-t-elle.
_ Non, refusa Yoongi, c'est déjà très gentil de nous parler de ta famille alors que tu n'y est pas obligé.
Elle hocha la tête et compris qu'elle devait commencé quand les regards des garçons sur sa personnes se firent plus insistants.
_ La seul personne à savoir ce qu'il s'est réellement passé c'est mon frère, Mark... Mais il n'a jamais rien dit sur la mort de bà. En fait il ne disait plus rien tout court. Les premiers jours qui ont suivi sa mort il restait enfermé dans sa chambre et ne parlait plus à personne, même pas à moi ou eomma. Le troisième jour il s'est mis à dire des trucs étranges comme : "Il va revenir, l'Ange de la Mort" ou "Il veut tuer, tuer, tuer..." Au bout d'un moment il a même commencé à l'écrire partout où il pouvait : sur les murs de sa chambres, les rideaux, les meubles, tout y passait. Une fois il s'est levé en pleine nuit il est venu avec un couteau dans ma chambre, quand je me suis réveillé j'avais faillis hurler, je lui ai demandé ce qu'il faisait et il m'avait répondu : "L'Ange veille sur toi, te guette et attend le moment où tu seras le plus vulnérable pour te tendre la main et à ce moment là tu tomberas comme une feuille morte de son arbre." À partir de ce moment là on lui à fait voir un psy. Il a été catégoriques, Mark n'était pas fou mais traumatisé, sa plus grande peur été que la "chose" qui s'en était prit à bà s'en prenne à māmā ou moi. Mais ça devenait de plus en plus violent, dès qu'il entendait un bruit il lançait un couteau dans le mur et j-... Je m'en suis reçu une fois... Dans l'epaule, j'ai encore la cicatrice... Depuis ce jour il vit dans un hôpital psychiatrique à Busan... Mais pourquoi vous voulez savoir ça ?
_ Je l'ai vu ! Assura Jungkook. Et je veux savoir qui il est.
_ Tu ne devrais pas t'en approcher, il n'apporte que des malheur, qu'il reste dans sa forêt, le monde ne s'en portera pas plus mal !
_ S'il te plaît aide nous ! On doit parler à ton frère !
_ Pourquoi je ferais ça ? Demanda Tzuyu en haussant le ton.
_ On découvrira ce qu'il s'est vraiment passé le jour de la mort de ton père. Tu ne veux pas savoir ? Insista Jungkook.
La Taïwanaise réfléchit puis tourna finalement la tête vers le noiraud :
_ D'accord, mais à une seule condition.
_ Oui, laquelle ?
_ Je veux que cet "Ange de la Mort" pourrisse en prison durant le restant de ses jours pour ce qu'il a fait à ma famille.
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À Taïwan, la langue officiel est le chinois. Comme Tzuyu est d'origine Taïwanaise c'était plus logique pour moi de mettre les noms affectifs en mandarin.
Bà : papa
Māmā : maman
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